Barbey d'Aurevilly - L'amour impossible

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Une chose qui prouve admirablement en faveur de notre société actuelle, c’est qu’autant on se perd corps et âme dans le mariage, autant on reste à la surface du monde au sein de l’amour le plus profond et le plus vrai. Un homme gagne cent pour cent aux yeux de toutes les femmes quand il passe pour avoir cette rareté grande, une véritable passion dans le cœur. C’est une distinction inappréciable, une décoration qui sied à l’air du visage ; cela fait bien , comme diraient des femmes de l’ordre de la Toison d’or sur une cravate de velours noir. Malgré la démocratie qui nous emporte, la Toison d’or aura encore pendant longtemps un très grand charme de parure ; mais quand on ne l’a pas à s’étaler sur la poitrine, un attachement très avoué pour une femme en particulier pose merveilleusement auprès des autres.

En sa qualité de femme, la marquise de Gesvres subissait cela comme les moins distinguées de son espèce. Aussi, plus d’une fois avait-elle demandé des détails à Mme d’Anglure sur la grande passion de M. de Maulévrier. Le diable sait seul probablement ce qui se passait dans sa tête pendant que Mme d’Anglure répondait longuement à ses questions. Il y avait peut-être le singulier intérêt qui s’attache pour toute femme à un amour qui n’est pas pour elle ; peut-être aussi un peu de malice, car Mme d’Anglure paraissait un peu sotte à sa tendre amie, et celle-ci s’était étonnée plus d’une fois qu’une pareille femme eût pu fixer un homme du mérite de M. de Maulévrier.

En effet, M. de Maulévrier avait un mérite incontesté dans le monde ; il y jouissait d’une réputation superbe d’homme d’esprit qui, comme la Fortune, était venue s’asseoir à sa porte sans qu’il lui eût fait la moindre avance. Son indolence était telle qu’on pouvait le voir cinquante fois de suite et ne pas connaître, comme l’on dit, la couleur de ses paroles. Eh bien ! son silence lui réussissait. On le respectait comme un serpent engourdi ; il passait, à raison ou à tort peut-être, mais enfin il passait pour un homme supérieur.

Cette réputation était venue jusqu’à Mme de Gesvres. Aussi lui semblait-il étrange que M. de Maulévrier eût eu la méprise d’un amour sérieux pour Mme d’Anglure ; comme si l’esprit était nécessaire pour se faire aimer, quand on a des manières pleines d’élégance et un genre de beauté très relevé et vraiment patricien ! Ces avantages si nets, Mme d’Anglure les possédait à un degré éminent ; que lui fallait-il davantage ? Mme de Gesvres, qui jugeait un peu trop l’amour du point de vue commun à toutes les relations de la vie, croyait bonnement que l’esprit était la perle des dons que Dieu a répandus sur les femmes, et le Régent de leurs couronnes. Petit enfantillage égoïste, ordinaire aux personnes spirituelles qui ont la modestie d’ignorer que tout l’esprit du monde ou du diable ne vaut pas le plus léger mouvement d’éventail quand il s’avise d’être gracieux.

Et tout cela aurait dû, à ce qu’il semblait, donner à Mme de Gesvres l’intérêt de la visite qu’elle attendait le lendemain. Mais sa pensée était si lasse, la nuit l’affaissait tellement sur elle-même, qu’elle était aussi déprise de tout que jamais en regardant sans voir le cachet qui fermait la lettre de M. de Maulévrier.

À quoi pensait-elle ? – Elle ne pensait pas. Elle avait la torpeur de cet ennui qui noyait sa vie. Nulle préoccupation n’influait sur sa manière d’être. Nul pressentiment ne l’avertissait de la nouvelle ère que le lendemain commencerait pour elle. Les pressentiments n’atteignent jamais que les êtres chez qui l’imagination domine et le corps languit. Or, Mme de Gesvres avait beaucoup trop d’esprit pour avoir de l’imagination, et son corps ne languissait pas plus que les torses de Rubens.

Chapitre 2.

