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Anne Golon: Angélique se révolte Part 2

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Anne Golon Angélique se révolte Part 2

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Lorsque la famille se fut retirée dans une autre pièce pour y lire la Bible, Angélique, restée seule avec la vieille servante, se sentit profondément déprimée.

– Je ne sais pas si réellement ce repas vous suffit, dit-elle, mais mon enfant n'a pas assez mangé. Même au fond de la forêt, elle a toujours été mieux nourrie que dans cette maison où pourtant l'on semble riche. Est-ce que la famine et la misère du Poitou se répandent jusqu'ici ?

– Qu'allez-vous chercher là ? s'exclama la vieille indignée. Nous autres Rochelais, nous sommes les plus riches de tous les habitants des autres villes du Royaume. Et pourtant nous revenons de loin. Après le siège, vous n'auriez pas trouvé un radis. Mais allez-y voir, maintenant, dans les entrepôts, sur les quais... Nous regorgeons de marchandises, de vins, de sel et de victuailles.

– Mais alors, pourquoi cette parcimonie ?

– Ah ! On voit bien que vous n'êtes pas de chez nous ! Vous savez que pour nous autres, depuis le siège, c'est resté dans nos habitudes de couper un hareng en quatre et de compter les patates. Fallait voir le père de M. Gabriel ! Ah ! l'admirable homme ! On aurait pu lui faire manger des cailloux sans qu'il s'en aperçoive ! N'y avait que pour le vin qu'il était difficile. Les plus beaux vins des Charentes, on les trouve là-dessous dans notre cave, ajouta-t-elle en frappant de son sabot le dallage de la cuisine.

Tout en parlant, elle desservait les écuelles et commençait à les laver dans un baquet rempli d'eau bouillante. Angélique la regardait les bras ballants. Elle faisait décidément une piètre servante. Mais elle avait faim. Elle se sentait même frileuse comme si elle allait tomber malade. La brûlure de son épaule suppurait et collait à son corsage. Chaque mouvement lui rappelait la minute infamante, la peur, les tortures de l'angoisse, toutes choses encore si récentes qu'elle les sentait sur elle comme une ombre froide.

Elle prit Honorine dans ses bras. Honorine ne réclamait pas. Elle ne réclamait jamais. Qu'elle eût le refuge des bras de sa mère paraissait lui suffire en tout. Elle était peut-être comme ces protestants qui ne désirent pour vivre qu'une chose essentielle et peuvent se détacher des autres. Comme ils lui avaient souri tout à l'heure, à l'enfant... L'enfant maudite !... Fallait-il demeurer sous ce toit ?... Fallait-il s'en éloigner ? Pour aller vers quel refuge ?

– Tenez, voilà du caillé et du pain pour la petite, dit la vieille servante en disposant une portion énorme sur un coin de la table.

– Mais si vos maîtres...

– Diront rien, surtout pour elle... Je les connais. Après vous la coucherez là.

Elle montra à Angélique dans un renfoncement de la cuisine un vaste lit très haut et couvert d'édredons.

– N'est-ce pas la place habituelle où vous couchez vous-même ?

– Non, moi j'ai une paillasse en bas, près des magasins. Je dors là pour veiller aux voleurs.

Lorsque Angélique eut rassasié et couché l'enfant, elle revint près de l'âtre. Elle n'aurait pas le courage de dormir cette nuit. Elle préférait cent fois retenir la présence de la vieille Rebecca, bavarde, on le sentait et qui pourrait lui être de bon conseil pour son existence future. La vieille tisonnait quelque peu les braises ardentes.

– Asseyez-vous là, ma belle, dit-elle en désignant un escabeau en face d'elle. Nous allons gratter un crabe. Avec là-dessus un bon petit vin de Saint-Martin-de-Ré. Voilà qui vous remettra le cœur en place.

Le crabe qu'elle avait tiré d'un vivier dans l'office était énorme comme une assiette. Il remuait vaguement et de violet devenait rose puis rouge. Rebecca le retourna d'un tisonnier expert. Après quoi elle le brisa avec dextérité et en remit la moitié à Angélique.

– Faites comme moi, tenez votre couteau de cette façon. Surtout, n'en laissez rien, que la carcasse. Tout est bon dans un crabe.

La chair fumante, extraite de la pince, avait la saveur de la mer, son goût si différent de celui des produits de la terre, qu'il semble qu'on aborde ainsi à la nostalgie des horizons lointains, à la poésie des rivages.

– ... Goûtez-moi ce vin, insista Rebecca. Il fleure le goémon.

Elle tendit une oreille inquiète.

– ... Des fois que dame Anna viendrait par ici. Elle ferait sa tête...

Mais la grande maison était silencieuse. Après le chant des psaumes, chacun était allé se coucher. Une lampe à huile veillait près du vieillard malade. Dans son sous-sol, maître Gabriel faisait ses comptes. Dans la cuisine, le feu crépitait. Et l'on entendait derrière les vantaux fermés une rumeur chuchotante : la mer.

– Pour sûr, non, vous n'êtes pas de chez nous, reprit la vieille. Avec des yeux comme ça, peut-être venez-vous de Bretagne ?...

