Anne Golon - Angélique Marquise des anges Part 1

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Angélique Marquise des anges Part 1: краткое содержание, описание и аннотация

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Angélique aimait d'une affection un peu protectrice ce père bon et tranquille, dont les difficultés quotidiennes avaient barré le front hâlé de rides profondes. Pour élever sa nombreuse nichée, ce fils de noble impécunieux avait dû renoncer a tous les plaisirs de sa condition. Il voyageait rarement, ne chassait même plus, contrairement à ses voisins hobereaux qui n'étaient guère plus riches que lui mais se consolaient de leur misère en passant leur vie à traquer lièvres et sangliers. Tout son temps, Armand de Sancé le consacrait aux soins de ses petites cultures. Il était à peine mieux vêtu que ses paysans et transportait comme eux une odeur puissante de fumier et de chevaux. Il aimait ses enfants. Il s'en amusait et en était fier. Ceux-ci représentaient sa meilleure raison de vivre. Pour lui, il y avait d'abord ses enfants. Et ensuite ses mulets. Pendant un certain temps, le gentilhomme avait rêvé d'installer un petit haras de ces bêtes de somme, moins délicates que des chevaux, plus solides que des ânes.

Mais voici que les bandits lui avaient pris son meilleur étalon et deux ânesses. C'était un désastre, et il songeait un peu à vendre ses derniers mulets et les parcelles que jusqu'ici il réservait à leur élevage.

Le lendemain de la visite du sergent, le baron Armand tailla avec soin une plume d'oie et s'installa devant son bureau pour rédiger une supplique au roi, afin d'être exempté de ses impôts annuels.

Dans cette lettre, il exposa l'état de son dénuement de gentilhomme.

Tout d'abord il s'excusa de ne pouvoir évoquer que neuf enfants vivants, mais que d'autres naîtraient encore sans doute, car « sa femme et lui étaient encore jeunes et les faisaient volontiers ».

Il ajouta qu'il avait à sa charge un père impotent, sans pension, qui était arrivé au grade de colonel sous Louis XIII. Que lui-même avait été capitaine et proposé pour un grade plus élevé, mais qu'il avait dû quitter le service du roi parce que sa solde d'officier de Royal-Artillerie, 1 700 livres par an, « ne lui avait pas fourni le moyen de se soutenir dans le service ». Il mentionna aussi qu'il avait à charge deux vieilles tantes « dont ni maris ni couvents n'ont voulu, faute de dot et qui ne peuvent que se consumer en humbles besognes ». Qu'il avait quatre domestiques dont un vieux militaire sans pension, nécessaire à son service. Deux de ses garçons plus âgés étaient au collège et coûtaient ainsi 500 livres rien que pour leur éducation. Une fille devait être mise au couvent, mais l'on demandait encore 300 livres. Il conclut en disant qu'il payait les impôts de ses métayers depuis des années pour les maintenir au sol et néanmoins se trouvait endetté devant ce fisc qui réclamait 875 livres 19 sols et 11 deniers, rien que pour l'année en cours. Or son revenu total se montait à peine à 4 000 livres par an, alors qu'il devait nourrir dix-neuf personnes et garder son rang de gentilhomme, au moment où, pour comble de malheur, des brigands avaient pillé, tué et saccagé sur ses terres, plongeant ses métayers survivants dans une misère accrue. Pour terminer il demandait de la bonté royale la remise gracieuse des impôts exigés, un secours ou une avance d'au moins mille livres et sollicitait « en grâce du roi », si l'on armait pour l'Amérique ou les Indes, d'employer comme enseigne son « chevalier », son fils aîné, qui était en classe de logique chez les pères, auxquels il devait d'ailleurs une année de pension.

Il ajoutait que, de son côté, il était toujours prêt à accepter n'importe quelle charge compatible avec son état de gentilhomme, pourvu qu'il pût nourrir les siens, attendu que sa terre, même vendue, ne le permettait plus... Ayant sablé pour la sécher cette longue missive qui lui avait demandé plusieurs heures de labeur, Armand de Sancé écrivit encore un mot à son protecteur et cousin M. le marquis du Plessis de Bellière qu'il chargeait de remettre cette supplique au roi lui-même ou à la reine mère, en l'accompagnant des recommandations susceptibles de la faire agréer.

