Ги де Мопассан - Une vie - Édition illustrée
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Le maire, le docteur et le curé venaient dîner de temps en temps ; de temps en temps c’étaient les Fourville, avec qui on se liait de plus en plus.
Le comte paraissait adorer Paul. Il le tenait sur ses genoux pendant toute la durée des visites, ou même pendant des après-midi tout entiers. Il le maniait d’une façon délicate dans ses grosses mains de colosse, lui chatouillait le bout du nez avec la pointe de ses longues moustaches, puis l’embrassait par élans passionnés, à la façon des mères. Il souffrait continuellement de ce que son mariage demeurât stérile.
Mars fut clair, sec et presque doux. La comtesse Gilberte reparla de promenades à cheval que tous les quatre feraient ensemble. Jeanne, lasse un peu des longs soirs, des longues nuits, des longs jours pareils et monotones, consentit, toute heureuse de ces projets ; et pendant une semaine elle s’amusa à confectionner son amazone.
Puis ils commencèrent les excursions. Ils allaient toujours deux par deux, la comtesse et Julien devant, le comte et Jeanne cent pas derrière. Ceux-ci causaient tranquillement, comme deux amis, car ils étaient devenus amis par le contact de leurs âmes droites, de leurs cœurs simples ; ceux-là parlaient bas souvent, riaient parfois par éclats violents, se regardaient soudain comme si leurs yeux avaient à se dire des choses que ne
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prononçaient pas leurs bouches ; et ils partaient brusquement au galop, poussés par un désir de fuir, d’aller plus loin, très loin.
Puis Gilberte parut devenir irritable. Sa voix vive, apportée par des souffles de brise, arrivait parfois aux oreilles des deux cavaliers attardés. Le comte alors souriait, disait à Jeanne :
« Elle n’est pas tous les jours bien levée, ma femme. »
Un soir, en rentrant, comme la comtesse excitait sa jument, la piquant, puis la retenant par secousses brusques, on entendit plusieurs fois Julien lui répéter : « Prenez garde, prenez donc garde, vous allez être emportée. » Elle répliqua : « Tant pis ; ce n’est pas votre affaire », d’un ton si clair et si dur que les paroles nettes sonnèrent par la campagne comme si elles restaient suspendues dans l’air.
L’animal se cabrait, ruait, bavait. Soudain le comte, inquiet, cria de ses forts poumons : « Fais donc attention, Gilberte ! » Alors, comme par défi, dans un de ces énervements de femme que rien n’arrête, elle frappa brutalement de sa cravache, entre les deux oreilles, la bête qui se dressa, furieuse, battit l’air de ses jambes de devant, et, retombant, s’élança d’un bond formidable et détala par la plaine, de toute la vigueur de ses jarrets.
Elle franchit d’abord une prairie, puis, se précipitant à travers les champs labourés, elle soulevait en poussière la terre humide et grasse, et filait si vite qu’on distinguait à peine la monture et l’amazone.
Julien, stupéfait, restait en place, appelant désespérément :
« Madame, Madame ! »
Mais le comte eut une sorte de grognement et, se courbant sur l’encolure de son pesant cheval, il le jeta en avant d’une poussée de tout son corps : et il le lança d’une telle allure,
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l’excitant, l’entraînant, l’affolant avec la voix, le geste et l’éperon, que l’énorme cavalier semblait porter la lourde bête entre ses cuisses et l’enlever comme pour s’envoler. Ils allaient d’une inconcevable vitesse, se ruant droit devant eux ; et Jeanne voyait là-bas les deux silhouettes de la femme et du mari, fuir, fuir, diminuer, s’effacer, disparaître, comme on voit deux oiseaux se poursuivant, se perdre et s’évanouir à l’horizon.
Alors Julien se rapprocha, toujours au pas, en murmurant d’un air furieux : « Je crois qu’elle est folle, aujourd’hui. »
Et tous deux partirent derrière leurs amis, enfoncés maintenant dans une ondulation de plaine.
