Gustave Flaubert - La tentation de Saint Antoine

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Antoine se ralentit.

Certainement, il n'y a personne dans une détresse aussi profonde! Les coeurs charitables diminuent. On ne me donne plus rien. Mon manteau est usé. Je n'ai pas de sandales, pas même une écuelle! – car, j'ai distribué aux pauvres et à ma famille tout mon bien, sans retenir une obole. Ne serait ce que pour avoir des outils indispensables à mon travail, il me faudrait un peu d'argent. Oh! pas beaucoup! une petite somme!.. je la ménagerais.

Les Pères de Nicée, en robes de pourpre, se tenaient comme des mages, sur des trônes, le long du mur; et on les a régalés dans un banquet, en les comblant d'honneurs, surtout Paphnuce, parce qu'il est borgne et boiteux depuis la persécution de Dioclétien! L'Empereur lui a baisé plusieurs fois son oeil crevé; quelle sottise! Du reste, le Concile avait des membres si infâmes! Un évêque de Scythie, Théophile; un autre de Perse, Jean; un gardeur de bestiaux, Spiridion! Alexandre était trop vieux. Athanase aurait dû montrer plus de douceur aux Ariens, pour en obtenir des concessions!

Est-ce qu'ils en auraient fait! Ils n'ont pas voulu m'entendre! Celui qui parlait contre moi, – un grand jeune homme à barbe frisée, – me lançait, d'un air tranquille, des objections captieuses; et, pendant que je cherchais mes paroles, ils étaient à me regarder avec leurs figures méchantes, en aboyant comme des hyènes. Ah! que ne puis-je les faire exiler tous par l'Empereur, ou plutôt les battre, les écraser, les voir souffrir! Je souffre bien, moi!

Il s'appuie en défaillant contre sa cabane.

C'est d'avoir trop jeûné! mes forces s'en vont. Si je mangeais … une fois seulement, un morceau de viande.

Il entreferme les yeux, avec langueur.

Ah! de la chair rouge … une grappe de raisin qu'on mord!.. du lait caillé qui tremble sur un plat!..

Mais qu'ai-je donc!.. Qu'ai-je donc!.. Je sens mon coeur grossir comme la mer, quand elle se gonfle avant l'orage. Une mollesse infinie m'accable, et l'air chaud me semble rouler le parfum d'une chevelure. Aucune femme n'est venue, cependant?..

Il se tourne vers le petit chemin entre les roches.

C'est par là qu'elles arrivent, balancées dans leurs litières aux bras noirs des eunuques. Elles descendent, et joignant leurs mains chargées d'anneaux, elles s'agenouillent. Elles me racontent leurs inquiétudes. Le besoin d'une volupté surhumaine les torture; elles voudraient mourir, elles ont vu dans leurs songes des Dieux qui les appelaient; – et le bas de leur robe tombe sur mes pieds. Je les repousse. «Oh! non, disent-elles, pas encore! Que dois-je faire!» Toutes les pénitences leur seraient bonnes. Elles demandent les plus rudes, à partager la mienne, à vivre avec moi.

Voilà longtemps que je n'en ai vu! Peut-être qu'il en va venir? pourquoi pas? Si tout à coup … j'allais entendre tinter des clochettes de mulet dans la montagne. Il me semble …

Antoine grimpe sur une roche, à l'entrée du sentier; et il se penche, en dardant ses yeux dans les ténèbres.

Oui! là-bas, tout au fond, une masse remue, comme des gens qui cherchent leur chemin. Elle est là! Ils se trompent.

Appelant:

De ce côté! viens! viens!

L'écho répète: Viens! viens!

Il laisse tomber ses bras, stupéfait.

Quelle honte! Ah! pauvre Antoine!

Et tout de suite, il entend chuchoter: «Pauvre Antoine!»

Quelqu'un? répondez!

Le vent qui passe dans les intervalles des roches fait des modulations; et dans leurs sonorités confuses, il distingue DES VOIX comme si l'air parlait. Elles sont basses, et insinuantes, sifflantes.

LA PREMIÈRE

Veux-tu des femmes?

LA SECONDE

De grands tas d'argent, plutôt!

LA TROISIÈME

Une épée qui reluit?

et LES AUTRES

– Le Peuple entier t'admire!

– Endors-toi!

– Tu les égorgeras, va, tu les égorgeras!

En même temps, les objets se transforment. Au bord de la falaise, le vieux palmier, avec sa touffe de feuilles jaunes, devient le torse d'une femme penchée sur l'abîme, et dont les grands cheveux se balançant.

