Maurice Barrès - Un jardin sur l'Oronte
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- Название:Un jardin sur l'Oronte
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II
Le lendemain soir, l'Émir, quand la lune mettait son mystère sur les feuillages, conduisit Guillaume à travers les jardins, dont nul n'avait jamais obtenu l'entrée à ces heures de nuit. Les roses dormaient sur les rosiers et, près des roses, les rossignols, et dans les kiosques veillaient les sultanes. Ces minces petites lumières, le parfum des fleurs et le silence faisaient une si violente promesse de bonheur que l'on sentait qu'il allait éclater quelque enchantement.
Les deux hommes s'assirent sur des tapis, au-dessous d'un balcon obscur qu'enveloppaient de longues glycines. On entendit un bruissement de plantes et de soies froissées, puis une voix saisissante s'éleva:
«La rose, dans sa brève saison, se hausse par-dessus les clôtures, et le rossignol l'émerveille en lui racontant l'univers… Rose fortunée de courir le monde, en esprit, sur l'aile du rossignol! Moi, j'ignore les voyages, les périls, l'étonnement, et si la rose tient ses couleurs des blessures du rossignol, nul cœur, devant moi, ne saigne.»
Il y eut un silence plein de ténèbres et de parfum, et puis la voix reprit:
«Les fleurs ont-elles vécu avant que le maître ait passé? Dans les jardins déserts et sur les tapis éclatants, que de proie pour la douleur et pour l'amour!»
Quand la musulmane chantait, les paroles, pourtant si tendres, faisaient la moindre importance de cet enchantement. Mais un cœur fier éclatait, une eau fraîche jaillissait, sur des mains brûlantes de fièvre. Elle murmurait des cris insensés qui enthousiasment le sang: «je suis vivante», ou bien «je suis reconnaissante», et les mots «jeunesse» et «mourir», et l'on était épouvanté de se sentir ravi d'une mortelle poésie. Après chaque strophe, elle avait une pause, un temps de rêverie, puis une sorte de gémissement, en notes vagues, et suspendait de se raconter pour qu'on suivît mieux son sillage, comme la fusée, à mi-route des étoiles, épanouit son cœur brûlant et retombe en gerbe de feu.
– Eh quoi! se disait le jeune homme, serions-nous deux dans le monde?
Ce n'était pas des confidences qu'elle murmurait, ce soir, aux étoiles. Ce n'était aucun appel, ces cadences caressantes, mais à ciel ouvert les états d'une conscience brûlant au fond du harem. Les mots mal discrets, sa voix les enveloppait d'un tendre mystère. Jamais elle ne désignait tout droit un sentiment; elle l'entourait, le dessinait, comme font les pas d'une danseuse, et le jetait de ses deux mains tout vif dans les âmes. Par cette chaude nuit violette, son chant soulevait des mousselines, lamées d'or et d'argent, pour découvrir, croyait-on, les heures secrètes d'une jeune femme, mais déjà il s'enfuyait, et sa confidence, toujours reprise et refusée, en mêlant à d'extrêmes douceurs des minutes d'irritation, blessait mortellement le cœur.
Sans lassitude, la Sarrasine, multipliant ses thèmes dans la nuit, égrena sur la roseraie le rosaire de ses nocturnes. A la fois chaste et brûlante, elle montait de la langueur au délire, pour redescendre au soupir, et parfois endolorie comme un papillon dans les mailles d'un filet, d'autres fois guerrière et prête à tuer, elle faisait jaillir du ciel et de la terre tout ce qu'ils peuvent contenir de pathétique voluptueux.
«Elle va mourir, pensait le jeune homme. On a vu des rossignols expirer dans leur cantilène. Comment une telle force ne brise-t-elle pas un gosier de femme! Est-ce donc un monstre qui palpite sous ces glycines du balcon?»
III
Cette soirée transforma le jeune homme. Ces palais, leurs richesses, leurs eaux fraîchissantes, leur éclat, qu'il avait jusqu'alors admirés d'un cœur assez atone, reçurent un sens de la volupté que la Sarrasine en pouvait ressentir, et dans ces jardins pleins d'ennui, les roses, les lis et les cyprès s'humanisèrent d'une espèce de parenté avec cette fée. De son côté l'Émir éprouva un renouveau de plaisir à constater sur cet étranger la puissance de sa merveille secrète, et quand Guillaume lui dit: «Seigneur, tandis que cette péri chantait, j'ai compris comment ceux qui meurent sans péché ne se lassent jamais des harpes du paradis», l'imprudent, touché de folie, se laissa aller à répondre:
– Ah! si tu la voyais!
