Joseph Bédier - Le roman de Tristan et Iseut

Здесь есть возможность читать онлайн «Joseph Bédier - Le roman de Tristan et Iseut» — ознакомительный отрывок электронной книги совершенно бесплатно, а после прочтения отрывка купить полную версию. В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: foreign_antique, foreign_prose, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le roman de Tristan et Iseut: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le roman de Tristan et Iseut»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Le roman de Tristan et Iseut — читать онлайн ознакомительный отрывок

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le roman de Tristan et Iseut», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать
Je rappellerai seulement que l'idée de symboliser l'amour involontaire, irrésistible et éternel par ce breuvage dont l'action – et c'est en quoi il diffère des philtres vulgaires – se prolonge pendant toute la vie et persiste même après la mort, que cette idée, qui donne à l'histoire des amants son caractère fatal et mystérieux, a évidemment son origine dans les pratiques de la vieille magie celtique. Je ne veux pas non plus insister sur les traits de mœurs et de sentiments barbares que j'ai indiqués tout à l'heure, et qui font à chaque instant un effet si singulier et si puissant dans le tranquille récit des conteurs français. M. Bédier, naturellement, les a recueillis avec prédilection en faisant, pour compléter l'œuvre de Béroul, son travail d'industrieuse mosaïque. Les lecteurs les remarqueront sans peine, et sentiront combien l'histoire que nos poètes français du douzième siècle racontaient à leurs contemporains était étrangère au milieu dans lequel ils la propageaient et avec lequel ils s'efforçaient en vain de la faire cadrer.

Ce qui les attirait, dans l'histoire de Tristan et d'Iseut, ce qui les poussait à entreprendre de la faire entrer, malgré toutes les difficultés et les obscurités qu'elle leur présentait, dans la forme déjà consacrée des poèmes en vers octosyllabiques, ce qui fit en effet le succès de leur entreprise et valut à cette histoire, dès qu'elle fut connue du monde romano-germanique, une popularité sans précédent, c'est l'esprit qui l'anime d'un bout à l'autre, qui circule dans tous ses épisodes comme le «boire amoureux» dans les veines des deux héros: l'idée de la fatalité de l'amour, qui l'élève au-dessus de toutes les lois. Incarnée dans deux êtres d'exception, cette idée, qui répond au sentiment secret de tant d'hommes et de tant de femmes, s'est d'autant mieux emparée des cœurs qu'elle est, ici, purifiée par la souffrance et comme consacrée par la mort. Au milieu de la fragilité ordinaire des affections humaines, des déceptions renouvelées que subit l'illusion toujours changeante, le couple de Tristan et d'Iseut, rivé dès l'abord d'un lien mystérieusement indissoluble, battu par tous les orages et y résistant, essayant vainement de se déprendre et finalement emporté dans un dernier et éternel embrassement, apparaissait et apparaît encore comme une des formes de cet idéal que l'homme ne se lasse pas de faire planer au-dessus du réel et dont les aspects multiples et opposés ne sont que des manifestations diverses de son aspiration obstinée vers le bonheur. Si cette forme est une des plus séduisantes et des plus émouvantes, elle est aussi une des plus dangereuses: l'histoire de Tristan et d'Iseut a versé jadis, on n'en saurait douter, dans plus d'une âme un poison subtil, et aujourd'hui encore, préparé par le magicien moderne qui y a joint la puissance de l'incantation musicale, le breuvage d'amour a certainement troublé, peut-être égaré, plus d'un cœur. Mais il n'y a pas d'idéal dont le charme n'ait son péril, et pourtant on ne saurait priver la vie d'idéal sans la condamner à la platitude ou au morne désespoir. Il faut savoir, quand on passe devant les grottes des Sirènes, se tenir fermement attaché au mât, sans renoncer à entendre la divine mélodie qui fait entrevoir aux mortels les félicités surhumaines.

