STEFAN WUL - RETOUR A «0»

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RETOUR A «0»: краткое содержание, описание и аннотация

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Stefan Wul est un écrivain de Science Fiction français né en 1922 (c'est donc maintenant un vieux monsieur de presque 80 ans). Il se mit assez tard à la SF, vers 1950. Il avait écrit avant cette date, mais se lance dans le genre presque par hasard. Son premier roman "Retour à 0" propose l'idée de médecins réduits en taille introduits dans le corps du patient... idée qui sera reprise dans le film "Le voyage fantastique".

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Le professeur Kam se tourna vers les étudiants.

– Et maintenant, voici la version officielle. Terol est un traître qui nous a endormis pour s'enfuir avec les prisonniers. J'espère que les Terriens viendront nous tirer d'affaire avant que la police ait poussé à fond son enquête.

Kam s'empara d'un objet ressemblant à une balle d'enfant et le projeta sur le sol où il explosa, libérant un gaz verdâtre. Tous les hommes, Kam compris, s'écroulèrent sur le sol, plongés dans un profond sommeil. Il serait impossible de les interroger avant trois jours.

Au bruit de l'explosion, les gardes envahirent la salle et donnèrent l'alerte.

* * *

La petite antigé prit de la hauteur. Elle s'éleva jusqu'à la dernière terrasse du Palais, celle qui menait au tube de lancement des fusées interplanétaires. Elle se posa près de la porte métallique donnant accès au hangar des astronefs. Jâ voulut- Attendez, dit Terol, revêtez d'abord vos scaphandres.

Il désignait trois tenues de voyage spatial qu'il avait eu la précaution d'emporter. Ses compagnons obéirent.

Enfin équipés, les trois lilliputiens sortirent de la minuscule antigé. Courbés en deux, ils passèrent sous la lourde porte qui surplombait le sol de quelques millimètres et se trouvèrent dans le hangar.

Un bruit de tonnerre les fit sursauter. Cela venait de la terrasse. Jâ regarda sous la porte et vit, adossé au parapet, un garde gigantesque qui, désœuvré, raclait paresseusement un de ses cothurnes sur le sol. Le garde paraissait avoir trois cents mètres de haut. Il bâilla bruyamment et Jâ crut entendre le rugissement d'un monstre. Le jeune homme eut un recul en voyant le regard distrait du géant se diriger vers lui. Puis il réfléchit que sa propre taille et l'ombre de la porte le mettaient à l'abri de tout risque d'être remarqué.

Cependant, le garde ouvrit de grands yeux. Jâ suivit la direction de son regard et sentit son cœur battre d'angoisse. Le géant avait vu l'antigé. Il s'approcha pesamment, chacun de ses pas ébranlant le ciment de la terrasse. Il se baissa. Jâ vit sa grosse main velue ramasser le petit appareil.

– Ça alors! chuchota le garde pour lui-même.

Il examina l'antigé sur toutes les coutures.

– C'est un jouet! conclut-il, un joli petit jouet. Ça doit être à Slod, il a un gosse.

Le garde mit l'antigé dans sa poche et retourna s'adosser au parapet en étouffant un nouveau bâillement.

Jâ fit signe à ses compagnons que le danger était passé.

– Je crois que nous pouvons parler à haute voix, fit remarquer Terol.

En fait, nous chanterions à tue-tête que nos voix seraient encore trop faibles pour attirer l'attention d'un homme de taille normale. Le seul danger est qu'il nous marchent dessus par mégarde ou qu'ils nous aperçoivent. Et encore! On ne prendra pas garde aux trois pucerons que nous sommes devenus.

– Oh, regarde, Jâ! dit Nira.

Elle désignait un nuage d'une centaine de globes ailés flottant au-dessus d'eux. Ils descendaient lentement et commençaient à rebondir sur le sol lorsqu'un léger courant d'air passant sous la porte les chassa comme des bulles de savon.

– Ce sont vos postes de radio, dit Terol. Nous en avons déjà croisé des milliers tout à l'heure, en antigé.

Il poursuivit en souriant

– Mais vous étiez trop occupés l'un de l'autre pour les remarquer.

Il se tourna vers les énormes fusées interplanétaires.

– Dire qu'il va falloir s'introduire là-dedans. Je me demande comment nous allons faire. La porte du sas est au moins à vingt mètres au-dessus de nos têtes. Enfin… disons vingt millimètres.

Ils s'approchèrent d'une fusée.

– Nous perdons la tête, fit remarquer Jâ. Pourquoi n'allons-nous pas directement dans l'appareil qui est déjà placé dans le tube de lancement.

