George Sand - François Le Champi

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D'inspiration champêtre, 'François le Champi' est un roman où il n'est question que d'amour, écrit dans un style limpide et lumineux. Dans son livre, George Sand s'attache à reproduire le parler berrichon, et met en avant la grandeur de la vie à la campagne, décrivant avec poésie et sensibilité personnages et paysages.

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– Pour parler le langage que tu adoptes, je te répondrai qu’entre la connaissance et la sensation, le rapport c’est le sentiment.

– Et c’est sur la définition de ce sentiment que précisément je t’interroge en m’interrogeant moi-même. C’est lui qui est chargé de la manifestation qui m’embarrasse; c’est lui qui est l’art, l’artiste, si tu veux, chargé de traduire cette candeur, cette grâce, ce charme de la vie primitive, à ceux qui ne vivent que de la vie factice et qui sont, permets-moi de le dire, en face de la nature et de ses secrets divins, les plus grands crétins du monde.

– Tu ne me demandes rien moins que le secret de l’art: cherche-le dans le sein de Dieu, car aucun artiste ne pourra te le révéler. Il ne le sait pas lui-même et ne pourrait rendre compte des causes de son inspiration ou de son impuissance. Comment faut-il s’y prendre pour exprimer le beau, le simple et le vrai? Est-ce que je le sais? Et qui pourrait nous l’apprendre? les plus grands artistes ne le pourraient pas non plus, parce que s’ils cherchaient à le faire ils cesseraient d’être artistes, ils deviendraient critiques; et la critique…!

«Et la critique, reprit mon ami, tourne depuis des siècles autour du mystère sans y rien comprendre. Mais pardonne-moi, ce n’est pas là précisément ce que je demandais. Je suis plus sauvage que cela dans ce moment-ci; je révoque en doute la puissance de l’art. Je la méprise, je l’anéantis, je prétends que l’art n’est pas né, qu’il n’existe pas, ou bien que, s’il a vécu, son temps est fait. Il est usé, il n’a plus de formes, il n’a plus de souffle, il n’a plus de moyens pour chanter la beauté du vrai. La nature est une œuvre d’art, mais Dieu est le seul artiste qui existe, et l’homme n’est qu’un arrangeur de mauvais goût. La nature est belle, le sentiment s’exhale de tous ses pores; l’amour, la jeunesse, la beauté y sont impérissables. Mais l’homme n’a pour les sentir et les exprimer que des moyens absurdes et des facultés misérables. Il vaudrait mieux qu’il ne s’en mêlât pas, qu’il fût muet et se renfermât dans la contemplation. Voyons, qu’en dis-tu?

– Cela me va, et je ne demanderais pas mieux, répondis-je.

– Ah! s’écria-t-il, tu vas trop loin, et tu entres trop dans mon paradoxe. Je plaide; réplique.

– Je répliquerai donc qu’un sonnet de Pétrarque a sa beauté relative, qui équivaut à la beauté de l’eau de Vaucluse; qu’un beau paysage de Ruysdaël a son charme qui équivaut à celui de la soirée que voici; que Mozart chante dans la langue des hommes aussi bien que Philomèle dans celle des oiseaux; que Shakespeare fait passer les passions, les sentiments et les instincts, comme l’homme le plus primitif et le plus vrai peut les ressentir. Voilà l’art, le rapport, le sentiment, en un mot.

– Oui, c’est une œuvre de transformation! mais si elle ne me satisfait pas? quand même tu aurais mille fois raison de par les arrêts du goût et de l’esthétique, si je trouve les vers de Pétrarque moins harmonieux que le bruit de la cascade; et ainsi du reste? Si je soutiens qu’il y a dans la soirée que voici un charme que personne ne pourrait me révéler si je n’en avais joui par moi-même; et que toute la passion de Shakespeare est froide au prix de celle que je vois briller dans les yeux du paysan jaloux qui bat sa femme, qu’auras-tu à me répondre? Il s’agit de persuader mon sentiment. Et s’il échappe à tes exemples, s’il résiste à tes preuves? L’art n’est donc pas un démonstrateur invincible, et le sentiment n’est pas toujours satisfait par la meilleure des définitions.

– Je n’y vois rien à répondre, en effet, sinon que l’art est une démonstration dont la nature est la preuve; que le fait préexistant de cette preuve est toujours là pour justifier et contredire la démonstration, et qu’on n’en peut pas faire de bonne si on n’examine pas la preuve avec amour et religion.

