Pérez-Reverte, Arturo - Le capitaine Alatriste

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— Vous ne sauriez dire plus vrai, avait-il opiné, rieur, en m’adressant un clin d’œil. Iňigo, la plume rapporte plus que l’épée.

— Longa manus calami, fît le jésuite.

La maxime recueillit l’assentiment de tous, soit qu’ils fussent d’accord, soit qu’ils voulussent cacher leur ignorance du latin. Le lendemain, le licencié m’avait apporté une écritoire, sans doute habilement soustraite dans quelque tribunal où il gagnait bien sa vie grâce aux pots-de-vin attachés à sa charge. Alatriste ne dit rien et ne me conseilla point quant à l’usage que je devrais faire de la plume, du papier et de l’encre. Mais je lus une lueur d’approbation dans ses yeux tranquilles quand il vit que je m’asseyais à côté de la porte pour m’exercer à la calligraphie. Ce que je fis en copiant des vers de Lope de Vega que j’avais entendu le capitaine réciter plusieurs fois, les nuits où la blessure de Fleurus le tourmentait plus que d’ordinaire :

Point n’est encore là le vilain qui m’avait promis de venir pour être honoré de mourir de ma fière et très noble main…

Vers qui me paraissaient fort beaux, même si le capitaine riait de temps en temps entre ses dents quand il les récitait, peut-être pour dissimuler les douleurs de sa vieille blessure. De même que ceux-ci, entendus eux aussi durant les nuits blanches de Diego Alatriste, que je m’appliquais également à écrire ce matin-là :

Corps à corps je dois le tuer là où le verra tout Séville, en rue et place de la ville ; car celui qui tue sans lutter personne ne peut le disculper ; gagne bien plus celui qui meurt par traîtrise, que son tueur.

Je venais d’écrire la dernière ligne quand le capitaine, qui s’était levé pour prendre un peu d’eau de la jarre, se saisit du papier et y jeta un coup d’œil. Debout à côté de moi, il lut les vers en silence, puis me regarda longuement : un de ces regards que je lui connaissais bien, sereins, prolongés, aussi éloquents que pouvaient l’être toutes les paroles que je m’étais habitué à lire sur ses lèvres sans qu’il les prononçât jamais. Je me souviens que le soleil, qui hésitait encore à se montrer entre les toits de la rue de Tolède, allongea un rayon qui illumina le reste des feuilles posées sur mes genoux. Les yeux verts, presque diaphanes, du capitaine, se fixèrent sur moi, tandis que séchait l’encre encore fraîche des vers qu’il tenait entre ses mains. Il ne sourit pas, ne fit aucun geste. Il me rendit la feuille sans un mot et revint à la table. Mais je le vis encore m’adresser un long regard avant qu’il ne retourne se mêler à la conversation de ses amis.

Puis arriva Fadrique le Borgne, l’apothicaire. Fadrique venait de son officine de Puerta Cerrada où il avait préparé des remèdes pour ses clients, tant et si bien qu’il avait le gosier embrasé par les vapeurs, les mixtures et les poudres médicinales. Sitôt arrivé, il lampa une chopine de vin de Valdemoro tout en expliquant au père Pérez les propriétés laxatives de l’écorce de la noix d’Hindoustan. Sur ces entrefaites apparut Don Francisco de Quevedo, les chaussures couvertes de boue.

— La boue, qui me sert, me conseille…

Il grommelait, mécontent. Il s’arrêta à côté de moi, redressa ses besicles, jeta un œil sur les vers que je copiais et haussa les sourcils, satisfait, dès qu’il vit qu’ils n’étaient ni d’Alarcôn ni de Góngora. Puis il s’en fut de cette démarche claudicante que lui donnaient ses pieds tordus – il les avait ainsi de naissance, mais son infirmité ne l’empêchait d’être ni un homme agile ni une fine lame – pour s’asseoir avec le reste de ses amis à la table où il s’empara du premier pichet de vin venu.

— Donne-moi, ne sois pas gardeur, du clair Bacchus la divine liqueur.

