Stendhal - La Chartreuse De Parme

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Ce fut un grand effort de vertu chez Clélia que d’écrire l’avant-dernière ligne de ce billet. Tout le monde prétendait, dans la société de la cour, que Mme Sanseverina prenait beaucoup d’amitié pour le comte Baldi, ce si bel homme, l’ancien ami de la marquise Raversi. Ce qu’il y avait de sûr, c’est qu’il s’était brouillé de la façon la plus scandaleuse avec cette marquise qui, pendant six ans, lui avait servi de mère et l’avait établi dans le monde.

Clélia avait été obligée de recommencer ce petit mot écrit à la hâte, parce que dans la première rédaction il perçait quelque chose des nouvelles amours que la malignité publique supposait à la duchesse.

– Quelle bassesse à moi! s’était-elle écriée: dire du mal à Fabrice de la femme qu’il aime!…

Le lendemain matin, longtemps avant le jour, Grillo entra dans la chambre de Fabrice, y déposa un assez lourd paquet, et disparut sans mot dire. Ce paquet contenait un pain assez gros, garni de tous les côtés de petites croix tracées à la plume: Fabrice les couvrit de baisers: il était amoureux. A côté du pain se trouvait un rouleau recouvert d’un grand nombre de doubles de papier; il renfermait six mille francs en sequins; enfin, Fabrice trouva un beau bréviaire tout neuf: une main qu’il commençait à connaître avait tracé ces mots à la marge:

Le poison!Prendre garde à l’eau, au vin, à tout; vivre de chocolat, tâcher de faire manger par le chien le dîner auquel on ne touchera pas; il ne faut pas paraître méfiant, l’ennemi chercherait un autre moyen. Pas d’étourderie, au nom de Dieu! pas de légèreté!

Fabrice se hâta d’enlever ces caractères chéris qui pouvaient compromettre Clélia, et de déchirer un grand nombre de feuillets du bréviaire, à l’aide desquels il fit plusieurs alphabets; chaque lettre était proprement tracée avec du charbon écrasé délayé dans du vin. Ces alphabets se trouvèrent secs lorsqu’à onze heures trois quarts Clélia parut à deux pas en arrière de la fenêtre de la volière. «La grande affaire maintenant, se dit Fabrice, c’est qu’elle consente à en faire usage.» Mais, par bonheur, il se trouva qu’elle avait beaucoup de choses à dire au jeune prisonnier sur la tentative d’empoisonnement: un chien des filles de service était mort pour avoir mangé un plat qui lui était destiné. Clélia, bien loin de faire des objections contre l’usage des alphabets, en avait préparé un magnifique avec de l’encre. La conversation suivie par ce moyen, assez incommode dans les premiers moments, ne dura pas moins d’une heure et demie, c’est-à-dire tout le temps que Clélia put rester à la volière. Deux ou trois fois, Fabrice se permettant des choses défendues, elle ne répondit pas, et alla pendant un instant donner à ses oiseaux les soins nécessaires.

Fabrice avait obtenu que, le soir, en lui envoyant de l’eau, elle lui ferait parvenir un des alphabets tracés par elle avec de l’encre, et qui se voyait beaucoup mieux. Il ne manqua pas d’écrire une fort longue lettre dans laquelle il eut soin de ne point placer de choses tendres, du moins d’une façon qui pût offenser. Ce moyen lui réussit; sa lettre fut acceptée.

Le lendemain, dans la conversation par les alphabets, Clélia ne lui fit pas de reproches; elle lui apprit que le danger du poison diminuait; le Barbone avait été attaqué et presque assommé par les gens qui faisaient la cour aux filles de cuisine du palais du gouverneur, probablement il n’oserait plus reparaître dans les cuisines. Clélia lui avoua que, pour lui, elle avait osé voler du contre-poison à son père; elle le lui envoyait: l’essentiel était de repousser à l’instant tout aliment auquel on trouverait une saveur extraordinaire.

Clélia avait fait beaucoup de questions à don Cesare, sans pouvoir découvrir d’où provenaient les six cents sequins reçus par Fabrice; dans tous les cas, c’était un signe excellent; la sévérité diminuait.

