Il reprit après un silence(после молчания = помолчав, он продолжил) :
– Je suis d’Elizondo, lui répondis-je en basque(я из Элисондо, – ответил я ей по-баскски) , fort ému de l’entendre parler ma langue(сильно взволнованный тем, что услышал, как она говорит на моем языке).
– Laguna, ene biholsarena , camarade de mon cœur, me dit-elle tout à coup, êtes-vous du pays?
Notre langue, monsieur, est si belle, que, lorsque nous l’entendons en pays étranger, cela nous fait tressaillir… Je voudrais avoir un confesseur des provinces, ajouta plus bas le bandit.
Il reprit après un silence:
– Je suis d’Elizondo, lui répondis-je en basque, fort ému de l’entendre parler ma langue.
– Moi, je suis d’Etchalar, dit-elle(а я из Этчалара, – сказала она) . (C’est un pays à quatre heures de chez nous(это край в четырех часах /пути/ от нас) .) J’ai été emmenée par des bohémiens à Séville(в Севилью меня увели цыгане) . Je travaillais à la manufacture pour gagner de quoi retourner en Navarre(я работала на фабрике, чтобы заработать, на что вернуться в Наварру) , près de ma pauvre mère qui n’a que moi pour soutien(к моей бедной матери, у которой нет иной поддержки, кроме меня; soutien, m – подпорка; лицо, оказывающее поддержку, опора; soutenir – /прям., перен./ поддерживать ) et un petit barratcea 13 avec vingt pommiers à cidre(и небольшого сада с двадцатью яблонями для сидра) . Ah! si j’étais au pays, devant la montagne blanche(ах, если бы я оказалась в моем краю, под белой горой) ! On m’a insultée parce que je ne suis pas de ce pays de filous(меня оскорбили, потому что я не из этой страны жуликов; insulte, f – оскорбление ) , marchands d’oranges pourries(торговцев гнилыми апельсинами; pourrir – гнить ) ; et ces gueuses se sont mises toutes contre moi(и все эти шлюшки восстали против меня; se mettre – ставиться; занять положение; se mettre contre qn – ополчиться на кого-либо ) , parce que je leur ai dit que tous leurs jacques 14 de Séville, avec leurs couteaux(потому что я сказала им, что все их «хаке» из Севильи с их ножами) , ne feraient pas peur à un gars de chez nous avec son béret bleu et son maquila (не испугали бы нашего парня в синем берете и с макилой) . Camarade, mon ami, ne ferez-vous rien pour une payse(товарищ, друг мой, вы ничего не сделаете для землячки)?
– Moi, je suis d’Etchalar, dit-elle. (C’est un pays à quatre heures de chez nous.) J’ai été emmenée par des bohémiens à Séville. Je travaillais à la manufacture pour gagner de quoi retourner en Navarre, près de ma pauvre mère qui n’a que moi pour soutien et un petit barratcea avec vingt pommiers à cidre. Ah! si j’étais au pays, devant la montagne blanche! On m’a insultée parce que je ne suis pas de ce pays de filous, marchands d’oranges pourries; et ces gueuses se sont mises toutes contre moi, parce que je leur ai dit que tous leurs jacques de Séville, avec leurs couteaux, ne feraient pas peur à un gars de chez nous avec son béret bleu et son maquila . Camarade, mon ami, ne ferez-vous rien pour une payse?
Elle mentait, monsieur, elle a toujours menti(она врала, сеньор, она всегда врала; mentir; mensonge, f – ложь ) . Je ne sais pas si dans sa vie cette fille-là a jamais dit un mot de vérité(я не знаю, сказала ли эта девушка хоть одно слово правды в своей жизни; vérité, f; vrai – правдивый ) ; mais quand elle parlait, je la croyais(но, когда она говорила, я верил ей) : c’était plus fort que moi(это было сильнее меня) . Elle estropiait le basque, et je la crus navarraise(она коверкала баскские слова, а я верил, что она наваррка; estropier – калечить; искажать; basque, m – баскский язык ) ; ses yeux seuls et sa bouche et son teint la disaient bohémienne(/уже/ одни ее глаза, и рот, и цвет лица говорили, что она цыганка: «говорили ее цыганкой») . J’étais fou, je ne faisais plus attention à rien(я сошел с ума, я ни на что уже не обращал внимания; fou – помешанный, безумный ) . Je pensais que, si des Espagnols s’étaient avisés de mal parler du pays(я думал, что, если бы испанцы вздумали плохо отзываться о моей стране = родине; s’aviser – заметить; вздумать ) , je leur aurais coupé la figure(я бы порезал = искромсал им лицо) , tout comme elle venait de faire à sa camarade(совершенно так же, как и она только что сделала со своей подружкой).
Elle mentait, monsieur, elle a toujours menti. Je ne sais pas si dans sa vie cette fille-là a jamais dit un mot de vérité; mais quand elle parlait, je la croyais: c’était plus fort que moi. Elle estropiait le basque, et je la crus navarraise; ses yeux seuls et sa bouche et son teint la disaient bohémienne. J’étais fou, je ne faisais plus attention à rien. Je pensais que, si des Espagnols s’étaient avisés de mal parler du pays, je leur aurais coupé la figure, tout comme elle venait de faire à sa camarade.
Bref, j’étais comme un homme ivre(словом, я был как пьяный) ; je commençais à dire des bêtises(я начал говорить глупости; bêtise, f; bête – глупый ) , j’étais tout près d’en faire(я уже был готов их сделать; être près de faire qch – быть готовым сделать что-либо ).
– Si je vous poussais, et si vous tombiez, mon pays(если бы я вас толкнула и вы бы упали, земляк) , reprit-elle en basque(продолжала она по-баскски) , ce ne seraient pas ces deux conscrits de Castillans qui me retiendraient(эти два юных кастильских новобранца не удержали бы меня; conscrit, m – призывник, новобранец; retenir )…
Ma foi, j’oubliai la consigne et tout, et je lui dis(право же, я забыл о приказе и обо всем, и я сказал ей; foi, f – вера; слово, обещание; ma foi – по правде сказать, признаюсь, признаться, право же ) :
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