Maurice Barrès - Un jardin sur l'Oronte
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- Название:Un jardin sur l'Oronte
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L'Émir fut flatté de cette angoisse qu'elle éprouvait à paraître devant un étranger, et l'imprudent ne désira que davantage obtenir d'elle ce qu'il lui fallait pour l'instant ajourner. Quant au jeune chrétien, il songeait en lui-même: «L'inconnu qui pleure, à la tombée du soir, en écoutant le muezzin, est plus près de ce haut chanteur inconnu que ce musulman du cœur de cette femme qu'il prendra cette nuit dans ses bras. Sans illusion d'espoir, je veux qu'elle agisse sur mon âme et qu'elle y fasse prévaloir mes parties les meilleures.»
Il comprenait qu'il avait entendu un chant magique et pour la vie subi une toute-puissante fascination.
IV
L'Émir n'épuisait pas sa satisfaction de l'éblouissement du jeune chrétien:
– Songe, lui disait-il, aux milliers de roses qu'il fallut presser pour obtenir une goutte d'un tel parfum! Ses mère et grand'-mères ont toujours vécu dans le sérail des rois; si haut que la mémoire remonte, elle a pour aïeux les chefs qui commandaient à Damas, à Homs, à Hamah, et l'Asie ne peut rien fournir de mieux. C'est une réussite qu'après nous, plus jamais, aucun homme ne reverra. Mais de la roseraie où Allah fit cette vendange, une douzaine d'autres jeunes femmes que je possède exhalent le parfum. Je puis te les montrer. Écoute, reste avec nous, je t'en donnerai une à respirer.
Guillaume avoua qu'il ne pensait plus à partir.
Alors l'Émir l'embrassa et lui dit:
– Ami chrétien, rentre dans ta maison, et dès ce soir tu verras venir celle que l'on a choisie pour toi, une toute jeune beauté qui n'a pas encore éprouvé la vie, mais en qui la sagesse habite.
Guillaume ressentait bien quelque remords de laisser repartir ses compagnons et de demeurer en païennerie, mais sa mission était remplie, la paix signée. Chose étrange, sa foi n'avait jamais été plus vive que dans ce moment. «Voilà seulement, se disait-il, que je me fais une idée de ce que sont les anges. Il n'est rien de difficile que je ne sois prêt à exécuter pour prendre place dans la vie éternelle auprès de cette Sarrasinoise qui, j'ignore comment, ne peut pas manquer de mériter d'être sauvée.»
Il méditait ainsi, quand une chaise à porteurs s'arrêta devant sa maison et qu'un grand nègre en tira à bout de bras et lui porta jusque sur son divan une charmante fille, rieuse et courtoise, sans rien lui dire que:
– Isabelle, de la part de l'Émir.
Quand ils furent seuls, celle-ci lui fit son compliment:
– Dans le sérail, on m'appelle la savante. Je serai donc Isabelle, pour votre plaisir, – Isabelle la savante, pour vos plus hautes joies. Il m'est permis de vous l'avouer, c'est une meilleure que moi qui m'envoie. Celle dont je viens veut que ma voix, mon visage et mes complaisances vous servent, et qu'en les accueillant vous y trouviez un gage de sympathie. Je la quitte et je peux à chaque heure la rejoindre. Je pense que vous autoriserez qu'entre elle et moi jamais il n'y ait de secret, et vous ne direz pas que je vous ai trahi, si je lui confie nos propos, nos actions et lui donne un regard sur notre intimité.
– Mais d'elle, Isabelle, ne puis-je rien savoir?
– Et pourquoi donc, Seigneur?
– Je pourrai l'entendre, la voir, m'avancer dans son amitié?
– Elle en a le désir et en créera les moyens. Elle demande que vous lui soyez entièrement attaché d'esprit, et que vous laissiez tout autre soin que de lui plaire. Elle ne perdra pas de vue votre fortune et la conduira avec plus d'application que vous-même. Personne ne peut lui résister. C'est une abeille, petite et pleine de miel, qui vole avec un terrible aiguillon.
– Je crains de mal entendre et de m'égarer dans des ruses de filles cruelles qui se moquent d'un étranger.
– Votre crainte même, elle l'a prévue. Tout ce qui vous trouble, elle sait que vous êtes en train de me le dire. Elle m'a donné ses instructions. «Prends-le dans tes bras, m'a-t-elle commandé, et murmure-lui à l'oreille que nous avons modifié le proverbe. Le proverbe affirme qu'entre la coupe et les lèvres il y a la mort. Mais nous disons qu'entre la coupe et les lèvres, il y a Isabelle, – Isabelle qui vient passer avec toi des nuits de plaisir en causant de tes amours impossibles.
