Alphonse Daudet - Le Petit Chose

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'Le Petit Chose' paraît en feuilleton en 1867. Daudet s'inspire des souvenirs d'une jeunesse douloureuse: humiliations à l'école, mépris pour le petit provencal, expérience de répétiteur au collège et enfin coup de foudre pour une belle jeune femme. L'écrivain manifeste une tendresse, une pitié et un respect remarquables à l'égard des malchanceux et des déshérités de la vie.

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Seule, dans un riche boudoir capitonné de soie mauve et tout ruisselant de lumière, Irma Borel marchait à grands pas en déclamant. Un large peignoir bleu de ciel, couvert de guipures, flottait autour d'elle comme une nuée. Une des manches du peignoir, relevée jusqu'à l'épaule, laissait voir un bras de neige d'une incomparable pureté, brandissant, en guise de poignard un coupe-papier de nacre. L'autre main, noyée dans la guipure, tenait un livre ouvert…

Le petit Chose s'arrêta, ébloui. Jamais la dame du premier ne lui avait paru si belle. D'abord elle était moins pâle qu'à leur première rencontre. Fraîche et rose, au contraire, mais d'un rose un peu voilé, elle avait l'air, ce jour-là, d'une jolie fleur d'amandier, et la petite cicatrice blanche du coin de la lèvre en paraissait d'autant plus blanche. Puis ses cheveux, qu'il n'avait pas pu voir la première fois, l'embellissaient encore, en adoucissant ce que son visage avait d'un peu fier et de presque dur. C'étaient des cheveux blonds, d'un blond cendré, d'un blond de poudre, et il y en avait, et ils étaient fins, un brouillard d'or autour de la tête.

Quand elle vit le petit Chose, la dame coupa net à sa déclamation. Elle jeta sur un divan derrière elle son couteau de nacre et son livre, ramena par un geste adorable la manche de son peignoir, et vint à son visiteur la main cavalièrement tendue.

«Bonjour, mon voisin! lui dit-elle avec un gentil sourire; vous me surprenez en pleines fureurs tragiques! j'apprends le rôle de Clytemnestre… C'est empoignant, n'est-ce pas?» Elle le fit asseoir sur un divan à côté d'elle, et la conversation s'engagea. «Vous vous occupez d'art dramatique, madame?

(Il n'osa pas dire «ma voisine».).

– Oh! vous savez, une fantaisie… comme je me suis occupée de sculpture et de musique… Pourtant, cette fois, je crois que je suis bien mordue… Je vais débuter au Théâtre-Français…» À ce moment, un énorme oiseau à huppe jaune vint, avec un grand bruit d'ailes, s'abattre sur la tête frisée du petit Chose.

«N'ayez pas peur, dit la dame en riant de son air effaré, c'est mon kakatoès… une brave bête que j'ai ramenée des îles Marquises.» Elle prit l'oiseau, le caressa, lui dit deux ou trois mots d'espagnol et le rapporta sur un perchoir doré à l'autre bout du salon… Le petit Chose ouvrait de grands yeux. La Négresse, le kakatoès, le Théâtre Français, les îles Marquises…

«Quelle femme singulière!» se disait-il avec admiration.

La dame revint s'asseoir à côté de lui et la conversation continua. La Comédie pastorale en fit d'abord tous les frais. La dame l'avait lue et relue plusieurs fois depuis la veille; elle en savait des vers par cœur et les déclamait avec enthousiasme. Jamais la vanité du petit Chose ne s'était trouvée à pareille fête. On voulait savoir son âge, son pays, comment il vivait, s'il allait dans le monde, s'il était amoureux… À toutes ces questions, il répondait avec la plus grande candeur; si bien qu'au bout d'une heure la dame du premier connaissait à fond la mère Jacques, l'histoire de la maison Eyssette et ce pauvre foyer que les enfants avaient juré de reconstruire. Par exemple, pas un mot de Mlle Pierrotte, Il fut seulement parlé d'une jeune personne du grand monde qui mourait d'amour pour le petit Chose, et d'un père barbare – pauvre Pierrotte! – qui contrariait leur passion.

Au milieu de ces confidences, quelqu'un entra dans le salon. C'était un vieux sculpteur à crinière blanche, qui avait donné des leçons à la dame, au temps où elle sculptait.

«Je parie, lui dit-il à demi-voix en regardant le petit Chose d'un œil plein de malice, je parie que c'est votre corailleur napolitain.

– Tout juste, fit-elle en riant; et se tournant vers le corailleur qui semblait fort surpris de s'entendre désigner ainsi: vous ne vous souvenez pas, lui dit-elle, d'un matin où nous nous sommes rencontrés?… Vous alliez le cou nu, la poitrine ouverte, les cheveux en désordre, votre cruche de grés à la main… je crus revoir un de ces petits pêcheurs de corail qu'on rencontre dans la baie de Naples… Et le soir, j'en parlai à mes amis; mais nous ne nous doutions guère alors que le petit corailleur était un grand poète, et qu'au fond de cette cruche de grès, il y avait La Comédie pastorale».

