Ги де Мопассан - Notre coeur
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Oui, elle avait eu de l’élan vers lui, et elle en avait encore, en ce moment, au fond du cœur. Il lui suffirait d’y céder, peut-être, pour que cela devînt de l’entraînement. Elle résistait trop, elle raisonnait trop, elle combattait trop le charme des gens. Ne serait-il pas doux, en un soir semblable à celui-ci, de se promener avec lui le long des saules de la rivière, et, pour payer toute sa passion, de lui offrir, de temps en temps, ses lèvres ?
Une fenêtre de la villa s’ouvrit. Elle tourna la tête. C’était son père, qui cherchait sans doute à la voir.
Elle lui cria :
– Vous ne dormez donc pas ?
Il répondit :
– Si tu ne rentres point, tu vas prendre froid.
Alors elle se leva et revint vers la maison. Puis, quand elle fut dans sa chambre, elle souleva encore ses rideaux pour regarder les vapeurs de la baie de plus en plus blanches sous la lune, et dans son cœur aussi il lui semblait que les brumes venaient de s’éclairer sous un lever de tendresse.
Elle dormit bien cependant, et ce fut la femme de chambre qui la réveilla, car on devait partir tôt pour déjeuner au Mont.
Un grand break vint les prendre. En l’entendant rouler sur le sable, devant le perron, elle se pencha à sa fenêtre, et elle rencontra tout de suite les yeux d’André Mariolle, qui la cherchaient. Son cœur se mit à battre un peu. Elle constata, surprise et oppressée, l’impression étrange et nouvelle de ce
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muscle qui palpite et qui fait courir le sang parce qu’on aperçoit quelqu’un. Comme la veille, avant de s’endormir, elle se répéta :
« Je vais donc l’aimer ? »
Puis, quand elle fut en face de lui, elle le devina tellement épris, tellement malade d’amour, qu’elle eut vraiment envie d’ouvrir ses bras et de lui donner sa bouche.
Ils échangèrent seulement un regard qui le fit pâlir de bonheur.
La voiture se mit en marche. C’était un clair matin d’été, plein de chants d’oiseaux et de jeunesse épandue. On descendit la côte, on passa la rivière, on traversa des villages par une petite route caillouteuse qui faisait sauter les voyageurs sur les banquettes du break. Après un long silence, Mme de Burne se mit à plaisanter son oncle sur l’état de ce chemin ; cela suffit à rompre la glace ; et la gaieté qui flottait dans l’air sembla pénétrer les esprits.
Tout à coup, au sortir d’un hameau, la baie réapparut, non plus jaune comme la veille au soir, mais luisante d’eau claire qui couvrait tout, les sables, les prés salés, et, au dire du cocher, la route elle-même, un peu plus loin.
Alors, pendant une heure, on alla au pas pour laisser à cette inondation le temps de retourner vers le large.
Les ceintures d’ormes ou de chênes des fermes au milieu desquelles on passait cachaient aux yeux, à tout moment, le profil grandissant de l’Abbaye dressée sur son rocher, en pleine mer maintenant. Puis, entre deux coups, elle se remontrait soudain, de plus en plus proche, de plus en plus surprenante. Le soleil éclairait de tons roux l’église dentelée de granit assise sur son pied de roche.
Michèle de Burne et André Mariolle la contemplaient, puis se regardaient, mêlant l’un et l’autre au trouble naissant ou suraigu
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de leurs cœurs la poésie de cette apparition dans cette matinée rose de juillet.
On causait avec une aisance amicale. Mme Valsaci contait des histoires tragiques d’enlisements, les drames nocturnes du sable mou qui dévore les hommes. M. Valsaci défendait la digue, attaquée par les artistes, ou vantait ses avantages au point de vue des communications ininterrompues avec le mont, et des dunes gagnées, pour les pâturages d’abord, pour la culture plus tard.
Soudain le break s’arrêta. La mer noyait la route. Ce n’était presque rien, une pelure liquide sur la voie pierreuse ; mais on pressentait que par places il devait y avoir des fondrières, des trous dont on ne sortirait pas. Il fallut attendre.
