Pérez-Reverte, Arturo - Le capitaine Alatriste

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Ce matin-là, quelque chose vint troubler la routine habituelle. Au lieu de passer comme toujours devant la taverne et de poursuivre sa route, laissant apercevoir le temps d’un instant sa blonde passagère, la voiture s’arrêta avant d’arriver à ma hauteur, à une vingtaine de pas de la Taverne du Turc. Prise dans la boue, une douve de tonneau s’était collée à l’une des roues et bloquait l’essieu. Le cocher n’eut d’autre choix que d’arrêter ses mules et de mettre pied à terre, ou plutôt dans la boue, pour retirer l’obstacle. Un groupe de jeunes vauriens qui fréquentaient la rue s’approcha alors pour le railler. Le cocher, de fort méchante humeur, se saisit de son fouet afin de les mettre en fuite. Peine perdue. Les garnements de Madrid étaient alors aussi belliqueux que des taons – natif de Madrid, je saurais mieux me battre, disait une vieille chanson –, et de plus ce n’était pas tous les jours qu’ils avaient un carrosse pour exercer leur adresse. Toujours est-il qu’armés de mottes de terre, ils firent montre dans le maniement des projectiles d’une dextérité qui eût rendu jaloux les plus habiles arquebusiers de nos régiments.

Je me levai, alarmé. Le sort du cocher m’importait bien peu, mais cette voiture transportait quelque chose qui, à ce stade de ma jeune vie, était le plus précieux trésor qu’on pût imaginer. Et puis j’étais le fils de Lope Balboa, mort glorieusement durant les guerres de Sa Majesté. Je n’avais donc pas le choix.

Résolu à me battre pour une personne que je considérais être ma dame, même de loin et avec le plus grand respect, je fonçai sur les jeunes vauriens et, en deux coups de poing et quatre coups de pied, je mis en déroute les forces ennemies qui prirent la poudre d’escampette, me laissant maître du champ de bataille.

L’élan de ma charge – et mon désir secret, il faut bien le dire – m’avait conduit à la hauteur de la voiture. Le cocher n’était pas d’un naturel reconnaissant : après m’avoir regardé de haut en bas, il se remit au travail. J’étais sur le point de me retirer quand les yeux bleus apparurent à la portière de la voiture. Cette vision me cloua sur place et je sentis le rouge me monter au visage avec la force d’un coup de pistolet. La petite fille me regardait avec une fixité qui aurait fait tarir l’eau de la fontaine voisine. Blonde. Pâle. Très belle. Que vous dire de plus ? Elle ne souriait même pas, se contentant de me regarder avec curiosité. De toute évidence, mon intervention n’était pas passée inaperçue. Quant à moi, ce regard, cette apparition me récompensaient amplement de ma peine. Je fis un geste de la main comme pour toucher un chapeau imaginaire et m’inclinai.

— Iňigo Balboa, à votre service, balbutiai-je en réussissant cependant à donner à mes paroles une certaine fermeté qui me parut galante. Page du capitaine Don Diego Alatriste.

Impassible, la petite soutint mon regard. Le cocher avait repris sa place. Il poussa ses bêtes et la voiture s’ébranla. Je fis un pas en arrière pour éviter que les roues ne m’éclaboussent et, en cet instant précis, elle posa sur la portière une main menue, parfaite, blanche comme la nacre, et je crus presque qu’on me donnait cette main à baiser. Puis sa bouche, deux lèvres pâles et parfaitement dessinées, ébaucha ce qui pouvait s’interpréter comme un sourire distant, énigmatique et mystérieux. J’entendis claquer le fouet du cocher, et la voiture s’éloigna, emportant avec elle ce sourire dont aujourd’hui encore j’ignore s’il fut réel ou imaginé. Et je restai planté au beau milieu de la rue, épris de tout mon être, regardant s’éloigner cette toute jeune fille semblable à un ange blond, ignorant, pauvre de moi, que je venais de faire la connaissance de ma plus douce, ma plus dangereuse et ma plus mortelle ennemie.