La première entrevue

Le lendemain, Mme de Gesvres alla au Bois, malgré l’humidité déjà froide des matinées d’octobre. En revenant de sa promenade, elle fit quelques visites et rentra pour recevoir M. de Maulévrier.

Celui-ci vint peu de temps avant l’heure où l’on dîne, et comme l’on était en octobre et que, d’ailleurs, l’appartement de Mme de Gesvres était drapé avec toutes les prétentions au mystère qu’ont tant de femmes qui n’ont rien à cacher, ils se virent à peine, tout en se parlant d’assez près.

Ainsi ils commencèrent par où les autres finissent, car l’esprit est la dernière chose que l’on montre dans ces premières rencontres qu’on appelle faire connaissance , et l’air, la figure et la pose y sont presque tout dès l’abord ; le reste vient après, s’il y a un reste, lequel, par parenthèse, n’est jamais accepté que sur le pied où l’air, la figure et la pose l’annoncent : chose absurde, mais souveraine.

La conversation fut ce qu’elle est toujours quand on se voit pour la première fois. Cependant, comme ils étaient assez curieux de se connaître l’un et l’autre, à cause de ce qu’ils avaient entendu dire en bien ou en mal de leurs augustes personnes, ils montrèrent plus d’entrain dans leur conversation qu’on n’était en droit d’en attendre d’une femme ordinairement ennuyée et d’un homme ordinairement indolent. Ils s’animèrent, ils firent feu de temps à autre avec la parole, et enfin ils se parurent réciproquement très spirituels. Vivant sous l’empire de la civilisation parisienne, et n’étant plus ni l’un ni l’autre au début de la vie (Mme de Gesvres avait trente-deux ans et M. de Maulévrier vingt-sept), c’était la seule sensation qu’ils devaient se donner. Ils ne pouvaient éprouver ces ridicules embarras qui prédisposent à l’amour et qui constituent à la première entrevue le douloureux bonheur d’être ensemble.

Ils parlèrent fatalement de Mme d’Anglure, puisqu’elle était le nœud de leur connaissance. Ils en parlèrent avec une sobriété et un goût parfaits, comme l’on doit parler de son amie et de sa maîtresse dans un monde où l’on est obligé de montrer l’indifférence la plus dégagée à propos de ses meilleurs sentiments. Aux termes où ils en étaient, nulle allusion à la liaison de Mme d’Anglure et de M. de Maulévrier n’était possible entre gens de si bonne compagnie. Qui des deux se la serait permise fût tombé dans le mépris de l’autre immédiatement.

Cette réception presque dans la nuit, grâce à l’heure avancée d’un jour d’octobre et aux obscurités de l’appartement, impatientait un peu M. de Maulévrier. Il y avait bien du feu dans la cheminée, mais c’était un brasier dont la lueur ne remontait pas jusqu’au visage de Mme de Gesvres, et dont le reflet mourait sur des pieds irréprochables dans leur svelte forme, mais pleins de puissance, et qui s’appuyaient avec plus d’aplomb que de légèreté sur un coussin de velours.

Laurette fit cesser toutes les impatiences intérieures de M. de Maulévrier. Elle apporta une petite lampe d’albâtre qui déversait une de ces fausses et charmantes lumières comme le génie du mal, le diable en personne, a dû en inventer pour l’usage des femmes qui font ses affaires dans ce monde ; car tout ce qui est mensonge leur va à merveille, et cette lumière est une flatterie.

Le coup d’œil de part et d’autre fut aussi assuré que rapide.

– Je vous connaissais, Monsieur, – dit Mme de Gesvres.

– Et moi aussi, Madame, je vous connaissais, répondit M. de Maulévrier.

Ils s’étaient vus, la veille, aux Italiens, M. de Maulévrier, qui était seul dans sa loge, n’avait pu demander à personne quelle était cette femme enveloppée dans sa pelisse pourpre avec un air si antidilettante, et Mme de Gesvres avait très bien remarqué l’élégance d’un homme dont la physionomie indifférente avait l’air que nous pourrions supposer aux paresseuses divinités de Lucrèce.

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