Émile Zola - Au Bonheur Des Dames

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Les Rougon-Macquart: histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second Empire. XI (1883)
Denise arrive à Paris avec ses deux frères, Jean et Pépé. Un grand magasin Au bonheur des dames s'installe en face de la boutique de leur oncle. L'état empirant des affaires de l'oncle contraint Denise à travailler au bonheur des dames. Ses collègues de travail et les clientes ne sont pas tendres envers la pauvre provinciale…
Un compte rendu fascinant du phénomène des grands magasins et des terribles conditions de travail de l'époque…

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– Monsieur Bourras, ne faites pas le méchant davantage… Laissez-moi arranger les choses.

Il l'interrompit d'un geste violent.

– Taisez-vous, ça ne regarde personne… Vous êtes une bonne petite fille, je sais que vous lui rendez la vie dure, à cet homme qui vous croyait à vendre comme ma maison. Mais que répondriez-vous, si je vous conseillais de dire oui? Hein? vous m'enverriez coucher… Eh bien! lorsque je dis non, ne mettez pas votre nez là-dedans.

Et, la voiture s'étant arrêtée à la route du cimetière, il descendit avec la jeune fille. Le caveau des Baudu se trouvait dans la première allée, à gauche. En quelques minutes, la cérémonie fut terminée. Jean avait écarté l'oncle, qui regardait le trou d'un air béant. La queue du cortège se répandait parmi les tombes voisines, tous les visages de ces boutiquiers, appauvris de sang au fond de leurs rez-de-chaussée malsains, prenaient une laideur souffrante, sous le ciel couleur de boue. Quand le cercueil roula doucement, des joues éraflées de couperose pâlirent, des nez s'abaissèrent pincés d'anémie, des paupières jaunes de bile, meurtries par les chiffres, se détournèrent.

– Nous devrions tous nous coller dans ce trou, dit Bourras à Denise, qui était restée près de lui. Cette petite, c'est le quartier qu'on enterre… Oh! je me comprends, l'ancien commerce peut aller rejoindre ces roses blanches qu'on jette avec elle.

Denise ramena son oncle et son frère, dans une voiture de deuil. La journée fut pour elle d'une tristesse noire. D'abord, elle commençait à s'inquiéter de la pâleur de Jean; et, quand elle eut compris qu'il s'agissait d'une nouvelle histoire de femme, elle voulut le faire taire, en lui ouvrant sa bourse; mais il secouait la tête, il refusait, c'était sérieux cette fois, la nièce d'un pâtissier très riche, qui n'acceptait pas même des bouquets de violettes. Ensuite, l'après-midi, lorsque Denise alla chercher Pépé chez Mme Gras, celle-ci lui déclara qu'il devenait trop grand pour qu'elle le gardât davantage; encore un tracas, il faudrait trouver un collège, éloigner l'enfant peut-être. Et elle eut enfin, en menant Pépé embrasser les Baudu, l'âme déchirée par la douleur morne du Vieil Elbeuf. La boutique était fermée, l'oncle et la tante se tenaient au fond de la petite salle, dont ils oubliaient d'allumer le gaz, malgré l'obscurité complète de cette journée d'hiver. Il n'y avait plus qu'eux, ils demeuraient face à face, dans la maison vidée lentement par la ruine; et la mort de leur fille creusait davantage les coins de ténèbres, était comme le craquement suprême qui allait faire se rompre les vieilles poutres mangées d'humidité. Sous cet écrasement, l'oncle, sans pouvoir s'arrêter, marchait toujours autour de la table, de son pas du convoi, aveugle et muet; tandis que la tante ne disait rien non plus, tombée sur une chaise, avec la face blanche d'une blessée, dont le sang s'épuisait goutte à goutte. Ils ne pleurèrent même pas, lorsque Pépé mit de gros baisers sur leurs joues froides. Denise étouffait de larmes.

Le soir, justement, Mouret fit demander la jeune fille, pour causer d'un vêtement d'enfant qu'il voulait lancer, un mélange d'écossais et de zouave. Et, toute frémissante de pitié, révoltée de tant de souffrances, elle ne put se contenir; elle osa d'abord parler de Bourras, de ce pauvre homme à terre qu'on allait égorger. Mais, au nom du marchand de parapluies, Mouret s'emporta. Le vieux toqué, comme il l'appelait, désolait sa vie, gâtait son triomphe, par son entêtement idiot à ne pas céder sa maison, cette ignoble masure dont les plâtres salissaient le Bonheur des Dames, le seul petit coin du vaste pâté échappé à la conquête. L'affaire tournait au cauchemar; tout autre que la jeune fille, parlant en faveur de Bourras, aurait risqué d'être jeté dehors, tellement Mouret était torturé du besoin maladif d'abattre la masure à coups de pied Enfin, que voulait-on qu'il fit? Pouvait-il laisser ce tas de décombres au flanc du Bonheur? Il fallait bien qu'il disparût, le magasin devait passer. Tant pis pour le vieux fou! Et il rappelait ses offres, il lui avait proposé jusqu'à cent mille francs. N'était-ce pas raisonnable? Certes, il ne marchandait pas, il donnait l'argent qu'on exigeait; mais, au moins, qu'on eût un peu d'intelligence, qu'on le laissât finir son œuvre! Est-ce qu'on se mêlait d'arrêter les locomotives, sur les chemins de fer? Elle l'écoutait, les yeux baissés, ne trouvant que des raisons de sentiment. Le bonhomme était si vieux, on aurait pu attendre sa mort, une faillite le tuerait. Alors, il déclara qu'il n'était même plus le maître d'empêcher les choses, Bourdoncle s'en occupait, car le conseil avait résolu d'en finir. Elle n'eut rien à ajouter, malgré l'apitoiement douloureux de ses tendresses.

