Marcel Proust - La prisonnière
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Ce n’était pas, d’ailleurs, très souvent qu’il m’arrivait de rencontrer M. de Charlus et Morel. Souvent ils étaient déjà entrés dans la boutique de Jupien quand je quittais la duchesse, car le plaisir que j’avais auprès d’elle était tel que j’en venais à oublier non seulement l’attente anxieuse qui précédait le retour d’Albertine, mais même l’heure de ce retour.
Je mettrai à part, parmi ces jours où je m’attardai chez Mme de Guermantes, un qui fut marqué par un petit incident dont la cruelle signification m’échappa entièrement et ne fut comprise par moi que longtemps après. Cette fin d’après-midi-là, Mme de Guermantes m’avait donné, parce qu’elle savait que je les aimais, des seringas venus du Midi. Quand, ayant quitté la duchesse, je remontai chez moi, Albertine était rentrée ; je croisai dans l’escalier Andrée, que l’odeur si violente des fleurs que je rapportais sembla incommoder.
« Comment, vous êtes déjà rentrées ? lui dis-je. – Il n’y a qu’un instant, mais Albertine avait à écrire, elle m’a renvoyée. – Vous ne pensez pas qu’elle ait quelque projet blâmable ? – Nullement, elle écrit à sa tante, je crois, mais elle qui n’aime pas les odeurs fortes ne sera pas enchantée de vos seringas. – Alors, j’ai eu une mauvaise idée ! Je vais dire à Françoise de les mettre sur le carré de l’escalier de service. – Si vous vous imaginez qu’Albertine ne sentira pas après vous l’odeur de seringa. Avec l’odeur de la tubéreuse, c’est peut-être la plus entêtante ; d’ailleurs je crois que Françoise est allée faire une course. – Mais alors, moi qui n’ai pas aujourd’hui ma clef, comment pourrai-je rentrer ? – Oh ! vous n’aurez qu’à sonner. Albertine vous ouvrira. Et puis Françoise sera peut-être remontée dans l’intervalle. »
Je dis adieu à Andrée. Dès mon premier coup Albertine vint m’ouvrir, ce qui fut assez compliqué, car, Françoise étant descendue, Albertine ne savait pas où allumer. Enfin elle put me faire entrer, mais les fleurs de seringa la mirent en fuite. Je les posai dans la cuisine, de sorte qu’interrompant sa lettre (je ne compris pas pourquoi), mon amie eut le temps d’aller dans ma chambre, d’où elle m’appela, et de s’étendre sur mon lit. Encore une fois, au moment même, je ne trouvai à tout cela rien que de très naturel, tout au plus d’un peu confus, en tous cas d’insignifiant. Elle avait failli être surprise avec Andrée et s’était donné un peu de temps en éteignant tout, en allant chez moi pour ne pas laisser voir son lit en désordre, et avait fait semblant d’être en train d’écrire. Mais on verra tout cela plus tard, tout cela dont je n’ai jamais su si c’était vrai. En général, et sauf cet incident unique, tout se passait normalement quand je remontais de chez la duchesse. Albertine ignorant si je ne désirais pas sortir avec elle avant le dîner, je trouvais d’habitude dans l’antichambre son chapeau, son manteau, son ombrelle qu’elle y avait laissés à tout hasard. Dès qu’en entrant je les apercevais, l’atmosphère de la maison devenait respirable. Je sentais qu’au lieu d’un air raréfié, le bonheur la remplissait. J’étais sauvé de ma tristesse, la vue de ces riens me faisait posséder Albertine, je courais vers elle.
Les jours où je ne descendais pas chez Mme de Guermantes, pour que le temps me semblât moins long durant cette heure qui précédait le retour de mon amie, je feuilletais un album d’Elstir, un livre de Bergotte, la sonate de Vinteuil.
