Louis Pauwels - Le matin des magiciens
Здесь есть возможность читать онлайн «Louis Pauwels - Le matin des magiciens» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: История, Публицистика, Эзотерика, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Le matin des magiciens
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:4 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 80
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Le matin des magiciens: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le matin des magiciens»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Le matin des magiciens — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le matin des magiciens», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
« Et elles ne veulent pas admettre que tous leurs sacrifices, dans ce cas, ne peuvent servir à rien.
« Le travail doit être organisé. Et il ne peut l'être que par un homme qui connaisse ses problèmes et ses buts, qui connaisse ses méthodes, étant lui-même passé, en son temps, par un tel travail organisé. »
Ces propos de Gurdjieff sont rapportés dans l'ouvrage de P.D. Ouspensky : Fragments d'un Enseignement Inconnu. Éd. Stock, Paris, 1950.
II – MES DÉBUTS À L'ÉCOLE GURDJIEFF
« Prenez une montre, nous disait-on, et regardez la grande aiguille en essayant de garder la perception de vous-même et de vous concentrer sur la pensée : « Je suis Louis Pauwels et je suis ici en ce moment. » Essayez de ne penser qu'à cela, suivez simplement les mouvements de la grande aiguille en restant conscient de vous-même, de votre nom, de votre existence et de l'endroit où vous êtes. »
Au début, cela paraît simple et même un peu ridicule. Bien entendu, je puis garder présente à l'esprit l'idée que je me nomme Louis Pauwels et que je suis ici, en ce moment, regardant se déplacer très lentement la grande aiguille de ma montre. Puis je dois bien m'apercevoir que cette idée ne demeure pas très longtemps immobile en moi, qu'elle se met à prendre mille formes et à couler dans tous les sens, comme les objets que peignait Salvador Dali, transformés en boue mouvante. Mais encore dois-je reconnaître que l'on ne me demande pas de maintenir vivace et fixe une idée, mais une perception. On ne me demande pas seulement de penser que je suis, mais de le savoir, mais d'avoir de ce fait une connaissance absolue. Or, je sens que cela est possible et que cela pourrait se produire en moi en m'apportant quelque chose de neuf et d'important. Je découvre que mille pensées ou ombres de pensées, mille sensations, images et associations d'idées parfaitement étrangères à l'objet de mon effort m'assaillent sans relâche et me détournent de cet effort. Parfois, encore, c'est cette aiguille qui prend toute mon attention et, la regardant, je me perds de vue. Parfois, c'est mon corps, une crispation de la jambe, un petit mouvement dans le ventre, qui m'arrachent à l'aiguille elle-même en même temps qu'à moi-même. Parfois encore, je crois avoir arrêté mon petit cinéma intérieur, éliminé le monde extérieur, mais je m'aperçois alors que je viens de plonger dans une sorte de sommeil où l'aiguille a disparu, où j'ai disparu moi-même et durant lequel continuent de s'enchevêtrer les unes dans les autres les images, les sensations, les idées, comme derrière un voile, comme dans un rêve qui se déploie pour son propre compte tandis que je dors. Parfois enfin, dans une fraction de seconde, je suis regardant cette aiguille, je suis totalement, pleinement. Mais, dans la même fraction de seconde, je me félicite d'y être parvenu ; mon esprit, si je puis dire, applaudit, et aussitôt mon intelligence, s'emparant de la réussite pour s'en réjouir, la compromet irrémédiablement. Enfin, dépité mais surtout épuisé, je me dérobe à cette expérience avec précipitation, parce qu'il me semble que je viens de vivre les minutes les plus difficiles de mon existence, que je viens d'être privé d'air jusqu'au point extrême de ma résistance. Comme cela m'a semblé long ! Or, il ne s'est pas écoulé beaucoup plus de deux minutes, et en deux minutes, je n'ai eu une véritable perception de moi-même qu'en trois ou quatre imperceptibles éclairs.
Je devais bien alors admettre que nous ne sommes presque jamais conscients de nous-mêmes et que nous n'avons presque jamais conscience de la difficulté d'être conscient.
