René Desgenettes - Histoire Médicale de l'Armée d'Orient. Volume 2
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- Название:Histoire Médicale de l'Armée d'Orient. Volume 2
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Histoire Médicale de l'Armée d'Orient. Volume 2: краткое содержание, описание и аннотация
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Les saignées locales, que nous n'avons pu administrer jusqu'ici, pourraient l'être d'une manière plus sûre et non moins avantageuse; du moins avons-nous en notre faveur l'exemple des habitants du pays qui les pratiquent avec succès au grand angle de l'œil: dans cette maladie elles modéreraient du moins la violence des symptômes, lorsque l'inflammation est pleinement établie, et qu'elle doit nécessairement parcourir toutes ses périodes. Jusqu'ici nous nous sommes bornés à éloigner de l'œil toutes causes irritantes, et surtout la lumière. Lorsque les douleurs sont très vives, nous appliquons quelques substances émollientes, mais avec ménagement, parce que le relâchement qu'elles introduisent rend l'engorgement très opiniâtre, et retarde beaucoup la guérison. L'application d'un vésicatoire derrière la nuque est d'ailleurs plus avantageuse dans ce cas, surtout lorsque la douleur n'est pas bornée à l'œil, et qu'elle occupe la plus grande partie de la tête. Dès que l'inflammation commence à diminuer d'intensité, nous en venons à l'usage des collyres résolutifs que nous rendons de plus en plus forts, et avec lesquels nous achevons la cure.
Lorsqu'on a reconnu par les signes ordinaires que l'ophtalmie est gastrique, il faut en venir le plus tôt possible aux évacuants. J'ai déjà observé que le premier émétique n'avait souvent d'autre effet que de rendre la gastricité plus manifeste: il est donc nécessaire, pour obtenir le succès qu'on en attend, d'en administrer un second; souvent même on est obligé d'évacuer par le bas; et alors je fais ajouter avec avantage aux purgatifs que je prescris quelques grains de jalap. Cette observation se renouvelle chaque jour dans les maladies gastriques avec affection d'un organe particulier; elles exigent les évacuants les plus énergiques, à moins que la nature de l'organe ne les contre-indique. Dans l'ophtalmie dont il est ici question la gastricité n'est quelquefois qu'un symptôme qui complique la maladie principale, et celle-ci suit son cours ordinaire après la destruction de la première: on doit alors employer le traitement indiqué plus haut.
Dans la troisième espèce d'ophtalmie que j'ai décrite, à l'usage des fortifiants à l'intérieur je mêle celui des antispasmodiques externes: je n'en ai pas employé de plus puissants que les vésicatoires, qui doivent donc jouer dans ce cas le principal rôle, tandis que dans l'ophtalmie, essentiellement inflammatoire, leur utilité n'est qu'indirecte. Leur succès est plus complet lorsqu'on les applique derrière les deux oreilles: c'est aussi cet endroit que choisissent les Égyptiens lorsqu'ils ont recours au feu dans les ophtalmies anciennes et les autres maux d'yeux invétérés.
NOTICE
Sur la topographie de Ménoùf, dans le Delta. Par le citoyen CARRIÉ, médecin ordinaire de l'armée
Ménoùf, capitale de Ménoùfyéz, est situé sur le bord d'un canal autrefois navigable, mais qui a cessé de l'être, parce que l'on a été obligé de faire une forte digue à trois lieues de distance de cette ville, pour retenir les eaux qui s'y jetaient en trop grande abondance, et qui nuisaient par là à l'arrosement des terres sur la branche de Damiette. Ce canal baigne les murs de Ménoùf du midi à l'ouest.
Ménoùf est mal bâti: on n'y voit que de très petites maisons: les rues sont mal percées, comme dans toute l'Égypte; il y a comparativement peu de ruines.
Autour des murs de la ville, il y a en quelque sorte une autre enceinte de monticules formés de débris et de terres transportées, et qui limitent tellement la vue, qu'à l'est et à l'ouest on n'aperçoit rien au-delà avant de les avoir dépassés.
