André Gide - La Porte Étroite

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Le narrateur, Jérôme, chérit tendrement dès l'enfance sa cousine Alissa, bonne, vertueuse et d'une grande ferveur religieuse. Tous voient leur union d'un oeil favorable mais Alissa diffère le moment des fiançailles. Une telle attitude s'explique tout d'abord par le fait qu'Alissa a découvert que sa jeune soeur, Juliette, était amoureuse de Jérôme. Toutefois, même après le mariage, visiblement heureux, de Juliette avec un négociant, Alissa continue à éloigner d'elle Jérôme…
Tout comme l'Immoraliste, le roman précédent de Gide, la Porte étroite se nourrit d'éléments autobiographiques. Mais si l'oeuvre fictive s'inspire de la réalité vécue, elle ne cherche toutefois nullement à la reproduire. Ainsi, Gide se défend d'avoir peint, à travers Alissa, l'héroïne de la Porte étroite, sa cousine Madeleine, devenue son épouse. Alissa refuse le bonheur terrestre, auquel elle préfère l'expérience mystique. Mais c'est aussi la crainte que la réalité ne soit pas à la hauteur de l'idéal rêvé qui fait reculer la jeune fille. Plus obscurément encore, la peur de l'union charnelle, qui semble hanter secrètement Jérôme et qu'Alissa devine sans doute, sépare les amants.

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– Non; non; ceci n’a pas changé dans Alissa.

– Mais alors rien n’aurait changé, dis-je en lui saisissant le bras…

Elle reprit plus assurée:

– Un mot expliquerait tout; pourquoi n’oses-tu pas le dire?

– Lequel?

– J’ai vieilli.

– Tais-toi…

Je protestai tout aussitôt que j’avais vieilli moi-même autant qu’elle, que la différence d’âge entre nous restait la même… mais elle s’était ressaisie; l’instant unique était passé et, me laissant aller à discuter, j’abandonnai tout avantage; je perdis pied.

Je quittai Fongueusemare deux jours après, mécontent d’elle et de moi-même, plein d’une haine vague contre ce que j’appelais encore «vertu» et de ressentiment contre l’ordinaire occupation de mon cœur. Il semblait qu’en ce dernier revoir, et par l’exagération même de mon amour, j’eusse usé toute ma ferveur; chacune des phrases d’Alissa, contre lesquelles je m’insurgeais d’abord, restait en moi vivante et triomphante après que mes protestations s’étaient tues. Eh! sans doute elle avait raison! je ne chérissais plus qu’un fantôme; l’Alissa que j’avais aimée, que j’aimais encore n’était plus… Eh! sans doute nous avions vieilli! cette dépoétisation affreuse, devant quoi tout mon cœur se glaçait, n’était rien, après tout, que le retour au naturel; lentement si je l’avais surélevée, si je m’étais formé d’elle une idole, l’ornant de tout ce dont j’étais épris, que restait-il de mon travail, que ma fatigue?… Sitôt abandonnée à elle-même, Alissa était revenue à son niveau, médiocre niveau, où je me retrouvais moi-même, mais où je ne la désirais plus. Ah! combien cet effort épuisant de vertu m’apparaissait absurde et chimérique, pour la rejoindre à ces hauteurs où mon unique effort l’avait placée. Un peu moins orgueilleux, notre amour eût été facile… mais que signifiait désormais l’obstination dans un amour sans objet; c’était être entêté, ce n’était plus être fidèle. Fidèle à quoi? – à une erreur. Le plus sage n’était-il pas de m’avouer que je m’étais trompé?…

Proposé cependant pour l’École d’Athènes, j’acceptai d’y entrer aussitôt, sans ambition, sans goût, mais souriant à l’idée de départ comme à celle d’une évasion.

VIII [1]

Pourtant je revis encore Alissa… Ce fut trois ans plus tard, vers la fin de l’été. Dix mois auparavant, j’avais appris par elle la mort de mon oncle. Une assez longue lettre que je lui écrivis aussitôt de Palestine, où je voyageais alors, était demeurée sans réponse…

J’oublie sous quel prétexte, me trouvant au Havre, par un acheminement naturel, je gagnai Fongueusemare. Je savais y trouver Alissa, mais craignais qu’elle n’y fût point seule. Je n’avais pas annoncé ma venue; répugnant à l’idée de me présenter comme une visite ordinaire, j’avançais incertain: entrerais-je? ou ne repartirais-je pas plutôt sans l’avoir vue, sans avoir cherché à la voir?… Oui sans doute; je me promènerais seulement dans l’avenue, m’assiérais sur le banc où peut-être elle venait s’asseoir encore… et je cherchais déjà quel signe je pourrais laisser après moi qui l’instruirait de mon passage, après que je serais reparti… Ainsi songeant, je marchais à pas lents et, depuis que j’avais résolu de ne pas la voir, la tristesse un peu âpre qui m’étreignait le cœur cédait à une mélancolie presque douce. J’avais atteint déjà l’avenue, et, par crainte d’être surpris, je marchais sur un des bas-côtés, longeant le talus qui limitait la cour de la ferme. Je connaissais un point du talus d’où le regard pouvait plonger dans le jardin; là je montai; un jardinier que je ne reconnus pas ratissait une allée et bientôt s’écarta de ma vue. Une barrière neuve fermait la cour. Le chien en m’entendant passer aboya. Plus loin, où l’avenue finissait, je tournai à droite, retrouvant le mur du jardin, et j’allais gagner cette partie de la hêtraie parallèle à l’avenue quittée lorsque, passant devant la petite porte du potager, l’idée brusque d’entrer par là dans le jardin me saisit.

