Honoré Balzac - Honoré de Balzac - Illusions perdues

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Honoré de Balzac: Illusions perdues: краткое содержание, описание и аннотация

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" Illusions perdues " est un roman d'Honoré de Balzac publié entre 1837 et 1843. Inspiré à Balzac par son expérience dans l'imprimerie, Illusions perdues raconte l'échec de Lucien de Rubempré, jeune provincial épris de gloire littéraire. En contrepoint au parcours malheureux de ce " grand homme de province ", alternativement héros et antihéros plein de faiblesses, l'histoire évoque les modèles de vertu que sont la famille de Lucien et le Cénacle, cercle intellectuel de " vrais grands hommes ".

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Ces deux jeunes gens jugeaient la société d'autant plus souverainement qu'ils s'y trouvaient placés plus bas, car les hommes méconnus se vengent de l'humilité de leur position par la hauteur de leur coup d'oeil. Mais aussi leur désespoir était d'autant plus amer qu'ils allaient ainsi plus rapidement où les portait leur véritable destinée. Lucien avait beaucoup lu, beaucoup comparé ; David avait beaucoup pensé, beaucoup médité. Malgré les apparences d'une santé vigoureuse et rustique, l'imprimeur était un génie mélancolique et maladif, il doutait de lui-même ; tandis que Lucien, doué d'un esprit entreprenant, mais mobile, avait une audace en désaccord avec sa tournure molle, presque débile, mais pleine de grâces féminines. Lucien avait au plus haut degré le caractère gascon, hardi, brave, aventureux, qui s'exagère le bien et amoindrit le mal, qui ne recule point devant une faute s'il y a profit, et qui se moque du vice s'il s'en fait un marchepied. Ces dispositions d'ambitieux étaient alors comprimées par les belles illusions de la jeunesse, par l'ardeur qui le portait vers les nobles moyens que les hommes amoureux de gloire emploient avant tous les autres. Il n'était encore aux prises qu'avec ses désirs et non avec les difficultés de la vie, avec sa propre puissance et non avec la lâcheté des hommes, qui est d'un fatal exemple pour les esprits mobiles. Vivement séduit par le brillant de l'esprit de Lucien, David l'admirait tout en rectifiant les erreurs dans lesquelles le jetait la furie française. Cet homme juste avait un caractère timide en désaccord avec sa forte constitution, mais il ne manquait point de la persistance des hommes du Nord. S'il entrevoyait toutes les difficultés, il se promettait de les vaincre sans se rebuter ; et, s'il avait la fermeté d'une vertu vraiment apostolique, il la tempérait par les grâces d'une inépuisable indulgence. Dans cette amitié déjà vieille, l'un des deux aimait avec idolâtrie, et c'était David. Aussi Lucien commandait-il en femme qui se sait aimée. David obéissait avec plaisir. La beauté physique de son ami comportait une supériorité qu'il acceptait en se trouvant lourd et commun.

- Au bœuf l'agriculture patiente, à l'oiseau la vie insouciante, se disait l'imprimeur. Je serai le bœuf, Lucien sera l'aigle.

Depuis environ trois ans, les deux amis avaient donc confondu leurs destinées si brillantes dans l'avenir. Ils lisaient les grandes œuvres qui apparurent depuis la paix sur l'horizon littéraire et scientifique, les ouvrages de Schiller, de Goethe, de lord Byron, de Walter Scott, de Jean Paul, de Berzélius, de Davy, de Cuvier, de Lamartine, etc. Ils s'échauffaient à ces grands foyers, ils s'essayaient en des œuvres avortées ou prises, quittées et reprises avec ardeur. Ils travaillaient continuellement sans lasser les inépuisables forces de la jeunesse. Egalement pauvres, mais dévorés par l'amour de l'art et de la science, ils oubliaient la misère présente en s'occupant à jeter les fondements de leur renommée.

- Lucien, sais-tu ce que je viens de recevoir de Paris ? dit l'imprimeur en tirant de sa poche un petit volume in-18. Ecoute !

David lut, comme savent lire les poètes, l'idylle d'André de Chénier intitulée Néère, puis celle du Jeune Malade, puis l'élégie sur le suicide, celle dans le goût ancien, et les deux derniers ïambes.

- Voilà donc ce qu'est André de Chénier ? s'écria Lucien à plusieurs reprises. Il est désespérant, répétait-il pour la troisième fois quand David trop ému pour continuer lui laissa prendre le volume.

- Un poète retrouvé par un poète ! dit-il en voyant la signature de la préface.

