Léon Bloy - Le Désespéré
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«Je joins de bon cœur à cet argent les deux louis nécessaires pour vous compléter une centaine de francs et je vous jure, Marchenoir, qu'il a fallu l'horrible urgence du cas pour que je me décidasse, en ce moment, à un pareil sacrifice.
«Cependant, je le prévois bien, vous allez dire qu'on vous marchande un misérable service et vous ferez d'amères plaintes sur ce que vous ne pouvez réaliser pour votre père les funérailles excessives que vous aviez rêvées. Mais, mon pauvre ami, nul n'est tenu à l'impossible et il n'y a aucun déshonneur à s'en tenir à la fosse commune quand on ne peut faire les frais d'une sépulture moins modeste.
«Je sais que je vous afflige en parlant ainsi, mais ma conscience aussi bien que ma raison me dicte ce langage et, comme catholique, vous n'avez pas le droit de repousser une exhortation à l'humilité chrétienne.
« – Pourquoi, me disait le docteur, Marchenoir ne resterait-il pas à Périgueux? Il y serait assurément beaucoup mieux qu'à Paris où il est aussi mal que possible. Il y trouverait infailliblement des amis de sa famille, d'anciens condisciples qui seront heureux de lui procurer des moyens d'existence …
«Je trouve qu'il a raison et je ne puis m'empêcher de vous donner le même avis. Prenez-le en bonne part, comme venant d'une âme unie de tristesse à la vôtre et qui a renoncé, depuis longtemps, à toute illusion.
«La littérature vous est interdite. Vous avez du talent, sans doute, un incontestable talent, mais c'est pour vous une non valeur, un champ stérile. Vous ne pouvez vous plier à aucune consigne de journal, et vous êtes sans ressources pour subsister en faisant un livre. Pour vivre de sa plume, il faut une certaine largeur d'humanité, une acceptation des formes à la mode et des préjugés reçus dont vous êtes malheureusement incapable. La vie est plate, mon cher Marchenoir, il faut s y résigner. Vous vous êtes cru appelé à faire la justice et tout le monde vous a abandonné, parce qu'au fond, vous étiez injuste et sans charité .
«Croyez-moi, renoncez à la littérature et faites courageusement le premier métier venu. Vous êtes intelligent, vous avez une belle écriture, je vous crois appelé à un infaillible succès dans n'importe quelle autre carrière. Tel est le conseil désintéressé d'un homme qui vous aime sincèrement et qui serait heureux d'apprendre que vous avez enfin trouvé votre véritable voie.
«Votre dévoué,
«ALEXIS DULAURIER.»
IX
«Un éternel mouvement dans le même cercle, une éternelle répétition, un éternel passage du jour à la nuit et de la nuit au jour; une goutte de larmes douces et une mer de larmes amères! Ami, à quoi bon moi, toi, nous tous, vivons-nous? À quoi bon vécurent nos aïeux? À quoi bon vivront nos descendants? Mon âme est épuisée, faible et triste.»
Ces lignes furent écrites, dans les dernières années du siècle passé, par l'historien Karamsine.
On le voit, l'étrange Russie était déjà travaillée de ce célèbre désespoir qui descend aujourd'hui comme un dragon d'apocalypse, des plateaux slaves sur le vieil Occident accablé de lassitude.
Ce Dévorateur des âmes est si formidable, dans sa lente mais invincible progression, que toutes les autres menaces de la météorologie politique ou sociale commencent d'apparaître comme rien devant cette Menace théophanique, dont voici l'épouvantante et trilogique formule inscrite en bâtardes de feu sur le pennon noir du Nihilisme triomphant:
De quel avenir parlent-ils donc, ces espérants à rebours, ces excavateurs du néant humain? Ils ne s'arrangent pas des fins dernières notifiées par le catholicisme et protestent avec rage contre l'intolérable déni de justice d'une imbécile évasion de l'âme pensante dans la matière.