IV

LE GUET-APENS

La nuit tombe vite au mois de mars. Il restait encore un peu de jour dans le ciel, mais dans les rues étroites, sous les rebords des toits, il faisait noir comme dans la gueule d’un four. Le capitaine Alatriste et son compagnon avaient choisi une venelle, obscure et solitaire, que les deux Anglais emprunteraient nécessairement pour se rendre à la Maison aux sept cheminées. Un messager les avait prévenus de l’heure de leur passage et de leur itinéraire en leur fournissant un signalement plus complet pour éviter toute erreur : Thomas Smith, le plus âgé et le plus blond des deux hommes, montait un cheval tourdille et portait un costume de voyage gris aux discrets ornements d’argent, de hautes bottes, grises elles aussi, et un chapeau dont le ruban était de la même couleur. Quant à John Smith, le plus jeune, habillé de marron, avec des bottes de cuir et un chapeau orné de trois petites plumes blanches, il montait un bai. Les deux hommes étaient fourbus et couverts de poussière, après une chevauchée de plusieurs jours. Leur bagage était maigre et tenait dans deux portemanteaux assujettis au moyen de courroies sur la croupe de leurs montures.

Caché dans l’ombre d’un porche, Diego Alatriste regarda vers la lanterne que son compagnon et lui avaient posée au coin de la rue pour éclairer les voyageurs avant que ceux-ci ne puissent les voir. La ruelle, qui faisait un coude, partait de la rue du Barquillo, à côté du palais du comte de Guadalmedina, puis longeait le mur du jardin des carmes déchaussés avant d’aller mourir devant la Maison aux sept cheminées, au carrefour de la rue de Torres et de celle des Infantes. L’embuscade était tendue dans la première partie de la venelle, en son endroit le plus obscur, étroit et solitaire, où il serait facile de désarçonner les deux cavaliers par surprise.

Il faisait un peu frais et le capitaine remonta le col de sa cape neuve, achetée avec l’or des deux hommes masqués. Sa dague biscayenne tinta contre la poignée de l’épée et la crosse du pistolet chargé qu’il portait à la ceinture, au cas où il serait nécessaire, en dernière ressource, de faire usage de cet expédient bruyant et définitif, expressément interdit par les ordonnances royales, mais bien pratique lorsqu’une affaire ne s’annonçait pas sous les meilleurs auspices. Cette nuit-là, Alatriste portait aussi sa casaque en cuir de buffle qui lui protégeait le torse d’éventuels coups de dague, et il avait glissé son couteau de boucher dans une de ses vieilles bottes dont les semelles usées allaient lui permettre de mieux sentir le sol sous ses pieds quand commencerait la danse.

Le malheur soit sur l’insensé qui de son épée se déceint… commença-t-il à réciter entre ses dents pour tromper l’attente. Puis il murmura encore quelques fragments de Font-aux-Cabres de Lope de Vega, un de ses drames favoris, le visage dissimulé sous le large bord de son chapeau qu’il avait enfoncé jusqu’aux sourcils. Une ombre bougea légèrement à quelques pas, sous l’arc d’une petite porte qui donnait sur le jardin des carmes. Après une bonne demi-heure passée dans l’immobilité, l’Italien devait être aussi engourdi que lui. Singulier personnage. Il s’était présenté entièrement vêtu de noir, drapé dans sa cape et coiffé de son chapeau. Son visage grêlé ne s’était animé d’un sourire que lorsque Alatriste avait proposé d’installer une lanterne pour éclairer le coin de rue choisi pour le guet-apens.

— Bonne idée, avait-il simplement dit de sa voix sourde et rauque. Eux dans la lumière et nous dans l’ombre. Voir sans être vu.

Puis il s’était mis à siffloter cette petite musique qu’il semblait aimer tant, tiruli-ta-ta, tandis qu’ils se répartissaient la tâche à voix basse, sans un mot de trop, comme des gens du métier. Alatriste s’occuperait du plus âgé, l’Anglais au costume gris et au cheval tourdille. L’Italien se chargerait du jeune homme en habit marron, monté sur le bai. Pas de coups de pistolet puisque tout devait se faire avec suffisamment de discrétion pour que, la question réglée, ils pussent fouiller les bagages, trouver les documents et, naturellement, soulager les macchabées de l’argent qu’ils portaient sur eux. S’ils faisaient trop de bruit et alertaient des gens, tout serait perdu. De plus, la Maison aux sept cheminées n’était pas loin et les domestiques de l’ambassadeur d’Angleterre pouvaient venir prêter main-forte à leurs compatriotes. Il fallait donc que la rencontre soit rapide et mortelle : cling, clang, bonjour et adieu. Et tout ce joli monde en enfer ou ailleurs, là où s’en vont les anglicans hérétiques. Au moins ces deux-là ne réclameraient pas la confession comme le faisaient les bons catholiques, au risque de réveiller la moitié de Madrid.

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