Ursula Le Guin - Les dépossédés

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Les dépossédés: краткое содержание, описание и аннотация

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Deux mondes se font face :
Anarres, peuplé deux siècles plus tôt par des dissidents soucieux de créer enfin une société utopique vraiment libre, même si le prix à payer est la pauvreté.
Et Urras qui a, pour les habitants d'Anarres, conservé la réputation d'un enfer, en proie à la tyrannie, à la corruption et à la violence.
Shevek, physicien hors normes, a conscience que l'isolement d'Anarres condamne son monde à la sclérose. Et, fort de son invention, l'ansible, qui permettra une communication instantanée entre tous les peuples de l'Ekumène, il choisit de s'exiler sur Urras en espérant y trouver une solution.
Ce roman, qui a obtenu les prix Hugo, Nebula et Locus, n'a rien perdu aujourd'hui de sa virulence politique ni de sa charge d'aventures. Avec
, précédemment paru dans la même collection, c'est un des chefs-d'oeuvre d'Ursula Le Guin.

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Malgré l’intensité de ses paroles, il s’exprimait simplement, avec une sorte d’humilité, et l’Ambassadrice de Terra le regarda à nouveau avec un étonnement prudent mais sympathique, comme si elle ne savait pas du tout comment prendre cette simplicité.

— Nous sommes tous les deux des étrangers ici, Shevek, dit-elle enfin. Et je viens de bien plus loin dans l’espace et dans le temps. Et pourtant je commence à penser que je suis bien moins étrangère à Urras que vous ne l’êtes… Laissez-moi vous dire à quoi ce monde ressemble pour moi. Pour moi, et pour tous mes amis Terriens qui ont vu cette planète, Urras est la plus agréable, la plus diversifiée, la plus belle de toutes les planètes habitées. C’est le monde qui ressemble le plus au Paradis.

Elle le regarda calmement, d’un air doux ; il ne répondit rien.

— Je sais qu’il s’y trouve des choses mauvaises, qu’il est plein d’injustices, de cupidité, de stupidité, de gaspillage. Mais il y a aussi beaucoup de bonnes choses, la beauté, la vitalité, la perfection. C’est ainsi qu’un monde devrait être ! Il est vivant , extraordinairement vivant… vivant d’espoir, malgré tous ses maux. N’est-ce pas vrai ?

Il acquiesça.

— Maintenant, vous, un homme d’un monde que je ne peux même pas imaginer, vous qui considérez mon Paradis comme un Enfer, voulez-vous savoir à quoi ressemble ma planète ?

Il resta silencieux, la regardant de ses yeux clairs et attentifs.

— Ma planète, ma Terre, est une ruine. Une planète gaspillée par la race humaine. Nous nous sommes multipliés, et gobergés et nous nous sommes battus jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien, et ensuite nous sommes morts. Nous n’avons contrôlé ni notre appétit, ni notre violence : nous ne nous sommes pas adaptés. Nous nous sommes détruits nous-mêmes. Mais nous avons d’abord détruit la planète. Il ne reste plus de forêts sur ma Terre. L’air est gris, le ciel est gris, il y fait toujours chaud. C’est habitable, c’est toujours habitable, mais pas comme l’est ce monde-ci. Celui-ci est un monde vivant, une harmonie. Le mien est discordant. Vous autres, Odoniens, avez choisi un désert ; nous, Terriens, avons fait de notre monde un désert… Nous y survivons, comme vous le faites. Les gens sont tenaces ! Nous sommes près d’un demi-milliard en ce moment. Autrefois, nous avons été neuf milliards. On peut encore voir partout les vieilles villes. Les os et les briques tombent en poussière, mais pas les petits morceaux de plastique – et ils ne s’adaptent pas non plus. Nous avons échoué en tant qu’espèce, en tant qu’espèce sociale. Nous sommes ici, maintenant, parlant d’égal à égal avec d’autres sociétés humaines sur d’autres mondes, mais seulement grâce à la charité des Hainiens. Ils sont venus ; ils nous ont apporté leur aide. Ils ont construit des vaisseaux et nous les ont donnés, pour que nous puissions quitter notre monde ruiné. Ils nous ont traités gentiment, avec charité, comme l’homme fort traite celui qui est malade. C’est un peuple très étrange, ces Hainiens ; plus vieux que tous les autres ; infiniment généreux. Ils sont altruistes. Ils agissent à cause d’un sentiment de culpabilité que nous ne comprenons même pas, malgré tous nos crimes. Je crois que c’est leur passé, leur passé infini, qui les fait agir ainsi, dans tout ce qu’ils font. Enfin, nous avons sauvé ce qui pouvait l’être, et rétabli une sorte de vie parmi les ruines, sur Terra, de la seule façon possible : c’est-à-dire au prix d’une centralisation totale. Le contrôle absolu sur l’utilisation de chaque acre de terre, de chaque morceau de métal, de chaque litre de carburant. Le rationnement total, le contrôle des naissances, l’euthanasie, la conscription générale dans les forces de production. L’enrégimentation absolue de chaque vie pour assurer la survie de l’espèce. Nous avions déjà réussi cela, quand les Hainiens sont arrivés. Ils nous ont apporté… un peu plus d’espoir. Pas beaucoup. Nous avons dépassé l’espoir… Nous ne pouvons que regarder de l’extérieur ce monde splendide, cette société vivante, cette Urras, ce Paradis. Nous ne pouvons que l’admirer, et peut-être l’envier un peu. Pas beaucoup.

