Pérez-Reverte, Arturo - L'Or du roi
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— Je dois les rejoindre, dit Guadalmedina en prenant congé. À tout à l’heure, Alatriste. Et pour autant que ce te soit possible, tâche de sourire un peu quand le favori te verra… Quoique, tout bien pesé, mieux vaut que tu restes sérieux… Un sourire de toi, et l’on craint tout de suite un coup d’épée !
Il s’éloigna et nous demeurâmes là où il nous avait placés, au bord de l’allée sablée qui traversait le jardin, tandis que les gens se bousculaient pour former une haie, tous pressés de voir le cortège qui s’avançait lentement. Deux officiers et quatre archers de la garde marchaient devant, suivis d’un élégant échantillon de la suite royale : gentilshommes et dames d’honneur des rois, elles avec des chapeaux et des mantilles, plumes, bijoux, dentelles et riches tissus ; et eux vêtus de bonnes étoffes avec diamants, chaînes en or et épées de cour à pommeaux dorés.
— Elle est là, mon garçon, murmura Quevedo.
Il n’avait pas besoin de me le dire, j’étais déjà fasciné, muet et figé sur place. C’était, bien entendu Angelica d’Alquézar qui venait avec les menines de la reine, coiffée d’une mantille blanche très fine, presque translucide, tombant sur ses épaules que frôlaient ses longues boucles blondes. Elle était toujours aussi belle, avec, détail imprévu, un gracieux pistolet d’argent incrusté de pierres précieuses fixé à la ceinture, qui semblait réellement capable de tirer une balle et qu’elle portait en guise de bijou ou de parure sur son ample robe de satin aux reflets rouges. Un éventail napolitain pendait à son poignet, mais ses cheveux ne portaient rien d’autre qu’un délicat petit peigne de nacre.
Elle me vit, enfin. Ses yeux bleus qui regardaient avec indifférence devant eux se tournèrent soudain, comme s’ils devinaient ma présence ou comme si, par quelque étrange sorcellerie, ils s’attendaient à me trouver en cet endroit précis. Angelica m’observa ainsi très longuement et très fixement, sans bouger la tête ni rien changer de son attitude. Et tout à coup, alors qu’elle était déjà sur le point de me dépasser et qu’elle ne pouvait plus continuer à me regarder sans tourner la tête, elle sourit. Ce fut un sourire splendide, lumineux comme le soleil qui dorait les créneaux des Alcazars. Puis elle poursuivit son chemin en s’éloignant dans l’allée, et je restai bouche bée, comme un parfait idiot : mes trois facultés, mémoire, entendement et volonté, soumises sans merci à son amour. Me disant que, rien que pour la revoir ainsi, ne fût-ce qu’une fois, je serais retourné à l’Alameda d’Hercule ou à bord du Niklaasbergen plutôt mille fois qu’une, prêt à me faire tuer sur-le-champ. Et le battement de mon cour et de mes artères fut si fort que je sentis un doux élancement et une chaude humidité sur le côté, sous le pansement, là où la blessure venait de se rouvrir.
— Ah, mon garçon… dit don Francisco de Quevedo en posant une main affectueuse sur mon épaule. C’est et ce sera toujours ainsi : mille fois tu mourras, et vivras tourmenté jusqu’au jour du trépas.
Je soupirai, incapable d’articuler un mot. Et j’entendis le poète réciter tout doucement :
Elle me fit, la charmante tigresse, de m’attendre au loin la promesse…
Leurs Majestés les rois arrivaient à notre hauteur avec une lenteur toute protocolaire : Philippe IV, jeune, blond et bien fait, très droit et regardant en haut comme toujours, vêtu de velours bleu brodé de noir et d’argent, la Toison attachée à un cordon noir et une chaîne d’or sur la poitrine. La reine, Doña Isabelle de Bourbon, était vêtue d’argent avec des revers de taffetas orangé, un chapeau à plumes et des bijoux qui accentuaient l’aspect juvénile, affable, de son visage. Elle, en revanche, à la différence de son mari, souriait gracieusement à tout le monde ; et c’était un heureux spectacle que celui du passage de cette reine espagnole de nation française, fille, sœur et épouse de rois, dont la nature enjouée a réchauffé la Cour pendant vingt ans, qui a suscité des soupirs et des passions que je vous conterai, amis lecteurs, dans un autre épisode, et qui a toujours refusé de vivre à l’Escorial, l’impressionnant, sombre et austère palais construit par l’aïeul de son époux, jusqu’au jour où — paradoxes de la vie qui n’épargnent personne — la pauvre, après sa mort, a dû se résigner à y résider à perpétuité avec les autres reines d’Espagne.
