• Пожаловаться

Bernard Pivot: La mémoire n'en fait qu'à sa tête

Здесь есть возможность читать онлайн «Bernard Pivot: La mémoire n'en fait qu'à sa tête» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 2017, ISBN: 978-2226397898, издательство: Éditions Albin Michel, категория: Биографии и Мемуары / Публицистика / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

любовные романы фантастика и фэнтези приключения детективы и триллеры эротика документальные научные юмористические анекдоты о бизнесе проза детские сказки о религиии новинки православные старинные про компьютеры программирование на английском домоводство поэзия

Выбрав категорию по душе Вы сможете найти действительно стоящие книги и насладиться погружением в мир воображения, прочувствовать переживания героев или узнать для себя что-то новое, совершить внутреннее открытие. Подробная информация для ознакомления по текущему запросу представлена ниже:

Bernard Pivot La mémoire n'en fait qu'à sa tête

La mémoire n'en fait qu'à sa tête: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «La mémoire n'en fait qu'à sa tête»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

« On s’arrête tout à coup de lire. Sans pour autant lever les yeux. Ils restent sur le livre et remontent les lignes, reprenant une phrase, un paragraphe, une page. Ces mots, ces simples mots, ne nous évoquent-ils pas notre enfance, un livre, une querelle, des vacances, un voyage, la mort, des plaisirs soudain revenus sur nos lèvre ou courant sur la peau… Décidément la mémoire n’en fait qu’à sa tête. Imprévisible et capricieuse, elle aime bien déclencher sur moi des ricochets semblables à ceux obtenus par ces petites pierres plates que je faisais rebondir sur la surface étale des étangs et des rivières de mes jeunes années. C’est sans doute pourquoi elle interrompt aussi mes lectures pour des bagatelles, des sottises, des frivolités, des riens qui sont de nos vies des signes de ponctuation et d’adieu. » B.P. D’ à , Bernard Pivot est une figure incontournable du petit écran, et l’une des personnalités les plus populaires de France. Ses précédents ouvrages, publiés chez Albin Michel, (2004), (2008) et (2011) ont rencontré un immense succès. Bernard Pivot est membre de l’académie Goncourt.

Bernard Pivot: другие книги автора


Кто написал La mémoire n'en fait qu'à sa tête? Узнайте фамилию, как зовут автора книги и список всех его произведений по сериям.

La mémoire n'en fait qu'à sa tête — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «La mémoire n'en fait qu'à sa tête», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема

Шрифт:

Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Un professeur épatant

Antoine Silber : « J’ai embrassé mon frère, et puis Corinne. Salué Bernard Pivot, son ancien élève quand il était professeur au Centre de formation des journalistes, ainsi que quelques autres de ses vieux amis. Et je suis monté avec Marianne dans le fourgon mortuaire », Ton père pour la vie .

Dans le cercueil il y a le corps de Michel Chrestien, de son vrai nom Jacques Silberfeld, père d’Antoine Silber. Il a été en effet mon professeur de français au Centre de formation des journalistes et je lui dois beaucoup. Je lui dois notamment ma méfiance pour le premier mot qui vient vite sous la plume, un autre étant peut-être plus exact ou moins convenu. Je lui sais gré de m’avoir appris à commencer un article par une phrase qui intrigue ou bouscule le lecteur et à le finir par « une chute qui vous élèvera dans son estime ». Je lui suis reconnaissant de m’avoir mis dans la tête qu’une brève, un billet, une chronique exigent proportionnellement plus de soins qu’un long reportage ou une enquête parce que « plus la distance est courte, plus le choix des mots est essentiel ». Je ne le remercierai jamais assez de m’avoir encouragé et aidé de ses conseils à ne pas juger incompatibles rigueur et fantaisie, sérieux et humour. À « admiration » j’ai écrit quelques lignes sur lui dans Les Mots de ma vie .

Non, ce n’est pas par provocation que Jacques Silberfeld, fils d’un diamantaire juif d’Anvers — il avait préféré venir à Paris vivre chichement de sa plume —, décida de s’appeler Michel Chrestien. C’est le nom d’un personnage secondaire de Balzac qui meurt sur une barricade de 1830. L’épisode est relaté dans Les Secrets de la princesse de Cadignan . Il aimait Balzac et il justifiait le choix de ce pseudonyme bizarre pour un juif, alors qu’il était fier de l’être, parce qu’il lui paraissait improbable qu’un autre Michel Chrestien mourût tragiquement. De fait, il réussit à s’évader du fameux « train fantôme », le dernier en partance pour les camps de concentration. Il termina la guerre dans l’armée américaine.

Journaliste, critique littéraire, écrivain, traducteur ( Pnine , de Nabokov, c’est lui), il adorait raconter et inventer des histoires drôles. Il en a même recueilli et publié dans un livre, Esprit, es-tu là ? Avec les histoires juives, il était à son affaire. Il ne m’en a jamais raconté. De Chrestien à chrétien, il n’osait pas ?

Jeune journaliste, je suis allé plusieurs fois, le dimanche, déjeuner à Neauphle-le-Château, où il habitait avec sa femme et ses enfants. J’arrivais vers midi. Il n’était pas rare qu’il fût encore au lit, en train de corriger des épreuves ou de lire à haute voix un ouvrage qui l’enchantait. Pour Michel Chrestien, la main de l’homme n’avait d’autre finalité que la saisie d’un livre ou d’un stylo. Il trouvait donc normal que je vinsse avec un livre et que je lui en lusse un passage qui m’avait plu (ces deux imparfaits du subjonctif l’auraient amusé). « Ah, pas mal ! pas mal ! » disait-il, pendant le cours de ma lecture, en se lissant le menton d’une main, l’autre tenant le volume sur lequel il allait rebondir.

