Max Gallo - Le condottière

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« Inhumain, Jean-Luc. Tu m'entends? Où es-tu? »

Le ton de Clémence s'était à nouveau durci. Si je refusais, elle me retrouverait, elle s'adresserait à la police, elle déposerait plainte pour séquestration et pour meurtre - « Tu m'entends, Jean-Luc, je t'accuserai pour meurtre!... Où est-elle, Jean-Luc, où es-tu? »

J'étais derrière un hublot.

De cette voix, de cette pluie, de ce lac, de ce navire, des gens que je croisais quand je sortais tête nue sous l'averse, de la propriétaire de l'hôtel qui me servait dans la salle à manger vide, de ce que j'avalais, de la saveur des mets, j'étais séparé par une paroi grise au travers de laquelle je n'entendais, je ne voyais, je ne sentais, je n'éprouvais rien que de manière indistincte et floue.

Cette paroi m'enveloppait. Parfois, j'étendais la main pour la toucher, mais elle se dérobait et cependant elle était entre moi et les choses, entre mes yeux et le lac, entre mes oreilles et les voix. Mais peut-être était-elle à l'intérieur de moi, comme une autre peau sous ma peau, insinuée dans chaque repli, séparant mes pensées et mes sensations, comme si je n'étais plus uni mais dissocié en autant de fragments qui ne pouvaient plus se rejoindre.

Je le tentais pourtant, j'espérais y parvenir. Je le voulais de toutes mes forces quand je m'allongeais sur le lit placé en face de la fenêtre et que j'apercevais ce ciel comme un lac renversé où j'aurais voulu me noyer, comme elle.

Je croisais les mains sur ma poitrine. Peut-être était-ce ainsi qu'on l'avait couchée, mais je n'avais entrevu que son visage bandé derrière le hublot, ses joues gonflées, ce menton prognathe qui lui donnait un air buté, comme si elle avait lancé un défi : « Je suis morte, retrouvez-moi si vous pouvez, si vous l'osez! Je vous ai échappé, je me venge! Qui traversera le lac avec moi? »

Étendu sur le lit, j'attendais, si immobile que j'en venais tout à coup à étouffer de ne pas avoir respiré.

Il me semblait que cette paroi en moi, autour de moi, devant son propre visage, allait se briser, que j'allais enfin la rejoindre dans le sommeil, connaître la paix, l'unité, mes pensées et mon corps enfin rassemblés, ma peau recollée. Oui, que je cesserais d'être cet homme auquel on avait lentement arraché l'épiderme.

Je fermai un instant les yeux. Je dors, je dors, me répétais-je. Mais, brusquement, je me heurtais en pleine course à cette paroi transparente. Ma tête éclatait. J'étais toujours derrière le hublot. Ariane et toutes choses de l'autre côté de la vitre.

« Réponds-moi, Jean-Luc ! », n'en finissait pas de crier Clémence.

J'ai raccroché.

La pluie continuait de tomber dru sur le lac de Côme.

3.

- Vous avez besoin de soins, monsieur.

Le docteur Ferrucci m'avait d'abord interpellé dans la salle à manger de l'hôtel. Il s'était appuyé des deux mains à la table, puis avait chuchoté quelques mots à la propriétaire avant de se tourner vers moi : « Vous êtes en sueur, vous tremblez, on ne peut pas vous laisser comme cela. Mme Antonini a eu raison de me demander de vous rencontrer. »

Son visage était proche du mien et, en même temps, il me semblait que le docteur Ferrucci se tenait à distance, dans la pénombre, silhouette que je ne parvenais pas à identifier, dont la présence m'inquiétait et dont je cherchais en vain à préciser les traits, sûr de l'avoir déjà entr'aperçue.

J'ai eu la nausée comme si le parfum des lauriers m'enveloppait de nouveau.

Je me suis levé en chancelant. Il m'a pris le bras. J'ai senti la pression de ses longs doigts et il m'a semblé qu'ils s'enfonçaient dans ma peau comme des griffes.

J'ai cherché à me dégager, mais il a resserré son étreinte.

- Je vous soutiens. Je dois vous examiner, vous n'êtes pas dans un état normal.

