Max Gallo - Le condottière

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Joan s'était arrêtée, les avait regardés s'éloigner, puis elle avait marché derrière eux, restant à quelques pas, se refusant encore à les rejoindre.

Elle pensait à Clélia, à Ariane. Elle était si étrangère à la façon dont Grassi et Cocci évoquaient l'avenir, les événements. L'Italie, le monde entier devenaient une sorte de grand théâtre où des acteurs interprétaient des rôles, changeaient d'emplois. On les applaudissait en spectateurs avertis, capables de comparer le jeu des uns et des autres, la valeur du texte. Joan avait l'impression que les deux hommes jouissaient de ce spectacle comme d'un affrontement de thèses abstraites; comédie ou tragédie, peu importait, la représentation les fascinait.

Elle se sentait si différente. Une femme, comme Clélia et Ariane, découvrant que les femmes sont peut-être les seules à comprendre que l'histoire n'est pas faite de mots, d'idées, de références, mais de sang et de douleur.

LIVRE III

LES SENTIMENTS

Huitième partie

L'indifférence

49.

SOUVENT, lorsque je m'engageais rue de Sèvres, venant du boulevard Raspail, je m'arrêtais à l'entrée du square où, selon ce que m'avait raconté Joan Finchett, ma fille avait passé sa première nuit après que je l'eus chassée de l'appartement où je l'avais trouvée en compagnie de ce jeune Noir, cela remonte maintenant à des années.

Aucun détail ne m'échappait.

J'avais si souvent interrogé Joan, je l'avais traquée pour qu'elle me livrât tout ce qu'elle avait appris.

J'avais insisté auprès d'Arnaud (j'avais imposé, en fait) que Continental publie ce long récit - trois articles de plusieurs pages - qu'avait écrit Joan, qu'elle avait dédié à Clélia Conti, l'héroïne de La Chartreuse de Parme, et qu'elle avait intitulé: Le lac de Côme, ou comment meurent les jeunes filles d'aujourd'hui.

On m'avait sévèrement jugé, au journal. Bedaiev déclarait qu'il me méprisait. Arnaud pensait que mon comportement était pathologique, narcissique, masochiste. D'autres murmuraient que j'avais monnayé la vie et la mort de ma fille.

Peut-être avais-je simplement pensé faire figure de personnage héroïque, acceptant d'être amputé, fouaillé sans anesthésie?

J'avais hurlé, en conférence, expliquant que si je n'avais pas été le directeur de la rédaction, la décision de publier eût été unanime. « Alors, on publie, c'est tout! » avais-je conclu.

En suivant le destin d'Ariane, le récit de Joan Finchett permettait, avais-je encore argumenté, d'illustrer les moeurs de ce temps.

Joan avait repris son portrait de Morandi, avait fait surgir autour de lui ceux de Franz Leiburg et de Balasso. Avec les ramifications des sociétés Morandi en France, le rachat de l'agence H and H et de l'Universel, c'était toute une toile d'araignée qu'elle dévoilait. Ariane n'était qu'une pauvre vie innocente qui s'y était trouvée engluée, dévorée.

Joan avait changé le nom d'Ariane en celui de Marielle. Et j'avais lu ce récit sans en être troublé - c'était un premier signe -, le crayon à la main, comme un texte parmi d'autres, coupant çà et là, changeant un mot, recomposant un paragraphe, choisissant des intertitres, rédigeant le « chapeau » de présentation:

Lorsque Stendhal, à la fin de La Chartreuse de Parme, dédie son livre « to the happy few », il souligne qu'il s'adresse aux "âmes sensibles". Le document que nous commençons à publier dans Continental a cette même ambition. Et c'est le rôle d'un journal comme le nôtre d'avoir à tout instant cette exigence de qualité et de vérité.

Mais Joan Finchett, dans son récit, a voulu aussi s'adresser au plus grand nombre, et c'est là le rôle de la presse, parce que les informations qu'elle rapporte ne concernent pas seulement le destin singulier d'une jeune femme de notre temps, Marielle, mais bien le fonctionnement de nos sociétés.

Carlo Morandi, dont notre journal a brossé, il y a quelques mois, un premier portrait, incarne bien ces Condottieri, entrepreneurs au comportement d'oiseaux de proie auxquels la justice commence à demander des comptes. Mais, pour la plupart, ils réussissent à échapper à ceux qui les pourchassent.

