Гюстав Флобер - Madame Bovary

Здесь есть возможность читать онлайн «Гюстав Флобер - Madame Bovary» — ознакомительный отрывок электронной книги совершенно бесплатно, а после прочтения отрывка купить полную версию. В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Издательство: Array Иностранный паблик, Жанр: Проза, Старинная литература, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Madame Bovary: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Madame Bovary»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Madame Bovary — читать онлайн ознакомительный отрывок

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Madame Bovary», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Emma ne dormait pas, elle faisait semblant d’être endormie; et, tandis qu’il s’assoupissait à ses côtés, elle se réveillait en d’autres rêves.

Au galop de quatre chevaux, elle était emportée depuis huit jours vers un pays nouveau, d’où ils ne reviendraient plus. Ils allaient, ils allaient, les bras enlacés, sans parler. Souvent, du haut d’une montagne, ils apercevaient tout à coup quelque cité splendide avec des dômes, des ponts, des navires, des forêts de citronniers et des cathédrales de marbre blanc, dont les clochers aigus portaient des nids de cigogne. On marchait au pas, à cause des grandes dalles, et il y avait par terre des bouquets de fleurs que vous offraient des femmes habillées en corset rouge. On entendait sonner des cloches, hennir les mulets, avec le murmure des guitares et le bruit des fontaines, dont la vapeur s’envolant rafraîchissait des tas de fruits, disposés en pyramide au pied des statues pâles, qui souriaient sous les jets d’eau. Et puis ils arrivaient, un soir, dans un village de pêcheurs, où des filets bruns séchaient au vent, le long de la falaise et des cabanes. C’est là qu’ils s’arrêteraient pour vivre; ils habiteraient une maison basse, à toit plat, ombragée d’un palmier, au fond d’un golfe, au bord de la mer. Ils se promèneraient en gondole, ils se balanceraient en hamac; et leur existence serait facile et large comme leurs vêtements de soie, toute chaude et étoilée comme les nuits douces qu’ils contempleraient. Cependant, sur l’immensité de cet avenir qu’elle se faisait apparaître, rien de particulier ne surgissait; les jours, tous magnifiques, se ressemblaient comme des flots; et cela se balançait à l’horizon, infini, harmonieux, bleuâtre et couvert de soleil. Mais l’enfant se mettait à tousser dans son berceau, ou bien Bovary ronflait plus fort, et Emma ne s’endormait que le matin, quand l’aube blanchissait les carreaux et que déjà le petit Justin, sur la place, ouvrait les auvents de la pharmacie.

Elle avait fait venir M. Lheureux et lui avait dit:

– J’aurais besoin d’un manteau, un grand manteau, à long collet, doublé.

– Vous partez en voyage? demanda-t-il.

– Non! mais…, n’importe, je compte sur vous, n’est-ce pas? et vivement!

Il s’inclina.

– Il me faudrait encore, reprit-elle, une caisse…, pas trop lourde…, commode.

– Oui, oui, j’entends, de quatre-vingt-douze centimètres environ sur cinquante, comme on les fait à présent.

– Avec un sac de nuit.

– Décidément, pensa Lheureux, il y a du grabuge là-dessous.

– Et tenez, dit madame Bovary en tirant sa montre de sa ceinture, prenez cela; vous vous payerez dessus.

Mais le marchand s’écria qu’elle avait tort; ils se connaissaient; est-ce qu’il doutait d’elle? Quel enfantillage! Elle insista cependant pour qu’il prît au moins la chaîne, et déjà Lheureux l’avait mise dans sa poche et s’en allait, quand elle le rappela.

– Vous laisserez tout chez vous. Quant au manteau, – elle eut l’air de réfléchir, – ne l’apportez pas non plus; seulement, vous me donnerez l’adresse de l’ouvrier et avertirez qu’on le tienne à ma disposition.

C’était le mois prochain qu’ils devaient s’enfuir. Elle partirait d’Yonville comme pour aller faire des commissions à Rouen. Rodolphe aurait retenu les places, pris des passeports, et même écrit à Paris, afin d’avoir la malle entière jusqu’à Marseille, où ils achèteraient une calèche et, de là, continueraient sans s’arrêter, par la route de Gênes. Elle aurait eu soin d’envoyer chez Lheureux son bagage, qui serait directement porté à l’Hirondelle, de manière que personne ainsi n’aurait de soupçons; et, dans tout cela, jamais il n’était question de son enfant. Rodolphe évitait d’en parler; peut-être qu’elle n’y pensait pas.

