Anne Golon - La tentation d'Angélique part 1

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La tentation d'Angélique part 1: краткое содержание, описание и аннотация

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Le vent tiède et fantasque jouait avec ses cheveux.

Elle était heureuse.

Tant il est vrai que le mouvement d'un bateau entraîné au fil de l'eau s'accorde avec l'élan vital de l'âme. Liberté, fluidité, et pourtant maîtrise. Possession de soi-même, et pourtant cette grisante impression de s'être pour quelque temps libéré des contingences terrestres. Le fleuve était vaste. Les rives lointaines et brumeuses.

Elle était seule avec Joffrey. Elle vivait dans une plénitude de sentiments à la fois paisibles et vivaces qui comblait tout son être. Depuis Wapassou, depuis l'hiver vaincu, il n'y avait plus en elle de conflits. Elle était heureuse. Ce qui pouvait heurter ou déranger son existence ne l'atteignait pas réellement. La seule certitude qui lui importait, c'était de le savoir là, près d'elle, et la conscience d'être devenue digne de son amour. Il le lui avait dit, là-bas, au bord du lac d'argent, tandis que l'aurore polaire se déployait au-dessus des arbres. Elle était sa compagne. Elle était le complément de son grand cœur et de son esprit sans mesure, elle, ignorante de tant de choses et qui avait si longtemps erré, faible et égarée, dans un monde sans havre. Elle était réellement à lui, maintenant. Ils avaient reconnu leur parenté d'âme. Elle, Angélique – et lui, cet homme si terriblement viril et combatif, cet homme en dehors du commun, ils étaient liés maintenant. Personne ne pourrait défaire cela. Elle le regardait par instants, captait son image, son visage basané et couturé, avec ses sourcils qui se fronçaient sur ses yeux à demi fermés pour supporter la réverbération étincelante de l'eau. Tout près de lui, comme cela, sans le toucher, ses genoux près des siens, sans un geste, ils étaient unis charnellement, lui semblait-il, avec une intensité qui par instants colorait ses joues. Alors c'était lui qui la regardait d'un regard énigmatique, comme indifférent. Il voyait son profil perdu et notait la courbe duveteuse de la joue que fouettait avec nonchalance la chevelure dorée. Le printemps l'avait ressuscitée. Elle avait des formes pleines et douces, une grâce animale dans l'immobilité comme dans chacun de ses gestes. Il y avait des étoiles dans ses yeux, une étincelle sur sa lèvre mouillée, pulpeuse et entrouverte.

Soudain, dans une belle courbe du fleuve, une grève apparut et l'emplacement d'un ancien village. D'une autre embarcation, un Indien lança un appel. Joffrey de Peyrac tendit le doigt vers la ligne des arbres que pastellisait de bleu doux la brume de chaleur.

– Par là ! dit-il, Noridgewook... La mission...

Le cœur d'Angélique tressaillit. Mais elle serra les lèvres et fit front. Elle décida en son for intérieur qu'ils ne devaient pas quitter la région sans avoir rencontré face à face le père d'Orgeval et essayé, par un dialogue diplomatique, de dissiper les difficultés et malentendus qui l'opposaient à lui.

Tandis que les trois barques s'inclinant viraient en direction de la plage, elle attira à elle le coffret de cuir souple dans lequel elle emportait une partie de ses effets. Il ne convenait point à une dame de noblesse française d'aborder un si redoutable jésuite dans une tenue trop négligée.

Avec dextérité, elle rangea ses cheveux sous une coiffe bien empesée, mais qu'elle savait seyante, et compléta l'ensemble par son grand chapeau de feutre orné d'une plume rouge. Une note de fantaisie s'imposait également. Elle avait été à Versailles et reçue par le roi. Il fallait le rappeler à l'orgueilleux ecclésiastique qui se servait un peu trop de ses relations avec la cour pour intimider son entourage.

Puis elle enfila un casaquin à manches qu'elle s'était confectionné, au fort, avec du drap de Limbourg bleu, et qu'elle avait réussi à orner d'un col et de manchettes de dentelle blanche. La chaloupe abordait.