Alors, comme les œuvres mêmes qui semblent s’adresser seulement à la vue et à l’ouïe exigent que pour les goûter notre intelligence éveillée collabore étroitement avec ces deux sens, je faisais, sans m’en douter, sortir de moi les rêves qu’Albertine y avait jadis suscités quand je ne la connaissais pas encore, et qu’avait éteints la vie quotidienne. Je les jetais dans la phrase du musicien ou l’image du peintre comme dans un creuset, j’en nourrissais l’œuvre que je lisais. Et sans doute celle-ci m’en paraissait plus vivante. Mais Albertine ne gagnait pas moins à être ainsi transportée de l’un des deux mondes où nous avons accès et où nous pouvons situer tour à tour un même objet, à échapper ainsi à l’écrasante pression de la matière pour se jouer dans les fluides espaces de la pensée. Je me trouvais tout d’un coup et pour un instant pouvoir éprouver, pour la fastidieuse jeune fille, des sentiments ardents. Elle avait à ce moment-là l’apparence d’une œuvre d’Elstir ou de Bergotte, j’éprouvais une exaltation momentanée pour elle, la voyant dans le recul de l’imagination et de l’art.
Bientôt on me prévenait qu’elle venait de rentrer ; encore avait-on ordre de ne pas dire son nom si je n’étais pas seul, si j’avais, par exemple, avec moi Bloch, que je forçais à rester un instant de plus, de façon à ne pas risquer qu’il rencontrât mon amie. Car je cachais qu’elle habitait la maison, et même que je la visse jamais chez moi, tant j’avais peur qu’un de mes amis s’amourachât d’elle, ne l’attendît dehors, ou que, dans l’instant d’une rencontre dans le couloir ou l’antichambre, elle pût faire un signe et donner un rendez-vous. Puis j’entendais le bruissement de la jupe d’Albertine se dirigeant vers sa chambre, car, par discrétion et sans doute aussi par ces égards où, autrefois, dans nos dîners à la Raspelière, elle s’était ingéniée pour que je ne fusse pas jaloux, elle ne venait pas vers la mienne sachant que je n’étais pas seul. Mais ce n’était pas seulement pour cela, je le comprenais tout à coup. Je me souvenais ; j’avais connu une première Albertine, puis brusquement elle avait été changée en une autre, l’actuelle. Et le changement, je n’en pouvais rendre responsable que moi-même. Tout ce qu’elle m’eût avoué facilement, puis volontiers, quand nous étions de bons camarades, avait cessé de s’épandre dès qu’elle avait cru que je l’aimais, ou, sans peut-être se dire le nom de l’Amour, avait deviné un sentiment inquisitorial qui veut savoir, souffre pourtant de savoir, et cherche à apprendre davantage. Depuis ce jour-là, elle m’avait tout caché. Elle se détournait de ma chambre si elle pensait que j’étais, non pas même, souvent, avec un ami, mais avec une amie, elle dont les yeux s’intéressaient jadis si vivement quand je parlais d’une jeune fille : « Il faut tâcher de la faire venir, ça m’amuserait de la connaître. – Mais elle a ce que vous appelez mauvais genre. – Justement, ce sera bien plus drôle. » À ce moment-là, j’aurais peut-être pu tout savoir. Et même quand, dans le petit Casino, elle avait détaché ses seins de ceux d’Andrée, je ne crois pas que ce fût à cause de ma présence, mais de celle de Cottard, lequel lui aurait fait, pensait-elle sans doute, une mauvaise réputation. Et pourtant, alors, elle avait déjà commencé de se figer, les paroles confiantes n’étaient plus sorties de ses lèvres, ses gestes étaient réservés. Puis elle avait écarté d’elle tout ce qui aurait pu m’émouvoir. Aux parties de sa vie que je ne connaissais pas elle donnait un caractère dont mon ignorance se faisait complice pour accentuer ce qu’il avait d’inoffensif. Et maintenant, la transformation était accomplie, elle allait droit à sa chambre si je n’étais pas seul, non pas seulement pour ne pas déranger, mais pour me montrer qu’elle était insoucieuse des autres. Il y avait une seule chose qu’elle ne ferait jamais plus pour moi, qu’elle n’aurait faite qu’au temps où cela m’eût été indifférent, qu’elle aurait faite aisément à cause de cela même : c’était précisément avouer. J’en serais réduit pour toujours, comme un juge, à tirer des conclusions incertaines d’imprudences de langage qui n’étaient peut-être pas inexplicables sans avoir recours à la culpabilité. Et toujours elle me sentirait jaloux et juge.
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