Guy Maupassant - Notre Coeur

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Mariolle s’écria, écho de sa secrète pensée:

– Oh! moi, je suis pour elle le premier venu, et je crois qu’elle tient aux titres de toute nature.

– Oui, elle y tient parbleu! mais en même temps elle s’en moque. L’homme le plus célèbre, le plus recherché et même le plus distingué ne retournera pas dix fois chez elle s’il ne lui plaît point; et elle s’est attachée d’une façon stupide à cet idiot de Fresnel et à ce poisseux de Maltry. Elle s’acoquine avec des crétins sans excuse, on ne sait pourquoi, peut-être parce qu’ils l’amusent plus que nous, peut-être parce qu’au fond ils l’aiment davantage, et que toutes les femmes sont plus sensibles à cela qu’à n’importe quoi.

Et Lamarthe parla d’elle, analysant, discutant, se reprenant pour se contredire, interroger par Mariolle, répondant avec une ardeur sincère, en homme intéressé, entraîné par son sujet, un peu dérouté aussi, ayant l’esprit plein d’observations vraies et de déductions fausses.

Il disait: «Elle n’est pas seule d’ailleurs: elles sont cinquante aujourd’hui, sinon plus, qui lui ressemblent. Tenez, la petite Frémines qui entrait chez elle tout à l’heure est toute pareille, mais plus hardie d’allure, et mariée avec un étrange monsieur, ce qui fait de sa maison un des asiles de déments les plus intéressants de Paris. Je vais beaucoup aussi dans cette boîte-là.»

Ils avaient suivi, sans y songer, le boulevard Malesherbes, la rue Royale, l’avenue des Champs-Élysées, et ils arrivaient à l’Arc de Triomphe, quand Lamarthe brusquement tira sa montre.

– Mon cher, dit-il, voilà une heure dix minutes que nous parlons d’elle; ça suffit pour aujourd’hui. Je vous conduirai une autre fois à votre cercle. Allez vous coucher, et j’en fais autant.

II. C’était une grande pièce bien éclairée et tendue, murs et plafonds…

C’était une grande pièce bien éclairée et tendue, murs et plafonds, d’admirables toiles de Perse rapportées par un diplomate ami. Elles étaient à fond jaune, comme si on les eût trempées en de la crème dorée, et les dessins de toutes nuances, où dominait le vert persan, représentaient des constructions bizarres, aux toits retroussés, autour desquelles couraient des lions à perruques, des antilopes à cornes démesurées, et volaient des oiseaux paradisiaques.

Peu de meubles, Trois longues tables couvertes de plaques en marbre vert portaient tout ce qui sert à la toilette d’une femme. Sur l’une, celle du milieu, les grandes cuvettes en cristal épais. La seconde présentait une armée de flacons, de boîtes et de vases de toutes tailles, coiffés d’argent au chiffre couronné. Sur la troisième, s’étalaient tous les outils et instruments de la coquetterie moderne, innombrables, aux usages compliqués, mystérieux et délicats. Dans ce cabinet, rien que deux chaises longues et quelques sièges bas, capitonnés et moelleux, faits pour le repos des membres las et du corps dévêtu. Puis, tenant un mur entier, une glace immense s’ouvrait comme un horizon clair. Elle était formée de trois panneaux dont les deux côtés latéraux, articulés sur des charnières, permettaient à la jeune femme de se voir en même temps de face, de profil et de dos, de s’enfermer dans son image. À droite, dans une niche que voilait ordinairement une draperie, la baignoire, ou plutôt une vasque profonde, également en marbre vert, où l’on descendait par deux marches. Un amour de bronze, élégante figurine du sculpteur Prédolé, assis sur le bord, y versait l’eau chaude et l’eau froide par des coquilles avec lesquelles il jouait. Au fond de ce réduit, une glace de Venise à pans brisés, faite de miroirs inclinés, montait en voûte arrondie, abritait, enfermait et reflétait, en chacun de ses morceaux, la baignoire et la baigneuse.