ANTOINE

se tourne vers sa cabane; et l'escabeau soutenant le gros livre, avec ses pages chargées de lettres noires, lui semble un arbuste tout couvert d'hirondelles.

C'est la torche, sans doute, qui faisant un jeu de lumière …

Éteignons-la!

Il l'éteint, l'obscurité est profonde.

Et, tout à coup, passent au milieu de l'air, d'abord une flaque d'eau, ensuite une prostituée, le coin d'un temple, une figure de soldat, un char avec deux chevaux blancs, qui se cabrent.

Ces images arrivent brusquement, par secousses, se détachant sur la nuit comme des peintures d'écarlate sur de l'ébène.

Leur mouvement s'accélère. Elles défilent d'une façon vertigineuse. D'autres fois, elles s'arrêtent et pâlissent par degrés, se fondent; ou bien, elles s'envolent, et immédiatement d'autres arrivent.

Antoine ferme ses paupières.

Elles se multiplient, l'entourent, l'assiègent. Une épouvante indicible l'envahit; et il ne sent plus rien qu'une contraction brûlante à l'épigastre. Malgré le vacarme de sa tête, il perçoit un silence énorme qui le sépare du monde. Il tâche de parler; impossible! C'est comme si le lien général de son être se dissolvait; et, ne résistant plus, Antoine tombe sur la natte.

II

Alors une grande ombre, plus subtile qu'une ombre naturelle, et que d'autres ombres festonnent le long de ses bords, se marque sur la terre.

C'est le Diable, accoudé contre le toit de la cabane et portant sous ses deux ailes, – comme une chauve-souris gigantesque qui allaiterait ses petits, – les Sept Péchés Capitaux, dont les têtes grimaçantes se laissent entrevoir confusément.

Antoine, les yeux toujours fermés, jouit de son inaction; et il étale ses membres sur la natte.

Elle lui semble douce, de plus en plus, – si bien qu'elle se rembourre, elle se hausse, elle devient un lit, le lit une chaloupe; de l'eau clapote contre ses flancs.

A droite et à gauche, s'élèvent deux langues de terre noire, que dominent des champs cultivés, avec un sycomore, de place en place. Un bruit de grelots, de tambours et de chanteurs retentit au loin. Ce sont des gens qui s'en vont à Canope dormir sur le temple de Sérapis pour avoir des songes. Antoine sait cela; – et il glisse, poussé par le vent, entre les deux berges du canal. Les feuilles des papyrus et les fleurs rouges des nymphaeas, plus grandes qu'un homme, se penchent sur lui. Il est étendu au fond de la barque; un aviron, à l'arrière, traîne dans l'eau. De temps en temps un souffle tiède arrive, et les roseaux minces s'entre-choquent. Le murmure des petites vagues diminue. Un assoupissement le prend. Il songe qu'il est un solitaire d'Égypte.

Alors il se relève en sursaut.

Ai-je rêvé?.. c'était si net que j'en doute. La langue me brûle! J'ai soif!

Il entre dans sa cabane, et tâte au hasard, partout.

Le sol est humide!.. Est-ce qu'il a plu? Tiens! des morceaux! ma cruche brisée!.. mais l'outre?

Il la trouve.

Vide! complètement vide!

Pour descendre jusqu'au fleuve, il me faudrait trois heures au moins, et la nuit est si profonde que je n'y verrais pas à me conduire. Mes entrailles se tordent. Où est le pain?

Après avoir cherché longtemps, il ramasse une croûte moins grosse qu'un oeuf.

Comment? Les chacals l'auront pris? Ah, malédiction!

Et, de fureur, il jette le pain par terre.

A peine ce geste est-il fait qu'une table est là, couverte de toutes les choses bonnes à manger.

La nappe de byssus, striée comme les bandelettes des sphinx, produit d'elle-même des ondulations lumineuses. Il y a dessus d'énormes quartiers de viandes rouges, de grands poissons, des oiseaux avec leurs plumes, des quadrupèdes avec leurs poils, des fruits d'une coloration presque humaine; et des morceaux de glace blanche et des buires de cristal violet se renvoient des feux. Antoine distingue au milieu de la table un sanglier fumant par tous ses pores, les pattes sous le ventre, les yeux à demi clos; – et l'idée de pouvoir manger cette bête formidable le réjouit extrêmement. Puis, ce sont des choses qu'il n'a jamais vues, des hachis noirs, des gelées couleur d'or, des ragoûts où flottent des champignons comme des nénuphars sur des étangs, des mousses si légères qu'elles ressemblent à des nuages.

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