La porte était close. Le verrou intérieur n’opposait toutefois qu’une résistance assez faible et que d’un coup d’épaule j’allais briser… À cet instant j’entendis un bruit de pas; je me dissimulai dans le retrait du mur.

Je ne pus voir qui sortait du jardin; mais j’entendis, je sentis que c’était Alissa. Elle fit trois pas en avant, appela faiblement:

– Est-ce toi, Jérôme?…

Mon cœur, qui battait violemment, s’arrêta, et, comme de ma gorge serrée ne pouvait sortir une parole, elle répéta plus fort:

– Jérôme! Est-ce toi?

À l’entendre ainsi m’appeler, l’émotion qui m’étreignit fut si vive qu’elle me fit tomber à genoux. Comme je ne répondais toujours pas, Alissa fit quelques pas en avant, tourna le mur et je la sentis soudain contre moi – contre moi qui cachais de mon bras mon visage, comme par peur de la voir aussitôt. Elle resta quelques instants penchée vers moi, tandis que je couvrais de baisers ses mains frêles.

– Pourquoi te cachais-tu? me dit-elle, aussi simplement que si ces trois ans de séparation n’eussent duré que quelques jours.

– Comment as-tu compris que c’était moi?

– Je t’attendais.

– Tu m’attendais? dis-je, si surpris que je ne pouvais que répéter interrogativement ses paroles… Et comme je restais agenouillé:

– Allons jusqu’au banc, reprit-elle. – Oui, je savais que je devais encore une fois te revoir. Depuis trois jours, je reviens ici chaque soir et je t’appelle comme j’ai fait ce soir… Pourquoi ne répondais-tu pas?

– Si tu n’étais pas venue me surprendre, je repartais sans t’avoir vue, dis-je, me raidissant contre l’émotion qui d’abord m’avait trouvé défaillant. – Simplement, passant au Havre, j’allais me promener dans l’avenue, tourner à l’entour du jardin, me reposer quelques instants sur ce banc de la marnière où je pensais que tu venais encore t’asseoir, puis…

– Vois ce que depuis trois soirs j’y viens lire, dit-elle en m’interrompant, et elle me tendit un paquet de lettres; je reconnus celles que je lui écrivais d’Italie. À ce moment je levai les yeux vers elle. Elle était extraordinairement changée; sa maigreur, sa pâleur me serrèrent le cœur affreusement. S’appuyant et pesant à mon bras, elle se pressait contre moi comme si elle eût eu peur ou froid. Elle était encore en grand deuil, et sans doute la dentelle noire qu’elle avait mise en guise de coiffure et qui lui encadrait le visage ajoutait à sa pâleur. Elle souriait, mais semblait défaillir. Je m’inquiétai de savoir si elle était seule en ce moment à Fongueusemare. Non; Robert y vivait avec elle; Juliette, Édouard et leurs trois enfants étaient venus passer près d’eux le mois d’août… Nous étions parvenus au banc; nous nous assîmes, et la conversation quelques instants encore traîna le long d’informations banales. Elle s’enquit de mon travail. Je répondis de mauvaise grâce. J’aurais voulu qu’elle sentît que mon travail ne m’intéressait plus. J’aurais voulu la décevoir, comme elle aussi m’avait déçu. Je ne sais si j’y parvins, mais elle n’en laissa rien paraître. Pour moi, plein à la fois de ressentiment et d’amour, je m’efforçais de lui parler de la manière la plus sèche et m’en voulais de l’émotion qui parfois faisait trembler ma voix.

Le soleil déclinant, que cachait depuis quelques instants un nuage, reparut au ras de l’horizon, presque en face de nous, envahissant d’un luxe frémissant les champs vides et comblant d’une profusion subite l’étroit vallon qui s’ouvrait à nos pieds; puis, disparut. Je demeurais ébloui, sans rien dire; je sentais m’envelopper encore, et pénétrer cette sorte d’extase dorée où mon ressentiment s’évaporait et je n’entendais plus en moi que l’amour. Alissa, qui restait penchée, appuyée contre moi, se redressa; elle sortit de son corsage un menu paquet enveloppé de papier fin, fit mine de me le tendre, s’arrêta, semblant indécise, et comme je la regardais, surpris:

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