Il voulut avoir encore deux semaines devant lui, pour terminer quelques dispositions; puis, au bout de huit jours, il en demanda quinze autres; puis il se dit malade; ensuite il fit un voyage; le mois d’août se passa, et, après tous ces retards, ils arrêtèrent que ce serait irrévocablement pour le 4 septembre, un lundi.

Enfin le samedi, l’avant-veille, arriva.

Rodolphe vint le soir, plus tôt que de coutume.

– Tout est-il prêt? lui demanda-t-elle.

– Oui.

Alors ils firent le tour d’une plate-bande, et allèrent s’asseoir près de la terrasse, sur la margelle du mur.

– Tu es triste, dit Emma.

– Non, pourquoi?

Et cependant il la regardait singulièrement, d’une façon tendre.

– Est-ce de t’en aller? reprit-elle, de quitter tes affections, ta vie? Ah! je comprends… Mais, moi, je n’ai rien au monde! tu es tout pour moi. Aussi je serai tout pour toi, je te serai une famille, une patrie; je te soignerai, je t’aimerai.

– Que tu es charmante! dit-il en la saisissant dans ses bras.

– Vrai? fit-elle avec un rire de volupté. M’aimes-tu? Jure-le donc!

– Si je t’aime! si je t’aime! mais je t’adore, mon amour!

La lune, toute ronde et couleur de pourpre, se levait à ras de terre, au fond de la prairie. Elle montait vite entre les branches des peupliers, qui la cachaient de place en place, comme un rideau noir, troué. Puis elle parut, éclatante de blancheur, dans le ciel vide qu’elle éclairait; et alors, se ralentissant, elle laissa tomber sur la rivière une grande tache, qui faisait une infinité d’étoiles; et cette lueur d’argent semblait s’y tordre jusqu’au fond, à la manière d’un serpent sans tête couvert d’écailles lumineuses. Cela ressemblait aussi à quelque monstrueux candélabre, d’où ruisselaient, tout du long, des gouttes de diamant en fusion. La nuit douce s’étalait autour d’eux; des nappes d’ombre emplissaient les feuillages. Emma, les yeux à demi clos, aspirait avec de grands soupirs le vent frais qui soufflait. Ils ne se parlaient pas, trop perdus qu’ils étaient dans l’envahissement de leur rêverie. La tendresse des anciens jours leur revenait au coeur, abondante et silencieuse comme la rivière qui coulait, avec autant de mollesse qu’en apportait le parfum des seringas, et projetait dans leur souvenir des ombres plus démesurées et plus mélancoliques que celles des saules immobiles qui s’allongeaient sur l’herbe. Souvent quelque bête nocturne, hérisson ou belette, se mettant en chasse, dérangeait les feuilles, ou bien on entendait par moments une pêche mûre qui tombait toute seule de l’espalier.

– Ah! la belle nuit! dit Rodolphe.

– Nous en aurons d’autres! reprit Emma.

Et, comme se parlant à elle-même:

– Oui, il fera bon voyager… Pourquoi ai-je le coeur triste, cependant? Est-ce l’appréhension de l’inconnu…, l’effet des habitudes quittées…, ou plutôt…? Non, c’est l’excès du bonheur! Que je suis faible, n’est-ce pas? Pardonne-moi!

– Il est encore temps! s’écria-t-il. Réfléchis, tu t’en repentiras peut-être.

– Jamais! fit-elle impétueusement.

Et, en se rapprochant de lui:

– Quel malheur donc peut-il me survenir? Il n’y a pas de désert, pas de précipice ni d’océan que je ne traverserais avec toi. À mesure que nous vivrons ensemble, ce sera comme une étreinte chaque jour plus serrée, plus complète! Nous n’aurons rien qui nous trouble, pas de soucis, nul obstacle! Nous serons seuls, tout à nous, éternellement… Parle donc, réponds-moi.

Il répondait à intervalles réguliers: « Oui… oui!… » Elle lui avait passé les mains dans ses cheveux, et elle répétait d’une voix enfantine, malgré de grosses larmes qui coulaient:

– Rodolphe! Rodolphe!… Ah! Rodolphe, cher petit Rodolphe!

Minuit sonna.

– Minuit! dit-elle. Allons, c’est demain! encore un jour!

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Madame Bovary»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Madame Bovary» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Madame Bovary»

Обсуждение, отзывы о книге «Madame Bovary» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x