Octave Mirbeau - Le journal d’une femme de chambre

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Le journal d’une femme de chambre: краткое содержание, описание и аннотация

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Célestine entre dans sa nouvelle place de femme de chambre, en province, au service de M. et Mme Lanlaire et aux côtés de la cuisinière Marianne et du palefrenier Joseph. Elle se souvient de ses anciens maîtres, comme ce vieillard fasciné par les bottines, ou cette vieille femme qui va s'encanailler, ou encore cette épouse qui attend chaque nuit d'être honorée par son mari. Célestine est mise au courant de tous les ragots de la ville par les autres servantes: Madame est une femme acariâtre et Monsieur, coureur de jupons, se laisse dominer par elle. Leurs voisins – un vieux capitaine et sa servante, Rose, qui lui sert de maîtresse – les détestent. À la nouvelle de la mort de sa mère, Célestine se remémore son enfance et sa première expérience amoureuse. Monsieur entreprend Célestine, qui le repousse…

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– Avez-vous au moins apporté une bonne provision de bottines?

– Sans doute! dis-je, étonnée de cette question qui ne rimait à rien, et plus encore du ton singulier sur lequel il me l’adressait… Pourquoi me demandez-vous ça?… C’est un peu bête ce que vous me demandez-là, mon gros père, savez?…

Il me poussa du coude légèrement et, glissant sur moi un regard étrange dont je ne pus m’expliquer la double expression d’ironie aiguë et, ma foi, d’obscénité réjouie, il dit en ricanant:

– Avec ça!… Faites celle qui ne sait rien… Farceuse va… sacrée farceuse!

Puis il claqua de la langue, et le cheval reprit son allure rapide.

J’étais intriguée. Qu’est-ce que cela pouvait bien signifier? Peut-être rien du tout… Je pensai que le bonhomme était un peu nigaud, qu’il ne savait point parler aux femmes et qu’il n’avait pas trouvé autre chose pour amener une conversation que, d’ailleurs, je jugeai à propos de ne pas continuer.

La propriété de M. Rabour était assez belle et grande. Une jolie maison, peinte en vert clair, entourée de vastes pelouses fleuries et d’un bois de pins qui embaumait la térébenthine. J’adore la campagne… mais, c’est drôle, elle me rend triste et elle m’endort. J’étais tout abrutie quand j’entrai dans le vestibule où m’attendait la gouvernante, celle-là même qui m’avait engagée au bureau de placement de Paris, Dieu sait après combien de questions indiscrètes sur mes habitudes intimes, mes goûts; ce qui aurait dû me rendre méfiante… Mais on a beau en voir et en supporter de plus en plus fortes chaque fois, ça ne vous instruit pas… La gouvernante ne m’avait pas plu au bureau; ici, instantanément, elle me dégoûta et je lui trouvai l’air répugnant d’une vieille maquerelle. C’était une grosse femme, grosse et courte, courte et soufflée de graisse jaunâtre, avec des bandeaux plats grisonnants, une poitrine énorme et roulante, des mains molles, humides, transparentes comme de la gélatine. Ses yeux gris indiquaient la méchanceté, une méchanceté froide, réfléchie et vicieuse. À la façon tranquille et cruelle dont elle vous regardait, vous fouillait l’âme et la chair, elle vous faisait presque rougir.

Elle me conduisit dans un petit salon et me quitta aussitôt, disant qu’elle allait prévenir Monsieur, que Monsieur voulait me voir avant que je ne commençasse mon service.

– Car Monsieur ne vous a pas vue, ajouta-t-elle. Je vous ai prise, c’est vrai, mais enfin, il faut que vous plaisiez à Monsieur…

J’inspectai la pièce. Elle était tenue avec une propreté et un ordre extrêmes. Les cuivres, les meubles, le parquet, les portes, astiqués à fond, cirés, vernis, reluisaient ainsi que des glaces. Pas de flafla, de tentures lourdes, de choses brodées, comme on en voit dans de certaines maisons de Paris; mais du confortable sérieux, un air de décence riche, de vie provinciale cossue, régulière et calme. Ce qu’on devait s’ennuyer ferme, là-dedans, par exemple!… Mazette!

Monsieur entra. Ah! le drôle de bonhomme, et qu’il m’amusa!… Figurez-vous un petit vieux, tiré à quatre épingles, rasé de frais et tout rose, ainsi qu’une poupée. Très droit, très vif, très ragoûtant, ma foi! il sautillait, en marchant, comme une petite sauterelle dans les prairies. Il me salua et avec infiniment de politesse:

– Comment vous appelez-vous, mon enfant?

– Célestine, Monsieur.