Quoi donc, alors? Nul ne peut le dire, et jamais la pauvre mécanique raisonnable n'avait enduré les affres d'une telle agonie. On s'est raccroché autant qu'on l'a pu, on a essayé de toutes les amarres et de tous les crampons du rationalisme ou du mysticisme humanitaire, pour ne pas tomber jusque-là. Tout vésicatoire philosophique, supposé capable de ressusciter un instant le souffle de l'Espérance, a été appliqué à cette phthisique, depuis l'hiérophante Saint-Simon qui parlait de rédemption jusqu'au patriarche des nihilistes, Alexandre Herzen, qui en parlait aussi.
«Prêchez la bonne nouvelle de la mort, dit ce dernier, montrez aux hommes chaque nouvelle plaie sur la poitrine du vieux monde, chaque progrès de la destruction; indiquez la décrépitude de ses principes, la superficialité de ses efforts, montrez qu'il ne peut guérir, qu'il n'a ni soutien, ni foi en lui-même, que personne ne l'aime réellement, qu'il se maintient par des mésentendus; montrez que chacune de ses victoires est un coup qu'il se porte; prêchez la Mort comme bonne nouvelle, comme annonce de la prochaine RÉDEMPTION.»
Tel est le gravitant Absolu de doctrine que nul cric religieux ne déplacera jamais plus!
Négation absolue de tout bien présent et certitude absolue de récupérer l'Éden après l'universelle destruction. Enthymème délateur du néant de la vie par le néant de la mort, dernier acculement de l'Orgueil, sommant une suprême fois l'X de la Justice, au nom de toute la douleur terrestre, d'accorder enfin autre chose que le simulacre d'une rédemption ou de raturer, – comme un solécisme, – en même temps que la malheureuse race humaine, l'inexpiable Infini de notre nature!
Cette pensée terrible, cette convoitise de derrière le cœur , s'est jetée sur la société moderne et l'a enveloppée comme un poulpe. Les plus myopes esprits commencent à comprendre qu'elle est en train de confectionner un fameux cadavre, – le cadavre même de la Civilisation! – aussi grand que cinquante peuples, dont les chiens sans Dieu se préparent à ronger le crâne en Occident, pendant que ses pieds putréfiés répandront la peste au fond de l'Orient!
Expectans, expectavi , attendre en attendant. Les mille ans du Moyen Âge ont chanté cela. L'Église a continué de le chanter depuis l'égorgement du Moyen Âge par les savantasses bourgeois de la Renaissance, comme si rien n'avait changé de ce qui pouvait donner un peu de patience, et, maintenant, on en a tout à fait assez.
Attendre cinquante siècles à la marge enluminée d'un livre d'heures saturé de poésie, comme un de ces expectants patriarches, au sourire fidèle, qui regardent sempiternellement pousser des cèdres sortis de leur ventre, passe encore.
Mais attendre sur un trottoir venu de Sodome, en plein milieu de la retape électorale, dans le voisinage immédiat de l' Américain ou de Tortoni, avec la crainte ridicule de mettre le pied dans la figure d'un premier ministre ou d'un chroniqueur, c'est décidément au-dessus des forces d'un homme!
C'est pourquoi tout ce qui a quelque quantité virile, depuis une trentaine d'années, se précipite éperdûment au désespoir. Cela fait toute une littérature qui est véritablement une littérature de désespérés. C'est comme une loi toute despotique à laquelle il ne semble pas qu'aucun plausible poète puisse désormais échapper.
Il ne faut pas chercher cette situation inouïe des âmes supérieures en un autre point de l'histoire que cette fin de siècle, où le mépris de toute transcendance intellectuelle ou morale est précisément arrivé à une sorte de contrefaçon du miracle.
Antérieurement à Baudelaire, on le sait trop, il y avait eu lord Byron, Chateaubriand, Lamartine, Musset, postiches lamentateurs qui trempèrent la soupe de leur gloire avec les incontinentes larmes d'une mélancolie bonne fille qui leur partageait ses faveurs.
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