Il achevait avec courtoisie :

– Je souhaite, Monsieur, vous revoir bientôt et trouver des occasions dans cette province de pouvoir vous être utile soit en mules de portage dont j'ai de fort belles, soit pour votre table en fruits, châtaignes, fromages et pots de caillé.

*****

Quelques semaines plus tard, le pauvre baron Armand de Sancé eût pu ajouter un nouveau déboire à sa liste.

En effet, certain soir où les premiers frimas s'annonçaient, on entendit le galop d'un cheval dans le chemin, puis sur le vieux pont-levis qui avait retrouvé sa garniture de dindons.

Les chiens aboyèrent dans la cour. Angélique, que la tante Pulchérie avait réussi à emprisonner dans sa chambre pour lui faire faire quelques travaux d'aiguille, se précipita à la fenêtre.

Elle vit un cheval d'où descendaient deux cavaliers longs et maigres, vêtus de noir, tandis qu'un mulet chargé de malles apparaissait dans le sentier, conduit par un petit paysan.

– Ma tante ! Hortense ! appela-t-elle, venez voir. Je crois que ce sont nos deux frères Josselin et Raymond.

Les deux fillettes et les vieilles demoiselles descendirent précipitamment. Elles arrivèrent dans le salon alors que les écoliers saluaient leur grand-père et la tante Jeanne. Les domestiques accouraient de toutes parts. On était parti chercher M. le baron aux champs et madame au potager.

Les adolescents répondaient d'assez mauvaise grâce à ce tapage de bienvenue. Ils avaient quinze et seize ans, mais on les prenait souvent pour des jumeaux, car ils étaient de la même taille et se ressemblaient. Ils avaient tous deux le même teint mat, les yeux gris et des cheveux noirs et raid es qui pendaient sur le col blanc, froissé et sali de leur uniforme. L'expression seule différait. Les traits de Josselin avaient plus de brutalité, ceux de Raymond plus de réserve.

Tandis qu'ils répondaient par monosyllabes aux questions de leur grand-père, la nourrice, tout heureuse, déployait une belle nappe sur la table et apportait des pots de pâté, du pain, du beurre et une chaudronnée des premières châtaignes. Les yeux des adolescents brillèrent. Sans plus attendre, ils s'attablèrent et mangèrent avec une voracité et une malpropreté qui remplirent Angélique d'admiration. Elle remarqua cependant qu'ils étaient maigres et pâles, et que leurs costumes de serge noire montraient la trame aux coudes et aux genoux.

Ils baissaient les yeux en parlant. Aucun n'avait paru la reconnaître, et pourtant elle se souvenait qu'elle avait aidé jadis Josselin à dénicher les oiseaux, comme maintenant Denis l'aidait elle-même.

Raymond portait à la ceinture une corne creuse. Elle lui demanda ce que c'était.

– C'est pour mettre l'encre, répondit-il d'un ton rogue.

– Moi, je l'ai jetée, dit Josselin.

Le père et la mère arrivèrent avec les flambeaux. Le baron, malgré sa joie, était un peu inquiet.

– Gomment se fait-il que vous voilà, mes garçons ? Vous n'êtes point venus à l'été. N'est-ce pas un curieux temps de vacances que le début de l'hiver ?

– Nous ne sommes pas venus à l'été, expliqua Raymond, parce que nous n'avions pas un sou pour louer un cheval et même pour prendre le carrosse public qui va de Poitiers à Niort.

– Et si nous sommes là maintenant ce n'est pas parce que nous sommes plus riches..., continua Josselin.

– ...Mais parce que les pères nous ont mis dehors, acheva Raymond. Il y eut un silence contraint.

– Par saint Denis, s'écria le grand-père, quelle sottise avez-vous commise, messieurs, pour qu'on vous fasse une si grande injure ?

– Aucune, mais voilà près de deux ans que les augustins n'ont pas reçu notre pension. Ils nous ont fait comprendre que d'autres élèves dont les parents étaient plus généreux avaient besoin de nos places...

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