Alexandre Dumas - Le Speronare

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Au bout d'un quart d'heure, nous remontâmes chacun dans notre barque, et nous nous rhabillâmes sans avoir séduit, à ce qu'il paraît, aucune des nymphes invisibles de cet humide palais, qui n'eussent point manqué, dans le cas contraire, de nous retenir au moins vingt-quatre heures. La chose était humiliante; mais, comme nous n'avions la prétention ni l'un ni l'autre d'être des Télémaques, nous en prîmes notre parti. Nous nous recouchâmes au fond de notre canot respectif et nous sortîmes de la Grotte d'azur avec les mêmes précautions et le même bonheur que nous y étions entrés: seulement nous fûmes six minutes sans pouvoir ouvrir les yeux; la clarté ardente du soleil nous aveuglait. Nous n'avions pas fait cent pas que déjà ce que nous venions de voir n'avait plus pour nous que la consistance d'un rêve.

Nous abordâmes de nouveau au port de Caprée. Pendant que nous réglions nos comptes avec nos bateliers, Pietro nous montra un homme couché au grand soleil et étendu la face contre le sable. C'était le pêcheur qui, neuf ou dix ans auparavant, avait découvert la Grotte d'azur en cherchant des fruits de mer le long des rochers. Il était venu aussitôt faire part de sa découverte aux autorités de l'île, et leur avait demandé ou le privilège de conduire seul les voyageurs dans le nouveau monde qu'il avait découvert, ou une remise sur le prix que se feraient payer ceux qui les conduiraient. Les autorités, qui avaient vu dans cette découverte un moyen d'attirer les étrangers sur leur île, avaient accédé à la seconde proposition, de sorte que depuis ce temps le nouveau Christophe Colomb vivait de ses rentes, après lesquelles il ne se donnait pas même la peine de courir, et qui, on le voit, lui arrivaient en dormant. C'était le personnage de toute l'île dont le sort était le plus envié.

Comme nous avions vu tout ce que Caprée pouvait nous offrir de curieux, nous remontâmes dans notre chaloupe, et nous regagnâmes le speronare, qui, profitant de quelques bouffées de vent de terre, remit à la voile et s'achemina tout doucement dans la direction de Palerme.

GAETANO SFERRA

Bientôt nous fûmes de nouveau surpris par le calme. Après nous avoir fait faire huit à dix milles, la brise tomba, démentant le proverbe qui dit que c'est en mer qu'on trouve le vent. Nos matelots alors reprirent leurs avirons, et nous nous remîmes à marcher à la rame.

En tout autre lieu du monde, cette manière de voyager nous eût paru insupportable; mais, sur cette magnifique mer Tyrrhénienne, sous ce ciel éclatant, en vue de toutes ces îles, de tous ces promontoires, de tous ces caps aux doux noms, la traversée, au contraire, devenait une longue et douce rêverie. Quoique nous fussions au 24 août, la chaleur était tempérée par cette brise délicieuse et pleine de saveur marine, qui semble porter la vie avec elle. De temps en temps nos matelots, pour se dissimuler à eux-mêmes la fatigue de l'exercice auquel le calme les contraignait, chantaient en choeur une chanson en patois sicilien, dont la mesure, comme réglée sur le mouvement de la rame, semblait s'incliner et se relever avec eux. Ce chant avait quelque chose de doux et de monotone, qui s'accordait admirablement avec le léger ennui que, dans son impatience d'atteindre l'avenir et de franchir l'espace, l'homme éprouve chaque fois que le mouvement qui l'emporte n'est point en harmonie avec la rapidité de sa pensée. Aussi ce chant avait-il un charme tout particulier pour moi. C'est qu'il était parfaitement d'accord avec la situation; c'est qu'il allait au paysage, aux hommes, aux choses; c'est qu'il était pour ainsi dire une émanation mélodieuse de l'âme, dans laquelle l'art n'entrait pour rien; quelque chose comme un parfum ou comme une vapeur qui, flottant au-dessus d'une vallée ou s'élevant aux flancs d'une montagne, complète le paysage au milieu duquel on se trouve, et va éveiller un sens endormi, qui croyait n'avoir rien à faire dans tout cela, et se trouve au contraire tout à coup charmé au point de croire que cette fête de la nature est pour lui seul et de s'en regarder comme le roi.

