Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome I

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– Eh bien ! voyons, parlez, que désirez-vous ?

– Une lettre d’introduction près de Sa Majesté le roi Louis XVI.

– Un homme de votre valeur n’a pas besoin de lettre d’introduction ; il se présente seul.

– Non, il me convient d’être votre créature ; il entre dans mes projets d’être présenté par vous.

– 360 –

– Et quelle est votre ambition ?

– D’être un des médecins par quartier du roi.

– Oh ! rien de plus aisé. Mais la reine ?

– Une fois près du roi, c’est mon affaire.

– Mais si elle vous persécute ?

– Alors, je ferai avoir une volonté au roi.

– Une volonté au roi ? Vous serez plus qu’un homme si vous faites cela.

– Celui qui dirige le corps est un grand niais s’il n’arrive pas un jour à diriger l’esprit.

– Mais ne croyez-vous point que ce soit un mauvais précé-

dent pour devenir médecin du roi que d’avoir été enfermé à la Bastille ?

– C’est le meilleur, au contraire. N’ai-je pas été, selon vous, persécuté pour crime de philosophie ?

– C’est ma crainte.

– Alors, le roi se réhabilite, le roi se popularise en prenant pour médecin un élève de Rousseau, un partisan des nouvelles doctrines, un prisonnier sortant de la Bastille, enfin. La première fois que vous le verrez, faites-lui valoir cela.

– Vous avez toujours raison ; mais une fois près du roi, je puis compter sur vous ?

– 361 –

– Entièrement, tant que vous demeurerez dans la ligne politique que nous adopterons.

– Que me promettez-vous ?

– De vous prévenir du moment précis où vous devez faire retraite.

Necker regarda un instant Gilbert ; puis d’une voix assombrie :

– En effet, c’est le plus grand service qu’un ami dévoué puisse rendre à un ministre, car c’est le dernier.

Et il se plaça devant sa table pour écrire au roi.

Pendant ce temps, Gilbert relisait la lettre en disant :

– Comtesse de Charny ! qui donc cela peut-il être ?

– Tenez, monsieur, dit Necker au bout d’un instant en pré-

sentant à Gilbert ce qu’il venait d’écrire.

Gilbert prit la lettre et lut.

Elle contenait ce qui suit :

« Sire,

« Votre Majesté doit avoir besoin d’un homme sûr, avec qui elle puisse causer de ses affaires. Mon dernier présent, mon dernier service en quittant le roi, c’est le don que je lui fais du docteur Gilbert. J’en dirai assez à Votre Majesté en lui apprenant non seulement que le docteur Gilbert est un des médecins les plus distingués qui existent au monde, mais encore l’auteur

– 362 –

des mémoires : Administrations et Politiques , qui l’ont si vivement impressionnée,

« Aux pieds de Votre Majesté,

« Baron de Necker. »

Necker ne data point sa lettre, et la remit au docteur Gilbert, cachetée d’un simple sceau.

– Et maintenant, ajouta-t-il, je suis à Bruxelles, n’est-ce pas ?

– Oui, certes, et plus que jamais. Demain matin, au reste, vous aurez de mes nouvelles.

Le baron frappa d’une certaine façon le long du panneau, madame de Staël reparut ; seulement cette fois, outre sa branche de grenadier, elle tenait la brochure du docteur Gilbert à la main.

Elle lui en montra le titre avec une sorte de coquetterie flat-teuse.

Gilbert prit congé de M. de Necker, et baisa la main de la baronne, qui le conduisit jusqu’à la sortie du cabinet.

Et il revint au fiacre où Pitou et Billot dormaient sur la banquette de devant, où le cocher dormait sur son siège, et où les chevaux dormaient sur leurs jambes fléchissantes.

