Arthur Gobineau - Nouvelles Asiatiques
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Quand midi sonna, Omm-Djéhâne, ayant sans peine quitté son logis, attendu que les danseuses, rentrées par la grâce de Dieu, n'avaient eu rien de plus pressé comme de plus nécessaire que de chercher le repos de leurs lits, Omm-Djéhâne avait pris des rues détournées, et étant arrivée à la maison de poste, voilée à la façon des femmes tatares, avait frappé discrètement à la porte d'entrée. L'ordonnance d'Assanoff lui avait ouvert: elle avait passé vivement devant le soldat sans lui rien dire; et, lui, jugeant que cette femme était attendue par les officiers, n'avait pas même songer lui adresser une question. La danseuse entra ainsi dans la salle où était Moreno, occupé à boucler sa valise pour le départ, qui allait avoir lieu dans une heure.
Il leva les yeux au bruit, vit la jeune fille, et machinalement chercha du regard Assanoff. Omm-Djéhâne ne lui laissa pas le temps de se trouver embarrassé.
– Monsieur, lui dit-elle, je viens ici chercher le lieutenant Assanoff. Il a dû vous dire que je suis sa cousine, et, comme il ne peut pas manquer d'être confiant, il aura certainement ajouté que j'étais sa fiancée. Ainsi, comme il me paraît absent, permettez-moi de l'attendre.
– Mademoiselle, répondit Moreno froidement, en offrant toutefois une chaise à la nouvelle arrivée, vous avez raison, Assanoff est confiant; je sais que vous êtes sa cousine ou que, du moins, il le croit. Mais, quant à devenir sa fiancée et tout ce qui s'ensuit, dont vous ne me parlez pas, nous n'y sommes pas encore, et je vous engage à changer de visées.
– Pourquoi? monsieur.
– Mademoiselle, vous perdriez Assanoff et sans profit pour vous.
Omm-Djéhâne prit un air agressif.
– Qui dit que je cherche un profit? Assanoff vous a-t-il chargé de me parler comme vous le faites?
Moreno sentit qu'il ne devait pas se laisser emporter par son zèle; il rompit, comme disent les maîtres d'armes, et engagea le fer autrement.
– Voyons, mademoiselle, vous n'êtes pas une personne ordinaire, et il ne faut pas vous avoir regardée longtemps pour lire votre âme dans vos traits. Aimez-vous Assanoff?
– Pas du tout!
Elle avait du mépris plein les yeux.
– Que voulez-vous donc faire de lui?
– Un homme. C'est une femme, c'est un lâche, c'est un ivrogne. Il croit tout ce qu'on lui dit, et je le fais tourner comme je veux. Pourquoi pensez-vous que je puisse l'aimer? Mais il est le fils de mon oncle, l'unique parent qui me reste; je n'entends pas qu'il se déshonore plus longtemps; il me prendra chez lui, je suis sa femme, qui voulez-vous que j'épouse sinon lui? Je le détacherai de ses habitudes honteuses, je le servirai, je le garderai; et, quand il sera tué, ce sera comme un brave, par les ennemis, et je le vengerai.
Moreno fut un peu étonné. Il avait des parents dans les montagnes de Barcelone; mais il ne connaissait ni Catalane, ni Catalan de la force de cette petite femme. Pour lui trouver une rivale digne d'elle, il lui eût fallu remonter jusqu'aux Almogavares, et il n'avait pas le temps de chercher si loin.
– Je vous en prie, mademoiselle, soyons moins vifs. Assanoff ne mérite pas qu'on parle de lui sur ce ton-là; c'est un galant homme, et vous ne l'entraînerez pas à la dérive.
– Qui m'en empêchera?
– Moi!
– Vous?
– Parfaitement!
– Qui êtes-vous donc, vous?
– Juan Moreno, ancien lieutenant aux chasseurs de Ségovie, aujourd'hui cornette aux dragons d'Imérétie, grand serviteur des dames, mais assez entêté.
Il n'avait pas fini qu'il vit briller une lame scintillante à un pouce de sa poitrine. Instinctivement, il étendit le bras et il eut le temps de saisir le poignet d'Omm-Djéhâne, au moment où le couteau affilé lui entrait dans la chair. Il tordit le bras de l'ennemie, la repoussa sans la lâcher (elle-même ne laissa pas tomber son arme); elle le regardait avec des yeux, de tigresse; lui la fixait avec des yeux de lion, car il était en colère, et il la colla violemment contre la muraille:
– Eh bien! mademoiselle, lui dit-il, qu'est-ce que cet enfantillage? Si je n'étais pas celui que je suis, je vous traiterais comme vous le cherchez.
– Qu'est-ce que tu ferais? répliqua impétueusement Omm-Djéhâne.
Moreno se mit à rire et la lâchant tout à coup sans faire le moindre geste qui impliquât l'envie de la désarmer, il lui répondit:
– Je vous embrasserais, mademoiselle; car voilà ce que gagnent les jeunes filles qui se permettent d'agacer les garçons.
En parlant ainsi, il tira son mouchoir de sa poche et l'appuya sur sa poitrine. Le sang coulait fort et tachait sa chemise. Le coup avait été bien appliqué; heureusement il n'avait pas pénétré, sans quoi Moreno aurait mesuré sa longueur sur le plancher sans plus se relever jamais.