V
Guillaume, tout rempli du chant et de la beauté de la Sarrasine, et qui ne pouvait penser à rien d'autre, questionnait chaque nuit Isabelle sans qu'elle se lassât de répondre.
Il craignait que les deux femmes ne le jugeassent mal.
– Vous trouvez peut-être déplaisant, lui disait-il, que je laisse ainsi repartir les miens et que je demeure dans Qalaat où je suis un étranger? J'ai peur que votre reine ne me croie un mauvais garçon, capable de se laisser séduire par le luxe et l'oisiveté. Dites-lui bien que c'est une pensée irrésistible qui m'empêche de m'en retourner avec mes compagnons. Je crois que je mourrais. Pensez-vous qu'elle me mésestime et nie soupçonne de manquer à ma religion? Toute religion nous commande de nous modeler sur les personnes célestes, et celles d'ici sont les meilleures que j'aie vues.
– Laissez, petit chrétien! lui répondait-elle en riant. Ma maîtresse serait contente que vous eussiez quitté votre religion pour elle, et vous en ferait changer trente-six fois pour s'assurer de sa force.
– Ses actes sont donc calculés?
– Tu vois comment elle a su prouver à l'Émir que les chants qu'elle lui offre sont plus puissants que les divertissements chrétiens. C'est décisif qu'après l'avoir entendue tu ne désires plus retourner à ce que la veille tu préférais à tout.
«Ah! pensa le jeune homme avec tristesse, elle est habile.»
Isabelle regardait avec autant d'étonnement que d'amitié les yeux de feu de ce jeune étranger, car elle n'avait pas jusqu'alors l'idée que l'on pût voir dans une femme un être surnaturel.
– Ne pourrai-je pas un jour causer avec cette divinité? lui disait-il.
– Si fait, petit chrétien, mais en attendant je te peins à elle avec les plus jolies couleurs, et sache qu'elle m'écoute avec curiosité, car le poète l'a dit: «La cage a beau être couverte de peintures et d'ornements, l'oiseau cherche des yeux une ouverture!»
Il en revenait toujours à son désir de l'approcher et de l'entendre.
– Ne sois pas malheureux, lui répondait la jeune incendiaire. Cela viendra quelque jour. Tu nous verras, le soir, à l'heure des jardins, quand nous sommes toutes assises autour d'elle et tu diras avec le poète: «Est-ce de la poussière de musc semée autour d'une pelouse, ou sont-ce des violettes répandues au pied d'une rose?» Quand cela sera? Eh! laisse-toi conduire. Elle agit comme les péris par des mouvements gracieux et sans violence, et rien ne résiste à sa magie.
Peu de temps après, l'Émir chargea Guillaume d'un service qui l'obligeait à le rejoindre dans les kiosques et à traverser fréquemment les jardins.
Isabelle s'arrangea un jour pour qu'il y passât au moment où tout le harem s'y tenait. C'était aux heures douces du soir, sous le verger, une fête d'Asie. Le jardin de fleurs était devenu un paradis de filles. Toutes ces dames musulmanes, vêtues de soies éclatantes, couvertes de voiles de couleurs, chaussées de brodequins dorés, parées de colliers, de fards et d'odeurs, les unes marchant avec fierté comme des paons sur les pelouses, d'autres légères comme des gazelles, la plupart assises sous un cèdre, entouraient la Sarrasine. Des oiseaux de paradis autour d'un jeune aiglon. Elles mangeaient des sucreries et jouaient au trictrac, tandis que des colombes et des perdrix rouges sautillaient et picoraient autour d'elles et que des musiciens groupés à une petite distance de leur cercle éclatant, modulaient l'air fameux: «Sous les roses on joue de la harpe, sous le cyprès la flûte soupire, sous les jasmins, on récite les poèmes immortels et sous les jonquilles on cause d'amour.» Le vent s'était fait magicien et mêlait les couleurs, les parfums, les rires et la musique. Isabelle vint à la rencontre de Guillaume et le conduisit par la main à la Sarrasine. Il se fit un grand silence de tout le jardin. Pour voir le jeune homme, toutes les beautés s'étaient rapprochées, comme des biches si l'on apporte à l'une d'elles un gâteau, et se tenaient maintenant immobiles autour de leur reine, comme les pétales de la tulipe autour de son cœur noir. Et celle-ci lui dit:
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