Il coupait le gigot avec un soin très particulier, commentant ses gestes à la fois de scieur de long et de chirurgien, ou racontant une blague ou un mot d’auteur que lui avait rapporté son ami Jean Dutourd. Celui-ci lui avait dédié son meilleur roman, Au bon beurre . Évoquant Balzac ou Vialatte, Saint-Simon ou Alphonse Karr, Chrestien ne s’arrêtait de parler que pour se répandre dans un rire tonitruant dont l’explosion n’était pas toujours justifiée par le comique relatif de son dernier propos ou par ce que j’avais réussi à glisser dans le cours de son monologue d’hypermnésique de la culture.

À vingt-trois ans, profitant de six mois de liberté, j’écrivis un roman, L’Amour en vogue . À Lyon et dans sa région, la fête foraine s’appelle « la vogue ». Le narrateur et principal personnage était gratteur de têtes dans le train-fantôme. Cette ébouriffante profession et le jeu de mots du titre plurent beaucoup à Michel Chrestien à qui j’avais apporté le manuscrit. Sa lecture achevée, il me dit, en se lissant le menton : « Ah, pas mal ! pas mal ! » La sympathique insuffisance de mon péché de jeunesse me donne à croire aujourd’hui que les « pas mal ! » de mon maître relevaient plus de l’indulgence que de l’admiration. Il transmit néanmoins le manuscrit aux éditions Calmann-Lévy, qui l’éditèrent.

Je dus auparavant apporter quelques modifications. D’abord, couper des longueurs. Ensuite, introduire un chien dans le roman.

« Il devrait y avoir au moins un chien dans chaque roman. Cela humanise l’histoire », disait Chrestien, sérieux comme lorsqu’il enseignait au CFJ.

J’ajoutai un chien.

« Votre histoire d’amour, me dit-il encore, est plutôt gaie, même si elle se termine mal. Vous ne devriez pas clore le roman sur une note triste ou mélancolique. Ressaisissez-vous ! Montrez de la bonne humeur ! Cela correspond à votre tempérament et le lecteur refermera votre livre sur une note optimiste dont il vous saura gré. »

J’ai donc ajouté une page dans laquelle un héritage inattendu consolait très vite le narrateur de son chagrin d’amour. Il prenait conscience de l’atout qu’il avait dans les mains : sa jeunesse. Enfin, il lançait, dernière phrase du roman : « Lyon est une ville épatante : on y mange à l’heure des repas. »

« J’aime l’adjectif “épatant”, commenta Michel Chrestien. Mon ami Dutourd l’emploie beaucoup, peut-être trop. Je me suis permis de le lui faire remarquer. Est-il adapté au fait qu’à Lyon on mange encore à l’heure des repas ? Je crains que cela ne dure pas, la tendance étant au recul systématique du déjeuner et du dîner. Il est exceptionnel que Lyon résiste encore. Cela mérite donc un adjectif plus fort qu’“épatant”. Je vous suggère “merveilleuse” ou “miraculeuse”. »

Je choisis « Lyon est une ville merveilleuse : on y mange à l’heure des repas ».

Plus d’un demi-siècle après, je suis convaincu que l’adjectif « épatant » convenait mieux. Peut-être aurais-je dû cette fois-là désobéir à mon épatant professeur et merveilleux ami.

De l’indiscrétion

Marcel Jouhandeau : « L’indiscrétion fait partie chez moi de la vitalité. Comme la curiosité est la racine de l’intelligence, l’indiscrétion en est l’extrême pointe », Jeux de miroirs .

Oui, il y a de la vitalité dans l’indiscrétion, et même une vigoureuse santé à vouloir s’immiscer dans les cachettes des convenances ou de l’interdit. Il y a un âge pour écouter aux portes et mettre un œil à la serrure, mais cela reste une tentation toute la vie. Y renoncer est moins une attitude morale que la marque d’une installation dans la torpeur.

Se refuser à l’indiscrétion est moins grave que se soustraire à la curiosité. Celle-ci est le levain de la pâte alors que celle-là n’est que la cerise sur le gâteau. Mais la gourmandise est d’autant plus satisfaite qu’on lui en donne davantage.

Avec les ordinateurs et les smartphones, jamais l’indiscrétion ne s’est exercée avec autant d’abondance et de facilité. Marcel Jouhandeau devait se contenter d’ouvrir les lettres ou le journal de sa femme, Élise. Aujourd’hui, combien de couples ruinés après la lecture de messages sur les écrans de l’autre ? Avec l’électronique, l’indiscrétion s’est banalisée.

Depuis, elle ne me plaît plus, la jugeant à la portée des caniches. Un clic, et vous voilà dans l’intimité de celui ou de celle qui a laissé traîner son téléphone portable ou qui a laissé ouvert son Mac. Navrant !

Читать дальше
Тёмная тема

Шрифт:

Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «La mémoire n'en fait qu'à sa tête»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «La mémoire n'en fait qu'à sa tête» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё не прочитанные произведения.


Отзывы о книге «La mémoire n'en fait qu'à sa tête»

Обсуждение, отзывы о книге «La mémoire n'en fait qu'à sa tête» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.