Je vous demande si le petit Chose était ravi de s'entendre traiter avec une admiration respectueuse.

Pendant qu'il s'inclinait et souriait d'un air modeste, Coucou-Blanc introduisit un nouveau visiteur, qui n'était autre que le grand Baghavat, le poète indien de la table d'hôte. Baghavat, en entrant, alla droit à la dame et lui tendit un livre à couverture verte.

«Je vous rapporte vos papillons, dit-il. Quelle drôle de littérature!…» Un geste de la dame l'arrêta net. Il comprit que l'auteur était là et regarda de son côté avec un sourire contraint. Il y eut un moment de silence et de gêne, auquel l'arrivée d'un troisième personnage vint faire une heureuse diversion. Celui-ci était le professeur de déclamation; un affreux petit bossu, tête blême, perruque rousse, rire aux dents moisies. Il paraît que, sans sa bosse, ce bossu-là eût été le plus grand comédien de son époque; mais son infirmité ne lui permettant pas de monter sur les planches, il se consolait en faisant des élèves et en disant du mal de tous les comédiens du temps, Dès qu'il parut, la dame lui cria:

«Avez-vous vu l'Israélite? Comment a-t-elle marché ce soir?» L'Israélite, c'était la grande tragédienne Rachel, alors au plus beau moment de sa gloire.

«Elle va de plus en plus mal, dit le professeur en haussant les épaules… Cette fille n'a rien… C'est une grue, une vraie grue.

– Une vraie grue», ajouta l'élève; et derrière elle les deux autres répétèrent avec conviction: «Une vraie grue…»

Un moment après on demanda à la dame de réciter quelque chose.

Sans se faire prier, elle se leva, prit le coupe-papier de nacre, retroussa la manche de son peignoir et se mit à déclamer.

Bien, ou mal? Le petit Chose eût été fort empêché pour le dire. Ebloui par ce beau bras de neige, fasciné par cette chevelure d'or qui s'agitait frénétiquement, il regardait et n'écoutait pas. Quand la dame eut fini, il applaudit plus fort que personne et déclara à son tour que Rachel n'était qu'une grue, une vraie grue.

Il en rêva la nuit de ce bras de neige et de ce brouillard d'or. Puis, le jour venu, quand il voulut s'asseoir devant l'établi aux rimes, le bras enchanté vint encore le tirer par la manche. Alors, ne pouvant pas rimer, ne voulant pas sortir, il se mit à écrire à Jacques, et à lui parler de la dame du premier.

«-Ah! mon ami, quelle femme! Elle sait tout, elle connaît tout. Elle a fait des sonates, elle a fait des tableaux. Il y a sur sa cheminée une jolie Colombine en terre cuite qui est son œuvre. Depuis trois mois, elle joue la tragédie, et elle la joue bien mieux que la fameuse Rachel.

– Il paraît décidément que cette Rachel n'est qu'une grue.

– Enfin, mon cher, une femme comme tu n'en as jamais rêvé. Elle a tout vu, elle a été partout. Tout à coup elle vous dit: «Quand j'étais à Saint-Pétersbourg…» puis, au bout d'un moment, elle vous apprend qu'elle préfère la rade de Rio à celle de Naples. Elle a un kakatoès qu'elle a ramené des îles Marquises, une Négresse qu'elle a prise en passant à Port-au-Prince… Mais au fait, tu la connais, sa Négresse, c'est notre voisine Coucou-Blanc. Malgré son air féroce, cette Coucou-Blanc est une excellente fille, tranquille, discrète, dévouée, et ne parlant jamais que par proverbes comme le bon Sancho. Quand les gens de la maison veulent lui tirer les vers du nez à propos de sa maîtresse, si elle est mariée, s'il y a un M. Borel quelque part, si elle est aussi riche qu'on le dit, Coucou-Blanc répond dans son patois: Zaffai cabrite pas zaffai mouton (les affaires du chevreau ne sont pas celles du mouton); ou bien encore: C'est soulié qui connaît si bas tini trou (c'est le soulier qui connaît si les bas ont des trous). Elle en a comme cela une centaine, et les indiscrets n'ont jamais le dernier mot avec elle… À propos, sais-tu qui j'ai rencontré chez la dame du premier?… Le poète hindou de la table d'hôte, le grand Baghavat lui-même. Il a l'air d'en être fort épris, et lui fait de beaux poèmes où il la compare tour à tour à un condor, un lotus ou un buffle; mais la dame ne fait pas grand cas de ses hommages. D'ailleurs elle doit y être habituée: tous les artistes qui viennent chez elle – et je te réponds qu'il y en a des plus fameux – en sont amoureux.

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