Après un silence pénible, ce fut Mouret lui-même qui parla des Baudu. Il commença par les plaindre beaucoup de la perte de leur fille. C'étaient de très bonnes gens, très honnêtes, et sur lesquels la mauvaise chance s'acharnait. Puis, il reprit ses arguments: au fond, ils avaient voulu leur malheur, on ne s'obstinait pas de la sorte dans la baraque vermoulue de l'ancien commerce; rien d'étonnant à ce que la maison leur tombât sur la tête. Vingt fois, il l'avait prédit; même elle devait se souvenir qu'il l'avait chargée d'avertir son oncle d'un désastre fatal, si ce dernier s'attardait dans des vieilleries ridicules. Et la catastrophe était venue, personne au monde ne l'empêcherait maintenant. On ne pouvait raisonnablement exiger qu'il se ruinât, afin d'épargner le quartier. Du reste, s'il avait eu la folie de fermer le Bonheur, un autre grand magasin aurait poussé de lui-même à côté, car l'idée soufflait des quatre points du ciel, le triomphe des cités ouvrières et industrielles était semé par le coup de vent du siècle, qui emportait l'édifice croulant des vieux âges. Peu à peu, Mouret s'échauffait, trouvait une émotion éloquente pour se défendre contre la haine de ses victimes involontaires, la clameur des petites boutiques moribondes, qu'il entendait monter autour de lui. On ne gardait pas ses morts, il fallait bien les enterrer; et, d'un geste, il envoyait dans la terre, il balayait et jetait à la fosse commune le cadavre de l'antique négoce, dont les restes verdis et empestés devenaient la honte des rues ensoleillées du nouveau Paris. Non, non, il n'avait aucun remords, il faisait simplement la besogne de son âge, et elle le savait bien, elle qui aimait la vie, qui avait la passion des affaires larges, conclues au plein jour de la publicité. Réduite au silence, elle l'écouta longtemps, elle se retira, l'âme pleine de trouble.

Cette nuit-là, Denise ne dormit guère. Une insomnie traversée de cauchemars, la retournait sous la couverture. Il lui semblait qu'elle était toute petite, et elle éclatait en larmes, au fond de leur jardin de Valognes, en voyant les fauvettes manger les araignées, qui elles-mêmes mangeaient les mouches. Était-ce donc vrai, cette nécessité de la mort engraissant le monde, cette lutte pour la vie qui faisait pousser les êtres sur le charnier de l'éternelle destruction? Ensuite, elle se revoyait devant le caveau où l'on descendait Geneviève, elle apercevait son oncle et sa tante, seuls au fond de leur salle à manger obscure. Dans le profond silence, un bruit sourd d'écroulement traversait l'air mort: c'était la maison de Bourras qui s'effondrait, comme minée par les grandes eaux. Le silence recommençait, plus sinistre, et un nouvel écroulement retentissait, puis un autre, puis un autre: les Robineau, les Bédoré et sœur, les Vanpouille, craquaient et s'écrasaient chacun à son tour, le petit commerce du quartier Saint-Roch s'en allait sous une pioche invisible, avec de brusques tonnerres de charrettes qu'on décharge. Alors, un chagrin immense l'éveillait en sursaut. Mon Dieu! que de tortures! des familles qui pleurent, des vieillards jetés au pavé, tous les drames poignants de la ruine! Et elle ne pouvait sauver personne, et elle avait conscience que cela était bon, qu'il fallait ce fumier de misères à la santé du Paris de demain. Au jour, elle se calma, une grande tristesse résignée la tenait les yeux ouverts, tournés vers la fenêtre dont les vitres s'éclairaient. Oui, c'était la part du sang, toute révolution voulait des martyrs, on ne marchait en avant que sur des morts. Sa peur d'être une âme mauvaise, d'avoir travaillé au meurtre de ses proches, se fondait à présent dans une pitié navrée, en face de ces maux irrémédiables, qui sont l'enfantement douloureux de chaque génération. Elle finit par chercher les soulagements possibles, sa bonté rêva longtemps aux moyens à prendre, pour sauver au moins les siens de l'écrasement final.

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