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Larry Correia: Foudre de guerre

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Larry Correia Foudre de guerre
  • Название:
    Foudre de guerre
  • Автор:
  • Издательство:
    L'Atalante
  • Жанр:
  • Год:
    2014
  • Город:
    Nantes
  • Язык:
    Французский
  • ISBN:
    978-2-84172-674-5
  • Рейтинг книги:
    5 / 5
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Foudre de guerre: краткое содержание, описание и аннотация

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Peu nombreux sont ceux qui connaissent la source des pouvoirs magiques dévolus aux «actifs», torches, brutes, engrenages, bestiaux, estompeurs et autres lourds. Rares aussi ceux qui savent que l’entité vivante à leur origine, réfugiée dans les profondeurs de la Terre, est menacée par un prédateur galactique qui ne laisse dans son sillage que des mondes dévastés. 1933. Les jours de l’humanité sont comptés car l’éclaireur qui précède le fléau est là. C’est pourquoi Jake Sullivan et les chevaliers du Grimnoir, à bord du dirigeable la Voyageuse, avec un équipage de pirates de l’air, entreprennent une mission suicide pour affronter l’ennemi. Mais leurs pouvoirs combinés ne sont-ils pas dérisoires devant pareil adversaire? Seule peut-être la jeune Faye Vierra serait à la hauteur… C’est dans la cité libre de Shangai que se tiendra la bataille décisive. Faisant suite à Magie brute et Malédiction, Foudre de guerre conclut la trilogie du Grimnoir. «C’est un condensé du meilleur de la littérature populaire, au sens noble du terme, et de la créativité et l’inventivité contemporaines. Le résultat est détonant, étonnant et totalement réussi!»

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« Je suis intrigué, je l’admets. De quelle nature est donc votre mystérieux projet ? »

Localiser un horrible monstre extraterrestre avant qu’il puisse contacter son papounet et détruire la planète. « Je ne peux pas en parler.

— Hoover m’en avait prévenu. » Le directeur se pencha en avant, l’air suspicieux. « Mais alors qu’attendez-vous de moi ?

— J’attends… quelqu’un. »

Sullivan sortit de son manteau les papiers signés par un juge fédéral et les tendit à son interlocuteur, qui les examina, plus incrédule à chaque ligne. « Vous n’êtes pas sérieux ! Ce prisonnier… Le libérer ? Pourquoi…

— Je forme une équipe pour entreprendre une mission capitale. J’ai besoin de gens doués, si vous voyez ce que je veux dire. Nous sommes capables d’à peu près tout. Mais ce particulier-ci dispose de compétences rares dont j’ai grand besoin.

— Il est dangereux.

— Il se sentira donc comme chez lui parmi nous.

— Vous savez que…

— J’ai entendu parler de lui. Il était déjà là quand je suis sorti.

— N’espérez pas pouvoir le contrôler, Sullivan. Il s’introduira dans votre tête.

— Ce n’est pas un liseur.

— Ça revient au même. » Le directeur fit passer son cigare de l’autre côté de sa bouche. « Il n’est pas comme vous, Sullivan. Vous relâcher, c’était une chose. N’importe quel juriste, en examinant votre dossier, comprenait que vous vous étiez fait avoir. Un héros de guerre s’en prend à un shérif pourri dans une ville pourrie, et, sous prétexte que les actifs font peur, sert d’exemple. Je regrette de ne pas m’en être aperçu plus tôt. Les autres détenus, dans leur très grande majorité, ont leur place ici. Y compris ce Wells. C’est un tueur, rien d’autre qu’un tueur enragé.

— Désolé, monsieur le directeur. Là où je vais, j’en ai bien peur, j’aurai besoin de tueurs enragés. »

Les cellules d’isolement étaient du côté des gravières. Sullivan y avait passé pas mal de temps. On s’y retrouvait automatiquement après une bagarre, qu’on l’ait déclenchée ou subie. Bagarre, zou, au trou. Et Sullivan, le plus coriace des gros durs de Rockville, était dans la ligne de mire de tous les voyous qui convoitaient son titre. Ça ne l’avait pas tant dérangé : au trou, on est tranquille pour réfléchir.

Ces trous portaient bien leur nom. Ce n’étaient que des puits de trois mètres creusés à même la roche, avec une plaque de fer de quatre cents livres en guise de toit. Un costaud comme Sullivan n’avait même pas la place de s’y allonger. On y faisait tenir un prisonnier, un seau pour y chier et des tas de caillasses. Une fois par jour on y faisait descendre un seau propre avec le rata et un peu d’eau, puis on remontait l’autre seau pour le rincer et le redescendre le lendemain avec la bouffe. Quand les gardiens le décidaient, ils déroulaient une échelle de corde. L’été, ça allait encore, mais les hivers dans le Montana étaient très rudes. L’hiver, à Rockville, on se bagarrait moins.