- Après avoir produit ce volume, reprit David, Chénier croyait n'avoir rien fait qui fût digne d'être publié.

Lucien lut à son tour l'épique morceau de l'Aveugle et plusieurs élégies. Quand il tomba sur le fragment :

S'ils n'ont point de bonheur, en est-il sur la terre ?

il baisa le livre, et les deux amis pleurèrent, car tous deux aimaient avec idolâtrie. Les pampres s'étaient colorés, les vieux murs de la maison, fendillés, bossués, inégalement traversés par d'ignobles lézardes, avaient été revêtus de cannelures, de bossages, de bas-reliefs et des innombrables chefs-d'œuvre de je ne sais quelle architecture par les doigts d'une fée. La Fantaisie avait secoué ses fleurs et ses rubis sur la petite cour obscure. La Camille d'André Chénier était devenue pour David son Eve adorée, et pour Lucien une grande dame qu'il courtisait. La Poésie avait secoué les pans majestueux de sa robe étoilée sur l'atelier où grimaçaient les Singes et les Ours de la typographie. Cinq heures sonnaient, mais les deux amis n'avaient ni faim ni soif ; la vie leur était un rêve d'or, ils avaient tous les trésors de la terre à leurs pieds, ils apercevaient ce coin d'horizon bleuâtre indiqué du doigt par l'Espérance à ceux dont la vie est orageuse, et auxquels sa voix de sirène dit : „ Allez, volez, vous échapperez au malheur par cet espace d'or, d'argent ou d'azur. „ En ce moment l'apprenti de l'imprimerie ouvrit la petite porte vitrée qui donnait de l'atelier dans la cour, et désigna les deux amis à un inconnu qui s'avança vers eux en les saluant.

- Monsieur, dit-il à David en tirant de sa poche un énorme cahier, voici un mémoire que je désirerais faire imprimer, voudriez-vous évaluer ce qu'il coûtera ?

- Monsieur, nous n'imprimons pas des manuscrits si considérables, répondit David sans regarder le cahier, voyez messieurs Cointet.

- Mais nous avons cependant un très-joli caractère qui pourrait convenir, reprit Lucien en prenant le manuscrit. Il faudrait que vous eussiez la complaisance de revenir demain, et de nous laisser votre ouvrage pour estimer les frais d'impression.

- N'est-ce pas à monsieur Lucien Chardon que j'ai l'honneur…

- Oui, monsieur, répondit le prote.

- Je suis heureux, monsieur, dit l'auteur, d'avoir pu rencontrer un jeune poète promis à de si belles destinées. Je suis envoyé par madame de Bargeton.

En entendant ce nom, Lucien rougit et balbutia quelques mots pour exprimer sa reconnaissance de l'intérêt que lui portait madame de Bargeton. David remarqua la rougeur et l'embarras de son ami, qu'il laissa soutenant la conversation avec le gentilhomme campagnard, auteur d'un mémoire sur la culture des vers à soie, et que la vanité poussait à se faire imprimer pour pouvoir être lu par ses collègues de la Société d'agriculture.

- Hé ! bien, Lucien, dit David quand le gentilhomme s'en alla, aimerais-tu madame de Bargeton ?

- Eperdument !

- Mais vous êtes plus séparés l'un de l'autre par les préjugés que si vous étiez, elle à Pékin, toi dans le Groenland.

- La volonté de deux amants triomphe de tout, dit Lucien en baissant les yeux.

- Tu nous oublieras, répondit le craintif amant de la belle Eve.

- Peut-être t'ai-je, au contraire, sacrifié ma maîtresse, s'écria Lucien.

- Que veux-tu dire ?

- Malgré mon amour, malgré les divers intérêts qui me portent à m'impatroniser chez elle, je lui ai dit que je n'y retournerais jamais si un homme de qui les talents étaient supérieurs aux miens, dont l'avenir devait être glorieux, si David Séchard, mon frère, mon ami, n'y était reçu. Je dois trouver une réponse à la maison. Mais quoique tous les aristocrates soient invités ce soir pour m'entendre lire des vers, si la réponse est négative, je ne remettrai jamais les pieds chez madame de Bargeton.

David serra violemment la main de Lucien, après s'être essuyé les yeux. Six heures sonnèrent.

- Eve doit être inquiète, adieu, dit brusquement Lucien.

Il s'échappa, laissant David en proie à l'une de ces émotions que l'on ne sent aussi complétement qu'à cet âge, surtout dans la situation où se trouvaient ces deux jeunes cygnes auxquels la vie de province n'avait pas encore coupé les ailes.

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