Simenon, Georges - La tête d'un homme

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Quand une cloche, quelque part, sonna deux coups, le prisonnier était assis sur son lit et deux grandes mains noueuses étreignaient ses genoux repliés. L'espace d'une minute peut-être il resta immobile, comme en suspens, puis soudain, avec un soupir, il étendit ses membres, se dressa dans la cellule, énorme, dégingandé, la tête trop grosse, les bras trop longs, la poitrine creuse. Son visage n'exprimait rien, sinon l'hébétude, ou encore une indifférence inhumaine. Et pourtant, avant de se diriger vers la porte au judas fermé, il tendit le poing dans la direction d'un des murs.

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Car c’est lui qui m’a fourni les indices dont j’avais besoin ! Il l’a fait en sentant confusément qu’il se perdait… Mais il l’a fait quand même…

Et si je vous disais qu’à cette heure il est plutôt soulagé qu’autre chose ?…

Maigret n’élevait pas la voix. Mais il y avait en lui une véhémence contenue qui donnait une force singulière à ses paroles. On entendait des allées et venues dans les couloirs du Parquet et parfois un huissier criait un nom, ou bien des gendarmes faisaient sonner leurs bottes.

— Un homme qui a tué, non dans un but quelconque, mais tout bonnement pour tuer !… J’allais dire pour s’amuser… Ne protestez pas… Vous le verrez… Je doute qu’il parle beaucoup, voire qu’il réponde à vos questions, car il m’a annoncé qu’il ne désirait plus qu’une chose : la paix…

Les renseignements qu’on vous fournira sur lui suffiront…

Sa mère était servante, dans une petite ville de Tchécoslovaquie… Il a été élevé dans une maison de faubourg pareille à une caserne… Et, s’il a fait des études, c’est à coup de bourses et grâce à des œuvres charitables…

Tout gamin, je suis sûr qu’il en a souffert et qu’il a commencé à haïr ce monde qu’il ne voyait que d’en bas…

Tout gamin aussi, il a été persuadé qu’il avait du génie… Devenir illustre et riche grâce à son intelligence !… Un rêve qui l’a amené à Paris, qui lui a fait accepter qu’à soixante-cinq ans, rongée par une maladie de la moelle épinière, sa mère travaillât encore de son métier de servante pour lui envoyer de l’argent !

Un orgueil insensé, dévorant ! Un orgueil doublé d’impatience, car Radek, étudiant en médecine, se savait atteint du même mal que sa mère et n’ignorait pas qu’il n’avait qu’un nombre restreint d’années à vivre…

Au début, il travaille farouchement et ses professeurs sont étonnés de sa valeur.

Il ne voit personne, ne parle à personne. Il est pauvre, mais il a l’habitude de la pauvreté.

Souvent il va au cours sans chaussettes aux pieds. A plusieurs reprises il décharge des légumes, aux Halles, pour gagner quelques sous…

N’empêche que la catastrophe survient. Sa mère meurt. Il ne reçoit plus un centime.

Et brusquement, sans transition, il abandonne tous ses rêves. Il pourrait essayer de travailler, comme le font de nombreux étudiants.

Il ne le tente pas ! Soupçonne-t-il qu’il ne sera jamais l’homme de génie qu’il espérait devenir ? Doute-t-il de lui ?

Il ne fait plus rien ! Rigoureusement rien ! Il traîne dans les brasseries. Il écrit des lettres à des parents éloignés pour obtenir des subsides. Il émarge à des œuvres philanthropiques. Il « tape » des compatriotes, cyniquement, en exagérant même l’absence de reconnaissance.

Le monde ne l’a pas compris ! Il hait le monde !

Et il passe toutes ses heures à entretenir sa haine. A Montparnasse, il est assis tout à côté de gens heureux, riches, bien portants. Il boit un café crème, tandis que les cocktails défilent sur les tables voisines…

A-t-il déjà l’idée d’un crime ? Peut-être ! Il y a vingt ans, il serait devenu anarchiste militant et on l’aurait trouvé lançant une bombe dans quelque capitale. Mais ce n’est plus la mode…

Il est seul ! Il veut rester seul ! Il se ronge ! Il puise une volupté perverse dans sa solitude, dans le sentiment de sa supériorité et de l’injustice du sort à son égard.

Son intelligence est remarquable, mais surtout un sens aigu qu’il possède des faiblesses de l’homme.

