Anne Golon - La victoire d'Angélique

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Elle but donc, comme elle aurait avalé un remède, une première longue lampée d'un vin délicieux et, peu après, sentit sa gaieté revenir. Elle pourrait faire meilleure figure, s'intéresser aux récits de d'Avrensson, donner la réplique à l'exubérant Topin qui avait toujours des histoires de naufrage à raconter.

Cette soirée sur un navire avec des hôtes de passage et des officiers de leur flotte lui rappelait un autre banquet qu'ils avaient eu en cet endroit même, quelques années auparavant alors qu'ils remontaient le fleuve cette fois, se dirigeant vers la capitale de la Nouvelle-France : Québec2.

Ils avaient festoyé avec faste et folie, « à la française » et chacun s'était senti assez joyeux pour confesser de sa vie des secrets inavouables, ce qui avait resserré leur entente au sein du brouillard de novembre, épais et glacial, tandis qu'ils continueraient de pénétrer en tapinois dans les possessions du roi de France au Nouveau Monde.

Comme jadis, elle éleva son hanap de beau cristal de Bohême, cadeau inattendu du marquis de Ville-d'Avray, et à travers le rubis du vin de Bourgogne, elle voyait le visage de ses hôtes de ce soir, gens de bonne compagnie et qui ne portaient plus en eux à leur égard une potentielle menace. Ce soir, ils n'étaient tous qu'une assemblée de Français, bons amis, jouissant de se rencontrer aux confins des frontières de leurs immenses territoires respectifs, qui avaient pas mal de nouvelles à se communiquer, et déjà de souvenirs communs à évoquer. Ne serait-ce que la fameuse nuit de la descente des Iroquois sous Québec, au cours de laquelle Angélique avait aidé le major d'Avrensson à sauver la ville tandis que M. Topin courait le long du fleuve, pour éteindre les pots-à-feu balisant les contours du rivage.

Elle voyait le chevalier de Loménie-Chambord s'animer en contant la bataille de la rivière Saint-Charles, du couvent des Récollets transformé en forteresse, le moine, dans sa bure, qui rappelait des détails. Religieux simple, bon enfant, au Canada depuis plus de vingt ans, il avait demandé de la « piquette » à boire ce qui ne l'empêchait pas de se hisser au niveau de jovialité générale.

M. d'Avrensson était chargé par le gouverneur de remercier M. de Peyrac de lui avoir rendu l'insigne service de guetter et prévenir une éventuelle descente iroquoise sur Québec. Il fit ensuite le récit de l'expédition de M. de Frontenac.

À Cataracoui, sur le lac Ontario où il avait fait construire un fort rebaptisé à son nom, il était sur son fief, sur ses terres.

Cette année, comme les années précédentes, Frontenac avait reçu soixante chefs iroquois pour une rencontre amicale. C'était déjà une victoire que de les y avoir fait venir et assembler. L'Iroquois est généreux, mais il s'entête.

Cependant, il aime négocier autant qu'il aime se battre. C'était par là que le gouverneur de la Nouvelle-France les tenait. Il les avait durement, mais magnifiquement traités, ces superbes Iroquois ! M. d'Avrensson, présent à ses manœuvres, ne se lassait pas d'en décrire les subtilités et les phases !

On avait fini par leur arracher la promesse de demeurer en paix avec leurs voisins, les Outaouais et les Andastes, et de cesser de massacrer systématiquement les Hurons, ou ce qu'il en restait.

Frontenac avait l'art de réprimander les Indiens sans les mettre en colère. Sa vivacité, sa façon de jouer bruyamment avec leurs enfants les attendrissaient. Ils se pâmaient de rire à l'entendre exécuter parfaitement leurs « sassakouas », leurs cris de guerre à figer le sang.

Pour se mettre en condition de palabrer avec sagesse et lucidité, on avait fait tout d'abord deux grands festins, de ces festins où l'on ne mangeait rien et où l'on ne faisait que pétuner, qu'ils appelaient « festins de songerie ». Il faut dire qu'on en sortait plus saouls et mal assurés qu'après les plus effrénées libations, car ils usaient d'un tabac noir et dur qui vous blindait le gosier pour trois jours.

