Émile Zola - La Terre

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– Vends ton sel et ton poivre, et fiche-nous la paix, répondit Macqueron, vexé de cette algarade devant le monde.

Jésus-Christ et Bécu ricanèrent. Mouchée, la bourgeoise! Et ils lui commandèrent un nouveau litre, qu'elle apporta, furieuse, sans une parole. Ils battaient les cartes, ils les jetaient sur la table violemment, comme pour s'assommer. Atout, atout et atout!

Lengaigne avait déjà frotté son client de savon, et le tenait par le nez, lorsque Lequeu, le maître d'école, poussa la porte.

– Bonsoir, la compagnie!

Il resta debout et muet devant le poêle, à se chauffer les reins, pendant que le jeune Victor, derrière les joueurs, s'absorbait dans la vue de leur jeu.

– A propos, reprit Macqueron, en profitant d'une minute où Lengaigne lui essuyait sur l'épaule les baves de son rasoir, M. Hourdequin, tout à l'heure, avant la messe, m'a encore parlé du chemin… Faudrait se décider pourtant.

Il s'agissait du fameux chemin direct de Rognes à Châteaudun, qui devait raccourcir la distance d'environ deux lieues, car les voitures étaient forcées de passer par Cloyes. Naturellement, la ferme avait grand intérêt à cette voie nouvelle, et le maire, pour entraîner le conseil municipal, comptait beaucoup sur son adjoint, intéressé lui aussi à une prompte solution. Il était, en effet, question de relier le chemin à la route du bas, ce qui faciliterait aux voitures l'accès de l'église, où l'on ne grimpait que par des sentiers de chèvre. Or, le tracé projeté suivait simplement la ruelle étranglée entre les deux cabarets, l'élargissait en ménageant la pente; et les terrains de l'épicier, dès lors en bordure, ayant un accès facile, allaient décupler de valeur.

– Oui, continua-t-il, il paraît que le gouvernement, pour nous aider, attend que nous votions quelque chose… N'est-ce pas, tu en es?

Lengaigne, qui était conseiller municipal, mais qui n'avait pas même un bout de jardin derrière sa maison, répondit:

– Moi, je m'en fous! Qu'est-ce que ça me fiche, ton chemin?

Et, en s'attaquant à l'autre joue, dont il grattait le cuir comme avec une râpe, il tomba sur la ferme. Ah! ces bourgeois d'aujourd'hui, c'était pis encore que les seigneurs d'autrefois: oui, ils avaient tout gardé, dans le partage, et ils ne faisaient des lois que pour eux, ils ne vivaient que de la misère du pauvre monde! Les autres l'écoutaient, gênés et heureux au fond de ce qu'il osait dire, la haine séculaire, indomptable, du paysan contre les possesseurs du sol.

– Ça va bien qu'on est entre soi, murmura Macqueron, en lançant un regard inquiet vers le maître d'école. Moi, je suis pour le gouvernement… Ainsi, notre député, M. de Chédeville, qui est, dit-on, l'ami de l'empereur…

Du coup, Lengaigne agita furieusement son rasoir.

– Encore un joli bougre, celui-là!.. Est-ce qu'un richard comme lui, qui possède plus de cinq cents hectares du côté d'Orgères, ne devrait pas vous en faire cadeau, de votre chemin, au lieu de vouloir tirer des sous à la commune?.. Salle rosse!

Mais l'épicier, terrifié cette fois, protesta.

– Non, non, il est bien honnête et pas fier… Sans lui, tu n'aurais pas eu ton bureau de tabac. Qu'est-ce que tu dirais, s'il te le reprenait?

Brusquement calmé, Lengaigne se remit à lui gratter le menton. Il était allé trop loin, il enrageait: sa femme avait raison de dire que ses idées lui joueraient un vilain tour. Et l'on entendit alors une querelle qui éclatait entre Bécu et Jésus-Christ. Le premier avait l'ivresse mauvaise, batailleuse, tandis que l'autre, au contraire, de terrible chenapan qu'il était à jeun, s'attendrissait davantage à chaque verre de vin, devenait d'une douceur et d'une bonhomie d'apôtre soûlard. A cela, il fallait ajouter leur différence radicale d'opinions: le braconnier, républicain, un rouge comme on disait, qui se vantait d'avoir, à Cloyes, en 48, fait danser le rigodon aux bourgeoises; le garde champêtre, d'un bonapartisme farouche, adorant l'empereur, qu'il prétendait connaître.