C’est un de ses professeurs qui m’a parlé d’une manie qu’il avait déjà à l’Ecole de médecine et qui le rendait effrayant. Il lui suffisait d’observer un homme pendant quelques minutes pour sentir littéralement ses tares.

Et il annonçait avec une joie mauvaise à un jeune homme qui ne s’y attendait pas : « Avant trois ans, tu seras dans un sanatorium !… » Ou bien : « Ton père est mort d’un cancer, n’est-ce pas ?… Attention !… » Une sûreté inouïe de diagnostic. Et cela, tant pour les tares physiques que pour les tares morales.

Dans son coin, à la Coupole, c’était sa seule distraction. Malade, il guettait chez les autres les moindres signes de maladie…

Crosby était dans son champ d’observation, fréquentait dans le même bar. Radek m’a fait de lui un tableau saisissant de vérité.

Là où, je l’avoue, je ne voyais que ce que nous appelons un fils à papa, sans plus, un jouisseur de moyenne envergure, il a décelé, lui, la fêlure…

Il m’a parlé d’un Crosby bien portant, aimé des femmes, savourant l’existence, mais aussi d’un Crosby prêt à toutes les lâchetés pour satisfaire ses désirs…

Un Crosby qui, pendant un an, a laissé vivre sa femme dans la plus grande intimité avec sa maîtresse, Edna Reichberg, tout en sachant qu’à la première occasion il divorcerait pour épouser celle-ci…

Un Crosby enfin qui, un soir, alors que les deux femmes venaient de le quitter pour se rendre au théâtre, a laissé paraître l’angoisse sur son visage.

C’était à la Coupole, à une table du fond. L’Américain était accompagné de deux camarades comme il en avait tant. Et il a soupiré :

— Quand je pense qu’un imbécile, pas plus tard qu’hier, a assassiné une vieille mercière pour vingt-deux francs !… J’en donnerais cent mille, moi, pour qu’on me débarrasse de ma tante !…

Boutade ? Exagération ? Rêverie ?

Radek était là, qui détestait Crosby plus que les autres parce qu’il était le plus brillant des êtres qu’il approchait.

Le Tchèque connaissait mieux Crosby que Crosby lui-même, et l’autre ne l’avait seulement pas remarqué une seule fois !

Il s’est levé. Au lavabo, il a griffonné sur un bout de papier :

Entendu pour les cent mille francs. Envoyez la clé aux initiales M. B., boulevard Raspail, bureau du POP.

Il a repris sa place. Un garçon a remis le billet à Crosby, qui a ricané, puis qui a continué sa conversation, non sans dévisager les consommateurs autour de lui.

Un quart d’heure plus tard, le neveu de Mme Henderson demandait le poker d’as.

— Tu joues tout seul ? plaisanta un de ses compagnons.

— Une idée à moi… Je veux savoir si je retournerai au moins deux as du premier coup…

— Et alors ?

— Ce sera oui…

— Oui pour quoi ?

— Une idée… Ne vous inquiétez pas…

Et il agita longtemps les dés dans le cornet, les lança d’une main qui tremblait.

— Carré d’as !…

Il s’épongea, sortit après une boutade qui sonna faux. Le lendemain soir, Radek recevait la clé.

Maigret avait fini par se laisser tomber sur une chaise, à califourchon, selon son habitude.

— Cette histoire du poker d’as, c’est Radek qui me l’a révélée. Je suis sûr qu’elle est vraie et que Janvier, que j’ai envoyé en mission, me la confirmera d’une heure à l’autre. Tout le reste, ce que je vais dire comme ce que je vous ai déjà dit, je l’ai reconstitué peu à peu, fragment par fragment, à mesure que le Tchèque, que je suivais, me fournissait sans le savoir de nouvelles bases de raisonnement…

Imaginez Radek en possession de la clé… Il a moins envie des cent mille francs que de satisfaire sa haine du monde…

Crosby, que chacun envie ou admire, est dans ses mains… Car il le tient !… Il est fort !…

N’oubliez pas que Radek n’a rien à attendre de la vie… Il n’est même pas sûr qu’il pourra tenir jusqu’à ce que la maladie l’emporte… Peut-être en sera-t-il réduit à plonger dans la Seine un soir qu’il n’aura pas les quelques sous nécessaires à son café crème…

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