Il s’était adressé à Juan Vicuna. Comme je l’ai dit, celui-ci était un ancien sergent de cavalerie, un homme très fort qui avait perdu la main droite à Nieuport. Il vivait de sa pension qui consistait en un permis d’exploiter une petite maison de jeu. Vicuna passa un pichet de Valdemoro à Don Francisco, qui préférait pourtant le blanc de Valdeiglesias mais le vida d’un trait, sans respirer.

— Et qu’en est-il du mémoire ? demanda Vicuna.

Le poète s’essuya la bouche du revers de la main. Quelques gouttes de vin étaient tombées sur la croix de Saint-Jacques brodée sur le devant de son pourpoint noir.

— Je crois, dit-il, que Philippe le Grand s’en est servi pour se torcher le cul.

— C’est quand même un honneur, fit observer le licencié Calzas.

Don Francisco se saisit d’un autre pichet.

— En tout cas – il fit une pause, le temps de boire un peu –, tout l’honneur est pour son cul royal. Le papier était bon, un demi-ducat la rame. Et je l’avais rédigé de ma plus belle écriture.

Il était assez contrarié, car les choses allaient plutôt mal pour lui, pour sa prose, pour sa poésie autant que pour ses finances. Quelques semaines plus tôt à peine, Philippe IV avait bien voulu annuler l’ordre d’emprisonnement puis d’exil qui pesait sur lui depuis la disgrâce, deux ou trois ans plus tôt, de son ami et protecteur le duc d’Osuna. Enfin réhabilité, Don Francisco avait pu rentrer à Madrid. Mais il était à court d’argent et le mémoire qu’il avait adressé au roi et dans lequel il demandait qu’on lui restituât l’ancienne pension de quatre cents écus qu’on lui devait pour ses services en Italie – il avait été espion à Venise dont il s’était enfui tandis que deux de ses comparses étaient exécutés – était tombé dans l’oreille d’un sourd. Tout cela ne faisait qu’exciter davantage l’humeur déjà chagrine d’un homme qui avait le génie de toujours s’attirer des ennuis.

— Patientia lenietur princeps, dit l’abbé Pérez pour le consoler. La patience apaise le souverain.

— Eh bien moi, elle m’échauffe la bile, révérend père.

Le jésuite regardait autour de lui d’un air soucieux. Chaque fois qu’un de ses amis se mettait en difficulté, il incombait à l’abbé Pérez de le justifier devant les autorités, comme homme d’Église qu’il était. Il absolvait même parfois ses amis sub conditionne, à leur insu. Par traîtrise, disait le capitaine. Moins tortueux que le commun des membres de son ordre, l’abbé Pérez se croyait souvent tenu de jouer le rôle d’arbitre dans les querelles. C’était un théologien qui avait vécu et comprenait les faiblesses humaines. Il était d’un naturel extraordinairement paisible et avait la conscience large comme la manche d’un cordelier. Son église se trouvait donc fort fréquentée par des femmes venues se faire pardonner leurs péchés, attirées qu’elles étaient par sa réputation d’homme peu rigoureux au tribunal de la pénitence. Quant aux habitués de la Taverne du Turc, ils ne parlaient jamais devant lui d’affaires troubles ni de femmes. Telle était la règle qu’il fallait respecter pour jouir de sa compagnie, de sa compréhension et de son amitié. Quand ses supérieurs lui reprochaient de fréquenter une taverne en compagnie de poètes et de spadassins, il avait coutume de leur répondre que les saints obtiennent le salut sans l’aide de personne, alors qu’il faut aller chercher les pécheurs où qu’ils se trouvent. J’ajouterai à son honneur que c’est à peine s’il touchait au vin et que jamais je ne l’entendis médire, ce qui, dans l’Espagne d’alors comme dans celle d’aujourd’hui, avait quelque chose d’insolite, même pour un ecclésiastique.

— Soyons prudents, monsieur Quevedo, ajouta-t-il en latin. Vous n’êtes pas dans une situation qui vous permette de murmurer à haute voix.

Don Francisco regarda le prêtre en rajustant ses besicles.

— Murmurer, moi ?… Vous vous trompez, mon père. Je ne murmure pas, j’affirme, et à haute voix.

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