Au bout d’un quart d’heure ils les aperçurent qui revenaient ; et bientôt ils les joignirent.
Le comte, rouge, en sueur, riant, content, triomphant, tenait de sa poigne irrésistible le cheval frémissant de sa femme.
Elle était pâle, avec un visage douloureux et crispé ; et elle se soutenait d’une main sur l’épaule de son mari comme si elle allait défaillir.
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Jeanne, ce jour-là, comprit que le comte aimait éperdument.
Puis la comtesse, pendant le mois qui suivit, se montra joyeuse comme elle ne l’avait jamais été. Elle venait plus souvent aux Peuples, riait sans cesse, embrassait Jeanne avec des élans de tendresse. On eût dit qu’un mystérieux ravissement était descendu sur sa vie. Son mari, tout heureux lui-même, ne la quittait point des yeux, et tâchait à tout instant de toucher sa main, sa robe, dans un redoublement de passion.
Il disait, un soir, à Jeanne : « Nous sommes dans le bonheur, en ce moment. Jamais Gilberte n’avait été gentille comme ça. Elle n’a plus de mauvaise humeur, plus de colère. Je sens qu’elle m’aime. Jusqu’à présent je n’en étais pas sûr. »
Julien aussi semblait changé, plus gai, sans impatiences, comme si l’amitié des deux familles avait apporté la paix et la joie dans chacune d’elles.
Le printemps fut singulièrement précoce et chaud.
Depuis les douces matinées jusqu’aux calmes et tièdes soirées, le soleil faisait germer toute la surface de la terre. C’était une brusque et puissante éclosion de tous les germes en même temps, une de ces irrésistibles poussées de sève, une de ces ardeurs à renaître que la nature montre quelquefois, en des années privilégiées qui feraient croire à des rajeunissements du monde.
Jeanne se sentait vaguement troublée par cette fermentation de vie. Elle avait des alanguissements subits en face d’une petite fleur dans l’herbe, des mélancolies délicieuses, des heures de mollesse rêvassante.
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Puis, elle se sentit envahie par des souvenirs attendris des premiers temps de son amour ; non qu’il lui revînt au cœur un renouveau d’affection pour Julien, c’était fini, cela, bien fini pour toujours ; mais toute sa chair caressée des brises, pénétrée des odeurs du printemps, se troublait, comme sollicitée par quelque invisible et tendre appel.
Elle se plaisait à être seule, à s’abandonner sous la chaleur du soleil, toute parcourue de sensations, de jouissances vagues et sereines qui n’éveillaient point d’idées.
Un matin, comme elle somnolait ainsi, une vision la traversa, une vision rapide de ce trou ensoleillé au milieu des sombres feuillages, dans le petit bois près d’Étretat. C’est là que, pour la première fois, elle avait senti frémir son corps auprès de ce jeune homme qui l’aimait alors ; c’est là qu’il avait balbutié, pour la première fois, le timide désir de son cœur ; c’est aussi là qu’elle avait cru toucher tout à coup l’avenir radieux de ses espérances.
Et elle voulait revoir ce bois, y faire une sorte de pèlerinage sentimental et superstitieux, comme si un retour à ce lieu devait changer quelque chose à la marche de sa vie.
Julien était parti dès l’aube, elle ne savait où. Elle fit donc seller le petit cheval blanc des Martin, qu’elle montait quelquefois maintenant ; et elle partit.
C’était par une de ces journées si tranquilles que rien ne remue nulle part, pas une herbe, pas une feuille ; tout semble immobile pour jusqu’à la fin des temps, comme si le vent était mort. On dirait disparus les insectes eux-mêmes.
Un calme brûlant et souverain descendait du soleil, insensiblement, en buée d’or ; et Jeanne allait au pas de son bidet, bercée, heureuse. De temps en temps elle levait les yeux
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