– Il faut croire que l'originalité de notre situation nous fausse l'esprit, dit Terol. Allons, en route vers le tube! Ce tube si proche de nous, mais que nous allons mettre une demi-heure à atteindre avec nos petites jambes.

«Lunaires, patientez quelques jours, la Terre veille sur vous!»

A cette voix, les trois compagnons avaient plaqué leurs mains sur leurs oreilles.

– Bon sang, dit Jâ. J'ai cru que mes tympans allaient éclater.

– Vous avez bien fait les choses, remarqua Terol, mais vous n'avez pas pensé à tout. Votre propre voix va vous incommoder toutes les quatre heures.

Jâ sauta vers un globe planant à proximité et l'attrapa par les ailes, il l'approcha de son oreille et entendit susurrer: «La Terre ne vous veut aucun mal, la Terre vous offre la liberté.»

– Ils sont tous en excellent état de marche, dit-il.

Il fronça les sourcils.

– Mais c'est bizarre!

– Quoi donc? demanda Nira.

Jâ montra le poste.

– Tout à l'heure, ils me semblaient gros comme des balles d'enfant. Celui-là est plus petit. Est-ce que la réduction n'aurait pas été uniforme?

Terol jeta un regard sur sa montre, puis observa d'autres postes qui s'élevaient ou descendaient au gré des faibles remous d'air.

– Non, dit-il, ils sont tous absolument identiques, c'est nous qui grandissons. J'avais calculé que nous reprendrions notre taille normale en trois jours. J'ai dû faire une erreur.

– Vous avez trouvé le moyen de…

– Oui, excusez-moi de ne pas vous avoir mis au courant dans la précipitation des événements, nous n'aurons pas besoin de cloches d'enmicrobainie pour retrouver notre aspect naturel. Nous avons mis au point une petite technique empêchant la réduction d'être définitive et en limitant l'action à un délai prévu.

– Le garde va sentir sa poche se gonfler, sourit Nira.

– Oui, dit Terol. L'antigé va grossir aussi. C'est pourquoi il nous faut agir vite. Nous allons passer par la période dangereuse où nous serons trop grands pour échapper aux regards et pas assez pour nous défendre. Ils arrivèrent auprès du tube de lancement.

– Dire que de loin je croyais voir le métal d'un poli parfait. Regardez, comme la surface en est granuleuse pour des êtres de notre taille, nous avons toutes les prises voulues pour grimper facilement jusqu'au sas.

– Comme des fourmis marcheraient tranquillement sur un mur vertical, dit Nira.

– Exactement.

– Mais comment ouvrirons-nous 1a porte?

– Tout est prévu de ce côté-là. J'ai une polyclémettrice, dit Terol en brandissant l'objet. Que nous arrivions jusqu'à la tache rouge de la serrure et la porte s'ouvrira. C'est quelquefois utile d'être physicien.

Ils entreprirent la longue ascension. Plus ils montaient, plus la tâche s'avérait difficile, les anfractuosités du métal offraient de moins en moins de prise. Jâ en fit la remarque.

– Dépêchons, dit Terol. Je crois que nous grandissons encore, c'est là la raison de nos difficultés. Si nous nous attardons à mi-chemin, nous allons nous casser figure.

– Nous sommes décidément idiots, déclara Jâ. Vous auriez dû rester tous les deux beaucoup plus bas. Je serais monté tout seul jusqu'à cette maudite serrure. Il était inutile de multiplier les risques. Passez-moi la clé, Terol.

– Je crois que vous avez raison, dit Terol haletant. Venez, Nira, redescendons. Laissons faire l'athlète de service.

– Fais attention, mon chéri, dit Nira inquiète.

– Ne vous en faites pas pour moi.

CHAPITRE XXXII

Jâ continua seul. Il vit ses compagnons disparaître peu à peu vers le bas, comme au flanc d'une montagne au versant abrupt. Il leva la tête, la serrure n'était plus qu'à une cinquantaine de mètres, à son échelle. Mais les reliefs de la porte géante s'amenuisaient. Jâ calcula que s'il continuait à grandir à la même vitesse, il n'aurait jamais le temps d'atteindre son but. Il chercha autour de lui et se traita mentalement d'imbécile. A une centaine de mètres à gauche il voyait le joint de caoutchouc de la porte étanche, dont les irrégularités étaient beaucoup plus rassurantes que celles du métal. Il profita d'une rainure horizontale et progressa le plus vite possible vers la gauche. Il atteignit enfin le bord de la porte et soupira de soulagement.

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