Théophile Gautier - Voyage en Espagne
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Bordeaux a beaucoup de ressemblance avec Versailles pour le goût des bâtiments: on voit qu'on a été préoccupé de cette idée de dépasser Paris on grandeur; les rues sont plus larges, les maisons plus vastes, tas appartements plus hauts. Le théâtre a des dimensions énormes; c'est l'Odéon fondu dans la Bourse. Mais les habitants ont de la peine à remplir leur ville; ils font tout ce qu'ils peuvent pour paraître nombreux, mais toute leur turbulence méridionale ne suffit pas à meubler ces bâtisses disproportionnées; ces hautes fenêtres ont rarement des rideaux, et l'herbe croît mélancoliquement dans les immenses cours. Ce qui anime la ville, ce sont les grisettes et les femmes du peuple, elles sont réellement très-jolies: presque toutes ont le nez droit, les joues sans pommettes, de grands yeux noirs dans un ovale pâle d'un effet charmant. Leur coiffure est très-originale; elle se compose d'un madras de couleurs éclatantes, posé à la façon des créoles, très en arrière, et contenant les cheveux qui tombent assez bas sur la nuque; le reste de l'ajustement consiste en un grand châle droit qui va jusqu'aux talons, et une robe d'indienne à longs plis. Ces femmes ont la démarche alerte et vive, la taille souple et cambrée, naturellement fine. Elles portent sur leur tête les paniers, les paquets et les cruches d'eau qui, par parenthèse, sont d'une forme très-élégante. Avec leur amphore sur la tête, leur costume à plis droits, on les prendrait pour des filles grecques et des princesses Nausicaa allant à la fontaine.
La cathédrale, construite par les Anglais, est assez belle; le portail renferme des statues d'évêques de grandeur naturelle, d'une exécution beaucoup plus vraie et plus étudiée que les statues gothiques ordinaires, qui sont traitées en arabesque et complètement sacrifiées aux exigences de l'architecture. En visitant l'église, j'aperçus, posée contre le mur, la magnifique copie du Christ flagellé de Riesener, d'après Titien, elle attendait un cadre. De la cathédrale, nous nous rendîmes, mon compagnon et moi, à la tour Saint-Michel, où se trouve un caveau qui a la propriété de momifier les corps qu'on y dépose.
Le dernier étage de la tour est occupé par le gardien et sa famille qui font leur cuisine à l'entrée du caveau et vivent là dans la familiarité la plus intime avec leurs affreux voisins; l'homme prit une lanterne, et nous descendîmes par un escalier en spirale, aux marches usées, dans la salle funèbre. Les morts, au nombre de quarante environ, sont rangés debout autour du caveau et adossés contre la muraille; cette attitude perpendiculaire, qui contraste avec l'horizontalité habituelle des cadavres, leur donne une apparence de vie fantasmatique très effrayante, surtout à la lumière jaune et tremblante de la lanterne qui oscille dans la main du guide et déplace les ombres d'un instant à l'autre.
L'imagination des poëtes et des peintres n'a jamais produit de cauchemar plus horrible; les caprices les plus monstrueux de Goya, les délires de Louis Boulanger, les diableries de Callot et de Teniers ne sont rien à côté de cela, et tous les faiseurs de ballades fantastiques sont dépassés. Il n'est jamais sorti de la nuit allemande de plus abominables spectres; ils sont dignes de figurer au sabbat du Brocken avec les sorcières de Faust.
Ce sont des figures contournées, grimaçantes, des crânes à demi pelés, des flancs entr'ouverts, qui laissent voir, à travers le grillage des côtes, des poumons desséchés et flétris comme des éponges: ici la chair s'est réduite en poudre et l'os perce; là, n'étant plus soutenue par les fibres du tissu cellulaire, la peau parcheminée flotte autour du squelette comme un second suaire; aucune de ces têtes n'a le calme impassible que la mort imprime comme un cachet suprême à tous ceux qu'elle touche; les bouches bâillent affreusement comme si elles étaient contractées par l'incommensurable ennui de l'éternité, ou ricanent de ce rire sardonique du néant qui se moque de la vie; les mâchoires sont disloquées, les muscles du cou gonflés; les poings se crispent furieusement; les épines dorsales se cambrent avec des torsions désespérées. On dirait qu'ils sont irrités d'avoir été tirés de leurs tombes et troublés dans leur sommeil par la curiosité profane.