Le directeur avait prévenu par téléphone. Dix gars attendaient devant l’un des trous, certains munis de filets et d’autres de bâtons en Bakélite terminés par un crochet métallique.

« C’est quoi ? » demanda Sullivan en désignant les armes bizarres.

Le gardien tapota l’extrémité carré de son outil. « Un aiguillon à bétail. Électrifié. Faut bien ça. Ce type, les balles lui rebondissent dessus.

— Ce ne sera pas nécessaire. Écartez-vous pendant que je lui parle.

— Le directeur nous a dit que tu voudrais faire à ton idée. C’est ton enterrement, pas le nôtre. » Le chef haussa les épaules. « Reculez, les gars. »

Tous obéirent, bien que les regards noirs de certains aient prouvé qu’ils se souvenaient du bon vieux temps. Même tout propre, sans l’uniforme rayé, sans le boulet à la cheville, Sullivan était reconnaissable. Il n’avait jamais cherché de noises à ses geôliers. Ce n’étaient que des employés chargés d’un boulot difficile, et Sullivan ne leur en voulait pas. Mais, pour eux, on restait taulard à vie, et il aurait fallu être stupide pour se fier à un taulard.

Jake attendit que les gardes soient hors de portée de voix pour annoncer sa présence au prisonnier par des coups de pied sur la plaque en fer. « Salut.

— Qu’est-ce que vous voulez ? » Le timbre était étouffé par l’épaisseur du métal.

« Je veux discuter, docteur. »

Une longue pause. « On m’appelle docteur maintenant, alors ?

— Vous avez le diplôme, vous êtes aliéniste, alors je vous appelle docteur. Non ?

— J’ai dû m’habituer au titre de “détenu”. »

Sullivan n’avait pas oublié ses séjours au trou : une lumière très chiche filtrait seulement par les trous d’aération, et la libération s’accompagnait d’une douleur aveuglante. « Fermez les yeux. Le soleil brille. » Puis, recourant à une infime parcelle de son pouvoir magique, il dégagea le carré de fer rouillé.

Le soleil envahit le trou. « Oh. Ça fait mal.

— Je vous avais prévenu. » Sullivan laissa tomber l’échelle de corde. « Montez.

— Donnez-moi une minute pour me rendre présentable.

— Prenez votre temps. »

Le prisonnier se frotta les jambes et les bras pour rétablir la circulation, puis entreprit de grimper à l’échelle. Sullivan ne lui proposa pas de l’aider : après des jours entiers au trou, le type était d’une saleté repoussante, et il ne tenait pas à abîmer son costume. Ou, pire, à risquer une bagarre avec un massif réputé pour son agressivité.

Je suis bien placé pour dire ça. Sullivan n’était pas « réputé » pour son agressivité ; il était célèbre dans tout le pays. N’empêche, je refuse de salir mon costume neuf. Bras croisés, il laissa le prisonnier le rejoindre. Pour un type capable de modifier sa densité, et si doué que même les gardiens de Rockville le redoutaient, il n’était pas bien impressionnant : taille moyenne, mince, rien de spécial. Sullivan lui rendait une demi-tête et faisait deux fois sa carrure.

Wells cligna des yeux un moment pour s’habituer à la lumière, après quoi les deux hommes restèrent plantés face à face en se dévisageant. La crasse dissimulait l’âge réel du docteur, mais les dossiers du BCI indiquaient trente-cinq ans, à peu près comme Sullivan. Pour l’instant, il en paraissait dix de plus. Le trou produisait cet effet. Wells avait les tempes dégarnies. Il se passa une main dans les cheveux, qu’il avait déjà rares, et parut étonné de les trouver couverts de sang séché. « Veuillez excuser mon apparence. L’établissement laisse à désirer. »

Sullivan s’était attendu à un personnage nerveux : le BCI le qualifiait de « génie imprévisible ». Mais Wells était calme, presque trop serein. « Laissez-moi vous…

— Attendez. » Il leva une main couverte d’éraflures suite à l’altercation qui l’avait envoyé à l’isolement. « Ne me dites rien. Ça fait trois jours que je n’ai rien de neuf pour m’occuper le cerveau. Permettez-moi de déduire les raisons de votre présence. »

Sullivan n’était pas pressé. La Voyageuse venait d’être inaugurée, et le capitaine Southunder avait besoin de temps pour la roder et tout vérifier. Elle ne pourrait pas quitter l’aérodrome de Billings avant une heure ou deux. « Si ça vous fait plaisir.

— Je présume que vous ne travaillez pas ici ?

— Nan. »

Wells eut un regard vers les gardiens inquiets. « Vous me parlez seul, et le directeur est beaucoup trop méticuleux pour ne pas vous avoir informé de mes talents. Vous n’avez donc pas peur de moi, et vous ne semblez pas tendu.

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