Omm-Djéhâne souriait et dit d'un air de triomphe:
– Il ne s'en est pas fallu de beaucoup! une autre fois, j'aurai la main plus sûre.
– Grand merci! Une autre fois je serai sur mes gardes, et remarquez que vous avez gâté tout à fait vos affaires. Arrive, Assanoff, regarde la belle imagination de mademoiselle!
Assanoff était sur le seuil, le visage cramoisi, les yeux hors de la tête. Il venait d'achever son hébétement avec le raki du maître de police, et le ciel voulait que l'ivresse lui eût fait prendre Omm-Djéhâne en horreur.
– Que le diable l'emporte, cette mademoiselle! Qu'est-ce qu'elle a encore fait? Tiens! vois-tu, Omm-Djéhâne, laisse-moi tranquille! Quelles vieilles histoires viens-tu me conter! Est-ce que tu crois que je me soucie du Caucase et des brutes qui l'habitent? Mon père et ma mère? Vois-tu, je te le dis entre nous, c'étaient d'infâmes brigands, et quant à ma tante, ah! la sorcière! Tu ne peux pas nier que c'était une sorcière! D'ailleurs, moi, je veux aller passer l'hiver prochain à Paris! j'irai souper aux plus fameux cafés! je fréquenterai les petits théâtres! Tu viendras avec moi, Moreno! n'est-ce pas, Moreno, tu viendras avec moi! Ah! mon petit frère, ne m'abandonne pas! Allons à l'Opéra! Omm-Djéhâne! tiens, viens, donne-moi le bras! Tu verras là! ah! tu verras là des jeunes personnes qui dansent un peu mieux que toi, je te l'avoue! Écoute! non, viens plus près, que je te dise quelque chose: veux-tu que nous allions chez Mabille?.. Il paraît que c'est tout ce qu'il y a de plus…
On prétend que la fixité du regard de l'homme opère sur les brutes d'une manière merveilleuse, qu'elle les terrifie, les fait reculer et les réduit, en quelque sorte, à néant. Que cela soit vrai ou non, Assanoff ne put soutenir l'expression des yeux que la jeune fille tenait attachés sur les siens; il se tut, puis il tourna à droite et à gauche, cherchant visiblement à se soustraire à un malaise; enfin cette cause nouvelle de désordre achevant de mettre le trouble dans ses facultés, il tomba sur le lit et ne bougea plus. Alors Omm-Djéhâne se tourna vers Moreno et lui dit froidement:
– Monsieur, vous devez être satisfait. Je vois et vous voyez aussi votre ami hors d'état de faire la folie dont vous aviez peur, je vous félicite. C'est un homme encore plus civilisé que je ne le croyais. Il vient de renier son père, il vient de frapper sur la mémoire de la femme qui l'a mis au monde! Vous l'avez entendu insulter sa famille, et ce qu'est son pays à ses yeux, il vous l'a confessé. Pour moi, je ne peux pas deviner pourquoi le ciel nous a épargnés l'un et l'autre, dans la destruction de la tribu; moi qui suis une femme, pour me mettre dans la poitrine le cœur qu'il aurait dû avoir, et lui, en lui donnant la lâcheté dont je n'aurais pas dû rougir! Enfin, les choses sont ainsi; nous ne les changerons pas. Dieu m'en est témoin! Depuis que je me connais, je n'ai jamais eu qu'un désir: celui de le voir, celui-là même qui est là couché, celui qui est là aplati comme une bête immonde! Oui! Dieu le sait! Le sachant vivant, je me répétais dans mes plus grandes souffrances: Tout n'est pas perdu! Rien n'est perdu! Il vit, Mourad! Il viendra à mon aide!.. Je me rappelle, entre autres, une certaine nuit des plus misérables dans ma misérable existence; j'étais seule au fond d'un bois, accroupie entre des racines d'arbres: je n'avais mangé depuis deux jours qu'un morceau de biscuit gâté, jeté par des soldats au bord d'un campement; c'était l'hiver; la neige tombait sur moi. Je consultais mon chapelet, et le sort infaillible me répétait: Tu le reverras! tu le reverras! Et, au fond horrible de mon épouvantable misère, l'espérance me soutenait. Tous les jours, depuis ce temps, je me disais: Je le reverrai! Mais où? mais quand? L'istikharèh me disait que c'était bientôt, que c'était ici. Je suis venue ici. Hier, j'ai été avertie de même. J'étais assurée que le moment approchait et, en vérité, je l'ai vu, le voilà, vous le voyez aussi! Vous qui êtes un Européen, vous êtes fier, sans doute, de ce que vos pareils en ont fait; pour moi, qui ne suis qu'une barbare … vous me permettrez d'être d'un autre avis. Gardez-le donc! Il ne me retrouvera pas au milieu des guerriers de sa nation, il ne combattra pas pour venger son pays, je ne dirai pas pour l'affranchir, je sais que ce n'est plus possible. Il ne protégera pas sa cousine, la dernière, l'unique fille de sa race, il ne la tirera pas de la misère et du désespoir. Non! non! non! Il l'y replonge! Adieu, monsieur, et si la malédiction d'un être faible et qui ne vous avait jamais fait de mal peut être de quelque poids dans la balance de votre destinée, qu'elle y pèse tout ce que…
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