Mais tout cela était encore bien loin, en cet heureux après-midi sévillan. Les rois étaient jeunes et vifs, et, à leur passage, les têtes se découvraient en s’inclinant devant la majesté de leur règne. Ils étaient accompagnés du comte et duc d’Olivares, corpulent et imposant, image vivante du pouvoir en habit de taffetas noir, avec cette robuste épée qui, à la manière d’Atlante, soutenait le lourd poids de l’immense monarchie des Espagnes, tâche impossible que don Francisco de Quevedo a pu, des années plus tard, résumer en trois vers seulement :
Et il est plus aisé, ô Espagne meurtrie, à tous de te ravir ce que tu leur pris seule, qu’à toi seule ravir ce que tous ils t’ont pris.
Don Gaspar de Guzmán, comte et duc d’Olivares et ministre du roi notre maître, portait un riche col à la wallonne de Bruxelles, avec la croix de Calatrava cousue sur la poitrine ; et au-dessus de l’énorme moustache qui montait fièrement presque jusqu’aux yeux, ceux-ci, pénétrants et prudents, allaient de l’un à l’autre, toujours identifiant, établissant, connaissant sans trêve. Leurs Majestés s’arrêtaient rarement, et c’était chaque fois sur une indication du comte et duc ; alors la reine ou les deux en même temps regardaient quelque malheureux qui pour des raisons inconnues, des services rendus ou des relations, avait mérité cet honneur. En pareil cas, les femmes faisaient des révérences jusqu’à terre, et les hommes, déjà tête nue comme il se devait, se pliaient en deux ; et ensuite, après leur avoir accordé le privilège de cette contemplation et un instant de silence, les rois poursuivaient leur marche solennelle. Derrière eux se pressaient des nobles de haut rang et des grands d’Espagne, parmi lesquels figurait le comte de Guadalmedina ; et en arrivant devant nous, tandis qu’Alatriste et Quevedo ôtaient leurs chapeaux comme tout le monde, Álvaro de la Marca dit quelques mots à l’oreille d’Olivares qui nous adressa un de ses regards féroces, implacables comme des sentences. Nous vîmes alors le favori glisser à son tour quelques mots à l’oreille du roi, et Philippe IV, descendant de ses hauteurs, s’arrêter et nous fixer. Le comte et duc continuait de lui parler tout bas, et pendant que l’Autrichien, avançant sa lèvre saillante, écoutait impassible, le regard de ses yeux d’un bleu délavé se posa sur Alatriste.
— Ils parlent de vous, seigneur capitaine, murmura Quevedo.
J’observai le capitaine. Il se tenait bien droit, son chapeau dans la main gauche, la droite sur le pommeau de son épée, avec son dur profil moustachu et sa tête sereine de soldat, regardant le visage de son roi ; de ce monarque dont il avait acclamé le nom sur les champs de bataille et pour l’or de qui il s’était battu à mort trois jours plus tôt. Je vis que le capitaine n’était ni impressionné, ni intimidé. Toute sa gêne devant le protocole avait disparu, et seul lui restait ce regard digne et franc qui soutenait celui de Philippe IV avec l’indifférence d’un homme qui ne doit rien et n’attend rien. Je me souvins à cet instant de la mutinerie de l’ancien régiment de Carthagène devant Breda, quand j’avais été sur le point de me joindre aux rebelles, que les drapeaux sortaient des rangs pour ne pas se voir déshonorés, et qu’Alatriste m’avait donné une calotte pour m’obliger à les suivre, en disant : « Ton roi est ton roi. » Et ici, dans cette cour des Alcazars royaux de Séville, je commençais enfin à comprendre la force de ce dogme singulier que je n’avais pas su saisir alors : la loyauté que professait le capitaine Alatriste n’allait pas au jeune homme blond qui était en ce moment devant lui, ni à Sa Majesté catholique, ni à la vraie religion, ni à l’idée que tout cela représentait sur terre ; non, il s’agissait d’une simple norme personnelle, librement choisie par faute d’une autre meilleure, reste du naufrage d’idées plus générales et enthousiastes, évanouies avec l’innocence et la jeunesse. La règle dont, envers et contre tout, vraie ou erronée, logique ou non, juste ou injuste, avec raison ou sans, les hommes comme Diego Alatriste avaient toujours eu besoin pour ordonner — et supporter — le chaos de la vie. Et c’est ainsi que, paradoxalement, mon maître se découvrait avec un scrupuleux respect devant son roi, non par résignation ou discipline, mais par désespoir. En fin de compte, faute de dieux en qui se fier et de grands mots à crier dans les batailles, il était toujours bon, ou du moins mieux que rien, pour l’honneur de chacun, d’avoir sous la main un roi pour qui lutter et devant qui se découvrir, même si l’on ne croyait pas en lui. De sorte que le capitaine Alatriste s’en tenait consciencieusement à ce principe ; de la même manière peut-être que, s’il avait professé une loyauté différente, il eût été capable de se frayer un passage dans la foule et de poignarder ce même roi, en se souciant comme d’une guigne des conséquences.
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