— Et Anarres, telle que vous m’en avez entendu en parler… Qu’est-ce qu’Anarres représente pour vous, Keng ?

— Rien. Rien, Shevek. Nous avons perdu nos chances de devenir Anarres il y a des siècles, avant même son existence.

Shevek se leva et se dirigea vers la fenêtre, une des longues meurtrières horizontales de la tour. Il y avait une niche dans le mur, en dessous, sur laquelle un archer pouvait monter pour observer et tirer sur des assaillants qui approcheraient du portail principal ; si on ne montait pas sur cette niche, on ne pouvait voir par la fente que le ciel baigné de soleil, légèrement brumeux. Shevek se tint sous la fenêtre et regarda à l’extérieur ; il remplit ses yeux de lumière.

— Vous ne comprenez pas ce qu’est le temps, dit-il. Vous dites que le passé est fini, que le futur n’est pas réel, qu’il n’y a pas de changement, pas d’espoir. Vous pensez qu’Anarres est un futur qui ne peut pas être atteint, tout comme votre passé ne peut pas être changé. Et il n’y a plus que ce présent, cette Urras, ce présent riche, réel, stable, le moment immédiat. Et vous pensez que c’est quelque chose qui peut être possédé ! Vous l’enviez un peu. Vous croyez que c’est quelque chose que vous aimeriez avoir. Mais il n’est pas réel, vous savez. Il n’est pas stable, ni solide – rien ne l’est. Les choses changent, changent. Vous ne pouvez pas avoir quelque chose… Et vous pouvez encore moins avoir le présent, à moins d’accepter avec lui le passé et l’avenir. Non seulement le passé, mais aussi le futur, pas seulement le futur, mais aussi le passé ! Parce qu’ils sont réels : et ce n’est que leur réalité qui rend le présent réel ! Vous ne parviendrez pas à atteindre le stade d’Urras, ni même à la comprendre, à moins d’accepter la réalité, la réalité durable d’Anarres. Vous avez raison, nous sommes la clef. Mais quand vous avez dit cela, vous ne le pensiez pas vraiment. Vous ne croyez pas à Anarres. Vous ne croyez pas en moi, bien que je sois là, avec vous, dans cette pièce, en ce moment… Les gens de mon peuple avaient raison, et j’avais tort, en ceci : Nous ne pouvons pas venir vers vous. Vous ne nous laisseriez pas venir. Vous ne croyez pas dans le changement, dans la chance, dans l’évolution. Vous préféreriez nous détruire plutôt qu’admettre notre réalité, plutôt qu’admettre qu’il y a un espoir ! Nous ne pouvons pas venir vers vous. Nous pouvons seulement attendre que vous veniez vers nous.

Keng eut une expression étonnée et pensive, et peut-être un peu ébahie.

— Je ne comprends pas… Je ne comprends pas, dit-elle enfin. Vous êtes comme quelqu’un de notre propre passé, un de ces vieux idéalistes, ces visionnaires de la liberté ; et cependant je ne vous comprends pas, comme si vous tentiez de me parler de choses futures ; et pourtant, comme vous l’avez dit, vous êtes ici, et maintenant !… – Elle n’avait pas perdu sa perspicacité. Elle ajouta au bout d’un court instant : Alors pourquoi êtes-vous venu vers moi, Shevek ?

— Oh, pour vous donner l’idée. Ma théorie, vous savez. Pour l’empêcher de devenir une propriété des Iotis, un investissement ou une arme. Si vous le voulez, la chose la plus simple à faire serait d’émettre les équations, de les donner aux physiciens partout sur ce monde, et aux Hainiens et aux autres planètes, dès que possible. Avez-vous envie de faire cela ?

— C’est plus qu’une envie.

— Cela ne représentera que quelques pages. Les preuves et certaines implications seraient plus longues, mais cela peut venir plus tard, et d’autres pourront y travailler si je ne le peux pas.

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