En arrivant par la porte du Midi, on trouve un canal où l'eau croupit, et qui n'est distant de celui dont j'ai parlé ci-dessus que de deux ou trois toises; cet intervalle sert de chemin pour se rendre dans la plaine. Vient ensuite un santon situé sur une élévation au bas de laquelle, et tout près du grand canal, il y a une vieille mosquée. À la droite de ladite porte, en gagnant l'est, il y a plusieurs bassins destinés à faire rouir le lin, et dont le voisinage est aussi désagréable qu'il est peu sûr.
Au sud-quart-est, est un cimetière, et à sa droite des bassins destinés à l'usage ci-dessus énoncé. À l'est on trouve encore de semblables bassins totalement dégradés et abandonnés, et remplis en partie d'eau stagnante.
Le nord n'offre rien de remarquable; on y aperçoit seulement, à côté d'un mauvais puits un petit bois de palmiers, qui paraît par sa position avoir fait partie d'un jardin dont les autres arbres ont disparu depuis notre arrivée, pour servir de combustible.
Le long de l'ouest à quelque distance de la ville, coule le canal de Ménoùf, qui s'en écarte toujours à mesure qu'il se rapproche du nord: on y remarque encore un cimetière et les ruines d'une vieille mosquée qui renferme dans son enceinte des santons épars, environnés de quelques arbres.
Au sud-quart-ouest, est un autre bois de palmiers; il a aussi quelques santons.
On ne voit point de jardins dans Ménoùf et aux environs, tandis qu'il y en a dans tous les villages circonvoisins: ainsi tous les fruits qui s'y vendent, excepté les dattes et quelques herbes potagères, viennent de l'extérieur.
Les grains qui se récoltent dans la campagne voisine sont le froment, l'orge, le maïs, qu'ils nomment dourah , les fèves, les lentilles, et les lupins: je n'en ai point observé d'autres. Le maïs, qui est la seule récolte que j'y aie vue, vient dans l'espace de soixante-dix à quatre-vingt jours.
On y sème des pastèques, des concombres et des melons, mais en petite quantité.
Les animaux qui servent à la culture sont les bœufs, les buffles, les chameaux, les chevaux, et les ânes. Les chevaux sont les moins employés à cet usage.
Ménoùf est environné d'eau pendant l'inondation du Nil; mais elle y séjourne peu de temps, si ce n'est dans les lieux que j'ai indiqués. C'est sans doute pour cela que cette ville est assez saine, surtout dans la partie du nord. Il faut aussi remarquer qu'elle se trouve à l'abri des vents méridionaux, et qu'elle est rafraîchie par ceux du nord et du nord-ouest.
La population n'est que de quatre à cinq mille habitants, quoiqu'on la porte communément à plus du double.
Les maladies régnantes sont en général les mêmes que celles qui affligent le reste de l'Égypte. La peste, suivant ce que m'ont rapporté plusieurs habitants, n'exerce pas de grands ravages; elle enlève peu de monde, et on ne compta que quarante morts l'année dernière: souvent le nombre est moins considérable.
Les mœurs, les usages, la manière de vivre des habitants de Ménoùf, ne m'ont présenté aucunes particularités, ou bien je n'ai pas été à même de les observer.
L'eau du Nil est la boisson ordinaire.
Les hommes qui cultivent la terre sont secs et robustes, les hommes qui exercent des métiers sédentaires, les tisserands surtout, qui sont très nombreux, sont gras. On fait, mal à propos, dans ces contrées, beaucoup de cas de l'embonpoint même excessif.
Les enfants, jusqu'à l'âge de cinq à six ans, sont maigres et languissants; ils ont le teint pâle ou jaunâtre, la figure quelquefois bouffie, le ventre tuméfié; ce qui provient de l'engorgement des glandes mésentériques. On doit attribuer cet état à la nourriture indigeste que les mères leur donnent pendant leur allaitement, et après qu'elles les ont sevrés. Ce mauvais régime est une des causes remarquables de la grande mortalité des enfants, qui serait vraiment effrayante, et menacerait d'affaiblissement et d'extinction la population entière, sans l'extrême fécondité des mères, d'où il résulte une balance encore prépondérante en faveur de la vie. Ceux qui répandraient en Égypte des principes sages sur l'éducation physique des enfants, et qui parviendraient à pouvoir les faire adopter et réduire en pratique, rendraient un grand service à l'espèce humaine.
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