Une si folle exclamation prouve combien les mœurs de l'Islam s'étaient relâchées en Syrie, au voisinage des chrétiens. Mais l'on peut croire aussi que la Sarrasine avait manœuvré pour mettre une distraction dans la monotonie des heures du harem.
Guillaume essaya d'éviter une entrevue qu'il craignait et désirait. Certains mots de ce chant céleste étaient venus le blesser comme les coups d'une lance d'argent. «Chez ma mère et chez mes sœurs, qui ressemblaient à des religieuses, il y avait, se disait-il, quelque chose de cette douceur de voix et de ce ressort de l'âme, et dans mon église d'enfance les hymnes montaient parfois sous les voûtes avec cette véhémence, qui donne envie de mourir. Alors comment se fait-il que j'éprouve à l'idée de voir cette dame une sorte de crainte sacrée?»
Il dut céder à son hôte et à la fatalité.
Une après-midi, Guillaume, sous les arcades d'une cour intérieure, attendit avec l'Émir que la Sarrasine parût. Il eût voulu, agenouillé dans l'ombre, et sa figure dans les mains, admirer sans être vu ce cantique vivant. Enfin, il y eut, sur les dalles, le piétinement d'un groupe de femmes, et les tentures écartées, l'ange du désir apparut à visage découvert. Ce fut comme si l'on étalait à nu devant le jeune homme les secrets de son propre cœur. La figure de cette élue, ainsi qu'avait fait son chant, le révéla à lui-même, et le conduisit aux sources de sa vie: il crut voir paraître, avec des visages de beauté et de bonté, toute la suite de femmes dont il était issu et les étoiles que ses plus secrets désirs appelaient.
– C'est ma sœur du ciel, se dit-il, et je l'aurais aimée avec une plaie sur la joue.
Ses voiles étaient brodés de grandes glycines et son écharpe peinte. Son visage et tout son être exprimaient la même mélodie que son chant, sans doute la musique d'une âme faite d'amour et de grâce, et dont la flamme immortelle jaillissait de ses grands yeux. Ses petits seins et tout son corps se dessinaient sous une tunique d'azur et de cramoisi, dans un gilet d'or, boutonné par de grosses perles, au-dessus d'une ceinture de gaze, et de larges pantalons de soie orange serraient sa cheville où jouait un anneau d'or.
Elle répandait autour d'elle une joie étincelante, aussitôt suivie du mélancolique sentiment que nulle minute ne peut être fixée. Et par ce chemin de tristesse on pénétrait jusqu'aux mondes qu'elle portait dans son cœur. Mais comment le jeune chrétien se fût-il orienté dans ce ciel de lumière, quand il était submergé sous les songes d'amour et les désirs de mort?
Il crut voir du fond de son rêve, le sang lui bourdonnant aux tempes et au cœur, l'Émir qui voulait qu'elle chantât, tandis qu'elle, debout, les yeux baissés et semblant fermer ses paupières sur une image frémissante, restait plusieurs minutes à répéter en esprit sa chanson pour elle seule. Il la contemplait. Elle assemblait ses forces et faisait le plein dans son cœur. On eût dit un aiglon qui va risquer son premier vol. Quelle présence de la jeunesse, de la beauté et de tout ce qu'il y a de pur dans le monde! Son sourire d'azur et d'argent avait l'éclat de la mer, le matin, quand elle se brise au rivage du Liban. Deux femmes debout derrière elle semblaient prêtes à la retenir, soit qu'elle s'évanouît, soit qu'elle voulût regagner trop tôt le ciel des péris, et avec des mots de nourrice l'encourageaient, tandis qu'elle paraissait dire:
«Je ne puis pas, vous voyez bien que je vais mourir!» Et ses poignets, ses petites mains aux ongles roses avaient autant d'expression que son visage pour révéler la timidité de son âme. Enfin elle s'approcha, et, s'appuyant sur l'épaule de son maître, le pria sans paroles qu'il la dispensât de chanter.
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