« Oh ! cela descend vite ! » affirma M. Valsaci, et du doigt il montrait le chemin dont la mince surface d’eau fuyait, semblait bue par la terre, ou tirée au loin par une force puissante et mystérieuse.
Ils descendirent pour regarder de plus près ce départ étrange, rapide et muet de la mer, et, pas à pas, ils le suivaient. Déjà apparaissaient des taches vertes dans les herbages submergés, légèrement soulevés par endroits ; et ces taches grandissaient, s’arrondissaient, devenaient des îles. Ces îles bientôt prirent des aspects de continents séparés par des océans minuscules ; et puis ce fut enfin par toute l’étendue du golfe une course de déroute de la marée retournant au loin. On eût dit un long voile argenté qu’on retirait de sur la terre, un voile immense troué, déchiqueté, plein de déchirures, qui s’en allait, laissant à nu de grandes prairies à l’herbe rase, sans découvrir encore les sables blonds qui les suivaient.
On était remonté dans la voiture, et tout le monde se tenait debout pour mieux voir. La route séchant devant eux, les chevaux remarchaient, mais toujours au pas ; et, comme les cahots faisaient parfois perdre l’équilibre, André Mariolle sentit soudain
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l’épaule de Mme de Burne appuyée contre la sienne. Il crut d’abord que le hasard d’une secousse avait amené ce contact ; mais elle y resta, et chaque soubresaut des roues martelait la place où elle s’était posée d’une trépidation qui secouait son corps et affolait son cœur. Il n’osait plus regarder la jeune femme, paralysé de bonheur par cette familiarité inespérée, et il pensait, dans un désordre d’idées pareil à celui des ivresses : « Est-ce possible ? Serait-ce possible ? Est-ce que nous perdons la tête tous les deux ? »
La voiture se remettant à trotter, il fallut s’asseoir. Alors Mariolle éprouva le besoin subit, impérieux, mystérieux, d’être aimable pour M. de Pradon, et il s’occupa de lui avec des attentions flatteuses. Sensible aux compliments presque autant que sa fille, le père se laissa séduire et reprit bientôt sa figure souriante.
On avait enfin atteint la digue. Et on courait vers le Mont dressé au bout de cette route droite, élevée au milieu des sables.
La rivière de Pontorson en baignait le talus de gauche ; à droite, les pâturages couverts de petit gazon, que le cocher appelait de la Criste marine, avaient fait place aux dunes encore suantes, imprégnées de mer.
Et le haut monument grandissant sur le ciel bleu, où il profilait, très nette à présent en tous ses détails, sa tête à clochetons et à tourelles, sa tête d’abbaye hérissée de gargouilles grimaçantes, chevelures de monstres, dont la foi épouvantée de nos pères a coiffé leurs sanctuaires gothiques.
Il était près d’une heure quand on arriva dans l’hôtel, où le déjeuner était commandé. La patronne, par prudence, n’était point prête ; il fallut attendre encore. On se mit donc à table fort tard ; on avait grand faim. Le champagne tout de suite égaya les âmes.
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Tout le monde se sentait content, et deux cœurs se sentaient tout près d’être heureux. Vers le dessert, quand l’animation des vins bus et le plaisir des causeries eurent développé dans les corps ce bonheur de vivre qui nous anime parfois à la fin des bons repas et nous dispose à tout approuver, à tout accepter, Mariolle demanda :
– Voulez-vous que nous restions ici jusqu’à demain ? Ce serait si beau de voir cela au clair de lune et si agréable de dîner encore ensemble ce soir !
Mme de Burne accepta tout de suite ; les deux hommes consentirent. Seule, Mme Valsaci hésitait, à cause de son petit garçon resté chez elle, mais son mari la rassura, lui rappela que souvent elle s’était absentée ainsi. Il écrivit même, séance tenante, une dépêche pour la gouvernante. Il trouvait charmant André Mariolle, qui avait approuvé la digue, par flatterie, et l’avait jugée beaucoup moins nuisible à l’effet du Mont qu’on ne le disait en général.
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