L'état de conscience, nous disait-on, est d'abord l'état de l'homme qui sait enfin qu'il n'est presque jamais conscient et qui, ainsi, apprend peu à peu quels sont les obstacles, en lui-même, à l'effort qu'il entreprend. À la lumière de ce tout petit exercice, vous savez maintenant qu'un homme peut lire un ouvrage, par exemple, approuver, s'ennuyer, protester ou s'enthousiasmer, sans être une seconde conscient du fait qu'il est, et ainsi donc sans que rien de sa lecture s'adresse véritablement à lui-même. Sa lecture est un rêve ajouté à ses propres rêves, un écoulement dans le perpétuel écoulement de l'inconscience. Car notre conscience véritable peut être – et est presque toujours – complètement absente de tout ce que nous faisons, pensons, voulons, imaginons.
Je comprends alors qu'il y a fort peu de différence entre l'état où nous sommes dans le sommeil et celui où nous sommes dans l'état de veille ordinaire, quand nous parlons, agissons, etc. Nos rêves sont devenus invisibles, comme les étoiles quand le jour s'est levé, mais ils sont présents et nous continuons de vivre sous leur influence. Nous avons seulement acquis, après le réveil, une attitude critique à l'endroit de nos propres sensations, des pensées mieux coordonnées, des actions plus disciplinées, plus de vivacité d'impression, de sentiments, de désirs, mais nous sommes toujours dans la non-conscience. Il ne s'agit pas du véritable éveil, mais du « sommeil éveillé », et c'est dans cet état de « sommeil éveillé » que se déroule presque toute notre vie. On nous apprenait qu'il était possible de s'éveiller tout à fait, d'acquérir l'état de conscience de soi. Dans cet état, comme je l'avais entrevu au cours de l'exercice de la montre, je pouvais avoir, du fonctionnement de ma pensée, du déroulement des images, des idées, des sensations, des sentiments, des désirs, une connaissance objective. Dans cet état, je pouvais tenter et développer un effort réel pour examiner, stopper de temps à autre, et modifier ce déroulement. Et cet effort même, me disait-on, créait en moi une certaine subsistance. Cet effort même n'aboutissait pas à ceci ou cela. Il lui suffisait d'être pour que se crée et s'accumule en moi la substance même de mon être. Il m'était dit que je pourrais alors, possédant un être fixe, atteindre à la « conscience objective » et qu'il me serait alors loisible d'avoir non seulement de moi-même, mais des autres hommes, des choses et du monde tout entier, une connaissance totalement objective, une connaissance absolue.
Monsieur Gurdjieff . Éd. du Seuil, Paris, 1954.
III – LE RÉCIT DE RAYMOND ABELLIO
Lorsque, dans l'attitude « naturelle » qui est celle de la totalité des existants, je « vois » une maison, ma perception est spontanée, c'est cette maison que je perçois et non ma perception même. Au contraire, dans l'attitude « transcendantale », c'est ma perception elle-même qui est perçue. Mais cette perception de la perception altère radicalement l'état primitif . L'état vécu, naïf, d'abord, perd sa spontanéité précisément du fait que la nouvelle réflexion prend pour objet ce qui était d'abord état et non objet et que, parmi les éléments de ma nouvelle perception, figurent non seulement ceux de la maison en tant que telle mais ceux de la perception elle-même en tant que flux vécu. Et ce qui importe essentiellement dans cette « altération », c'est que la vision concomitante que j'ai, dans cet état bi-réflexif, ou plutôt réfléchi-réflexif, de la maison qui fut mon motif originel, loin d'être perçue, éloignée ou brouillée par cette interposition de « ma » perception seconde devant « sa » perception primaire, s'en trouve paradoxalement intensifiée , plus nette, plus présente, plus chargée de réalité objective qu'avant . Nous nous trouvons ici devant un fait injustifiable par la pure analyse spéculative : celui de la transfiguration de la chose comme fait de conscience, de sa transformation, comme nous dirons plus tard, en « surchose », de son passage de l'état de science à l'état de connaissance. Ce fait est généralement méconnu, bien qu'il soit le plus frappant de toute expérimentation phénoménologique, réelle. Toutes les difficultés auxquelles se heurtent la phénoménologie vulgaire et d'ailleurs toutes les théories classiques de la « connaissance » résident dans ce fait qu'elles considèrent le couple conscience-connaissance (ou plus exactement conscience-science) comme capable d'épuiser à lui seul la totalité du vécu, alors qu'il faudrait en réalité considérer la triade connaissance-conscience-science qui est la seule à permettre un enracinement réellement ontologique de la phénoménologie. Et certes, rien ne peut rendre évidente cette transfiguration, sauf l'expérience directe et personnelle du phénoménologue lui-même. Mais nul ne peut prétendre avoir compris la phénoménologie réellement transcendantale s'il n'a pratiqué cette expérience avec succès et n'en a été lui-même « illuminé ». Serait-il le dialecticien le plus subtil, le logisticien le plus délié, celui qui ne l'a point vécue et qui ainsi n'a point vu d'autres choses sous les choses, ne peut que faire des discours sur la phénoménologie et non assumer une activité réellement phénoménologique. Prenons un exemple plus précis. Aussi loin que remontent mes souvenirs, j'ai toujours su reconnaître les couleurs, le bleu, le rouge, le jaune. Mon œil les voyait, j'en avais l'expérience latente. Certes, « mon œil » ne s'interrogeait pas sur elles, et comment d'ailleurs eût-il pu poser des questions ? Sa fonction est de voir, non de se voir en train de voir, mais mon cerveau lui-même était comme en sommeil, il n'était pas du tout l'œil de l'œil mais un simple prolongement de cet organe. Aussi disais-je seulement, et presque sans y penser : ceci est un beau rouge, un vert un peu éteint, un blanc brillant. Un jour, il y a quelques années, me promenant dans les vignes vaudoises qui surplombent en corniche le lac Léman et qui composent un des plus beaux sites du monde, si beau même et si vaste que le « Je », à force d'y être dilaté, s'y sent dissous et, brusquement, se ressaisit et s'exalte, un événement soudain et pour moi extraordinaire se produisit. L'ocre du versant abrupt, le bleu du lac, le violet des monts de Savoie, et au fond les glaciers étincelants du Grand-Combin, je les avais vus cent fois. Je sus pour la première fois que je ne les avais jamais regardés . Je vivais là pourtant depuis trois mois. Et ce paysage, certes, depuis le premier instant, manquait de me dissoudre, mais ce qui lui répondait en moi n'était qu'une exaltation confuse. Certes, le « Moi » du philosophe est plus fort que tous les paysages. Le sentiment poignant de la beauté n'est qu'un ressaisissement par le « Moi », qui s'en fortifie, de cette distance infinie qui nous sépare d'elle. Mais ce jour-là, brusquement, je sus que je créais moi-même ce paysage, qu'il n'était rien sans moi : « C'est moi qui te vois, et qui me vois te voir, et qui, en me voyant, te fais. » Ce véritable cri intérieur est celui du démiurge lors de « sa » création du monde. Il n'est pas seulement suspension d'un « ancien » monde, mais projection d'un « nouveau ». Et dans l'instant, en effet, le monde fut recréé. Jamais je n'avais vu de pareilles couleurs. Elles étaient cent fois plus intenses, plus nuancées, plus « vivantes ». Je sus que je venais d'acquérir le sens des couleurs, que j'étais revirginisé aux couleurs, que jamais jusque-là je n'avais réellement vu un tableau ou pénétré dans l'univers de la peinture. Mais je sus aussi que, par ce rappel à soi de ma conscience, par cette perception de ma perception, je tenais la clef de ce monde de la transfiguration qui n'est pas un arrière-monde mystérieux mais le vrai monde, celui dont la « nature » nous tient exilés. Rien de commun, certes, avec l'attention. La transfiguration est pleine, l'attention ne l'est pas. La transfiguration se connaît dans sa suffisance certaine, l'attention se tend vers une suffisance éventuelle. On ne peut pas dire, bien entendu, que l'attention soit vide. Au contraire, elle est avide. Mais l'avidité n'est pas la plénitude. Quand je rentrai au village, ce jour-là, les gens que je croisai étaient pour la plupart « attentifs » à leur travail : ils me parurent cependant tous des somnambules.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Le matin des magiciens»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le matin des magiciens» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Le matin des magiciens» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.