Le gardien nous montra un général tué en duel, – la blessure, large bouche aux lèvres bleues qui rit à son côté, se distingue parfaitement, – un portefaix qui expira subitement en levant un poids énorme, une négresse qui n'est pas beaucoup plus noire que les blanches placées près d'elle, une femme qui a encore toutes ses dents et la langue presque fraîche, puis une famille empoisonnée par des champignons, et, pour suprême horreur, un petit garçon qui, selon toute apparence, doit avoir été enterré vivant.
Cette figure est sublime de douleur et de désespoir; jamais l'expression de la souffrance humaine n'a été portée plus loin: les ongles s'enfoncent dans la paume des mains; les nerfs sont tendus comme des cordes de violon sur le chevalet; les genoux font des angles convulsifs; la tête se rejette violemment en arrière; le pauvre petit, par un effort inouï, s'est retourné dans son cercueil.
L'endroit où ces morts sont réunis est un caveau à voûte surbaissée; le sol, d'une élasticité suspecte, est composé d'un détritus humain de quinze pieds de profondeur. Au milieu s'élève une pyramide de débris plus ou moins bien conservés; ces momies exhalent une odeur fade et poussiéreuse, plus désagréable que les âcres parfums du bitume et du natrum égyptien; il y en a qui sont là depuis deux ou trois cents ans, d'autres depuis soixante ans seulement; la toile de leur chemise ou de leur suaire est encore assez bien conservée.
En sortant de là, nous allâmes voir le beffroi, composé de deux tours réunies à leur faîte par un balcon d'un goût original et pittoresque, puis l'église de Sainte-Croix, à côté de l'hospice des vieillards, bâtiment à pleins cintres, à colonnes torses, à rinceaux découpés en grecques tout à fait dans le style byzantin. Le portail est enrichi d'une multitude de groupes qui exécutent assez effrontément le précepte: Crescite et multiplicamini . Heureusement que les arabesques efflorescentes et touffues dissimulent ce que cette manière de rendre l'esprit du texte divin pourrait avoir de bizarre.
Le musée, situé dans le magnifique hôtel de la mairie, renferme une belle collection de plâtres et un grand nombre de tableaux remarquables, entre autres deux petits cadres de Béga qui sont deux perles inestimables: c'est la chaleur et la liberté d'Adrien Brauwer avec la finesse et le précieux de Teniers; il y a aussi des Ostade d'une grande délicatesse, des Tiepolo du goût le plus baroque et le plus fantastique, des Jordaens, des Van Dyck et un tableau gothique qui doit être du Ghirlandajo ou du Fiesole: le musée de Paris ne possède rien en fait d'art du moyen âge qui vaille cette peinture; seulement il est impossible d'accrocher des tableaux avec moins de goût et de discernement; les meilleures places sont occupées par d'énormes croûtes de l'école moderne du temps de Guérin et de Léthiers.
Le port est encombré de vaisseaux de toutes nations et de différents tonnages; dans la brume du crépuscule, on dirait une multitude de cathédrales à la dérive, car rien ne ressemble plus à une église qu'un vaisseau avec ses mâts élancés en flèches, et les découpures enchevêtrées de ses cordages. Pour finir la journée, nous entrâmes au Grand-Théâtre. Notre conscience nous force de dire qu'il était plein, et cependant on jouait la Dame Blanche qui est loin d'être une nouveauté; la salle est presque de la même dimension que celle de l'Opéra de Paris, mais beaucoup moins ornée. Les acteurs chantaient aussi faux qu'au véritable Opéra-Comique.
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