La journée s'écoula ainsi sans que nous eussions fait plus de douze ou quinze milles, et sans que nous pussions perdre de vue ni les côtes de l'ancienne Campanie, ni l'île de Caprée; puis vint le soir, amenant quelques souffles de brise, dont nous profitâmes pour faire à la voile un mille ou deux, mais qui, en tombant bientôt, nous laissèrent dans le calme le plus complet. L'air était si pur, la nuit si transparente, les étoiles avaient tant de lumière, que nous traînâmes nos matelas hors de notre cabine et que nous nous étendîmes sur le pont. Quant à nos matelots, ils ramaient toujours, et de temps en temps, comme pour nous bercer, ils reprenaient leur mélancolique et interminable chanson.

La nuit passa sans amener aucun changement dans la température; les matelots s'étaient partagé la besogne; quatre ramèrent constamment, tandis que les quatre autres se reposaient. Enfin le jour vint, et nous réveilla avec ce petit sentiment de fraîcheur et de malaise qu'il apporte avec lui. A peine si nous avions fait dix autres milles dans la nuit. Nous étions toujours en vue de Caprée, toujours en vue des côtes. Si ce temps-là continuait, la traversée promettait de durer quinze jours. C'était un peu long. Aussi, ce que la veille nous avions trouvé admirable commençait à nous paraître monotone. Nous voulûmes nous mettre à travailler; mais, sans être indisposés nullement par la mer, nous avions l'esprit assez brouillé pour comprendre que nous ne ferions que de médiocre besogne. En mer, il n'y a pas de milieu; il faut une occupation matérielle et active qui vous aide à passer le temps, ou quelque douce rêverie qui vous le fasse oublier.

Comme nous nous rappelions avec délices notre bain de la veille, et que la mer était presque aussi calme, presque aussi transparente et presque aussi bleue que celle de la Grotte d'azur, nous demandâmes au capitaine s'il n'y aurait pas d'inconvénient à nous baigner tandis que Giovanni pécherait notre déjeuner. Comme il était évident que nous irions en nageant aussi vite que le speronare, et que le plaisir que nous prendrions ne retiendrait en rien notre marche, le capitaine nous répondit qu'il ne voyait d'autre inconvénient que la rencontre possible des requins, assez communs à cette époque dans les parages où nous nous trouvions, à cause du passage du pesce spado [Note: Espadon.], dont ils sont fort friands, quoique celui-ci, à l'aide de l'épée dont la nature l'a armé, leur oppose une rude défense. Comme la nature n'avait pas pris à notre endroit les mêmes précautions qu'elle a prises pour le pesce spado , nous hésitions fort à donner suite à notre proposition, lorsque le capitaine nous assura qu'en nageant autour du canot, et en plaçant deux hommes en sentinelle, l'un à la poupe et l'autre à la proue du bâtiment, nous ne courions aucun danger, attendu que l'eau était si transparente, que l'on pouvait apercevoir les requins à une grande profondeur, et que, prévenus aussitôt qu'il en paraîtrait un, nous serions dans la barque avant qu'il ne fût à nous.

Ce n'était pas fort rassurant: aussi étions-nous plus disposés que jamais à sacrifier notre amusement à notre sûreté, lorsque le capitaine, qui vit que nous attachions à la chose plus d'importance qu'elle n'en avait réellement, nous offrit de se mettre à l'eau avec Filippo en même temps que nous. Cette proposition eut un double effet: d'abord elle nous rassura, ensuite elle piqua notre amour-propre. Comme nous avions à faire avec notre équipage un voyage qui n'était pas sans offrir quelques dangers de différentes espèces, nous ne voulions pas débuter en lui donnant une mauvaise idée de notre courage. Nous ne répondîmes donc à la proposition qu'en donnant l'ordre aux sentinelles de prendre leur poste, et à Pietro de mettre le canot à la mer. Lorsque toutes ces précautions furent prises, nous descendîmes par l'escalier. Quant au capitaine et à Filippo, ils ne firent pas tant de façons, et sautèrent tout bonnement par-dessus le bord; mais, à notre grand étonnement, nous ne vîmes reparaître que le capitaine; Filippo était passé par-dessous le bâtiment, afin d'explorer les environs, à ce qu'il paraît. Un instant après, nous l'aperçûmes qui revenait par la proue, en nous annonçant qu'il n'avait absolument rien découvert qui pût nous inquiéter. Le capitaine, sans être de sa force, nageait aussi admirablement bien. Je fis remarquer à Jadin qu'il avait au côté droit de la poitrine une blessure qui ressemblait fort à un coup de couteau. Comme le capitaine était beau garçon, et qu'en Sicile et en Calabre les coups de couteau s'adressent plus particulièrement aux beaux garçons qu'aux autres, nous pensâmes que c'était le résultat de la vengeance de quelque frère ou de quelque mari, et je me promis d'interroger à la première occasion le capitaine là-dessus.

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