Yann attrapa une branche d'arbre pendante et tira le bateau sur le sable. Afin d'éviter que sa femme mouillât ses souliers et le bas de sa robe, Peyrac l'enleva dans ses bras pour la porter un peu plus loin. Ce faisant, pour la réconforter, il lui adressa un sourire de connivence.

Ce bout de plage était désert et des buissons de sumac, dominés par de grands ormes déliés, l'entouraient. Apparemment, le village avait décabané depuis plusieurs saisons déjà car le lieu se couvrait d'un maquis d'aubépiniers.

Un des Indiens dit que la mission se trouvait plus loin, à l'intérieur.

– Il faut pourtant que je discute avec cet intraitable, protesta Peyrac, contrarié.

– Oui, il le faut, affirma Angélique bien qu'elle fût pleine d'appréhension. Dieu ne permettrait pas qu'ils s'éloignassent de ces lieux sans emporter une promesse de paix.

Tandis qu'ils s'engageaient les uns derrière les autres dans un sentier creusé dans la verdure, l'odeur des aubépines en fleur les poursuivait, entêtante et délicieuse. À mesure qu'on s'éloignait de la rive le vent tombait. La chaleur s'installait, immobile et pesante. Toutes ces senteurs de fleurs et de pollen oppressaient, communiquaient un trouble fébrile, une nostalgie imprécise d'on ne savait quoi.

Deux Espagnols ouvraient la marche de la colonne, deux autres la fermaient. On avait laissé quelques hommes armés à la garde des barques.

Le sentier serpentait à travers la forêt printanière, tantôt étroit et resserré entre des buissons touffus, tantôt s'élargissant entre des halliers de merisiers et de noisetiers. Ils cheminèrent près d'une heure. Comme ils étaient au plus profond de la verdure, le son d'une cloche s'éleva. Elle avait un son pur. Ses notes claires volaient sur la forêt en battements pressés.

– C'est la cloche d'une chapelle, dit l'un des promeneurs en s'arrêtant, ému. Nous ne devons pas être loin.

La colonne des gens de Wapassou, reprit sa marche. L'odeur qui rôde aux approches des villages commençait de venir à eux, faite de relents de fumée de feux de bois et de tabac, de graisse cuite et de maïs bouilli.

Personne ne surgissait à leur rencontre. Cela ne cadrait pas avec la curiosité habituelle des Indiens, toujours avides du moindre spectacle.

La cloche tinta encore, puis se tut.

Ils débouchèrent à l'entrée du hameau. Celui-ci était composé d'une vingtaine de wigwams arrondis recouverts d'écorce d'orme et de bouleau qu'entouraient des jardinets où mûrissaient courges et citrouilles aux ramifications folâtres. Quelques volailles étiques picoraient çà et là. À part ce léger remue-ménage des volatiles, le village semblait désert. Ils s'avancèrent au long de l'allée centrale dans un silence épais comme une eau bourbeuse. Les Espagnols avaient posé le canon de leurs gros mousquets sur les fourches, prêts à se mettre en position de tir au moindre mouvement suspect, et leurs yeux guettaient de partout. Ils tenaient la fourche de la main gauche, l'index de la main droite effleurant la gâchette du briquet, et ils avançaient, la crosse bien bloquée sous l'aisselle. Ils arrivèrent ainsi fort lentement jusqu'au fond du village. C'est là que se trouvait la petite chapelle du père d'Orgeval.

Chapitre 4

Entourée de buissons fleuris qui lui faisaient comme un reposoir, c'était une jolie construction de bois, façonnée par un artisan habile. On savait de notoriété publique que le père jésuite l'avait bâtie de ses mains.

Un campanile surmontait le corps de maison principal et la cloche d'argent y frémissait encore. Dans le silence, Joffrey de Peyrac s'avança et poussa la porte. Et presque tout de suite ils furent éblouis par une mouvante et vive lumière. Plantés sur quatre torchères d'argent à plateaux ronds, des fagots de chandelles allumées brasillaient avec un chuchotement léger qui donnait l'impression de présences dissimulées. Mais il n'y avait personne à l'intérieur, à part ces vivantes chandelles d'une douce couleur verte qui repoussaient toutes les ombres.

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