– 363 –

Chapitre XXII

Le roi Louis XVI

L’entrevue entre Gilbert, madame de Staël et M. de Necker avait duré une heure et demie à peu près. Gilbert rentra à Paris à neuf heures un quart, se fit conduire directement à la poste, prit des chevaux et une voiture, et tandis que Billot et Pitou allaient se reposer de leurs fatigues dans un petit hôtel de la rue Thiroux, où Billot avait l’habitude de descendre quand il venait à Paris, Gilbert prit au galop la route de Versailles.

Il était tard, mais peu importait à Gilbert. Chez les hommes de sa trempe, l’activité est un besoin. Peut-être son voyage serait-il une course inutile. Mais il aimait mieux une course inutile que de rester stationnaire. Chez les organisations nerveuses, l’incertitude est un pire supplice que la plus effroyable réalité.

Il arriva à Versailles à dix heures et demie ; en temps ordinaire tout le monde eût été couché et endormi du plus profond sommeil. Mais ce soir-là nul ne dormait à Versailles. On venait d’y recevoir le contrecoup de la secousse dont tremblait encore Paris.

Les gardes-françaises, les gardes du corps, les Suisses, pe-lotonnés, groupés à toutes les issues des rues principales, s’en-tretenaient entre eux ou avec les citoyens dont le royalisme les engageait à prendre confiance.

Car Versailles a, de tous les temps, été une ville royaliste.

Cette religion de la monarchie, sinon du monarque, est incrus-

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tée au cœur de ses habitants comme une des qualités du terroir.

Ayant vécu près des rois et par les rois, à l’ombre de leurs merveilles ; ayant toujours respiré l’enivrant parfum des fleurs de lys, vu briller l’or des habits et le sourire des visages augustes, les habitants de Versailles, à qui les rois ont fait une ville de marbre et de porphyre, se sentent un peu rois eux-mêmes ; et aujourd’hui, aujourd’hui encore qu’entre les marbres apparaît la mousse, qu’entre les dalles a poussé l’herbe ; aujourd’hui que l’or est prêt à disparaître des boiseries ; que l’ombre des parcs est plus solitaire que celle des tombeaux, Versailles ou mentirait à son origine, ou doit se regarder comme un fragment de la royauté déchue, et n’ayant plus l’orgueil de la puissance et de la richesse, conserver au moins la poésie du regret et le charme souverain de la mélancolie.

Donc, comme nous l’avons dit, tout Versailles, dans cette nuit du 14 au 15 juillet 1789, s’agitait confusément pour savoir comment le roi de France allait prendre cette insulte faite à sa couronne, cette meurtrissure infligée à son pouvoir.

Par sa réponse à M. de Dreux-Brézé, Mirabeau avait frappé la royauté au visage.

Par la prise de la Bastille, le peuple venait de la frapper au cœur.

Cependant, pour les esprits étroits, pour les vues courtes, la question était vite résolue. Aux yeux des militaires surtout, habitués à ne voir dans le résultat des événements que le triomphe ou la défaite de la force brutale, il s’agissait tout simplement d’une marche sur Paris. Trente mille hommes et vingt pièces de canon mettraient bientôt à néant cet orgueil et cette furie victorieuse des Parisiens.

Jamais la royauté n’avait eu plus de conseillers ; chacun donnait son avis hautement, publiquement.

– 365 –

Les plus modérés disaient : « C’est bien simple » ; cette forme de langage, on le remarquera, est presque toujours appliquée, chez nous, aux situations les plus difficiles.

– C’est bien simple, disaient-ils ; que l’on commence par obtenir de l’Assemblée nationale une sanction qu’elle ne refuse-ra pas. Son attitude depuis quelque temps est rassurante pour tout le monde ; elle ne veut pas plus de violences parties d’en bas que d’abus lancés d’en haut.

« L’Assemblée déclarera tout net que l’insurrection est un crime ; que des citoyens qui ont des représentants pour exposer leurs doléances au roi, et un roi pour leur faire justice, ont tort de recourir aux armes et de verser le sang.

« Armé de cette déclaration que l’on obtiendra certainement de l’Assemblée, le roi ne peut se dispenser de frapper Paris en bon père, c’est-à-dire sévèrement.

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