Marcel Proust - La prisonnière

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Certes, il m’était impossible de deviner, entre tant d’autres paroles, si sous celle-là un mensonge était caché. D’ailleurs j’avais confiance en Andrée pour me dire tous les endroits où elle allait avec Albertine.

À Balbec, quand je m’étais senti trop las d’Albertine, j’avais compté dire mensongèrement à Andrée : « Ma petite Andrée, si seulement je vous avais revue plus tôt ! C’était vous que j’aurais aimée. Mais, maintenant, mon cœur est fixé ailleurs. Tout de même, nous pouvons nous voir beaucoup, car mon amour pour une autre me cause de grands chagrins et vous m’aiderez à me consoler. » Or, ces mêmes paroles de mensonge étaient devenues vérité à trois semaines de distance. Peut-être Andrée avait-elle cru à Paris que c’était en effet un mensonge et que je l’aimais, comme elle l’aurait sans doute cru à Balbec. Car la vérité change tellement pour nous, que les autres ont peine à s’y reconnaître. Et comme je savais qu’elle me raconterait tout ce qu’elles auraient fait, Albertine et elle, je lui avais demandé et elle avait accepté de venir la chercher presque chaque jour. Ainsi, je pourrais, sans souci, rester chez moi.

Et ce prestige d’Andrée d’être une des filles de la petite bande me donnait confiance qu’elle obtiendrait tout ce que je voudrais d’Albertine. Vraiment, j’aurais pu lui dire maintenant en toute vérité qu’elle serait capable de me tranquilliser.

D’autre part, mon choix d’Andrée (laquelle se trouvait être à Paris, ayant renoncé à son projet de revenir à Balbec) comme guide de mon amie avait tenu à ce qu’Albertine me raconta de l’affection que son amie avait eue pour moi à Balbec, à un moment au contraire où je craignais de l’ennuyer, et si je l’avais su alors, c’est peut-être Andrée que j’eusse aimée.

– Comment, vous ne le saviez pas ? me dit Albertine, nous en plaisantions pourtant entre nous. Du reste, vous n’avez pas remarqué qu’elle s’était mise à prendre vos manières de parler, de raisonner ? Surtout quand elle venait de vous quitter, c’était frappant. Elle n’avait pas besoin de nous dire si elle vous avait vu. Quand elle arrivait, si elle venait d’auprès de vous, cela se voyait à la première seconde. Nous nous regardions entre nous et nous riions. Elle était comme un charbonnier qui voudrait faire croire qu’il n’est pas charbonnier. Il est tout noir. Un meunier n’a pas besoin de dire qu’il est meunier, on voit bien toute la farine qu’il a sur lui ; il y a encore la place des sacs qu’il a portés. Andrée, c’était la même chose, elle tournait ses sourcils comme vous, et puis son grand cou, enfin je ne peux pas vous dire. Quand je prends un livre qui a été dans votre chambre, je peux le lire dehors, on sait tout de même qu’il vient de chez vous parce qu’il garde quelque chose de vos sales fumigations. C’est un rien, mais c’est un rien, au fond, qui est assez gentil. Chaque fois que quelqu’un avait parlé de vous gentiment, avait eu l’air de faire grand cas de vous, Andrée était dans le ravissement.

Malgré tout, pour éviter qu’il y eût quelque chose de préparé à mon insu, je conseillais d’abandonner pour ce jour-là les Buttes-Chaumont et d’aller plutôt à Saint-Cloud ou ailleurs.

Ce n’est pas certes, je le savais, que j’aimasse Albertine le moins du monde. L’amour n’est peut-être que la propagation de ces remous qui, à la suite d’une émotion, émeuvent l’âme. Certains avaient remué mon âme tout entière quand Albertine m’avait parlé, à Balbec, de Mlle Vinteuil, mais ils étaient maintenant arrêtés. Je n’aimais plus Albertine, car il ne me restait plus rien de la souffrance, guérie maintenant, que j’avais eue dans le tram, à Balbec, en apprenant quelle avait été l’adolescence d’Albertine, avec des visites peut-être à Montjouvain. Tout cela, j’y avais trop longtemps pensé, c’était guéri. Mais, par instants, certaines manières de parler d’Albertine me faisaient supposer – je ne sais pourquoi – qu’elle avait dû recevoir dans sa vie encore si courte beaucoup de compliments, de déclarations et les recevoir avec plaisir, autant dire avec sensualité. Ainsi, elle disait, à propos de n’importe quoi : « C’est vrai ? C’est bien vrai ? » Certes, si elle avait dit comme une Odette : « C’est bien vrai ce gros mensonge-là ? » je ne m’en fusse pas inquiété, car le ridicule de la formule se fût expliqué par une stupide banalité d’esprit de femme. Mais son air interrogateur : « C’est vrai ? » donnait, d’une part, l’étrange impression d’une créature qui ne peut se rendre compte des choses par elle-même, qui en appelle à votre témoignage, comme si elle ne possédait pas les mêmes facultés que vous (on lui disait : « Voilà une heure que nous sommes partis », ou « Il pleut », elle demandait : « C’est vrai ? »). Malheureusement, d’autre part, ce manque de facilité à se rendre compte par soi-même des phénomènes extérieurs ne devait pas être la véritable origine de « C’est vrai ? C’est bien vrai ? » Il semblait plutôt que ces mots eussent été, dès sa nubilité précoce, des réponses à des : « Vous savez que je n’ai jamais trouvé une personne aussi jolie que vous » ; « Vous savez que j’ai un grand amour pour vous, que je suis dans un état d’excitation terrible ». Affirmations auxquelles répondaient, avec une modestie coquettement consentante, ces « C’est vrai ? C’est bien vrai ? », lesquels ne servaient plus à Albertine avec moi qu’à répondre par une question à une affirmation telle que : « Vous avez sommeillé plus d’une heure. – C’est vrai ? »