– Non, je viens du Poitou, dit Angélique qui regretta aussitôt d'avoir parlé.

Quand donc apprendrait-elle à considérer le monde comme hostile, semé d'embûches ?...

– Il s'est passé du vilain par là, dit l'autre d'un air entendu. Racontez voir un peu.

Ses yeux brillaient de curiosité.

– ... Ah ! je vois ça, reprit-elle comme Angélique demeurait silencieuse, vous en avez tant vu que vous n'osez pas en parler, vous êtes comme la Jeanne ou comme la Madeleine, des cousines au boulanger, ou comme cette grosse Sarah du village de Vernon, qui en est devenue quasiment folle. Faites donc pas cette tête-là, j'ai rien dit. Et mangez plutôt. On s'arrange de tout, allez ! Chacune se croit la plus malheureuse et puis il y en aura toujours une autre qui aura pire à vous raconter. La guerre, les sièges, les famines, qu'est-ce que vous voulez que ça vous apporte une fois que c'est en train ? Du malheur. Et pourquoi seriez-vous oubliée dans la distribution ? Il n'y a pas de raison. « Quand l'enseigne chevauche, la fille perd l'honneur », dit le proverbe. Moi, j'ai vécu le siège, et mes trois enfants y sont morts de faim... Je vais vous raconter cela…

Angélique pensait, légèrement choquée de ce raisonnement simpliste :

« Oui, mais moi, j'étais la marquise du Plessis-Bellière. »

Sous sa haute coiffe, une sorte de hennin tout en largeur, la vieille Rebecca avait une face ratatinée et des yeux rieurs enfouis au milieu de ses rides. Même lorsqu'elle parlait avec gravité de choses tragiques, son regard conservait la même lueur amusée.

– Moi, dit Angélique, cette fois à haute voix (et elle s'étonna de s'entendre) j'ai tenu mon enfant égorgé dans mes bras.

Elle frémit encore tout entière.

– Oui, je vous comprends, ma belle. Quand on a perdu un enfant on passe dans un autre monde. On n'est plus pareille aux autres. Moi, c'en est trois , je dis trois innocents que j'ai couchés dans leur tombe pendant le siège.

« J'ai vécu le Siège, oui ma fille, j'avais vingt-cinq ans et j'étais mère de trois petits dont l'aîné avait sept ans. C'est lui qui est parti le premier, je croyais qu'il dormait et je ne voulais pas l'éveiller en me disant que pendant qu'il dormait il aurait moins faim. Mais vers le soir, de ne pas le voir bouger, j'ai commencé à me sentir mal à l'aise... Et à mesure que j'approchais de son lit, je commençais à comprendre. Il était mort depuis le matin. Mort de faim ! Je vous l'ai dit, ma fille, les guerres, les sièges, pourquoi voulez-vous que cela apporte du bonheur ?

– Mais pourquoi n'essayiez-vous pas de sortir de la ville ? jeta Angélique indignée. Était-ce impossible ?

– Hors de la ville, il y avait les soldats de M. de Richelieu. Et puis ce n'était pas moi qui pouvais décider si la ville était vaincue ou non. Tous les jours on attendait l'Anglais. Mais l'Anglais était venu et puis il était reparti et M. de Richelieu avait construit sa digue. Tous les jours on croyait qu'il allait se passer quelque chose. Quoi au juste ? Les soldats mouraient de faim sur les remparts. Mon homme y partait, tout dolent. Il n'avait plus la force de tenir sa hallebarde et je voyais qu'il s'appuyait au mur. Quand, un soir, il n'est pas rentré, j'ai compris. Il s'était endormi mort sur les remparts et on l'avait balancé dans la fosse commune. On n'osait pas jeter les cadavres par-dessus l'enceinte pour que les troupes royales ne voient pas qu'il ne resterait bientôt plus personne de garnison… La faim, c'est une chose qu'on ne peut pas décrire ni faire comprendre quand on ne l'a pas connue... Surtout quand cela dure longtemps... Quand on sort dans la rue, on espère chaque fois... On doit trouver quelque chose... On cherche partout, derrière chaque borne, sous chaque marche, on cherche sur les murs comme s'il pouvait y avoir quelque chose à manger entre les pierres... Une herbe... Quand j'entendais bouger des souris dans le plancher, quelle aubaine ! Je les guettais des heures et mon petit aîné était très habile à les attraper. Il y a un marchand flamand qui a vendu des peaux vieilles de six ou sept ans. Elles firent grand bien. La ville en a acheté 800 qu'elle a fournies aux soldats et aux habitants capables de porter les armes. De leurs bouillons on faisait de bonnes gelées... J'ai pu en obtenir pour les deux enfants qui me restaient... Et il ne se passait toujours rien qu'un peu plus de douleur chaque jour... On ne voyait dans les rues que des squelettes terreux, des corps ensevelis qu'on traînait à peine au sépulcre... Le mari portait sa femme sur l'épaule, comme une pièce de lard... Deux filles sur un brancard, le vieux père... la mère portait le fils sur les bras comme au baptême...

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