Alphonse Daudet - Le Petit Chose
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Pierrotte était moins enthousiasmé, lui. Je l'entendis demander à Jacques combien un volume comme cela pouvait me rapporter:
«Onze cents francs», répondit Jacques avec assurance.
Là-dessus, ils se mirent à causer longuement, à voix basse, mais je ne les écoutai pas. J'étais tout à la joie de voir les yeux noirs abaisser leurs grands cils de soie sur les pages de mon livre et les relever vers moi avec admiration… Mon livre! les yeux noirs! deux bonheurs que je devais à ma mère Jacques…
Ce soir-là, avant de rentrer, nous allâmes rôder dans les galeries de l'Odéon pour juger de l'effet que La Comédie pastorale faisait à l'étalage des librairies.
«Attends-moi, me dit Jacques; je vais voir combien on en a vendu.» Je l'attendis en me promenant de long en large, regardant du coin de l'œil certaine couverture verte à filets noirs qui s'épanouissait au milieu de la devanture. Jacques vint me rejoindre au bout, d'un moment; il était pâle d'émotion.
«Mon cher, me dit-il, on en a déjà vendu un. C'est de bon augure…» Je lui serrai la main silencieusement. J'étais trop ému pour parler; mais, à part moi, je me disais:
«Il y a quelqu'un à Paris qui vient de tirer trois francs de sa bourse pour acheter cette production de ton cerveau, quelqu'un qui te lit, qui te juge… Quel est ce quelqu'un? Je voudrais bien le connaître…» Hélas! pour mon malheur, j'allais bientôt le connaître, ce terrible quelqu'un.
Le lendemain de l'apparition de mon volume, j'étais en train de déjeuner à table d'hôte à côté du farouche penseur, quand Jacques, très essoufflé, se précipita dans la salle:
«Grande nouvelle! me dit-il en m'entraînant dehors; je pars ce soir, à sept heures, avec le marquis… Nous allons à Nice voir sa sœur, qui est mourante… Peut-être resterons-nous longtemps… Ne t'inquiète pas de ta vie… Le marquis double mes appointements. Je pourrai t'envoyer cent francs par mois…
Eh bien, qu'as-tu? Te voilà tout pâle. Voyons! Daniel, pas d'enfantillage. Rentre là-dedans, achève de déjeuner et bois une demi-bordeaux, afin de te donner du courage. Moi, je cours dire adieu à Pierrotte, prévenir l'imprimeur, faire porter les exemplaires aux journalistes… Je n'ai pas une minute… Rendez-vous à la maison à cinq heures.».
Je le regardai descendre la rue Saint-Benoît à grandes enjambées, puis je rentrai dans le restaurant; mais je ne pus rien manger ni boire, et c'est le penseur qui vida la demi-bordeaux. L'idée que dans quelques heures ma mère Jacques serait loin m'étreignait le cœur. J'avais beau songer à mon livre, aux yeux noirs, rien ne pouvait me distraire de cette pensée que Jacques allait partir et que je resterais seul, tout seul dans Paris maître de moi-même et responsable de toutes mes actions.
Il me rejoignit à l'heure dite. Quoique très ému lui-même, il affecta jusqu'au dernier moment la plus grande gaieté. Jusqu'au dernier moment aussi il me montra la générosité de son âme et l'ardeur admirable qu'il mettait à m'aimer. Il ne songeait qu'à moi, à mon bien-être, à ma vie. Sous prétexte de faire sa malle, il inspectait mon linge, mes vêtements «Tes chemises sont dans ce coin, vois-tu, Daniel; tes mouchoirs à côté, derrière les cravates.» Comme je lui disais: «Ce n'est pas ta malle que tu fais, Jacques; c'est mon armoire…» Armoire et malle, quand tout fut prêt, on envoya chercher une voiture, et nous partîmes pour la gare.
En route, Jacques me faisait ses recommandations.
Il y en avait de tout genre:
«Écris-moi souvent… Tous les articles qui paraîtront sur ton volume, envoie-les-moi, surtout celui de Gustave Planche. Je ferai un cahier cartonné et je les collerai tous dedans. Ce sera le livre d'or de la famille Eyssette… À propos, tu sais que la blanchisseuse vient le mardi… Surtout ne te laisse pas éblouir par le succès… Il est clair que tu vas en avoir un très grand, et c'est fort dangereux, les succès parisiens. Heureusement que Camille sera là pour te garder des tentations… Sur toute chose, mon Daniel, ce que je te demande, c'est d'aller souvent là-bas et de ne pas faire pleurer les yeux noirs.» À ce moment nous passions devant le jardin des plantes. Jacques se mit à rire.