– Je te jure que si! Nous avions mangé ensemble une salade de harengs salés. Et alors il m'a dit: Pas un mot, je suis l'empereur… Je l'ai bien reconnu, à cause de son portrait sur les pièces de cent sous.

– Possible! Une canaille tout de même, qui bat sa femme et qui n'a jamais aimé sa mère!

– Tais-toi, nom de Dieu! ou je te casse la gueule!

Il fallut enlever des mains de Bécu le litre qu'il brandissait, tandis que Jésus-Christ, les yeux mouillés, attendait le coup, dans une résignation souriante. Et ils se remirent à jouer, fraternellement. Atout, atout et atout!

Macqueron, que l'indifférence affectée du maître d'école troublait, finit par lui demander:

– Et vous, monsieur Lequeu, qu'est-ce que vous en dites?

Lequeu, qui chauffait ses longues mains blêmes contre le tuyau du poêle, eut un sourire aigre d'homme supérieur que sa position force au silence.

– Moi, je n'en dis rien, ça ne me regarde pas.

Alors, Macqueron alla plonger sa face dans une terrine d'eau, et tout en reniflant, en s'essuyant:

– Eh bien? écoutez ça, je veux faire quelque chose… Oui, nom de Dieu! si l'on vote la route, je donne mon terrain pour rien.

Cette déclaration stupéfia les autres. Jésus-Christ et Bécu eux-mêmes, malgré leur ivresse, levèrent la tête. Il y eut un silence, on le regardait comme s'il fut devenu brusquement fou; et lui, fouetté par l'effet produit, les mains tremblantes pourtant de l'engagement qu'il prenait, ajouta:

– Il y en aura bien un demi-arpent… Cochon qui s'en dédit! C'est juré!

Lengaigne s'en alla avec son fils Victor, exaspéré et malade de cette largesse du voisin: la terre ne lui coûtait guère, il avait assez volé le monde! Macqueron, malgré le froid, décrocha son fusil, sortit voir s'il rencontrerait un lapin, aperçu la veille au bout de sa vigne. Il ne resta que Lequeu, qui passait là ses dimanches, sans rien boire, et que les deux joueurs, acharnés, le nez dans les cartes. Des heures s'écoulèrent, d'autres paysans vinrent et repartirent.

Vers cinq heures, une main brutale poussa la porte, et Buteau parut, suivi de Jean. Dès qu'il aperçut Jésus-Christ, il cria:

– J'aurais parié vingt sous. Est-ce que tu te fous du peuple? Nous t'attendons.

Mais l'ivrogne, bavant et s'égayant, répondit:

– Eh! sacré farceur, c'est moi qui t'attends… Depuis ce matin, tu nous fais droguer.

Buteau s'était arrêté à la Borderie, où Jacqueline, que dès quinze ans il culbutait sur le foin, l'avait retenu à manger des rôties avec Jean. Le fermier Hourdequin étant allé déjeuner à Cloyes, au sortir de la messe, on avait nocé très tard, et les deux garçons arrivaient seulement, ne se quittant plus.

Cependant, Bécu gueulait qu'il payait les cinq litres, mais que c'était une partie à continuer; tandis que Jésus-Christ, après s'être décollé péniblement de sa chaise, suivait son frère, les yeux noyés de douceur.

– Attends là, dit Buteau à Jean, et dans une demi-heure, viens me rejoindre… Tu sais que tu dînes avec moi chez le père.

Chez les Fouan, lorsque les deux frères furent entrés dans la salle, on se trouva au grand complet. Le père debout, baissait le nez. La mère, assise près de la table qui occupait le milieu, tricotait de ses mains machinales. En face d'elle, Grosbois avait tant bu et mangé, qu'il s'était assoupi, les yeux à demi ouverts; tandis que, plus loin, sur deux chaises basses, Fanny et Delhomme attendaient patiemment. Et, choses rares dans cette pièce enfumée, aux vieux meubles pauvres, aux quelques ustensiles mangés par les nettoyages, une feuille de papier blanc, un encrier et une plume étaient posés sur la table, à côté du chapeau de l'arpenteur, un chapeau noir tourné au roux, monumental, qu'il trimballait depuis dix ans, sous la pluie et le soleil. La nuit tombait, l'étroite fenêtre donnait une dernière lueur boueuse, dans laquelle le chapeau prenait une importance extraordinaire, avec ses bords plats et sa forme d'urne.

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