– Célestine… fit-il… Célestine?… Diable!… Joli nom, je ne prétends pas le contraire… mais trop long, mon enfant, beaucoup trop long… Je vous appellerai Marie, si vous le voulez bien… C’est très gentil aussi, et c’est court… Et puis, toutes mes femmes de chambre, je les ai appelées Marie. C’est une habitude à laquelle je serais désolé de renoncer… Je préférerais renoncer à la personne…

Ils ont tous cette bizarre manie de ne jamais vous appeler par votre nom véritable… Je ne m’étonnai pas trop, moi à qui l’on a donné déjà tous les noms de toutes les saintes du calendrier… Il insista:

– Ainsi, cela ne vous déplaît pas que je vous appelle Marie?… C’est bien entendu?…

– Mais oui, Monsieur…

– Jolie fille… bon caractère… Bien, bien!

Il m’avait dit tout cela d’un air enjoué, extrêmement respectueux, et sans me dévisager, sans fouiller d’un regard déshabilleur mon corsage, mes jupes, comme font, en général, les hommes. À peine s’il m’avait regardée. Depuis le moment où il était entré dans le salon, ses yeux restaient obstinément fixés sur mes bottines.

– Vous en avez d’autres?… me demanda-t-il, après un court silence, pendant lequel il me sembla que son regard était devenu étrangement brillant.

– D’autres noms, Monsieur?

– Non, mon enfant, d’autres bottines…

Et il passa, sur ses lèvres, à petits coups, une langue effilée, à la manière des chattes.

Je ne répondis pas tout de suite. Ce mot de bottines, qui me rappelait l’expression de gouaille polissonne du cocher, m’avait interdite. Cela avait donc un sens?… Sur une interrogation plus pressante, je finis par répondre, mais d’une voix un peu rauque et troublée, comme s’il se fût agi de confesser un péché galant:

– Oui, Monsieur, j’en ai d’autres…

– Des vernies?

– Oui, Monsieur.

– De très… très vernies?

– Mais oui, Monsieur.

– Bien… bien… Et en cuir jaune?

– Je n’en ai pas, Monsieur…

– Il faudra en avoir… je vous en donnerai.

– Merci, Monsieur!

– Bien… bien… Tais-toi!

J’avais peur, car il venait de passer dans ses yeux des lueurs troubles… des nuées rouges de spasme… Et des gouttes de sueur roulaient sur son front… Croyant qu’il allait défaillir, je fus sur le point de crier, d’appeler au secours… mais la crise se calma, et, au bout de quelques minutes, il reprit d’une voix apaisée, tandis qu’un peu de salive moussait encore au coin de ses lèvres:

– Ça n’est rien… c’est fini… Comprenez-moi, mon enfant… Je suis un peu maniaque… À mon âge, cela est permis, n’est-ce pas?… Ainsi, tenez, par exemple je ne trouve pas convenable qu’une femme cire ses bottines, à plus forte raison les miennes… Je respecte beaucoup les femmes, Marie, et ne peux souffrir cela… C’est moi qui les cirerai vos bottines, vos petites bottines, vos chères petites bottines… C’est moi qui les entretiendrai… Écoutez bien… Chaque soir, avant de vous coucher, vous porterez vos bottines dans ma chambre… vous les placerez près du lit, sur une petite table, et, tous les matins, en venant ouvrir mes fenêtres… vous les reprendrez.

Et, comme je manifestais un prodigieux étonnement, il ajouta:

– Voyons!… Ça n’est pas énorme, ce que je vous demande là… c’est une chose très naturelle, après tout… Et si vous êtes bien gentille…

Vivement, il tira de sa poche deux louis qu’il me remit.

– Si vous êtes bien gentille, bien obéissante, je vous donnerai souvent des petits cadeaux. La gouvernante vous paiera, tous les mois, vos gages… Mais, moi, Marie, entre nous, souvent, je vous donnerai des petits cadeaux. Et qu’est-ce que je vous demande?… Voyons, ça n’est pas extraordinaire, là… Est-ce donc si extraordinaire, mon Dieu?

Monsieur s’emballait encore. À mesure qu’il parlait, ses paupières battaient, battaient comme des feuilles sous l’orage.

– Pourquoi ne dis-tu rien, Marie?… Dis quelque chose… Pourquoi ne marches-tu pas?… Marche un peu que je les voie remuer… que je les voie vivre… tes petites bottines…

Il s’agenouilla, baisa mes bottines, les pétrit de ses doigts fébriles et caresseurs, les délaça… Et, en les baisant, les pétrissant, les caressant, il disait d’une voix suppliante, d’une voix d’enfant qui pleure:

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