Un peu plus loin, le bureau épistolaire, simple et beau meuble anglais moderne, couvert de papiers traînants, lettres pliées, petites enveloppes déchirées, où brillaient des initiales dorées. Car c’était là qu’elle écrivait et qu’elle vivait quand elle était seule.

Étendue sur sa chaise longue, dans une robe de chambre en foulard de chine, les bras nus, de beaux bras souples et fermes sortant hardiment des grands plis de l’étoffe, les cheveux relevés et pesant sur la tête de leur masse blonde et tordue, Mme de Burne rêvassait, après le bain.

La femme de chambre frappa, puis entra, apportant une lettre.

Elle la prit, regarda l’écriture, déchira le papier, lut les premières lignes, puis dit tranquillement à sa domestique: «Je vous sonnerai dans une heure».

Restée seule, elle sourit avec une joie victorieuse. Les premiers mots lui avaient suffit pour comprendre que c’était là, enfin, la déclaration d’amour de Mariolle. Il avait résisté bien plus qu’elle n’aurait cru, car depuis trois mois elle le captait avec un grand déploiement de grâce, des attentions et des frais de charme qu’elle n’avait jamais faits pour personne. Il semblait méfiant, prévenu, en garde contre elle, contre l’appât toujours tendu de son insatiable coquetterie. Il avait fallu bien des causeries intimes, où elle avait donné toute la séduction physique de son être, tout l’effort captivant de son esprit, et aussi bien des soirées de musique, où devant le piano vibrant encore, devant les pages de partitions pleines de l’âme chantante des maîtres, ils avaient tressailli de la même émotion, pour qu’elle aperçût enfin dans son oeil cet aveu de l’homme vaincu, la supplication mendiante de la tendresse qui défaille. Elle connaissait si bien cela, la rouée! Elle avait fait naître si souvent, avec une adresse féline et une curiosité inépuisable, ce mal secret et torturant dans les yeux de tous les hommes qu’elle avait pu séduire! Cela l’amusait tant de les sentir envahis peu à peu, conquis, dominés par sa puissance invincible de femme, de devenir pour eux l’Unique, l’Idole capricieuse et souveraine! Cela avait poussé en elle tout doucement, comme un instinct caché qui se développe, l’instinct de la guerre et de la conquête. Pendant ses années de mariage, un besoin de représailles avait peut-être germé dans son coeur, un besoin obscur de rendre aux hommes ce qu’elle avait reçu de l’un d’eux, d’être la plus forte à son tour, de ployer les volontés, de fouailler les résistances et de faire souffrir aussi. Mais surtout elle était née coquette; et, dès qu’elle se sentit libre dans l’existence, elle se mit à poursuivre et à dompter les amoureux, comme le chasseur poursuit le gibier, rien que pour les voir tomber. Son coeur cependant n’était point avide d’émotions comme celui des femmes tendres et sentimentales; elle ne recherchait point l’amour unique d’un homme ni le bonheur dans une passion. Il lui fallait seulement autour d’elle l’admiration de tous, des hommages, des agenouillements, un encensement de tendresse. Quiconque devenait l’habitué de sa maison devait être aussi l’esclave de sa beauté, et aucun intérêt d’esprit ne pouvait l’attacher longtemps à ceux qui résistaient à ses coquetteries, dédaigneux des soucis d’amour ou peut-être engagés ailleurs. Il fallait qu’on l’aimât pour rester son ami; mais, alors, elle avait des prévenances inimaginables, des attentions délicieuses, des gentillesses infinies, pour conserver autour d’elle tous ceux qu’elle avait captivés. Une fois enrégimenté dans son troupeau d’adorateurs, il semblait qu’on lui appartînt de par le droit de conquête. Elle les gouvernait avec une adresse savante, suivant leurs défauts et leurs qualités et la nature de leur jalousie. Ceux qui demandaient trop, elle les expulsait au jour voulu, les reprenait ensuite, assagis, en leur posant des conditions sévères; et elle s’amusait tellement, en gamine perverse, à ce jeu de séduction, qu’elle trouvait aussi charmant d’affoler les vieux messieurs que de tourner la tête aux jeunes.

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