Петр Вяземский - Переписка князя П.А.Вяземского с А.И.Тургеневым. 1824-1836

Я писал к тебе на днях, то-есть, дописал старое письмо; Жуковский послал его, кажется, с Матушевичем. Теперь писать некогда: иду смотреть наше романтическое представление: парад всей гвардии на Царицыном лугу. Прости. Обнимаю тебя от всей души. Пиши литературные письма для «Газеты» нашей и присылай ко мне; пиши, хотя не письма, а так, кидай на бумагу свои литературные впечатления и пересылай ко мне, а мы здесь это сошьем, надобно же оживлять «Газету», чтобы морить «Пчелу»-пиявку, чтобы поддержать хотя один честный журнал в России.

Приписка Е. А. Карамзиной.

Avec quelle peine de coeur j'ai lu le peu de mots qui nous concernaient dans votre dernière lettre à Wiazemsky: «я и об них мало думаю». Tout ce que je puis vous assurer, mon cher m-r Tourgueneff, c'est que pour nous c'est tout le contraire par rapport à vous: combien souvent nous pensons, nous parlons de vous, et toujours avec l'accent de la plus vive amitié et du plus profond intérêt. Depuis quelque temps votre souvenir se présente plus égoïstement à mon esprit; pour vous expliquer cette phrase, il faut que vous sachiez que dans un an j'ai le projet de conduire mes enfants, pour une couple d'années, dans une des universités d'Allemagne pour y finir et perfectionner leurs études, d'après les idées constantes de leur père à ce sujet, et c'est cette idée qui me fait penser que personne, mieux que vous, ne pourrait me guider dans cette entreprise très grave pour mes fils par ses résultats, bons ou mauvais pour eux, pénible pour moi, vu mon caractère apathique et qui dans la situation de mon Ame le devient toujours davantage. Vivre clans une position stationnaire et monotone est ce qui convient le mieux à mon coeur fatigué: mais ayant des devoirs sacrés à remplir, je tache de les faire de mon mieux, en y apportant tous les sacrifices nécessaires. Je compte donc sur vous, mon bon Tourgueneff) malgré votre froideur apparente: elle ne peut exister dans votre coeur pour les enfants de celui dont la mémoire vous est chère et sacrée et qui de là haut peut-être se réunit à sa malheureuse amie pour vous le demander! Venez donc à mon secours avec vos avis, vos connaissances des localités, vous mettant à même de savoir ce qu'il y a de mieux à choisir; en un mot, soyez ma providence visible, avec l'aide de la bénédiction céleste. Prenez encore des renseignements et envoyez-moi une petite note, par laquelle des universités faudrait-il commencer et par laquelle finir, pour que les enfants ne perdent pas un moment de ces deux années, consacrées uniquement à l'étude sans distraction. En cas que vous nie répondiez, je vous donnerai plus de détails sur mon plan et sur le résultat que j'en attend ou plutôt que je désire. Répondêz-moi par une occassion silre et non par la poste.

Nous allons encore passer l'été à Rêvai; là aussi j'ai attendu ime réponse à ma lettre et à l'envoi que je vous ai l'ait par Joukovvsky du 12-e volume: hélas! un an s'est écoulé, et je n'ai pas eu an mot do vous. Après de terribles maladies et inquiétudes, maintenant, grâce au ciel, nies enfants se portent assez bien, il n'y a que nia santé qui cette année s'est détraquée. Savez-vous que je suis grand'mère d'un charmant petit-fils Nicolas»? Adieu, mon cher et bon monsieur Tourgueneff, que la bonté du ciel veille sur vous et adoucisse votre existance: ce sont les voeux constants de celle qui vous aime et vous est dévouée de coeur. Les enfants vous présentent leurs tendres respects et vous embrassent connue ils savent- le faire.

Приписка княгини Е. И. Мещерской.

Et moi, cher et bon monsieur Tourgueneff, je ne sais pas résister à la tentation de vous dire, combien le souvenir que je vous conserve est tendre, combien les voeux que je forme pour votre bien-être personnel et relatif sont constants et sincères, et combien je saurais apprécier quelque expression nouvelle de cette amitié, sur laquelle j'ai appris à compter depuis que mon coeur a appris à sentir et à rendre les plus douces affections. Procurez-moi donc la satisfaction de me voir dire ce que je vous dis maintenant du fond de l'âme: c'est que vous n'avez pas d'amie plus sincère et plus dévouée que Catherine Mestcherski.

Приписка C. H. Карамзиной.

Moi aussi je vous en veux, notre bien cher ami, de n'avoir pas répondu un mot d'amitié à mes deux lettres, et cependant j'espère que l'impression seule a manqué à des sentiments trop vrais et trop affectueux de mon côté pour ne pas être payés de retour, quand vous trouvez-le loisir d'y penser. Que Dieu vous bénisse et vous console, c'est la prière fervente de votre dévouée de coeur Sophie Karamsine.

Продолжение письма князя Вяземского.

Сделай одолжение, переведи мое введение к биографии Фонвизина. Я не умею сказать ничего полнее о нашей литературе, которая полна отсутствием. Если встречаешь где-нибудь Benjamin Constant, скажи ему, что он скоро получит от меня перевод мой «Адольфа» его. Перевод кончен и переписывается. Извими меня перед m-me Récamier, что я адресую письмо к тебе на имя её. Je m'autoriserai de cette inconvenance pour me présenter à elle, si jamais le bon Dieu m'amène à Paris. Алексей Михайлович Пушкин уверял, что лучшие стихи Василия Львовича те, которые он к ней написал. Василий Львович и рад похвале. «Какие-же это стихи», спрашивают его, и Алексей Михайлович отвечает:

Разумеется, и стихи сочинения Алексея Михайловича.

23-го мая 1830 г., Париж.

Письмо твое, милый Вяземский, было для меня истинным утешением, хотя я не раз улыбался, видя, как ты преувеличиваешь мое чувство, мои понятия о моем несчастии. Нет, с нашею совестию я не могу быть так несчастлив. С Жуковским, с тобою и еще с немногими я не могу и на людей роптать. Я желал суда и оправдания, хлопотал за брата, потому что почитал это своею обязанностию; но не я решил брата на поездку: он сам на нее решился к моему ужасному страху и беспокойству. Судьба решила иначе, и теперь я спокоен, ибо вижу ясно свое будущее, и оно решено навсегда. Послал брату все письмо твое: и его оно утешит и порадует. Он всегда любил тебя; но искренность твоего участия, душа, коею полны твои строки, должны и его порадовать. Жалею, что долго уже, может быть, не будет случая переслать к тебе то, что он ко мне на твое письмо ко мне напишет. Утешайся и ты, что в самую тяжелую минуту жизни ты умел пробудить во мне чувство старой, закаленной дружбы к тебе, хотя, впрочем, письма ваши не имели того действия, какого вы ожидали от них. Напротив, у меня гора с плеч свалилась; я точно дышу свободнее с тех пор: честь приложена, а от беды Бог избавил. Но полно: не услышишь о сем более ни слова.