Puis les vrais festins avaient commencé. Là encore, il fallait mettre le doigt sur ce point de ressemblance entre Français et Indiens, et surtout Iroquois. « Le goût des festins » avant ou après la bataille.

La tête du plus gros chien bouilli à M. de Frontenac qui la mangeait jusqu'aux yeux, ce qui n'était pas la moindre de ses actions héroïques.

Poissons divers... En prenant garde de ne pas jeter les arêtes de poissons dans le feu à cause des esprits des eaux qui pourraient s'en trouver incommodés.

Ayant posé sur un grand foyer leur plus énorme chaudière où avaient cuit des morceaux de viande imposants, ils s'étaient mis à trois grands chefs armés d'un bâton pour s'arcbouter contre elle et la renverser. Geste symbolique de renverser la chaudière de guerre signifiant : « La guerre est finie. Nous acceptons la paix. »

Puisant avec une calebasse du bouillon qui restait au fond, les chefs avaient accentué la solennité de leur geste en distribuant de ce breuvage, très corsé et excellent, aux « principaux » parmi les Français, selon une coutume qui priait les anciens ennemis de se nourrir de la reddition même de leurs adversaires, car on l'appelait : le bouillon des vaincus, et quelques mauvais plaisants glissèrent qu'il y avait peut-être os et chair humains de récents massacres pour l'accommoder, ce qui fit pâlir de jeunes officiers nouvellement arrivés en Canada.

En bref, on avait enterré la hache de guerre.

Sous les plafonds de bois précieux du salon de L'arc-en-ciel , les convives applaudirent.

Frontenac, une fois de plus, s'était montré audacieux et habile à sa manière qui faisait trembler ses fidèles, mais qui visait toujours l'intérêt fondamental de la colonie.

Avant de laisser repartir les Iroquois vers leur vallée aux Cinq lacs, il y avait eu échange de wampums et de cadeaux.

Ils refusèrent le sel, denrée pourtant précieuse, car, disaient-ils, il donne soif, l'eau alourdit, et ils veillaient à la souplesse de leurs muscles afin de mieux courir et bander l'arc. Ils n'avaient jamais soif. Leur fade « sagamité » de maïs bouilli leur suffisait, relevée de petits fruits aigres.

Par contre, ils acceptèrent le cadeau, pour eux luxueux, de plusieurs sacs de farine car ils étaient friands de pains de froment. Un boulanger les accompagnerait en Iroquoisie, qui leur fabriquerait à l'entrée de l'hiver de belles roues de pain à conserver pour toute la mauvaise saison.

Il leur avait aussi laissé un armurier avec deux compagnons qui les suivrait jusque dans leurs bourgades aux longues maisons pour raccommoder leurs armes à feu et resserrer leurs haches.

M. de Frontenac les aimait chaudement, ces sauvages, en Gascon heureux de vivre qu'il était !

La joie s'exprima générale autour de la table. L'expédition annuelle avait réussi.

Pour Angélique, la présence de Nicolas Perrot parmi eux lui rappelait leurs difficiles débuts au Nouveau Monde, les dangers qu'ils avaient affrontés. En comparaison, elle fut frappée de l'œuvre, après tout admirable, qui s'était accomplie depuis ce temps-là. Car ce soir, ils étaient tous des Français réunis pour boire à leur souverain, et aux expéditions réussies du gouverneur Frontenac pour établir la paix sur un continent barbare, se féliciter des traités qui rapprochaient, sous le couvert de ses sombres forêts déjà disputées et partagées, des peuples désireux de se comprendre, de travailler ensemble pour un peu de vie meilleure.

Tous ses efforts allaient-ils être remis en question parce qu'au fond de ces mêmes forêts s'était perpétrée la fin funeste d'un grand jésuite ? Son étendard à lui, son drapeau de guerre, était marqué de cinq croix, une à chaque coin et la cinquième au milieu, croix entourées de quatre arcs et flèches.

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