Max Gallo - La nuit des longs couteaux

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Hitler sort sur le perron, il salue satisfait ces jeunes hommes à la fixité de statues puis les passe en revue. Alors la fanfare attaque des airs nazis et dans le crépuscule, six cents volontaires du Service du Travail allument leurs torches et forment au pied de la terrasse, une immense croix gammée de feu. Hitler s'appuie au rebord de marbre de la terrasse. Maintenant les musiciens jouent le grand Zapfenstreich (couvre-feu). Les torches brûlent et leurs flammes se couchent parfois sous la brise humide qui monte du fleuve, parfumée à l'odeur douceâtre du Rhin, odeur de vigne aussi et senteur de l'herbe. Les péniches noires qui se croisent dans la pénombre ont déjà allumé leurs feux de position.

En face, sur l'autre rive, les Siebengebirge (les Sept-Montagnes) dressent leurs sommets ronds comme des arapèdes, posées là, isolées, vestiges volcaniques : Drachenfels, Olberg, Petersberg, et la plus massive, le Lœwenburg. Le regard depuis Godesberg s'accroche à ces reliefs, à la vallée du Rhin, majestueuse, donnant l'impression vivante de la puissance, de la paix.

La nuit tombe : l'une des nuits les plus brèves de l'année. Sur la rive gauche ou sur la rive droite du fleuve, en amont en aval, l'histoire allemande est là, dressée, et les souvenirs se découpent sur l'horizon avec les tours hautaines. La Godesburg, ces ruines du château de l'électeur de Cologne auquel l'ombre rend leur vigueur ; plus loin encore, visible, on discerne la pyramide gothique du Hochkreuz. Le Chancelier regarde longuement, les conversations se sont tues, puis il félicite Brückner de son choix. La Ruhr, sa grisaille aux couleurs de métal rouillé et de charbon, la Ruhr si proche parait pourtant un autre monde, ici au pays des vignes et des châteaux.

Vendredi 29 juin 1934. Toute la journée, sur la vallée du Rhin, il a fait lourd. Le matin il a plu. Pas un souffle de vent. Des masses blanc sale de nuages ont obscurci le ciel, se mêlant au-dessus de la Ruhr aux fumées noires des aciéries. Peut-être est-ce la moiteur épaisse de l'été allemand qui donne à Hitler ce teint terreux, ce regard vague qui ne se fixe pas. On devine une peau humide. Peu à peu cependant, sur cette terrasse dominant le Rhin, l'artère disputée et chantée de la vie germanique, il semble se détendre, s'apaiser. Walter Breitmann a repris sa place. De temps à autre, il passe sur la terrasse ou réussit à regarder. On s'affaire autour de la table près de laquelle le Führer s'est assis, il rejette souvent la tête en arrière paraissant regarder le ciel. La nuit apporte une sensation physique, visuelle, de fraîcheur. Maintenant le fleuve est une simple traînée plus noire encore.

Hitler sourit, il interroge l'une des serveuses avec la bienveillante et pourtant distante autorité dont il est capable quand il parle avec des hommes ou des femmes de ce peuple qui l'a accepté depuis le 30 janvier 1933, il y a plus d'un an déjà, comme Chancelier du Reich. La serveuse est tout émue, elle répond par monosyllabes en souriant un peu niaisement. Sa famille, ses affaires, l'avenir, le Führer paraît pris par le questionnaire auquel il la soumet. Pourtant le regard est lointain, les mots viennent rapides, les interrogations se succèdent, mais les réponses hésitantes de cette femme sont-elles entendues ?

Au bord du Rhin, alors que la nuit s'étend sur l'Allemagne, cette nuit d'été, court intervalle sombre entre des chaleurs éclatantes, le Chancelier Hitler sait que chaque minute compte. Peut-être parle-t-il pour laisser sa réflexion cheminer, couverte, en lui-même. Peut-être est-il là, loin de l'agitation des villes de la Ruhr, loin aussi de la lourdeur compassée des fastes officiels berlinois, là sur cette terrasse enveloppée par les senteurs rhénanes, parce qu'en lui, la décision doit surgir, décision qui sera brutale comme un couperet, brûlante comme un fer rouge dans la chair vive. A moins que, déjà, les ordres n'aient été donnés et que cet entracte au bord du Rhin ne soit qu'un dernier répit laissé aux victimes désignées déjà, pour endormir leur méfiance !

