Romain Rolland - Jean-Christophe Tome VII

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Publié de 1904 à 1912, ce roman fleuve en 10 volumes est un courageux message d'amour, d'espoir d'une humanité réconciliée, une quête de sagesse en une époque particulièrement troublée qui allait aboutir à la guerre de 14-18. Romain Rolland reçut le prix Nobel de littérature en 1915 pour ce roman. Il nous conte l'histoire de Jean-Christophe Krafft, musicien allemand, héros romantique, qui devra passer par une série d'épreuves avant de dominer sa vie et trouver l'équilibre de la plénitude.
Christophe est l'aîné de Melchior, violoniste qui s'enlise dans l'alcool, et de Louisa, mère courage qui se bat contre la misère. Grand-père était aussi musicien. Il offre un vieux piano à la famille et apprend la musique à Christophe. Cet instrument va permettre de révéler le talent de l'enfant qui, à six ans, se voue à la musique, commence à donner des concerts et à composer…

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Rien de plus français, pourtant: c’était une race française, dont les traits se conservaient immuables depuis des siècles. Par les yeux d’Olivier, Christophe les retrouvait dans les tribuns et les proconsuls de la Convention, dans certains des penseurs, des hommes d’action, des réformateurs français de l’Ancien Régime. Calvinistes, jansénistes, jacobins, syndicalistes, partout le même esprit d’idéalisme pessimiste, luttant avec la nature, sans illusions et sans découragement, – l’armature de fer qui soutient la nation, – souvent en la broyant.

Christophe respirait le souffle de ces luttes mystiques, et il commençait à comprendre la grandeur de ce fanatisme, où la France apportait une loyauté intransigeante, dont les autres nations, plus familières avec les combinazioni , n’avaient aucune idée. Comme tous les étrangers, il s’était donné d’abord le plaisir de faire des plaisanteries faciles sur la contradiction, trop manifeste, entre l’esprit despotique des Français et la formule magique dont leur République marquait au front les édifices. Pour la première fois, il entrevit le sens de la Liberté belliqueuse qu’ils adoraient, – l’épée menaçante de la Raison. Non, ce n’était pas pour eux une simple rhétorique, une idéologie vague, comme il l’avait cru. Chez un peuple où les besoins de la raison étaient les premiers de tous, la lutte pour la raison dominait toutes les autres. Qu’importait que cette lutte parût absurde aux peuples qui se disaient pratiques? À un regard profond, les luttes pour la conquête du monde, pour l’empire ou pour l’argent, ne se montrent pas moins vaines; et des unes et des autres, dans un million d’années, il ne restera rien. Mais si ce qui donne son prix à la vie, c’est l’intensité de la lutte, où s’exaltent toutes les forces de l’être jusqu’à son sacrifice à un Être supérieur, peu de combats honorent plus la vie que l’éternelle bataille livrée en France pour ou contre la raison. Et à ceux qui en ont goûté l’âpre saveur, la tolérance apathique, tant vantée, des Anglo-Saxons, paraît fade et peu virile. Les Anglo-Saxons la rachètent, en trouvant ailleurs l’emploi de leur énergie. Mais leur énergie n’est point là. La tolérance n’est grande que quand, au milieu des partis, elle est un héroïsme. Dans l’Europe d’alors, elle n’était le plus souvent qu’indifférence, manque de foi, manque de vie. Les Anglais, arrangeant à leur usage une parole de Voltaire, se vantent volontiers que «la diversité des croyances a produit plus de tolérance en Angleterre» que ne l’a fait en France la Révolution. – C’est qu’il y a plus de foi dans la France de la Révolution que dans les croyances de l’Angleterre.

*

De ce cercle d’airain de l’idéalisme guerrier, des batailles de la Raison, – comme Virgile guidait Dante, Olivier conduisit Christophe par la main au sommet de la montagne, où se tenait, silencieuse et sereine, la petite élite des Français vraiment libres.

