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Pérez-Reverte, Arturo: Le soleil de Breda

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La lumière grisâtre de la fenêtre creusait les cicatrices et les traits du visage mal rasé de Diego Alatriste, glaçant encore davantage ses yeux clairs et fixes. Il était en bras de chemise, un pourpoint jeté sur ses épaules. Deux mèches d’arquebuse nouées sous ses genoux retenaient les hautes tiges de ses bottes de cuir rapiécées. Sans s’écarter de la fenêtre, il vit le capitaine Bragado mettre pied à terre, pousser la porte, puis, secouant l’eau de son chapeau et de sa capote, entrer en lâchant un ou deux jurons bien sentis, maudissant l’eau, la boue et toutes les Flandres.

— Continuez à manger, dit-il. Au moins vous avez quelque chose à vous mettre sous la dent.

Les soldats, qui avaient fait le geste de se lever, continuèrent à avaler leurs maigres rations et Bragado, dont les vêtements se mirent à fumer lorsqu’il s’approcha du poêle, accepta sans façon un peu de pain dur et un bol rempli de rogatons de choux que lui tendit Mendieta. Puis il regarda longuement l’hôtesse en prenant le pichet de vin chaud qu’elle lui glissa entre les mains. Après s’être réchauffé un peu les doigts sur le métal brûlant, il but à petits traits, regardant du coin de l’œil l’homme qui était toujours debout devant la fenêtre.

— Pardieu, capitaine Alatriste, fit-il quelques instants plus tard, vous n’êtes pas trop mal installés ici.

Il était un peu étrange d’entendre le capitaine de la compagnie appeler de façon si naturelle Diego Alatriste, ce qui montre bien à quel point son surnom était connu de tous et respecté même par les officiers. Quoi qu’il en soit, bouche bée, Carmelo Bragado regardait avec envie la femme, une Flamande dans la trentaine, blonde comme presque toutes les femmes de son pays. Avec ses mains rougies par le travail et ses dents inégales, elle n’était pas particulièrement jolie. Mais elle avait la peau blanche, des hanches larges sous son tablier et une poitrine généreuse que retenaient les cordons de son corsage, comme les femmes que peignait à la même époque Pierre Paul Rubens. En un mot, elle avait cet air d’oie resplendissante de santé qu’ont souvent les paysannes flamandes quand elles ne sont pas encore fanées. Tout cela – comme le capitaine Bragado et la plus niaise des recrues pouvaient le deviner à la façon dont elle et Diego Alatriste s’ignoraient en public – pour le plus grand malheur de son mari, un paysan flamand enrichi, dans la cinquantaine, au visage fermé, qui allait et venait en s’efforçant de servir ces étrangers hautains et terribles qu’il haïssait de toute son âme mais que la malchance avait envoyés chez lui, munis de billets de logement. Un mari qui ne pouvait que ravaler sa colère et son dépit toutes les nuits quand, après avoir entendu sa femme se couler silencieusement hors du lit conjugal, il devinait ses gémissements sourds et les craquements de la paillasse de feuilles de maïs où couchait Alatriste. Pourquoi cette complaisance ? Il faudrait sans doute en chercher la raison dans la vie intime du couple. Bien sûr, le Flamand obtenait certains avantages en échange : sa maison, ses biens et son cou étaient à l’abri, ce qu’on n’aurait pu dire de tous les habitants chez qui les Espagnols logeaient. L’homme avait beau être cornard, sa femme frayait avec un seul homme et de bon cœur, plutôt que par force et avec plusieurs. Somme toute, dans les Flandres comme partout en temps de guerre, il aurait eu bien tort de ne pas se consoler, le plus grand soulagement pour presque tout le monde ayant toujours été de rester vivant. Et au moins ce mari était-il vivant.

— J’ai des ordres pour vous, dit l’officier. Une descente par le chemin de Geertrud-Bergen. Pas trop de morts… Nous voulons simplement recueillir des renseignements.

— Des prisonniers ? demanda Alatriste.