On dit que Carlo Morandi apporte désormais son soutien aux forces qui prétendent rénover l'Italie! Ce n'est pas notre rôle de juger ou d'accuser, mais, en montrant, Joan Finchett permet à chaque lecteur de se former une opinion.

En publiant ce document, Continental participe au grand débat qui doit s'engager sur le sens et les valeurs de notre société européenne. Qui les donnera: Franz Leiburg et Carlo Morandi, ou Roberto Cocci? Qui protégera et sauvera Marielle? » Etc.

J'avais écrit ce long texte sans émotion, mais j'étais trop persuadé de mon courage - de mon héroïsme ! — trop occupé à me justifier devant la rédaction pour y attacher quelque importance. Je me disais: maintenant, tu fais face; maintenant, tu ne dérives plus. Je serrais les mâchoires, tendant mon texte à Joan, lui disant: « Est-ce que cela vous va? Je crois qu'il faut expliquer à nos lecteurs les intentions de votre papier, leur montrer ainsi toute son importance. »

Joan avait parcouru les deux feuillets en quelques secondes, sans vraiment les lire, puis me les avait rendus, murmurant que j'étais seul juge, mais qu'elle acceptait qu'on ne publie pas son récit. Elle aurait trouvé cela naturel, normal. Son texte, au demeurant, n'était-il pas dépassé, daté? Morandi avait été mis hors de cause dans les affaires les plus graves. Giorgio Balasso, le rédacteur en chef d'Il Futuro, avait été le seul à passer quelques jours à la prison de Parme. Depuis, il s'était rétracté, on l'avait libéré et il avait repris ses fonctions. Joan avait même eu la tentation de conclure son récit par les dernières lignes de Stendhal, dans La Chartreuse: « Les prisons de Parme étaient vides, le comte immensément riche... » Morandi n'était-il pas l'héritier des comtes Bardi? Je m'étais enthousiasmé, mais Joan avait ajouté que la référence était peut-être trop appuyée, répétitive. « A vous de décider », avais-je conclu.

Au moment où elle s'apprêtait à quitter mon bureau, je m'étais rendu compte qu'à aucun moment je n'avais éprouvé pour elle de l'attirance, comme si tous les sentiments qu'elle m'avait naguère inspirés et les nuits - quelques-unes, peu nombreuses, il est vrai - que nous avions passées ensemble n'avaient jamais existé. Et pourtant je l'avais aimée, j'avais eu la certitude, durant plusieurs mois, que ma vie dépendait d'elle, qu'elle seule pouvait me sauver. J'avais été prêt, si elle l'avait voulu, à l'accueillir chez moi, à l'épouser, pourquoi pas?

Elle n'était plus que Joan Finchett, une excellente enquêtrice, une remarquable journaliste qui vivait, disait-on, avec Mario Grassi, cet essayiste qui dirigeait l'Institut culturel italien, rue de Varenne.

Mais je ne prêtai pas davantage attention à ce deuxième signe.

Je me félicitais : quelle maîtrise de soi, quelle sortie exemplaire du gouffre où je m'étais enfoncé durant des mois: clinique, cure de sommeil, psychiatrie, absence d'énergie, dérive, malaise, dépendance morale à l'égard de Joan. Maintenant j'agissais; les mains sur ma blessure ouverte, je contenais le sang.

J'étais fier de moi!

A raison de deux ou trois séances par semaine, je voyais alors le docteur Boullier, qui est aussi psychanalyste. Il me recevait dans son cabinet, dans l'un des immeubles récents qui bordent la rue de Sèvres et qui font face au square. La pièce était petite, basse de plafond, mais claire; parfois, quand le docteur me raccompagnait, je m'avançais jusqu'à la baie vitrée donnant sur une étroite terrasse et j'apercevais les massifs du square, et même les bancs sous l'un desquels, d'après Joan Finchett, Ariane avait dormi, la première nuit, avec cet Africain, Makoub. Elle avait obtenu son témoignage et, grâce à lui, retrouvé ce photographe, Livio Roy, dont je connaissais l'atelier, rue de la Gaîté, pour y avoir cherché à mon tour, après qu'elle m'eut définitivement quitté, la trace d'Ariane. Roy, ignorant qui j'étais, m'avait dit, parlant de ma fille, qu'elle possédait « la tête et le cul », donc tout ce qu'il fallait pour faire une brillante carrière.

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