Nuls hommes plus libres au monde. La sérénité de l’oiseau qui plane dans le ciel immobile… À ces hauteurs, l’air était si pur, si raréfié, que Christophe avait peine à respirer. On voyait là des artistes qui prétendaient à la liberté illimitée du rêve, – subjectivistes effrénés, méprisant, comme Flaubert, «les brutes qui croient à la réalité des choses»; – des penseurs, dont la pensée ondoyante et multiple, se calquant sur le flot sans fin des choses mouvantes, allait «coulant et roulant sans cesse», ne se fixant nulle part, nulle part ne rencontrant le sol résistant, le roc, et «ne peignait pas l’être, mais peignait le passage », comme disait Montaigne, «le passage éternel, de jour en jour, de minute en minute»; – des savants qui savaient le vide et le néant universel, où l’homme a fabriqué sa pensée, son Dieu, son art, sa science, et qui continuaient à créer le monde et ses lois, ce rêve puissant d’un jour. Ils ne demandaient pas à la science le repos, le bonheur, ni même la vérité: – car ils doutaient de l’atteindre; – ils l’aimaient pour elle-même, parce qu’elle était belle, seule belle, seule réelle. Sur les cimes de la pensée, on voyait ces savants, pyrrhoniens [4]passionnés, indifférents à la souffrance, aux déceptions, et presque à la réalité, écoutant, les yeux fermés, le concert silencieux des âmes, la délicate et grandiose harmonie des nombres et des formes. Ces grands mathématiciens, ces libres philosophes, – les esprits les plus rigoureux et les plus positifs du monde, – étaient à la limite de l’extase mystique; ils creusaient le vide autour d’eux; suspendus sur le gouffre, ils se grisaient de son vertige; dans la nuit sans bornes ils faisaient luire, avec une sublime allégresse, l’éclair de la pensée.

Christophe, penché auprès d’eux, essayait de regarder aussi; et la tête lui tournait. Lui, qui se croyait libre, parce qu’il s’était dégagé de toute autre loi que celles de sa conscience, il sentait, avec effarement, combien il l’était peu, auprès de ces Français affranchis même de toute loi absolue de l’esprit, de tout impératif catégorique, de toute raison de vivre. Pourquoi donc vivaient-ils?

– Pour la joie d’être libre, répondait Olivier.

Mais Christophe, qui perdait pied dans cette liberté, en arrivait à regretter le puissant esprit de discipline, l’autoritarisme allemand; et il disait:

– Votre joie est un leurre, le rêve d’un fumeur l’opium. Vous vous grisez de liberté, vous oubliez la vie. La liberté absolue, c’est la folie pour l’esprit, l’anarchie pour l’État… La liberté! Qui est libre, en ce monde? Qui est libre dans votre République? – Les gredins. Vous, les meilleurs, vous êtes étouffés. Vous ne pouvez plus que rêver. Bientôt, vous ne pourrez même plus rêver.

– N’importe! dit Olivier. Tu ne peux savoir, mon pauvre Christophe, les délices d’être libre. Ils valent bien qu’on les paye de risques, de souffrances, et même de la mort. Être libre, sentir que tous les esprits sont libres autour de soi, – oui, même les gredins: c’est une volupté inexprimable; il semble que l’âme nage dans l’air infini. Elle ne pourrait plus vivre ailleurs. Que me fait la sécurité que tu m’offres, le bel ordre, la discipline impeccable, entre les quatre murs de ta caserne impériale? J’y mourrais, asphyxié. De l’air! Toujours plus d’air! Toujours plus de liberté!

– Il faut des lois au monde, dit Christophe. Tôt ou tard, le maître vient.

Mais Olivier, railleur, rappela à Christophe la parole du vieux Pierre de l’Estoile:

Il est aussi peu en la puissance de toute la

faculté terrienne d’en garder la liberté

françoise de parler, comme

d’enfouir le soleil en terre,

ou l’enfermer

dedans un

trou.

*

Christophe s’habituait peu à peu à l’air de la liberté illimitée. Des sommets de la pensée française, où rêvent les esprits qui sont toute lumière, il regardait à ses pieds les pentes de la montagne, où l’élite héroïque qui lutte pour une foi vivante, quelle que soit cette foi, s’efforce éternellement de parvenir au faîte: – ceux qui mènent la guerre sainte contre l’ignorance, la maladie, la misère; la fièvre d’inventions, le délire raisonné des Prométhées et des Icares modernes, qui conquièrent la lumière et frayent les routes de l’air; le combat gigantesque de la science contre la nature; – plus bas, troupe silencieuse, les hommes et les femmes de bonne volonté, les cœurs braves et humbles, qui, au prix de mille peines, ont atteint à mi-côte, et ne peuvent aller plus haut, rivés à une vie médiocre, se brûlant en secret dans d’obscurs dévouements; – plus bas, au pied du mont, dans l’étroit défilé entre les pentes escarpées, la bataille sans fin, les fanatiques d’idées abstraites, d’instincts aveugles, qui s’étreignent furieusement et ne se doutent point qu’il y a quelque chose au delà, au-dessus de la muraille de rochers qui les enserre; – plus bas, les marécages et le bétail vautré dans son fumier. – Et partout, ça et là, le long des flancs du mont, les fraîches fleurs de l’art, les fraisiers parfumés de musique, le chant des sources et des oiseaux poètes.

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