Brückner passe la commande du souper, puis il se lève, demande le téléphone. Le Chancelier le suit du regard. A nouveau, c'est la tension qui se lit sur son visage. Il se tasse dans le fauteuil qui fait face au panorama, la tête enfoncée dans les épaules, et celles-ci soulevées légèrement, avec un air de malade qui a froid. Il se tait, méditatif. Parfois, un curieux s'avance prudemment jusqu'aux abords de la terrasse pour voir le Führer. Des S.S. et des inspecteurs vêtus de longs manteaux de cuir sont là qui veillent On s'écarte. L'homme frêle assis, enveloppé dans la légère nuit d'été, est au centre des regards, au cœur de l'Allemagne, et il paraît être absent. Immobile, le menton dans la main, le visage légèrement bouffi, ses cheveux noirs plaqués, il est un homme quelconque, pensif. Ni Walter Breitmann ni personne parmi les serveurs et les employés de l'hôtel Dreesen ne sait que des camions chargés de S.S. s'apprêtent à quitter Berlin, que la nuit qui commence au bord du Rhin paisible et souverain sera celle des crimes et des exécutions. Le Chancelier tassé, fatigué, qui se repose de ses tournées d'inspection en Westphalie, paraît somnoler, rêver. Il peut pourtant d'un bout à l'autre de l'Allemagne, de Hambourg à Munich, de Brème à Breslau, de Berlin à Cologne, déchaîner la violence ou la retenir. Mais tout n'est-il pas déjà enclenché ?

Vendredi 29 juin 1934, Godesberg, vers 20 heures.

C'est le silence, le calme et la douceur rhénane ; seulement le bruit de conversations à voix basse entrecoupées de rires polis, le ronronnement régulier d'un moteur qui monte de la vallée et le pas de l'Oberleutnant Wilhelm Brückner qui revient

LES SECTIONS D'ASSAUT

Le jeune Walter Breitmann regarde l'Oberleutnant traverser d'un pas lent et long la salle puis se diriger vers le Chancelier qui tourne la tête. Une conversation s'engage à voix basse et Brückner repart vers le téléphone de l'hôtel Dreesen. Le dîner a été servi. Le Chancelier mange peu comme à son habitude. A Brückner qui, une fois de plus, reparaît sur la terrasse il demande des nouvelles de Viktor Lutze qu'il a convoqué à Godesberg. Brückner pense qu'on a pu le joindre. Hitler se détend un peu: avec Lutze, il tient un fidèle de la Sturmabteilung. Cet Obergruppenführer est le chef du Gau de Hanovre. Il est donc l'un des dix hommes placés à la tête des circonscriptions de la S.A. qui contrôlent l'Allemagne. Homme quelconque, effacé, au visage de bon élève discipliné. Selon son chef Ernst Rœhm, Viktor Lutze n'est qu'un « exécutant capable et consciencieux qui manque d'envergure ».

Brückner le confirme au Führer, Viktor Lutze sera là dès que possible, le temps de rouler de Hanovre à Godesberg, quelque trois cents kilomètres de route sans aucune difficulté. Dans quelques heures Viktor Lutze se présentera : il suffira de lui donner des ordres. Le Chancelier se plonge à nouveau dans le silence. Quand l'Obergruppenführer S.A. Viktor Lutze apparaîtra, le choix devra être fait. Les S.A. du capitaine Rœhm devront s'y plier. Combien sont-ils ces hommes en chemise brune, à la casquette à visière et qui portent sur le bras gauche, au-dessus du coude le brassard à croix gammée ? 2 500 000, 3 000 000 ? A peine 100 000 ? Ils font la puissance du capitaine Rœhm, qui, outre les S.A., a directement ou indirectement sous ses ordres les Schutzstaffeln (S.S. = sections de protection), qui de 280 en 1929 sont peut-être 50 000 à la prise du pouvoir en janvier 1933 et 300 000 en juin 1934, le N.S.K.K. (Corps automobile national-socialiste), les Hitler-Jugend (1 500 000), soit en tout près de 5 000 000 d'hommes alors que le Generaloberst von Blomberg, ministre de la Guerre, n'a que 300 000 hommes sous ses ordres. L'essentiel pourtant ce sont les S.A. Ce sont eux qui font la force de Rœhm.

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