Dans le couloir éclairé d'une simple veilleuse, je voyais devant nous le dos large de Mme Antonini. Elle gesticulait, faisait tinter des clés. Elle ouvrit la porte de ma chambre. Je me laissai tomber sur le lit.

Il s'était assis à mon chevet, m'avait saisi le poignet.

Les yeux mi-clos, j'essayais de faire venir jusqu'à moi son visage, de l'extraire de cette pénombre où il se trouvait confiné, afin de le reconnaître.

Il portait des lunettes rondes cerclées d'un fil métallique noir. Le front était bosselé, la barre des sourcils continue, épaisse; les cheveux luisants, taillés en brosse, les tempes dégagées. Les os des maxillaires et des pommettes, proéminents, étaient soulignés par un collier de barbe coupé en pointe qui allongeait encore le visage.

Il me parlait les lèvres serrées, chuchotant comme pour une confession.

J'avais la fièvre, expliquait-il, une respiration difficile, une tension élevée.

Je n'avais même pas remarqué qu'il avait dénudé mon bras, l'avait serré dans ce brassard de toile, avait énoncé des chiffres que j'avais déjà oubliés.

Une angine, la fatigue, l'état de choc, conclut-il.

- Il faut vous remettre sur pied, reprendre le dessus.

Il serrait toujours mon poignet. Il allait me faire une piqûre.

J'ai libéré mon bras d'un brusque mouvement.

Je me souvenais de ce que m'avait rapporté l'homme qui avait vu le corps d'Ariane et remarqué les plaies, les traces de piqûres sur ses bras et ses cuisses.

- Je vous en prie, soyez raisonnable, reprit Ferrucci.

J'avais perdu tous repères. Il n'y avait plus que ce ciel de pluie, bas, qui se perdait dans l'eau du lac, ne faisait qu'un avec elle; les sommets, les rives qui le bornaient étaient enveloppés de nuages et de brouillard, si bien qu'il n'existait plus ni limite ni horizon, simplement cette grise confusion qui changeait de forme à tout instant sans s'effacer jamais.

Ferrucci s'était installé à la table et, le dos droit, écrivait.

Je devais réfléchir, disait-il. Il se tenait à ma disposition. Peut-être faudrait-il m'hospitaliser à Côme. Le plus sage était pour moi de rentrer en France, de m'y faire soigner. Mais il pouvait ordonner mon transport par le lac; L'Innomato passait en fin de journée et ne faisait qu'une escale avant Côme. Là, si je voulais, une ambulance m'attendrait.

Il me tournait toujours le dos.

C'est à ce moment pourtant qu'il est sorti pour moi de la pénombre, peut-être à cause de la forme de sa nuque, de ce profond sillon partant de la base du cou et qui divisait le crâne rasé jusqu'à son sommet.

Je me suis alors souvenu de cette silhouette qui se trouvait dans la pénombre du hangar, devant les barques, leur faisant face, si bien que je n'apercevais que son dos, comme s'il n'avait pas souhaité me reconnaître ou qu'il eût peur de regarder le cercueil, le hublot, Ariane au visage bandé.

- C'est vous qui l'avez examinée, ai-je dit.

Il m'a semblé qu'il rentrait la tête dans les épaules comme pour se protéger, éviter le coup que j'allais lui porter.

Il referma sa sacoche. Il resta un instant ainsi, voûté, à m'expliquer, comme s'il n'avait pas entendu ma question, qu'il venait de rédiger une ordonnance, que le plus sage aurait été de m'administrer une série de piqûres, mais, puisque je m'y refusais...

Il s'était tourné, avait ôté ses lunettes. Il se tenait ainsi à contre-jour, de nouveau dans la pénombre, mais j'imaginais ses yeux enfoncés au-dessous des arcades sourcilières saillantes.

- Je suis le seul médecin de Dongo, lâcha-t-il d'une voix calme, si faible que je devais deviner les mots. Il se leva et ajouta : Vous êtes malade, monsieur. Il ne faut plus sortir de l'hôtel. La pluie est glacée. Tout est imprégné d'humidité. Ce climat ne pardonne pas, monsieur.

J'ai fait un pas vers lui. Il a reculé, tenant sa sacoche à deux mains contre sa poitrine.

«Qui pardonne jamais? » ai je pensé.

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