Sans me sentir le moins du monde amoureux d’Albertine, sans faire figurer au nombre des plaisirs les moments que nous passions ensemble, j’étais resté préoccupé de l’emploi de son temps ; certes, j’avais fui Balbec pour être certain qu’elle ne pourrait plus voir telle ou telle personne avec laquelle j’avais tellement peur qu’elle ne fît le mal en riant, peut-être en riant de moi, que j’avais adroitement tenté de rompre d’un seul coup, par mon départ, toutes ses mauvaises relations. Et Albertine avait une telle force de passivité, une si grande faculté d’oublier et de se soumettre, que ces relations avaient été brisées en effet et la phobie qui me hantait guérie. Mais elle peut revêtir autant de formes que le mal incertain qui est son objet. Tant que ma jalousie ne s’était pas réincarnée en des êtres nouveaux, j’avais eu après mes souffrances passées un intervalle de calme. Mais à une maladie chronique le moindre prétexte sert pour renaître, comme, d’ailleurs, au vice de l’être qui est cause de cette jalousie, la moindre occasion peut servir pour s’exercer à nouveau (après une trêve de chasteté) avec des êtres différents. J’avais pu séparer Albertine de ses complices et, par là, exorciser mes hallucinations ; si on pouvait lui faire oublier les personnes, rendre brefs ses attachements, son goût du plaisir était, lui aussi, chronique, et n’attendait peut-être qu’une occasion pour se donner cours. Or, Paris en fournit autant que Balbec.

Dans quelque ville que ce fût, elle n’avait pas besoin de chercher, car le mal n’était pas en Albertine seule, mais en d’autres pour qui toute occasion de plaisir est bonne. Un regard de l’une, aussitôt compris de l’autre, rapproche les deux affamées. Et il est facile à une femme adroite d’avoir l’air de ne pas voir, puis cinq minutes après d’aller vers la personne qui a compris et l’a attendue dans une rue de traverse, et, en deux mots, de donner un rendez-vous. Qui saura jamais ? Et il était si simple à Albertine de me dire, afin que cela continuât, qu’elle désirait revoir tel environ de Paris qui lui avait plu. Aussi suffisait-il qu’elle rentrât trop tard, que sa promenade eût duré un temps inexplicable, quoique peut-être très facile à expliquer sans faire intervenir aucune raison sensuelle, pour que mon mal renaquît, attaché cette fois à des représentations qui n’étaient pas de Balbec, et que je m’efforcerais, ainsi que les précédentes, de détruire, comme si la destruction d’une cause éphémère pouvait entraîner celle d’un mal congénital. Je ne me rendais pas compte que, dans ces destructions où j’avais pour complice, en Albertine, sa faculté de changer, son pouvoir d’oublier, presque de haïr, l’objet récent de son amour, je causais quelquefois une douleur profonde à tel ou tel de ces êtres inconnus avec qui elle avait pris successivement du plaisir, et que cette douleur, je la causais vainement, car ils seraient délaissés, remplacés, et parallèlement au chemin jalonné par tant d’abandons qu’elle commettrait à la légère, s’en poursuivrait pour moi un autre impitoyable, à peine interrompu de bien courts répits ; de sorte que ma souffrance ne pouvait, si j’avais réfléchi, finir qu’avec Albertine ou qu’avec moi. Même, les premiers temps de notre arrivée à Paris, insatisfait des renseignements qu’Andrée et le chauffeur m’avaient donnés sur les promenades qu’ils faisaient avec mon amie, j’avais senti les environs de Paris aussi cruels que ceux de Balbec, et j’étais parti quelques jours en voyage avec Albertine. Mais partout l’incertitude de ce qu’elle faisait était la même ; les possibilités que ce fût le mal aussi nombreuses, la surveillance encore plus difficile, si bien que j’étais revenu avec elle à Paris. En réalité, en quittant Balbec, j’avais cru quitter Gomorrhe, en arracher Albertine ; hélas ! Gomorrhe était dispersé aux quatre coins du monde. Et moitié par ma jalousie, moitié par ignorance de ces joies (cas qui est fort rare), j’avais réglé à mon insu cette partie de cache-cache où Albertine m’échapperait toujours.

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