— C’est une corde ? demanda-t-elle en touchant précautionneusement la tige d’acier de ses doigts fins.
— Hum… en quelque sorte, mâchonna Grieg en guise de réponse, jetant sur la princesse un regard enflammé.
Après avoir attendu que la tension générale atteigne son paroxysme, il tourna prudemment le bouton. Le déclic retentit distinctement dans le silence de mort que troublait seulement le faible grésillement de la résine. Tous entendirent du bruit à l’intérieur de la boîte diabolique.
Grieg tournait le bouton sans se presser. Ce qu’il faut surtout oublier, c’est de tomber sur un reportage sportif ou bien sur un débat politique ! Il faut trouver d’emblée un air de jazz potable. Si c’est le cas, l’affaire est dans le sac. La pause se prolongeait.
— Où donc est la musique ? demanda le roi.
— Une minute, Votre Majesté…, marmotta Grieg.
Dans la salle on commençait à entendre des railleries et des rires.
C’est à ce moment que Grieg comprit subitement. Mon dieu ! Les émissions radiophoniques n’existent pas encore ! L’invention d’Alexandre Po-pov ne verra le jour que dans cinq siècles ! Quant aux ondes radio du futur, elles ne parviennent pas jusqu’ici.
— Charlatan ! gronda le roi cramoisi. Misérable menteur. Qu’on le flanque à la porte !
Une vigoureuse bourrade projeta Grieg en bas de l’estrade sans qu’il lâche le transistor. Mais ce qui lui fit véritablement mal, c’est le rire argenté de la belle Clarinda. Quand on songe que ce rire tournant en dérision l’aigrefin, qui s’était si cruellement déshonoré sur le terrain musical, allait se répercuter de nombreux siècles durant, passant de légende en légende !…
Un hallebardier connaissant son travail lui fit dévaler l’escalier du château.
— Lâchez les chiens ! ordonna le roi. Grieg entendit l’injonction alors qu’il se relevait au pied de l’escalier.
Fuyant la meute furieuse, Grieg s’égara dans la forêt. Affamé, les vêtements en lambeaux et en proie à une folle colère, ce n’est qu’à l’aube qu’il retrouva la clairière où il était arrivé la veille au soir plein de grandes espérances et où il avait caché les chronocontacts sous des feuilles mortes.
Mais les tribulations de Grieg n’allaient pas s’arrêter là. Pour comble de malheur, il actionna trop brusquement la manette du régulateur si bien qu’il laissa passer son temps et s’en fut loin dans l’avenir.
Lorsque Grieg rentra enfin chez lui, il refusa obstinément de parler des aventures qu’il y avait connues. Seulement les médecins chargés de le raccommoder mirent six bons mois à le remettre sur pied.
Владимир Михановский. Гостиница “Сигма”. На французском языке.
Перевод сделан по книге : Владимир Михановский. Гостиница “Сигма”. М., “Детская литература”, 1979 Редактор — О. В. Пучков Для старшего школьного возраста.
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