Cet épisode du poison avança infiniment les affaires de notre prisonnier; toutefois jamais il ne put obtenir le moindre aveu qui ressemblât à de l’amour, mais il avait le bonheur de vivre de la manière la plus intime avec Clélia. Tous les matins, et souvent les soirs, il y avait une longue conversation avec les alphabets; chaque soir, à neuf heures, Clélia acceptait une longue lettre, et quelquefois y répondait par quelques mots; elle lui envoyait le journal et quelques livres; enfin, Grillo avait été amadoué au point d’apporter à Fabrice du pain et du vin, qui lui étaient remis journellement par la femme de chambre de Clélia. Le geôlier Grillo en avait conclu que le gouverneur n’était pas d’accord avec les gens qui avaient chargé Barbone d’empoisonner le jeune Monsignore, et il en était fort aise, ainsi que tous ses camarades, car un proverbe s’était établi dans la prison: il suffit de regarder en face monsignore del Dongo pour qu’il vous donne de l’argent.

Fabrice était devenu fort pâle; le manque absolu d’exercice nuisait à sa santé; à cela près, jamais il n’avait été aussi heureux. Le ton de la conversation était intime, et quelquefois fort gai, entre Clélia et lui. Les seuls moments de la vie de Clélia qui ne fussent pas assiégés de prévisions funestes et de remords étaient ceux qu’elle passait à s’entretenir avec lui. Un jour elle eut l’imprudence de lui dire:

– J’admire votre délicatesse; comme je suis la fille du gouverneur, vous ne me parlez jamais du désir de recouvrer la liberté!

– C’est que je me garde bien d’avoir un désir aussi absurde, lui répondit Fabrice; une fois de retour à Parme, comment vous reverrais-je? et la vie me serait désormais insupportable si je ne pouvais vous dire tout ce que je pense… non, pas précisément tout ce que je pense, vous y mettez bon ordre; mais enfin, malgré votre méchanceté, vivre sans vous voir tous les jours serait pour moi un bien autre supplice que cette prison! de la vie je ne fus aussi heureux!… N’est-il pas plaisant de voir que le bonheur m’attendait en prison?

– Il y a bien des choses à dire sur cet article, répondit Clélia d’un air qui devint tout à coup excessivement sérieux et presque sinistre.

– Comment! s’écria Fabrice fort alarmé, serais-je exposé à perdre cette place si petite que j’ai pu gagner dans votre cœur, et qui fait ma seule joie en ce monde?

– Oui, lui dit-elle, j’ai tout lieu de croire que vous manquez de probité envers moi, quoique passant d’ailleurs dans le monde pour fort galant homme; mais je ne veux pas traiter ce sujet aujourd’hui.

Cette ouverture singulière jeta beaucoup d’embarras dans leur conversation, et souvent l’un et l’autre eurent les larmes aux yeux.

Le fiscal général Rassi aspirait toujours à changer de nom; il était bien las de celui qu’il s’était fait, et voulait devenir baron Riva. Le comte Mosca, de son côté, travaillait, avec toute l’habileté dont il était capable, à fortifier chez ce juge vendu la passion de la baronnie, comme il cherchait à redoubler chez le prince la folle espérance de se faire roi constitutionnel de la Lombardie. C ’étaient les seuls moyens qu’il eût pu inventer de retarder la mort de Fabrice.

Le prince disait à Rassi:

– Quinze jours de désespoir et quinze jours d’espérance, c’est par ce régime patiemment suivi que nous parviendrons à vaincre le caractère de cette femme altière; c’est par ces alternatives de douceur et de dureté que l’on arrive à dompter les chevaux les plus féroces. Appliquez le caustique ferme.

En effet, tous les quinze jours on voyait renaître dans Parme un nouveau bruit annonçant la mort prochaine de Fabrice. Ces propos plongeaient la malheureuse duchesse dans le dernier désespoir. Fidèle à la résolution de ne pas entraîner le comte dans sa ruine, elle ne le voyait que deux fois par mois; mais elle était punie de sa cruauté envers ce pauvre homme par les alternatives continuelles de sombre désespoir où elle passait sa vie. En vain le comte Mosca, surmontant la jalousie cruelle que lui inspiraient les assiduités du comte Baldi, ce si bel homme, écrivait à la duchesse quand il ne pouvait la voir, et lui donnait connaissance de tous les renseignements qu’il devait au zèle du futur baron Riva, la duchesse aurait eu besoin, pour pouvoir résister aux bruits atroces qui couraient sans cesse sur Fabrice de passer sa vie avec un homme d’esprit et de cœur tel que Mosca; la nullité du Baldi, la laissant à ses pensées, lui donnait une façon d’exister affreuse, et le comte ne pouvait parvenir à lui communiquer ses raisons d’espérer.

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