Anatole France - LA RÔTISSERIE DE LA REINE PÉDAUQUE

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LA RÔTISSERIE DE LA REINE PÉDAUQUE: краткое содержание, описание и аннотация

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The Project Gutenberg eBook, La rotisserie de la Reine Pedauque, by Anatole France
This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.net
Title: La rôtisserie de la Reine Pédauque
Author: Anatole France
Release Date: March 21, 2004 [eBook #11645] [Date last updated: October 3, 2005]
Language: French
***START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK LA ROTISSERIE DE LA REINE PEDAUQUE***
Produced by Carlo Traverso, Vital Debroey and the Online Distributed Proofreading Team.
This file was produced from images generously made available by the Bibliothèque nationale de France (BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr.

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Elle me répondit que sa vue était si perçante, qu'elle les distinguerait bien, malgré le brouillard et l'espace, si c'était vraiment des visages.

—Mais, ajouta-t-elle, ce ne sont pas des visages.

—Que voulez-vous donc que ce soit? lui demandai-je, en éclatant de rire.

Elle me demanda à son tour quelle idée saugrenue m'était venue à l'esprit pour rire si sottement, et dit:

—Ce n'est pas des visages, c'est des masques. Ces deux hommes nous poursuivent, et ils sont masqués.

J'avertis M. d'Anquetil qu'il semblait qu'on nous suivît dans une vilaine calèche. Mais il me pria de le laisser tranquille.

—Quand les cent mille diables seraient à nos trousses, s'écria-t-il, je ne m'en inquiéterais pas, ayant assez à faire à surveiller ce gros pendard d'abbé, qui fait sauter la carte de façon subtile et me vole tout mon argent. Même je ne serais pas surpris qu'en me jetant cette vilaine calèche au travers de mon jeu, Tournebroche, vous ne fussiez d'intelligence avec ce vieux fripon. Une voiture ne peut-elle cheminer sur la route sans vous donner d'émoi?

Jahel me dit tout bas:

—Je vous prédis, Jacques, que de cette calèche il nous arrivera malheur. J'en ai le pressentiment et mes pressentiments ne m'ont jamais trompée.

—Voulez-vous me faire croire que vous avez le don de prophétie?

Elle me répondit gravement:

—Je l'ai.

—Quoi, vous êtes prophétesse! m'écriai-je en souriant. Voilà qui est étrange!

—Vous vous moquez, me dit-elle, et vous doutez parce que vous n'avez jamais vu une prophétesse de si près. Comment vouliez-vous qu'elles fussent faites?

—Je croyais qu'il fallait qu'elles fussent vierges.

—Ce n'est pas nécessaire, répondit-elle avec assurance.

La calèche ennemie avait disparu au tournant de la route. Mais l'inquiétude de Jahel avait, sans qu'il l'avouât, gagné M. d'Anquetil qui donna l'ordre aux postillons d'allonger le galop, promettant de leur payer de bonnes guides.

Par un excès de soin, il fit passer à chacun d'eux une des bouteilles que l'abbé avait mises en réserve au fond de la voiture.

Les postillons communiquèrent aux chevaux l'ardeur que ce vin leur donnait.

—Vous pouvez vous rassurer, Jahel, dit-il; du train dont nous allons, cette antique calèche, traînée par les chevaux de l'Apocalypse, ne nous rattrapera pas.

—Nous allons comme chats sur braise, dit l'abbé.

—Pourvu que cela dure! dit Jahel.

Nous voyions à notre droite fuir les vignes en joualles sur les coteaux. A gauche, la Saône coulait mollement. Nous passâmes, comme un ouragan, devant le pont de Tournus. La ville s'élevait de l'autre côté du fleuve, sur une colline couronnée par les murs d'une abbaye fière comme une forteresse.

—C'est, dit l'abbé, une de ces innombrables abbayes bénédictines qui sont semées comme des joyaux sur la robe de la Gaule ecclésiastique. S'il avait plu à Dieu que ma destinée fût conforme à mon caractère, j'aurais coulé une vie obscure, gaie et douce, dans une de ces maisons. Il n'est point d'ordre que j'estime, pour la doctrine et pour les moeurs, à l'égal des Bénédictins. Ils ont des bibliothèques admirables. Heureux qui porte leur habit et suit leur sainte règle! Soit par l'incommodité que j'éprouve présentement d'être rudement secoué par cette voiture, qui ne manquera pas de verser bientôt dans une des ornières dont cette route est profondément creusée, soit plutôt par l'effet de mon âge, qui est celui de la retraite et des graves pensées, je désire plus ardemment que jamais m'asseoir devant une table, dans quelque vénérable galerie, où des livres nombreux et choisis fussent assemblés en silence. Je préfère leur entretien à celui des hommes, et mon voeu le plus cher est d'attendre, dans le travail de l'esprit, l'heure où Dieu me retirera de cette terre. J'écrirais des histoires, et préférablement celle des Romains, au déclin de la République. Car elle est pleine de grandes actions et d'enseignements. Je partagerais mon zèle entre Cicéron, saint Jean-Chrysostome et Boèce, et ma vie modeste et fructueuse ressemblerait au jardin du vieillard de Tarente.