Au reste, si tout l'attrait du vieux poème subsiste dans le «renouvellement» qu'on va lire, le danger qu'il pouvait présenter pour les contemporains de Béroul y est singulièrement atténué pour les nôtres. Les passions sont d'autant plus contagieuses pour les âmes qu'elles se présentent dans des âmes semblables: lorsqu'il s'agit d'âmes lointaines et très différentes, sinon dans leur fond, au moins dans les conditions extérieures de leur activité, les passions gardent toute leur grandeur et leur beauté, mais perdent beaucoup de leur force suggestive. Le Tristan et l'Iseut de Béroul, ressuscités par M. Bédier avec leurs costumes et leurs allures d'autrefois, avec leurs façons de vivre, de sentir et de parler moitié barbares, moitié médiévales, seront pour les lecteurs modernes comme les personnages d'un vieux vitrail, aux gestes raides, aux expressions naïves, aux physionomies énigmatiques. Mais derrière cette image, marquée de l'empreinte spéciale d'une époque, on voit, comme le soleil derrière le vitrail, resplendir la passion, toujours identique à elle-même, qui l'illumine et la fait flamboyer tout entière. Un éternel sujet des méditations de la pensée et des troubles du cœur, représenté par des figures dont l'archaïsme même fait l'intérêt, voilà tout le poème du renouveleur de Béroul. Il y a là déjà de quoi charmer les lecteurs curieux à la fois d'histoire et de poésie. Mais ce que je n'ai pu dire, ce qu'on découvrira avec ravissement à la lecture de cette œuvre antique, c'est le charme des détails, la mystérieuse et mythique beauté de certains épisodes, l'heureuse invention d'autres plus modernes, l'imprévu des situations et des sentiments, tout ce qui fait de ce poème un mélange unique de vétusté immémoriale et de fraîcheur toujours nouvelle, de mélancolie celtique et de grâce française, de naturalisme puissant et de fine psychologie. Je ne doute pas qu'il ne retrouve auprès de nos contemporains le succès qu'il a obtenu auprès de nos aïeux du temps des croisades. Il appartient vraiment à cette «littérature du monde» dont parlait Gœthe; il en avait disparu par une mauvaise fortune imméritée: il faut savoir un gré infini à M. Joseph Bédier de l'y avoir fait rentrer.

Gaston PARIS.
NOTE ADDITIONNELLE

Comme M. G. Paris l'a trop bienveillamment exposé, j'ai tâché d'éviter tout mélange de l'ancien et du moderne. Ecarter les disparates, les anachronismes, le clinquant, vérifier le vetusta scribenti nescio quo pacto antiquus fit animus , obtenir sur soi-même, à force de sympathie historique et critique, de ne jamais mêler nos conceptions modernes aux antiques formes de penser et de sentir, tel a été mon dessein, mon effort, et sans doute, hélas! ma chimère. Mais mon texte est très composite, et si je voulais indiquer mes sources par le menu, il me faudrait mettre au bas des pages de ce petit livre autant de notes que Becq de Fouquières en a attaché aux poésies d'André Chénier. Je dois du moins au lecteur les indications générales que voici. Les fragments conservés des anciens poèmes français ont été, pour la plupart, publiés par Francisque Michel: Tristan, recueil de ce qui reste des poèmes relatifs à ses aventures (Paris, Techener, 1835-1839 1 1 J'indique ici ces éditions plus récentes, qui font partie des publications de la Société des anciens textes français (Paris, Didot): 1. Le Roman de Tristan , par Béroul, publié par Ernest Muret, 1 vol. in-8o, 1904. – 2. Le Roman de Tristan , par Thomas, trouvère anglo-normand du douzième siècle, publié par Joseph Bédier, 2 vol. in-8o, 1903 et 1905. – 3. Les deux poèmes de Tristan fou , publiés par Joseph Bédier, 1 volume in-8o, 1908. ). Le chapitre I de notre roman (les Enfances) est fortement abrégé des divers poèmes, mais principalement de Thomas, représenté par ses remanieurs étrangers. – Les chapitres II et III sont traités d'après Eilhart d'Oberg (édit. Lichtenstein, Strasbourg, 1878). – Le chapitre IV (le Philtre) , d'après l'ensemble de la tradition, surtout d'après Eilhart. Quelques traits sont pris à Gottfried de Strasbourg (édit. W. Golther, Berlin et Stuttgart, 1888). — Chapitre V (Brangien) , d'après Eilhart. — Chapitre VI (le Grand Pin). Au milieu de ce chapitre, à l'arrivée d'Iseut au rendez-vous sous le pin, commence le fragment de Béroul, que nous suivons fidèlement aux chapitres VII, VIII, IX, X, XI , en l'interprétant çà et là par le poème d'Eilhart et par différentes données traditionnelles. — Chapitre XII (le Jugement par le fer rouge). Résumé très libre du fragment anonyme qui suit le fragment de Béroul. — Chapitre XIII (la Voix du Rossignol). Inséré dans l' estoire d'après un poème didactique du treizième siècle, le Domnei des Amanz. – Chapitre XIV (le Grelot). Tiré de Gottfried de Strasbourg. — Chapitres XV-XVII. Les épisodes de Kariado et de Tristan lépreux sont empruntés à Thomas; le reste est traité, en général, d'après Eilhart. — Chapitre XVIII (Tristan fou). Remaniement d'un petit poème français, épisodique et indépendant. — Chapitre XIX (la Mort). Traduit de Thomas; des épisodes sont empruntés à Eilhart et au roman en prose française contenu dans le manuscrit 103 de la Bibliothèque Nationale.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le roman de Tristan et Iseut»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le roman de Tristan et Iseut» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Le roman de Tristan et Iseut»

Обсуждение, отзывы о книге «Le roman de Tristan et Iseut» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x