Sa maison était en mauvais état. Le toit penchait et avait été endommagé par la grêle. La peinture s’écaillait. L’herbe du jardin montait jusqu’aux genoux. Une vieille voiture était garée dans l’allée. Elle était sans doute assez large pour transporter un corps.
Bill et Riley frappèrent à la porte.
— Vous voulez quoi ? lança une voix.
— Vous êtes Dennis Vaughn ? répondit Bill.
— Oui, peut-être, pourquoi ?
Riley dit :
— Nous sommes du FBI. Nous aimerions vous parler.
La porte s’ouvrit. Dennis Vaughn apparut de l’autre côté de la moustiquaire, qui était toujours fermée. C’était un homme assez jeune, mais en surpoids et à l’allure négligée. Des poils se laissaient entrevoir sous son tee-shirt taché de nourriture.
— Qu’est-ce qu’il y a ? demanda Vaughn d’une voix agacée. Vous allez m’arrêter ?
— Nous voulons seulement vous poser quelques questions, dit Riley en lui montrant son badge. On peut entrer ?
— Pourquoi je vous ferais rentrer ? demanda Vaughn.
— Pourquoi vous ne nous feriez pas entrer ? rétorqua Riley. Vous avez quelque chose à cacher ?
— On pourrait revenir avec un mandat, ajouta Bill.
Vaughn secoua la tête. Il ouvrit le verrou et laissa les deux agents rentrer.
La maison était dans un désordre inouï. Le papier peint pendait. Le plancher était troué, ça et là. Il y avait très peu de mobilier, à part une paire de chaises et un canapé éventré. De la vaisselle sale traînait partout. Ça sentait mauvais.
Riley remarqua immédiatement les photographies punaisées sur les murs. Elles représentaient toutes des femmes ou des filles, qui ne savaient visiblement pas qu’on les prenait en photo.
Vaughn suivit le regard de Riley.
— C’est un passe-temps, dit-il. C’est grave ?
Riley ne répondit pas. Bill non plus. Il n’y avait sans doute rien d’illégal dans le fait de prendre des passantes en photo, mais Riley en eut des frissons.
Vaughn s’assit sur une chaise paillée qui craqua sous son poids.
— Vous êtes venus pour m’accuser de quelque chose, dit-il. Alors, allons-y.
Riley s’assit en face de lui. Bill resta debout.
— A votre avis, de quoi va-t-on vous accuser ? demanda-t-elle.
C’était une astuce qui marchait bien. Parfois, il était utile d’aborder le sujet indirectement et de laisser un suspect potentiel s’emmêler les pinceaux avec sa propre histoire.
Vaughn haussa les épaules.
— Un truc ou un autre, dit-il. Y a toujours quelque chose. Personne comprend rien.
— Personne ne comprend quoi ? demanda Riley.
— J’aime les filles, d’accord ? dit-il. Comme tous les mecs de mon âge. Pourquoi c’est mal ? Juste parce que c’est moi ?
Il jeta un coup d’œil aux photos, comme dans l’espoir qu’elles le défendent. Riley attendit qu’il reprenne la parole. Elle espéra que Bill ferait de même, mais l’impatience de son partenaire était palpable.
— J’essaye d’être sympa avec les filles, dit-il. C’est de ma faute, si elles comprennent pas ?
Il parlait d’une voix traînante. Riley comprit qu’il avait bu ou pris des substances. Peut-être qu’il avait un retard mental ou un problème neurologique.
— Pourquoi pensez-vous que les gens vous traitent différemment ? demanda Riley d’un ton compatissant.
— Qu’est-ce que j’en sais ?
D’un filet de voix à peine audible, il ajouta…
— Un de ces jours…
— Un de ces jours, quoi ? demanda Riley.
Vaughn haussa les épaules.
— Rien. J’en sais rien. Mais un de ces jours… C’est tout ce que je dis.
Il commençait à dire n’importe quoi. C’était à ce moment-là qu’un suspect pouvait se trahir.
Mais, avant que Vaughn n’ait eu le temps de reprendre la parole, Bill le toisa d’un air menaçant :
— Que savez-vous sur les meurtres de Metta Lunoe et de Valerie Bruner ?
— Jamais entendu parler, dit Vaughn.
Bill s’approcha tout près et Riley s’inquiéta. Elle aurait voulu lui dire d’arrêter, mais elle ne pouvait pas interférer avec sa stratégie.
— Et Meara Keagan ?
— Jamais entendu parler, non plus.
Bill parlait plus fort.
— Où étiez-vous jeudi soir ?
— Je sais pas.
— Vous voulez dire que vous n’étiez pas chez vous ?
Vaughn transpirait à grosses gouttes. Il ouvrait de grands yeux paniqués.
— Peut-être pas. Je fais pas attention. Parfois, je sors.
— Où allez-vous ?
— Je roule. Je quitte la ville. Je déteste cette ville. Je voudrais vivre ailleurs.
Bill cracha presque la question suivante :
— Et où êtes-vous allé jeudi ?
— Je sais pas. Je sais même pas si je suis sorti.
— Vous mentez, s’écria Bill. Vous êtes allé à Westree, je me trompe ? Vous avez rencontré une gentille fille, là-bas, je me trompe ?
Riley bondit de sa chaise. Bill était en train de perdre le contrôle. Elle devait l’arrêter.
— Bill, dit-elle doucement en l’attrapant par l’épaule.
Bill repoussa sa main. Il poussa Vaughn. La chaise sur laquelle ce dernier était assis cassa. Le suspect s’étala. Bill l’attrapa par le col et le poussa à travers la pièce, avant de le plaquer contre le mur.
— Bill, arrête ! cria Riley.
Bill pouvait sortir son pistolet d’une seconde à l’autre.
— Prouve-le ! grogna Bill.
Riley glissa un bras entre eux et repoussa Bill.
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