— Deux ou trois nous conviendraient à merveille. Apparemment, le général Spinola pense que les Hollandais vont aller en bateau prêter main-forte aux gens de Breda, en profitant de la crue des eaux due à la pluie… Il faudrait aller à une lieue d’ici pour le confirmer. Sans bruit. Discrètement.

Silencieusement ou en embouchant les trompettes, une lieue sous cette pluie, dans les fondrières des chemins, n’était pas une mince affaire. Mais personne ne parut surpris. Tous savaient que, à cause de cette même pluie, les Hollandais resteraient dans leurs cantonnements et leurs tranchées, ronflant à poings fermés tandis que quelques Espagnols s’infiltreraient à leur barbe.

Diego Alatriste lissa sa moustache avec deux doigts.

— Quand partons-nous ?

— Maintenant.

— Combien d’hommes ?

— Toute l’escouade.

L’un des hommes assis à la table poussa un juron et le capitaine Bragado se retourna, les yeux étincelants. Aucun des soldats ne releva la tête. Alatriste, qui avait reconnu la voix de Curro Garrote, lui lança un regard.

— Ces messieurs ont peut-être quelque chose à redire, dit Bragado très lentement.

Il avait laissé le pichet de vin chaud sur la table, sans le terminer, pour poser la main sur le pommeau de son épée. Il montra ses dents sous sa moustache, des dents fortes et jaunies qui faisaient penser aux crocs d’un chien de chasse prêt à mordre.

— Personne n’a rien à redire, répondit Alatriste.

— Tant mieux.

Garrote releva la tête, piqué par cette personne. C’était un tranche-montagne maigre et basané, la barbe rare, frisée comme celle des Turcs contre qui il s’était battu à bord des galères de Naples et de Sicile. Il avait les cheveux longs et gras, une boucle en or à l’oreille gauche et aucune à l’oreille droite, qu’un cimeterre turc – racontait-il – avait tranchée en deux devant l’île de Chypre ; d’autres parlaient d’une bagarre au couteau qui avait mal tourné dans un bordel de Raguse.

— Moi si. J’ai trois choses à dire à M. le capitaine Bragado, lança-t-il. La première est que le fils de ma mère se moque bien de faire deux lieues sous la pluie, avec des Hollandais, avec des Turcs ou avec leurs putains de mères…

Il avait parlé d’une voix ferme et dure, sans mâcher ses mots. Ses compagnons le regardaient, certains avec approbation, attendant la suite. Tous étaient des vétérans, pour qui l’obéissance à la hiérarchie militaire était devenue une seconde nature, de même que l’insolence, car le métier des armes faisait d’eux des hidalgos. Un Anglais, un certain Gascoigne, avait vu à l’œuvre cette discipline, nerf des tercios, écrivant dans La Furie espagnole à propos du sac d’Anvers : « Les Wallons et les Allemands sont aussi indisciplinés que les Espagnols sont admirables pour leur discipline. » Ce qui n’était pas peu dire s’agissant d’un Anglais qui ne souffrait pas les Espagnols. Quant à l’arrogance des soldats, il suffira ici de rapporter l’opinion de Don Francisco de Valdez, qui, tour à tour capitaine, sergent-major, puis mestre de camp, savait de quoi il parlait : « Presque tous ont horreur d’être astreints aux ordres, particulièrement l’infanterie espagnole qui, de tempérament plus colérique, a peu de patience », avait-il écrit dans Espejoy disciplina militar. À la différence des Flamands, posés et flegmatiques, qui ne mentaient pas, ne se mettaient pas en colère et faisaient tout avec beaucoup de calme – mais pingres au point que, s’ils avaient été des horloges, ils n’auraient même pas donné l’heure –, en Flandres les Espagnols eurent toujours la certitude que le miracle de leur discipline de fer sur le champ de bataille tenait à leur valeur face au danger et à leur vaillance dans l’adversité. Mais celles-ci les rendaient aussi passablement rudes, notamment avec leurs supérieurs, qui devaient tourner sept fois leur langue dans leur bouche avant de parler. Il n’était pas rare en effet que, risquant ainsi le gibet, de simples soldats poignardent un sergent ou un capitaine pour se venger d’injures réelles ou supposées, de châtiments humiliants ou d’une parole déplacée.

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