– Ainsi la démonstration ne pourrait se passer de la preuve; mais la preuve ne pourrait-elle se passer de la démonstration?

– Dieu pourrait s’en passer sans doute; mais, toi qui parles comme si tu n’étais pas des nôtres, je parie bien que tu ne comprendrais rien à la preuve si tu n’avais trouvé dans la tradition de l’art la démonstration sous mille formes, et si tu n’étais toi-même une démonstration toujours agissant sur la preuve.

– Eh! voilà ce dont je me plains. Je voudrais me débarrasser de cette éternelle démonstration qui m’irrite; anéantir dans ma mémoire les enseignements et les formes de l’art; ne jamais penser à la peinture quand je regarde le paysage, à la musique quand j’écoute le vent, à la poésie quand j’admire et goûte l’ensemble. Je voudrais jouir de tout par l’instinct, parce que ce grillon qui chante me paraît plus joyeux et plus enivré que moi.

– Tu te plains d’être homme, en un mot?

– Non; je me plains de n’être plus l’homme primitif.

– Reste à savoir si, ne comprenant pas, il jouissait.

– Je ne le suppose pas semblable à la brute. Du moment qu’il fut homme, il comprit et sentit autrement. Mais je ne peux pas me faire une idée nette de ses émotions, et c’est là ce qui me tourmente. Je voudrais être, du moins, ce que la société actuelle permet à un grand nombre d’hommes d’être, du berceau à la tombe, je voudrais être paysan; le paysan qui ne sait pas lire, celui à qui Dieu a donné de bons instincts, une organisation paisible, une conscience droite; et je m’imagine que, dans cet engourdissement des facultés inutiles, dans cette ignorance des goûts dépravés, je serais aussi heureux que l’homme primitif rêvé par Jean-Jacques.

– Et moi aussi, je fais souvent ce rêve; qui ne l’a fait? Mais il ne donnerait pas la victoire à ton raisonnement, car le paysan le plus simple et le plus naïf est encore artiste; et moi, je prétends même que leur art est supérieur au nôtre. C’est une autre forme, mais elle parle plus à mon âme que toutes celles de notre civilisation. Les chansons, les récits, les contes rustiques, peignent en peu de mots ce que notre littérature ne sait qu’amplifier et déguiser.

– Donc, je triomphe? reprit mon ami. Cet art-là est le plus pur et le meilleur, parce qu’il s’inspire davantage de la nature, qu’il est en contact plus direct avec elle. Je veux bien avoir poussé les choses à l’extrême en disant que l’art n’était bon à rien; mais j’ai dit aussi que je voudrais sentir à la manière du paysan, et je ne m’en dédis pas. Il y a certaines complaintes bretonnes, faites par des mendiants, qui valent tout Goethe et tout Byron, en trois couplets, et qui prouvent que l’appréciation du vrai et du beau a été plus spontanée et plus complète dans ces âmes simples que dans celles des plus illustres poètes. Et la musique donc! N’avons-nous pas dans notre pays des mélodies admirables? Quant à la peinture, ils n’ont pas cela; mais ils le possèdent dans leur langage, qui est plus expressif, plus énergique et plus logique cent fois que notre langue littéraire.

– J’en conviens, répondis-je; et quant à ce dernier point surtout, c’est pour moi une cause de désespoir que d’être forcé d’écrire la langue de l’Académie, quand j’en sais beaucoup mieux une autre qui est si supérieure pour rendre tout un ordre d’émotions, de sentiments et de pensées.

– Oui, oui, le monde naïf! dit-il, le monde inconnu, fermé à notre art moderne, et que nulle étude ne te fera exprimer à toi-même, paysan de nature, si tu veux l’introduire dans le domaine de l’art civilisé, dans le commerce intellectuel de la vie factice.

– Hélas! répondis-je, je me suis beaucoup préoccupé de cela. J’ai vu et j’ai senti par moi-même, avec tous les êtres civilisés, que la vie primitive était le rêve, l’idéal de tous les hommes et de tous les temps. Depuis les bergers de Longus jusqu’à Trianon, la vie pastorale est un Eden parfumé où les âmes tourmentées et lassées du tumulte du monde ont essayé de se réfugier. L’art, ce grand flatteur, ce chercheur complaisant de consolations pour les gens heureux, a traversé une suite ininterrompue de bergeries. Et sous ce titre: Histoire de Bergeries, j’ai souvent désiré de faire un livre d’érudition et de critique où j’aurais passé en revue tous ces différents rêves champêtres dont les hautes classes se sont nourries avec passion.

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