"J'ai éprouvé diverses manières de vivre et j'estime que la meilleure est, s'adonnant à l'étude, d'assister en paix aux vicissitudes des hommes, et de prolonger, par le spectacle des siècles et des empires, la brièveté de nos jours. Mais il y faut de la suite et de la continuité. C'est ce qui m'a le plus manqué dans mon existence. Si, comme je l'espère, je parviens à me tirer du mauvais pas où je suis, je m'efforcerai de trouver un asile honorable et sûr dans quelque docte abbaye, où les bonnes lettres soient en honneur et vigueur. Je m'y vois déjà, goûtant la paix illustre de la science. Si je pouvais recevoir ce bon office des Sylphes assistants, dont parle ce vieux fou d'Astarac et qui apparaissent, dit-on, quand on les invoque par le nom cabalistique d'AGLA…

Au moment où mon bon maître prononçait ce mot, un choc soudain nous abîma tous quatre sous une pluie de verre, dans une telle confusion que je me sentis tout à coup aveuglé et suffoqué sous les jupes de Jahel, tandis que M. Coignard accusait d'une voix étouffée l'épée de M. d'Anquetil de lui avoir rompu le reste de ses dents et que, sur ma tête, Jahel poussait des cris à déchirer tout l'air des vallées bourguignonnes. Cependant M. d'Anquetil promettait, en style de corps de garde, aux postillons de les faire pendre. Quand je parvins à me dégager, il avait déjà sauté à travers une glace brisée. Nous le suivîmes, mon bon maître et moi, par la même voie, puis tous trois, nous tirâmes Jahel de la caisse renversée. Elle n'avait point de mal et son premier soin fut de rajuster sa coiffure.

—Grâce au ciel! dit mon bon maître, j'en suis quitte pour une dent, encore n'était-elle ni intacte ni blanche. Le temps, en l'offensant, en avait préparé la perte.

M. d'Anquetil, les jambes écartées et les poings sur la hanche, examinait la berline culbutée.

—Les coquins, dit-il, l'ont mise dans un bel état. Si l'on relève les chevaux, elle tombe en cannelle. L'abbé, elle n'est plus bonne qu'à jouer aux jonchets.

Les chevaux, abattus les uns sur les autres, s'entre-frappaient de leurs sabots. Dans un amas confus de croupes, de crinières, de cuisses et de ventres fumants, un des postillons était enseveli, les bottes en l'air. L'autre crachait le sang dans le fossé où il avait été jeté. Et M. d'Anquetil leur criait:

—Drôles! Je ne sais ce qui me retient de vous passer mon épée à travers le corps!

—Monsieur, dit l'abbé, ne conviendrait-il pas, d'abord, de tirer ce pauvre homme du milieu de ces chevaux où il est enseveli?

Nous nous mîmes tous à la besogne et, quand les chevaux furent dételés et relevés, nous reconnûmes l'étendue du dommage. Il se trouva un ressort rompu, une roue cassée et un cheval boiteux.

—Faites venir un charron, dit M. d'Anquetil aux postillons, et que tout soit prêt dans une heure!

—Il n'y a pas de charron ici, répondirent les postillons.

—Un maréchal.

—Il n'y a pas de maréchal.

—Un sellier.

—Il n'y a pas de sellier.

Nous regardâmes autour de nous. Au couchant, les coteaux de vignes jetaient jusqu'à l'horizon leurs longs plis paisibles. Sur la hauteur, un toit fumait près d'un clocher. De l'autre côté, la Saône, voilée de brumes légères, effaçait lentement le sillage du coche d'eau qui venait de passer. Les ombres des peupliers s'allongeaient sur la berge. Un cri aigu d'oiseau perçait le vaste silence.

—Où sommes nous? demanda M. d'Anquetil.

—A deux bonnes lieues de Tournus, répondit, en crachant le sang, le postillon qui était tombé dans le fossé et, pour le moins, à quatre de Maçon.

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