Il plut sans interruption pendant des heures, cela me parut durer des jours. J’avais faim mais je n’osais pas bouger. La pluie avait complètement trempé la couverture et le t-shirt et je la sentais ruisseler sur certaines parties de mon dos. Elle tombait le long du tronc d’arbre passant sous moi, par endroits. De l’eau, du tonnerre, des éclairs de lumière, encore et toujours. J’occupais ces heures où je bougeais à peine la tête à essayer d’apercevoir un petit insecte par terre et, lorsque je le trouvais, je me distrayais en voyant des gouttes d’eau lui tomber dessus ou comment le courant l’emportait. Je vis aussi quelques vers faisant un festin, se roulant sur la superficie de la boue. Il continuait à pleuvoir et à tonner, comme si Bumba , le dieu créateur bantou, avait accumulé des forces et lâchait toute sa colère d’un seul coup, au-dessus de ma tête, pour en finir avec moi. J’avais froid et je commençai à grelotter, mes dents claquaient sans que je veuille, de manière incontrôlée. De petits ruisseaux s’étaient formés à des endroits. Ils se dirigeaient vers l’inconnu, évitant les obstacles. Derrière-moi, j’entendais le fleuve rugir avec plus de force que d’habitude, son niveau ayant augmenté à cause de l’eau supposai-je. La faim me tenaillait l’estomac chaque fois davantage et il pleuvait encore et encore. Toujours plus de tonnerre, toujours plus d’étincelles électriques produites par les décharges du combat entre les nuages. J’étais de plus en plus mouillé. Rester sans bouger devait être efficace lorsqu’il s’agissait de petites averses, mais pour les gros orages comme celui-là seuls un toit et quatre murs ne protégeaient, car je ne crois pas que même un parapluie empêche de finir comme si l’on avait nagé dans le fleuve. Maintenant je n’aurais plus à me soucier du fait que mes baskets soient mouillées, maintenant je voulais seulement savoir quand est-ce que le ciel arrêterait de se vider sur ma tête sans défense.
J’étais désespéré. Je commençai à penser que cela pourrait durer des jours, voire des semaines. Je me souvins des moussons asiatiques et de leurs effets dévastateurs. Je n’étais pas étonné de voir des arbres aussi grands dans la jungle, s’ils étaient arrosés ainsi fréquemment. Si ça durait encore longtemps, la forêt allait ressembler à un aquarium avec des singes à la place des poissons. La majorité des sons et bruits habituels s’étaient tus curieusement avec la venue de la pluie. Ce devait être parce que le fracas de la pluie qui tombait éteignait tout ou que ceux qui les produisaient étaient partis se réfugier chez eux. Tous mais pas moi, moi j’étais là, en plein cœur de l’orage du siècle sans un maudit endroit pour m’abriter, livré aux intempéries. Si mon état continuait à se dégrader de la sorte, aussi vite, je creuserais prochainement ma tombe, pour pouvoir m’y enterrer à ma mort, victime d’épuisement physique et mental. Cela ne me paraissait pas une mauvais idée vu l’état dans lequel je me trouvais, j’arrivais presque à souhaiter ce repos-là.
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Langue swahilie: enyi!, nitoka, maarusi!: Vous! Sortez! Vite!
Langue swahilie: basi: halte!
Langue swahilie: nifyetua!: feu!
Flore: Palmier à huile, Elaeis guineensis
Faune: Roussette paillée africaine ou roussette des palmiers africaine, Eidolon helvum
Faune: Trogon narina, Apaloderma narina
Faune: Perroquet gris, Psittacus erithacus
Faune: Couleuvre arboricole verte, Leptophis ahaetulla marginatus
Faune: Fourmis légionnaires, Dorylus sp
Faune: Tétra du Congo ou Phénaco, Phenacogrammus interruptus
Faune: Cercopithèque mone, Cercopithecus mona
Faune: Cercopithèque diane, Cercopithecus diana
Flore: Cola digitata
Flore: Menthe aquatique, Mentha aquatica