«Te rappelles-tu, me dit-il, que nous avons passé ici une nuit, il y a quatre ou cinq mois?… Hein?…
Quelle différence entre le Daniel d'alors et celui d'aujourd'hui… Ah! tu as joliment fait du chemin en quatre mois!…» C'est qu'il le croyait vraiment, mon brave Jacques, que j'avais fait beaucoup de chemin; et moi aussi, pauvre niais, j'en étais convaincu.
Nous arrivâmes à la gare. Le marquis s'y trouvait déjà. Je vis de loin ce drôle de petit homme, avec sa tête de hérisson blanc, sautillant de long en large dans une salle d'attente.
«Vite, vite, adieu!» me dit Jacques. En prenant ma tête dans ses larges mains, il m'embrassa trois ou quatre fois de toutes ses forces, puis courut rejoindre son bourreau.
En le voyant disparaître, j'éprouvai une singulière sensation.
Je me trouvai tout à coup plus petit, plus chétif, plus timide, plus enfant, comme si mon frère, en s'en allant, m'avait emporté la moelle de mes os, ma force, mon audace et la moitié de ma taille. La foule qui m'entourait me faisait peur. J'étais redevenu le petit Chose…
La nuit tombait. Lentement, par le plus long chemin, par les quais les plus déserts, le petit Chose regagna son clocher. L'idée de se retrouver dans cette chambre vide l'attristait horriblement. Il aurait voulu rester dehors jusqu'au matin. Pourtant il allait rentrer.
En passant devant la loge, le portier lui cria:
«Monsieur Eyssette, une lettre!…» C'était un petit billet, élégant, parfumé, satiné; écriture de femme plus fine, plus féline que celle des yeux noirs… De qui cela pouvait bien être?… Vivement il rompit le cachet, et lut dans l'escalier à la lueur du gaz:
«Monsieur mon voisin,
«La Comédie pastorale est depuis hier sur ma table; mais il y manque une dédicace. Vous seriez bien aimable de venir la mettre ce soir, en prenant une tasse de thé… Vous savez! c'est entre artistes.
«IRMA BOREL.»
Et plus bas:
«La dame du premier.»
La dame du premier!… Quand le petit Chose lut cette signature, un grand frisson lui courut par tout le corps. Il la revit telle qu'elle lui était apparue un matin, descendant l'escalier dans un tourbillon de velours, belle, froide, imposante, avec sa petite cicatrice blanche au coin de la lèvre. Et de songer qu'une femme pareille avait acheté son volume, son cœur bondissait d'orgueil.
Il resta là un moment, dans l'escalier, la lettre à la main, se demandant s'il monterait chez lui ou s'il s'arrêterait au premier étage; puis, tout à coup, la recommandation de Jacques lui revint à la mémoire:
«Surtout, Daniel, ne fais pas pleurer les yeux noirs.» Un secret pressentiment l'avertit que s'il allait chez la dame du premier, les yeux noirs pleureraient, et Jacques aurait de la peine. Alors, il mit résolument la lettre dans sa poche, le petit Chose, et il se dit:
«Je n'irai pas.».
X IRMA BOREL
C'est Coucou-Blanc qui vint lui ouvrir. – Car ai-je besoin de vous le dire! cinq minutes après s'être juré qu'il n'irait pas, ce vaniteux petit Chose sonnait à la porte d'lrma Borel. – En le voyant, l'horrible Négresse grimaça un sourire d'ogre en belle humeur et lui fit un signe: «Venez!» de sa grosse main luisante et noire. Après avoir traversé deux ou trois salons très pompeux, ils s'arrêtèrent devant une petite porte mystérieuse, à travers laquelle on entendait – aux trois quarts étouffés par l'épaisseur des tentures – des cris rauques, des sanglots, des imprécations, des rires convulsifs. La Négresse frappa, et sans attendre qu'on lui eût répondu, introduisit le petit Chose.
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